30 août 2008

Des Lyonnais à Bicêtre

« Romain ! Tu es Romain ! » me suis-je écrié quand j’ai vu ce type sortir du métro au Kremlin-Bicêtre. C’est le seul type au monde reconnaissable à ses cernes sous les yeux. Ce blogueur méritant m’avait dit qu’il aimait bien mon blog et ses personnages. Le voilà parmi ces personnages ! Ca lui apprendra à venir boire notre Côtes-du-rhône. Est-ce que je vais manger des crêpes à Montparnasse, moi ?

Car Romain est un blogueur Lyonnais. Une huile : adjoint au Maire d’un arrondissement, le 7ème. Celui qu’aurait Rachida Dati si elle était Lyonnaise.

Il était venu de Lyon spécialement pour voir Marcel le Fiacre, mais cette andouille de Marcel a commis une erreur stratégique, hier soir. En allant faire ses courses à Leclerc avec son épouse, il s’est garé devant la Comète. En sortant, son épouse a constaté que nous étions toute une meute de gauchiste assoiffés de sang et d’autres liquides moins épais. Elle a pris les devant en imaginant aisément l’état de Marcel en sortant s’il était venu se joindre à notre discussion. J’aime bien Miranda quand elle dit à Marcel : « Tu fais ce que tu veux, mais MOI, je rentre à la maison ». La traduction est assez simple : « Si tu vas te saouler la gueule avec ces cons-là, tu auras droit à la soupe à la grimace et à l’hôtel du cul tourné pendant un bout de temps. ».

A défaut de Marcel, nous avons eu le droit au Vieux Jacques qui a vécu à Lyon pendant une dizaine d’années. Il a ainsi pu tenir un semblant de discussions avec nos invités, dont Trublyonne, seul élément féminin de la soirée qui a pu amener un peu de fraîcheur à notre cercle de vieux mâles obscènes. Quand Jacques est parti (un peu précipitamment, l’absorption de Côtes-du-rhône provoquant des dommages collatéraux), Trub ma dit : « Il est bien Jacques, pour son âge, j’aimerai bien que mon père soit comme ça. ». Il serait extrêmement grossier de ma part de vous indiquer l’âge de Trub, mais à, maintenant, 65 ans, le Vieux Jacques aurait du être assez précoce pour être son père.

Si ça m’a fait rigoler, c’est par pure méchanceté.

Dagrouik s’était joint à nous, accompagné par son garde du corps rouge, ce qui aurait pu générer un affreux jeu de mot à Jacques car j’étais moi-même accompagné de mon garde du corps noir.

Il n’y a pas grand-chose à dire de plus sur la soirée. Enfin si, mais ça n’est pas racontable. Je me demande si, à la fin, nous n’étions pas un peu saouls.


28 août 2008

La tarte aux poireaux de Zoridae

Il devait être 19h37 quand Catherine et Didier sonnèrent chez Bal et Zori. Ils étaient arrivés dans le quartier vers 19h15 mais il est de bon ton d’arriver avec quelques minutes en retard de manière à laisser à la douce ménagère le temps de finaliser les préparatif et enlever la dernière tâche de vomi sur les feuilles de papyrus ornant l’entrée.

Catherine et Didier avaient profité de ces vingt-deux minutes pour s’enfiler quelques mousses au cas où Bal et Zori n’auraient par prévu d’entamer la soirée avec ce doux breuvage mais de passer directement au Champagne de circonstance. Didier était vêtu d’un jean et d’un tee-shirt du PSG sous un blazer avachi. Il pensait qu’une telle tenue lui aurait fait perdre 10 ans. Catherine, quant à elle, était habillée normalement mais avait eu la délicatesse de se coiffer d’une casquette d’En Avant Guingamp au cas j’eus pu (on laisse tomber les remarques sur la conjugaison hasardeuse) me libérer pour cette soirée de rêve. Elle ne pouvait pas savoir que je ne suis pas sur supporteur de foot mais c’est l’intention qui compte. D’ailleurs, je n’étais pas présent à cette soirée ce qui m’oblige à raconter absolument n’importe quoi dans ce compte rendu que me suggère de broder Franssoit.

