Ca faisait longtemps que je n’avais pas donné des nouvelles de La Comète sur le blog ! Le plus grand événement des 40 dernières s’est pourtant passé hier, place de la Comète au Kremlin-Bicêtre.
J’arrive du boulot de bonne heure pour une fois et je manque d’écraser un de mes camarades de bistro qui n’avait plus sa tête à lui. Je l’engueule et il me demande « tu as vu la Comète ? ». « Non, je n’ai pas vu, j’essaie de regarder la route pour éviter d’écrabouiller des andouilles passantes ».
Je lève les yeux. La terrasse avait disparu. Rasée. Place au bitume. Une terrasse d’au moins 40 ans, c'est-à-dire presque centenaire, sous une espèce de véranda en aluminium du pire effet : y’a plus.
Je suppose que les futurs patrons vont la remplacer par une terrasse ouverte. Ils ont tort. Sur le blog, j’avais suggéré qu’ils refassent la terrasse, pas qu’ils suppriment la terrasse fermée.
Je suis donc allé à l’Amandine pour en discuter avec Michel, l’aimable patron que je devais voir pour lui donner des nouvelles du vieux René.
Ah ! Je ne vous en ai pas parlé. Le vieux René a 80 ans et traine tous les midis dans nos bistros favoris. Je le vois de temps en temps le samedi et il lui arrive de faire appel à moi, ou plutôt à ma voiture, pour le véhiculer dans Bicêtre quand il y a des grèves de transports en communs.
Il faut dire qu’à son âge, porter sa bouteille de Whisky et son pack de bière sur trois kilomètres n’est pas facile. Alors trois fois par semaine…
On n’avait pas vu René depuis trois ou quatre semaines et commencions à nous demander s’il ne lui était rien arrivé. Nous n’étions pas spécialement inquiet pour lui, ses enfants s’en occupent très bien (mais rechignent à transporter la bouteille de Whisky et le pack de bière) mais nous nous posions des questions. On ne sait même pas où il habite ni même, jusqu’à lundi, quel nom il porte. J’ai bien cherché « Vieux René » dans l’annuaire, je n’ai pas trouvé.
Habituellement, nous avions des nouvelles par le gros Loïc qui s’en occupait habituellement car il a une voiture et en semaine, après l’apéro du midi, il ne bosse pas et peut promener pépère. Mais le gros est aux abonnés absents depuis quelques mois.
Je ne vous en ai pas parlé, je sais, alors qu’il s’agit d’un personnage du blog, un peu comme le vieux Jacques ! Il faut dire que je ne savais pas s’il avait averti sa famille et je ne voulais pas qu’elle puisse avoir des nouvelles en cherchant : « le gros Loïc Bicêtre » dans google. Je sais maintenant que sa famille est au courant, je peux vous en dire plus. Les nouvelles de René attendront ainsi que nos considérations sur la terrasse de la Comète. Ce billet est décousu puisqu’il aborde trois sujets. J’aurai pu faire trois billets, mais tout est lié, vous verrez…
Des nouvelles du Gros Loïc
Vers octobre, il s’est retrouvé avec une grosse « tâche rouge » sur la cuisse, une quinzaine de centimètres de diamètres, un peu comme s’il avait été piqué par un insecte et que ça s’était infecté. C’est d’ailleurs ce qu’ont dit ses toubibs.
Vous connaissez Loïc ! Il n’est pas spécialement pudique. Il n’hésitait pas à montrer sa cuisse pour que l’on puisse le plaindre tout en le rassurant lorsque la tâche diminuait de surface. Je me faisais justement un malin plaisir à lui demander des nouvelles quand une jeune fille entrait dans le bar…
Il a guéri. Quelques semaines plus tard, en début d’année, il s’est retrouvé avec un mollet très enflé. On aurait dit une de mes cuisses. Il a vu je ne sais plus combien de toubibs fais des examens, passé des semaines d’hôpital en hôpital. J’en rigole sur le blog car c’est le but du blog mais on était réellement inquiets. Les toubibs ne savent toujours pas ce qu’il a et le truc lui a pris également l’autre mollet.
Les jours où il n’était pas à l’hôpital, il déambulait dans Bicêtre avec ses deux béquilles… ou la poussette du môme de ses patrons… Il y a un ou deux mois, il s’est enfin décidé à partir à la campagne, chez ses enfants où les bistros sont accessibles en voiture.
Les toubibs campagnards ont poursuivi les traitements et les examens (scintigraphie, …) et semblent avoir trouvé le bon traitement. Loïc devrait reprendre le boulot avant septembre.
Des nouvelles du vieux René
Ainsi, il avait disparu depuis quelques temps. Dimanche dernier, il a téléphoné à Michel, le patron de l’Amandine. « Je suis à l’hôpital, peux-tu demander à Nicolas de passer me voir ? ». Il sait que je bosse à 300 mètre de son hôpital.
Michel me contacte et je me pointe lundi devant l’hosto. J’ai fait demi-tour. Je ne me voyais pas demander au type de l’accueil : « Bonjour, vous savez où est la chambre du vieux René ? ».
