Fêter ? Ben ouais ! Un peu comme on fête un départ en retraite. On a passé du bon temps dans cette boutique !
Ceux qui me connaissent savent que je suis plus qu’un peu attaché à ce bistro et que sa fermeture – provisoire – me préoccupe… d’autant qu’on a déjà changé de patrons début janvier. Pour ma part, j’ai changé de boulot il y a deux mois. Ca fait beaucoup de changement dans mon train train habituel ! En plus, j’ai changé de slip ce matin et de coiffure le mois dernier.
Je l’ai promis à midi, je ferais bientôt un billet pour reparler de la Comète actuelle et des erreurs commises le proprio. J’ai déjà donné des conseils aux clients : Vive les comptoirs des bistros - Sachons nous comporter avec le personnel -Négocier la tournée du patron ! Je vais donc donner des conseils aux nouveaux patrons de la Comète… en commençant par raconter quelles sont leurs premières erreurs. Je l’écris maintenant parce que je ne les connais pas. Il est probable qu’ils seront très sympathiques et que, comme avec Patricia et Patrick, je m’entende à merveille.
Comme d’ailleurs avec tous les patrons de bistro que j’ai pu fréquenter dans ma vie (pas autant qu’avec Martine et Jean, mais c’est une autre histoire).
Hé ! Les nouveaux ! C’est juste pour rire. Vous avez le bistro le plus célèbre de la blogosphère, après le pavillon Baltard !
Petit 1 : il aurait fallu passer beaucoup plus souvent pendant les quinze derniers jours pour mettre les employés en confiance. Surtout Jim. Vous ne savez pas à quel loustic vous avez à faire. C’est probablement un des loufiats les plus sympathiques de l’histoire des bistros Français, mais il faut parfois se le tortorer !
Quand on change de boulot, c’est assez facile. Vous embauchez à l’heure demandée par les patrons, vous regardez ce qu’il y a à faire et vous avez trois ou quatre jours pour apprendre le taf !
Par contre, quand on change de patron mais pas de boulot, c’est plus compliqué. Je le sais. Je l’ai connu avec la Comète en janvier dernier… et avec mon propre job (qui n’a rien à voir : j’étais consultant dans l’informatique bancaire) il y a un an (ma boite a été vendue à une autre boite).
C’est de l’inquiétude… et un sentiment bizarre avec les nouveaux patrons. C’est vous qui connaissez le boulot, pas eux…
Petit 2 : pareil que le petit 1. Il aurait fallu passer plus de temps avec les clients pendant ces quinze jours, pour nous mettre en confiance ! Putain ! On a déjà eu des patrons à dresser en janvier.
C’est NOTRE bistro, pas le vôtre. C’est surtout le mien, d’ailleurs. Je plaisante, bien sûr, mais admettez qu’en douze ans, on finisse par s’attacher. J’ai mes habitudes. Il va falloir que je vous réapprenne tout. Par exemple, avec mon café le matin, je préfère du lait froid. Je ne suis pas maniaque… mais il refroidit ainsi plus vite et ça me permet de foncer au bureau après avoir survolé le Parisien et de faire mon billet du matin dans la foulée.
J’imagine votre tête, si, le premier jour, j’oublie de payer comme il m’arrive souvent !
Petit 3 : j’ai entendu dire que vous fermiez les quinze prochains jours. Qu’il y ait des travaux à faire, c’est indubitable, mais ça pouvait attendre le mois d’août. De toute manière, il n’y a pas de client en août.
Par contre, vous ne pourrez pas profiter du mois de juin pour vous refaire une clientèle… et vous nous donnez, à nous, fidèles habitués, l’occasion de nous habituer ailleurs.
Et en plus, ça m’emmerde pour mon café du matin avec le Parisien. Mon blog politique va en prendre un coup…
Petit 4 : ces travaux consisteront, toujours si j’ai bien compris, à casser la marquise (mais pourquoi donc ?) et surtout à ouvrir la terrasse pour en faire un coin fumeurs. Réfléchissez bien.
Petit 4.1. : il y a beaucoup de bruit sur la Nationale, et le marché est juste là. Croyez-vous qu’il sera plaisant de rester en terrasse à entendre la femme du gros Henri vanter la qualité de ses salades ?
Petit 4.2 : cette terrasse est plein nord-nord ouest. A part trois ou quatre mois par an, ça caille. La terrasse ne sera réellement utilisable que le matin. Or, trois matins sur six (il n’y a pas un seul client à Bicêtre le samedi) il y a le marché.
Petit 4.3 : des travaux vont commencer Nationale 7. Des gros travaux puisque le tunnel va être bouché et remplacé par un rond point. A cause du bruit et de la poussière, une terrasse ouverte sera invivable.
Petit 4.4 : la salle arrière est très sombre et désagréable pour boire un coup. Seule la terrasse fermée est plaisante.
Petit 5 : pendant ces travaux, vous avez demandé à Jim et à Farad de se mettre en congés. Pourquoi donc ? Vous auriez bien eu quelques travaux à leur confier et c’est l’occasion de se connaître (voir le petit 1).
En plus, ils n’auront plus de jour à prendre pendant l’été et vont vous haïr. C’est quoi ces patrons qui demandent à leurs employés de prendre 15 jours en juin ?
Quelques conseils, maintenant, en plus des deux de ce matin.
Petit 1 : quitte à casser la terrasse, cassez la vraiment. L’armature actuelle fait ringarde. Et n'oubliez pas l'enseigne qui date un peu.
Petit 2 : changez le mobilier de la terrasse.
Petit 3 : ne changez pas trop de truc dans la salle du fond.
Petit 4 : ne bossez jamais tout seul, soyez toujours avec un loufiat (au moins, comme Jean, de 7 heures à 21 heures).
Petit 5 : avant de faire de la bouffe le soir, réfléchissez bien. S’il n’y a qu’un seul bon restaurant ouvert (le nouveau « Italien », rue du Cimetière communal) c’est qu’il y a des raisons (et encore, ce sont les hôtels de la Porte d’Italie qui lui envoient du monde).
Petit 6 : offres-moi un verre le premier jour. Avant que je réclame.
(photo)