Il est amusant de penser que pendant que Catherine et Didier se libéraient d’une soif bien naturelle habillés en pingouins Camerounais, Zori était en train d’ajuster ses balconnets sous la délicate robe de soie qu’elle portait pendant que Bal repassait le costume de son mariage qu’il avait enfin retrouvé dans les cartons entassés dans la cave de puis le dernier déménagement. Il avait en effet renoncé à se vêtir d’un de ses ignobles sweet-shirts à rayures dont il nous avait donné l’habitude.

Quand ils sonnèrent, c’est Kéké qui vint leur ouvrir la porte. Didier lui caressa délicatement la tête avec toute la tendresse dont il est capable, avant de se rendre compte qu’il ne s’agissait pas d’un chien mais d’un délicieux enfant coiffé d’un melon grotesque.

Pendant que Zori finalisait la tarte aux poireaux, une recette qu’elle tenait de sa grand-mère maternelle, Bal introduisit Catherine et Didier dans le mignon petit salon qui leur sert également de bureau, de chambre, de dressing room et de salle de jeu dès que les invités sont partis.

Bal avait cassé la braguette de son costume en le mettant et elle tenait avec une épingle judicieusement et précautionneusement insérée là où il est d’usage de le faire dans ce genre de circonstance. Aucun des invités sympathiques ne firent la moindre réflexion à ce sujet mais Didier ne pu retenir un sourire attendri dont il a le secret.

Zori fit alors son entrée. Elle était resplendissante dans sa robe rose bonbon assortie à sa coiffure qu’elle avait teinte pour l’occasion. Elle salua les convives et pria Bal de faire visiter le balcon à Catherine et Didier pour qu’elle puisse avoir le temps de transformer le salon en salle à manger grâce à d’habiles tréteaux qui permirent de rehausser la table basse.

Réunis à table, ils en profitèrent pour consommer une deuxième bouteille de Champagne pour accompagner les bretzels qui restaient d’une précédente réception. Il aurait pu s’agir de cacahuètes mais je ne sais plus comment ça s’écrit.

Balmeyer, en sommelier consciencieux, avait prévu de la bière pendant le repas. En effet, alors que son épouse l’interrogeait sur sa coiffure, il croyait qu’elle l’informait de la composition du menu et avait retenu un seul mot : « Choucroute ». D’ailleurs, comme tous les jeunes, il ne pouvait pas savoir qu’un vin d’Alsace aurait été plus adapté. Amusant ! Ca aurait été aussi plus adéquat avec la tarte aux Poireaux contrairement à la bière plus adaptée à la tarte aux poils à condition qu’elle soit mousseuse et le monsieur moustachu.

Ainsi, comprenant son horrible méprise, Balmeyer rangea les canettes de bières qui s’alignaient sur la cheminée et sortie deux nouvelles bouteilles de Champagne dont la simple vue fit roter Didier, provoquant un rougissement de sa pudique épouse.

Ca fut le seul événement entachant légèrement cette soirée. Ne leur en tenons pas rigueur.

Zori et Bal avaient en effet étaient parfaits dans les préparatifs de cette soirée. Par exemple, en l’honneur de leurs invités Normands, ils avaient prévu de faire suivre la tarte aux poireaux d’un trou du même nom (Normand, pas Poireau, imbécile). Ils avaient juste oublié que le freezer ne contenait plus que de cette sublime glace au chocolat dont raffole Kéké qui avait d’ailleurs réussi à ne pas mettre ses doigts dans son nez une seule fois dans la soirée, son père l’ayant prévenu, en montrant Didier : « Si tu continue, tu finiras avec un tarin comme celui-là ! ». Côté alcool, il ne restait plus qu’un fond de Ricard. Le trou Normand représenta donc une curiosité que ne manqua pas d’admirer notre scientifique cuisinière.