J’ai attendu le lundi soir et j’ai appelé le gros Loïc pour lui demander de nom de famille du vieux. Mardi, je n’ai pas eu le temps de passer (et j’étais moi-même préoccupé par une autre histoire d’hôpital). Je me décide donc d’y aller hier. Je me pointe à l’hosto. Charlefoix pour ceux qui connaissent. C’est grand. Je bosse à 300 mètres, mais j’ai bien du en faire autant dans les couloirs avant de trouver l’accueil !
« Bonjour, je viens voir Monsieur René L. » Le type cherche dans l’ordinateur et ne trouve pas « Je ne comprends pas, j’ai bien une fiche à son nom mais il n’est pas hospitalisé ». Je lui explique mon cas… Imaginez la scène : « Heu… Ecoutez, le vieux René est un copain de bistro qui a appelé un copain pour demander que je vienne le voir, il n’a pas pu disparaître… ». Finalement, le type consulte le registre des sorties. René était sorti à 16h52. Je regarde ma montre. 17h52.
Voilà pourquoi j’étais de bonne heure à Bicêtre et que j’ai pu discuter de la terrasse de la Comète avec Michel patron de l’Amandine, bistro concurrent. Le rasage de la terrasse semble une erreur tragique, mais ça n’est pas mon problème. Nananère.
(illustration)
J’arrive du boulot de bonne heure pour une fois et je manque d’écraser un de mes camarades de bistro qui n’avait plus sa tête à lui. Je l’engueule et il me demande « tu as vu la Comète ? ». « Non, je n’ai pas vu, j’essaie de regarder la route pour éviter d’écrabouiller des andouilles passantes ».
Je lève les yeux. La terrasse avait disparu. Rasée. Place au bitume. Une terrasse d’au moins 40 ans, c'est-à-dire presque centenaire, sous une espèce de véranda en aluminium du pire effet : y’a plus.
Je suppose que les futurs patrons vont la remplacer par une terrasse ouverte. Ils ont tort. Sur le blog, j’avais suggéré qu’ils refassent la terrasse, pas qu’ils suppriment la terrasse fermée.
Je suis donc allé à l’Amandine pour en discuter avec Michel, l’aimable patron que je devais voir pour lui donner des nouvelles du vieux René.
Ah ! Je ne vous en ai pas parlé. Le vieux René a 80 ans et traine tous les midis dans nos bistros favoris. Je le vois de temps en temps le samedi et il lui arrive de faire appel à moi, ou plutôt à ma voiture, pour le véhiculer dans Bicêtre quand il y a des grèves de transports en communs.
Il faut dire qu’à son âge, porter sa bouteille de Whisky et son pack de bière sur trois kilomètres n’est pas facile. Alors trois fois par semaine…
On n’avait pas vu René depuis trois ou quatre semaines et commencions à nous demander s’il ne lui était rien arrivé. Nous n’étions pas spécialement inquiet pour lui, ses enfants s’en occupent très bien (mais rechignent à transporter la bouteille de Whisky et le pack de bière) mais nous nous posions des questions. On ne sait même pas où il habite ni même, jusqu’à lundi, quel nom il porte. J’ai bien cherché « Vieux René » dans l’annuaire, je n’ai pas trouvé.
Habituellement, nous avions des nouvelles par le gros Loïc qui s’en occupait habituellement car il a une voiture et en semaine, après l’apéro du midi, il ne bosse pas et peut promener pépère. Mais le gros est aux abonnés absents depuis quelques mois.
Je ne vous en ai pas parlé, je sais, alors qu’il s’agit d’un personnage du blog, un peu comme le vieux Jacques ! Il faut dire que je ne savais pas s’il avait averti sa famille et je ne voulais pas qu’elle puisse avoir des nouvelles en cherchant : « le gros Loïc Bicêtre » dans google. Je sais maintenant que sa famille est au courant, je peux vous en dire plus. Les nouvelles de René attendront ainsi que nos considérations sur la terrasse de la Comète. Ce billet est décousu puisqu’il aborde trois sujets. J’aurai pu faire trois billets, mais tout est lié, vous verrez…
Des nouvelles du Gros Loïc
Vers octobre, il s’est retrouvé avec une grosse « tâche rouge » sur la cuisse, une quinzaine de centimètres de diamètres, un peu comme s’il avait été piqué par un insecte et que ça s’était infecté. C’est d’ailleurs ce qu’ont dit ses toubibs.
Vous connaissez Loïc ! Il n’est pas spécialement pudique. Il n’hésitait pas à montrer sa cuisse pour que l’on puisse le plaindre tout en le rassurant lorsque la tâche diminuait de surface. Je me faisais justement un malin plaisir à lui demander des nouvelles quand une jeune fille entrait dans le bar…
Il a guéri. Quelques semaines plus tard, en début d’année, il s’est retrouvé avec un mollet très enflé. On aurait dit une de mes cuisses. Il a vu je ne sais plus combien de toubibs fais des examens, passé des semaines d’hôpital en hôpital. J’en rigole sur le blog car c’est le but du blog mais on était réellement inquiets. Les toubibs ne savent toujours pas ce qu’il a et le truc lui a pris également l’autre mollet.
