Vous me direz que la photo ci-dessous n'a strictement aucun intérêt, vous avez partiellement raison. Mais voila ce que je lis dans actu.voila.fr ce matin, n'ayant pas encore eu le courage de descendre acheter la presse ce matin :
14-01 08:10:51 Trenet l'avait fredonnée sur un air de swing, cette route des vacances qui faisait de Paris "la banlieue de Saint-Paul-de-Vence". La Nationale 7, sans doute la route la plus mythique de France, fait ses adieux, sacrifiée sur l'autel de la décentralisation.
Depuis le 1er janvier, en effet, l'Etat s'est dessaisi officiellement de la gestion et du financement des routes nationales, qui passent désormais sous la coupe des départements.
Au fur et à mesure que les conseils généraux procéderont au changement d'appellation, la RN 7, ou tout simplement "la 7", ne sera plus. Finies les fameuses bornes kilométriques rouges: elles vont progressivement revêtir le jaune qui sied aux "départementalesEt bien cette photo représente mes chaussures. Qui, quotidiennement, foulent les trottoirs de la nationale 7. Majestueuse sinuosité qui prend ses sources au Kremlin-Bicêtre sous le joli nom d'Avenue de Fontainebleau. Au 57 on trouve Les Monts d'Aubrac, au 102 La Comête et au 114 l'entrée de mon parking à moi.
Alors, apprendre comme ça qu'elle va disparaître, ça m'a fait un choc. Ca fera douze ans le 2 février (au fait, ça s'arrose !) que j'habite là. Je me prépare à arrêter de payer les remboursements de l'emprunt que j'ai fait avec mon PEL. Vous vous rendez compte !
Je me dis qu'il faut absolument rendre un hommage vibrant sur mon blog. Avec tous les hommages qu'on a rendus ces temps-ci, un hommage à la nationale 7 est quand même indispensable. Je me dis en même temps que je tiens un sujet un peu original. Ca va changer des habituelles considérations des types qui écrivent qu'ils ne savent pas quoi écrire !
Cet hommage vibrant devait s'accompagner d'une magnifique photo. Je fouille ma phototèque : catastrophe aucune photo de la nationale qui passe en bas de chez moi.
C'est un peu comme quand vous revenez de l'enterrement d'un ami très cher. Vous sortez les albums photos pour faire revenir les fantastiques moments passés avec lui... Et vous vous rendez compte que vous n'en avez aucune.
Mais là, je frise la mélancolie.
Je refouille donc mes photos, et tout ce que je trouve, c'est des photos prises dans les bistros cités là-haut. Pour l'enterrement de la Nationale 7, ça n'aurait pas fait sérieux.
Je me dis (je me parle beaucoup le matin... un effet du célibat endurci ?) que je vais descendre prendre des photos. Mais pour descendre prendre des photos, faut d'abord finir le café, se laver les dents, prendre une douche, s'habiller, mettre les chaussures... tout ça en respectant cet ordre établi. J'ai essayé une fois de faire à l'envers. Mais mettre un pantalon quand on a des chaussures c'est difficile, et prendre une douche en costume ce n'est pas très agréable, de même que prendre le café juste après s'être lavé les dents : on a l'impression d'avoir perdu du temps.
Voila donc le pourquoi de la photo des chaussures, et maintenant il me faut trouver quelque chose à dire pour cet hommage.
Ce n'est pas que je la connaissais très bien cette Nationale 7. Enfin, si : les 500 mètres qui séparent mon appart des Monts d'Aubrac, et sur lesquels on trouve, dans l'ordre : le supermarché Leclerc, la Comête, le métro, le marchand de journaux, les 18 boucheries hallal et, enfin, les Monts d'Aubrac.
Mes chaussures noires pour l'enterrement de la Nationale 7. Des pompes funèbres ?