Je vous avais dit qu’ils étaient parfaits ! Toujours pour ravir leurs deux amis, Zori avait prévu, comme plat du jour après le trou Normand, une spécialité Algéro-Normande : le Camembert rôti aux olives. Elle ne tenait pas cette recette de sa grand-mère mais de moi-même qui l’avait apprise lors d’un séjour en Algérie à la fin des années cinquante. Il faut prévoir un camembert par personne. Un peu vieux, le Camembert, mais pas trop. Préchauffer le four. Un peu, mais pas trop. Ensuite, disposer les camemberts sur un plat adapté à la recette. Planter une olive dans le centre du camembert. Il est important de bien viser pour être exactement au centre. Dans le cas contraire un déséquilibre se produirait aboutissant inexorablement à un éclatement du noyau. Recouvrir le tout d’une couche d’huile d’olive, d’une noix de beurre salé. Poivrer abondamment. Enfourner. Laisser cuire le temps nécessaire. Un peu, mais pas trop. C’est meilleur saignant.

Ce plat fut encore plus savoureux qu’à l’accoutumée car Zori avait eu la lumineuse idée de faire mariner des feuilles de menthe dans l’huile d’olive pendant vingt-quatre heures. Malheureusement, elle avait oublié que le beure était salé et avait ajouté abondamment du seul sur le camembert car elle pensait que ça allait le rendre encore plus croustillant. Trois nouvelles de Champagne furent nécessaires pour étancher la soif.

Vint ensuite la salade qui fut un peu grasse, Kéké ayant joué avec le bouchon de la bouteille d’huile utilisée pour la vinaigrette mais on ne va pas s’accrocher à ce type de détails.

La salade fut suivie des fromages. Du fromage, en fait, puisqu’il ne restait plus qu’un camembert. Bal avait oublié que Zori lui avait dit « tu penseras aux fromages » alors qu’il était occupé à faire le con avec ses copains des left_blogs. Heureusement que pour le plat du jour, elle avait vu large et qu’elle n’avait pas réussi à faire rentrer un des camemberts dans le plat.

Bal voulu prendre une nouvelle bouteille de Champagne mais Zori lui fit remarquer qu’il était temps de passer au rouge. Bal alla donc chercher les trois bouteilles qu’il avait prévu pour l’ensemble du repas. Elles furent finies pendant le fromage, Catherine et Didier ayant la polisse habituelle de finir tous les plats pour ne pas risquer de peiner la ménagère. Ainsi, pour le dessert, il fallu repasser au Champagne.

Ce dessert ! Zori avait prévu des pommes cuites avec des raisins secs mais Kéké avait mangé les raisins secs et Zori avait coupé le four après avoir cuit les camemberts.

Une simple pomme a aussi du charme, comme Gaëtan. Surtout arrosée de trois nouvelles putains de roteuses.

La prochaine fois, j’en connais qui feraient mieux de faire leurs comptes rendus eux-mêmes.

Réunion, hips, de blogueurs

Outre la République des Blogs, il y avait hier soir une réunion de blogueurs dont nous attendons le comptes rendus avec impatience.

Balmeyer a-t-il tâché une voiture ? Didier a-t-il dormi à table ?

Catherine et Zoridae, leurs chères, tendres, attentionnées, courageuses, patientes et réciproques épouses ont-elles pu, encore une fois, assumer, dans la sérénité, les turpitudes de nos deux compères ? Ont-elles pu dormir convenablement malgré les ronflements des deux blogueurs zavinés ?

26 août 2008

Réconciliation : vive la côte de boeuf de la Comète

Je suis d’une politesse incroyable : je vous avais promis de vous raconter la réconciliation du Vieux Jacques et de Marcel le Fiacre… Mais il me fallait attendre d’avoir une version crédible. C’est chose faite. Il ne me reste plus qu’à broder autour pour rendre ça plus drôle.

Ainsi, comme je vous le disais, en rentrant de mon week-end dans la Sarthe, j’ai clairement foncé à la Comète pour me taper un obligeant plat du jour car j’avais faim. Et soif. Le plat du jour ne me plaisait pas, je me suis donc rabattu sur le steak tartare.