Les jours où il n’était pas à l’hôpital, il déambulait dans Bicêtre avec ses deux béquilles… ou la poussette du môme de ses patrons… Il y a un ou deux mois, il s’est enfin décidé à partir à la campagne, chez ses enfants où les bistros sont accessibles en voiture.
Les toubibs campagnards ont poursuivi les traitements et les examens (scintigraphie, …) et semblent avoir trouvé le bon traitement. Loïc devrait reprendre le boulot avant septembre.
Des nouvelles du vieux René
Ainsi, il avait disparu depuis quelques temps. Dimanche dernier, il a téléphoné à Michel, le patron de l’Amandine. « Je suis à l’hôpital, peux-tu demander à Nicolas de passer me voir ? ». Il sait que je bosse à 300 mètre de son hôpital.
Michel me contacte et je me pointe lundi devant l’hosto. J’ai fait demi-tour. Je ne me voyais pas demander au type de l’accueil : « Bonjour, vous savez où est la chambre du vieux René ? ».
J’ai attendu le lundi soir et j’ai appelé le gros Loïc pour lui demander de nom de famille du vieux. Mardi, je n’ai pas eu le temps de passer (et j’étais moi-même préoccupé par une autre histoire d’hôpital). Je me décide donc d’y aller hier. Je me pointe à l’hosto. Charlefoix pour ceux qui connaissent. C’est grand. Je bosse à 300 mètres, mais j’ai bien du en faire autant dans les couloirs avant de trouver l’accueil !
« Bonjour, je viens voir Monsieur René L. » Le type cherche dans l’ordinateur et ne trouve pas « Je ne comprends pas, j’ai bien une fiche à son nom mais il n’est pas hospitalisé ». Je lui explique mon cas… Imaginez la scène : « Heu… Ecoutez, le vieux René est un copain de bistro qui a appelé un copain pour demander que je vienne le voir, il n’a pas pu disparaître… ». Finalement, le type consulte le registre des sorties. René était sorti à 16h52. Je regarde ma montre. 17h52.
Voilà pourquoi j’étais de bonne heure à Bicêtre et que j’ai pu discuter de la terrasse de la Comète avec Michel patron de l’Amandine, bistro concurrent. Le rasage de la terrasse semble une erreur tragique, mais ça n’est pas mon problème. Nananère.
(illustration)
Tes histoires du KB me rendent euphorique.
RépondreSupprimerJe vais tout copier coller à la suite pour lire ça comme une espèce de roman.
C'est vraiment super, cette saga d'un bistrot de la banlieue de la bordure sud de Paris.
J'aime ton style d'écriture, bref, simple, très clair, direct et avec beaucoup d'humour et de tendresse pour les gens.
Tu as beaucoup de talent pour les "croquer".
On dirait des observations de dessinateur, prises au milieu de gens que personne ne considère vraiment, d'habitude.
En fait, c'est ce blog là que je préfère ... justement parce que c'est l'inverse d'âneries (comme a dit ton troll abonné, qui n'en dit pas que, des âneries).
Audine,
RépondreSupprimerMerci ! Beaucoup !
Evidemment que je les aime bien mes potes dont je me fous de la gueule.
Si tu as le temps, relis tous les billets depuis le début du blog (enfin... pas ceux qui parlent d'autre chose que de Bicêtre...) en partant du début.
J'en aurais des tonnes à faire comme ça. Tous les jours, il y a un détail rigolo. Là, tu n'as que le début de la soirée !
Le problème c'est que la famille des gens en question lit internet !
Ca me rappelle l'histoire de l'aéroport où au final tu as aussi raté le truc pour une histoire d'heure. Ca a l'air d'etre une série parmi les habitués de l'ex-Comète !
RépondreSupprimerAudine a raison, à force, on s'attache aux personnages ! :-))
@ Audine
RépondreSupprimerTu sais que c'est pas tant le troquet qui est important, c'est les gens qui le peuplent...
Jean Carmet disait : "peu importe la qualité du vin, seule la qualité des convives importe! avec des cons le vin n'a pas le même goût!"
@ Nicolas
Je suis à paname le vendredi 13 juin, si tu n'es pas en Bretagne, on peut se retrouver à l'aero ou à l'amandine
Oui peut être pour les personnages ivrognes de votre acabit, Monsieur Nicolas,
RépondreSupprimermais il me serait agréable que vous ne parlassiez plus de moi dans l'échantillonnage de vos douteuses fréquentations,
je vous en saurai gré.
Merci.
Poireau,
RépondreSupprimerJe fais en sorte !
Olivier,
La Comète devrait réouvrir avant... Mais tu as mon numéro de téléphone.
Tonnegrande,
Non. Pour une fois que je ne parle de toi qu'en bien.
C'est vrai que c'est bien...
RépondreSupprimerBon ben merci.
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