En rentrant à la Comète, j’ai constaté que comme beaucoup de dimanches, le vieux mangeait avec le fiacre et son épouse. J’avais oublié qu’ils étaient fâchés. Ils avaient tous mangé des Côtes de bœuf, Jacques n’avait pas pris de dessert alors que la fiacresse et son époux avaient pris une crème brulée, comme moi. Ils avaient une bouteille de Bourgueil. Comme je suis arrivé après, j’ai commandé un quart de Côtes-du-rhône mais le loufiat était un petit jeune qui remplaçait Jim pendant son arrêt maladie et son voyage dans la Sarthe et s’est planté. Il m’a servi un rosé. Quand il est arrivé, j’ai pensé que c’est Dieu le père qui m’envoyait un signal pour la prochaine victoire des socialistes : j’ai accepté le rosé. A la guerre comme à la guerre.

Si ces détails culinaires vous gavent vous pouvez encore sauter deux ou trois paragraphes. Ils ont néanmoins leur importance dans l’histoire et surtout, j’ai un billet à rédiger, il faut bien que j’y mette du contenu.

Tout le monde a pris un café mais entre temps, mon camarade Djibril est arrivé et a commandé une bière, puis un quart de Côtes-du-rhône, un pavé de saumon et, enfin, également un café.

Pendant le repas, Marcel m’a annoncé qui me payait mon repas, la 1664 commandée par Djibril, la bouteille de pinard consommée avec Jacques, ce dernier ayant payé les apéros au comptoir.

D’ailleurs, puisque nous en sommes à ce stade, c’est à cause de ces apéros qu’ils sont réconciliés. C’est le Vieux Jacques qui me l’a raconté. Il était tout seul au comptoir à siroter son Kir dominical. Miranda (Madame Fiacre) est entrée, suivie de son mari. Jacques fait la bise à Miranda comme il se doit. Il faut dire qu’elle est beaucoup plus agréable à biser que Jacky, la grosse de Jacques. Au fait ! Vous me ferez penser à vous donner des nouvelles. Ca ne servira d’ailleurs à rien : je n’ai aucune nouvelle. Elle ne sort pas de chez elle. Le livreur de Rosé matinal n’est pas encore fatigué.

Jacques est un client de bistro. Il est tout seul. Des connaissent entrent. Il lâche par réflexe : « Que puis-je vous offrir ? » (ou « qu’est-ce que vous buvez, bordel ? » ou « vous prenez un verre » ou toute autre formule sortie du manuel de savoir vivre bistrotesque). Miranda commande donc un apéritif, Marcel est obligé de suivre alors qu’il ne voulait plus parler à Jacques. C’est à ce moment que Jacques s’est rappelé qu’il était fâché avec Marcel.

Ainsi, ils se sont réconciliés suite à une gaffe du Vieux ! Marcel ne voulait néanmoins pas remettre ça en offrant une tournée d'apéros. Ils ont sifflé leur apéro puis Marcel a dit à son épouse qu’il souhaitait passer à table. Miranda, sympathique comme tout, a suggéré à Jacques de s’asseoir avec eux sans tenir compte des probables coups de coude de son époux. Voilà comment ils se sont retrouvés attablés ensemble et comment Marcel a dit qu’il allait payer le vin.

Entre temps, la serveuse s’est pointée pour nous donner un pichet de 50 cl de Bordeaux rempli aux trois quarts, laissé par un client. Vous avez de la chance, ce n’est pas le sujet du billet et ce n’est pas le blog politique mais en cette période de déprime sociale, j’ai du mal à comprendre qu’un être humain puisse commander une carafe de vin et ne pas en boire plus d’un verre.

Nous voilà ainsi au stade final du repas : payer l’addition.

Voilà le serveur qui se pointe avec un ticket pour Djibril, un pour nos trois compères et trois pour moi (un pour le Tartare et le quart de Côte qu’était du Rosé, un pour le dessert et un pour le café).

Je vous préviens : la suite est TRES compliquée. Il faut vous accrocher.

Djibril devait payer toute sa note moins la 1664. Jacques devait payer sa côte de bœuf et son café. Marcel devait payer la bouteille de rouge, trois repas (2 côtes de bœuf, un Tartare et trois desserts). Quant à moi, je pensais ne devoir que mon café et mon quart de côtes qu’était du rosé. En fait, Marcel a payé (c’est bien normal : il m’invitait à manger… j’avais oublié de réfléchir…).

Djibril a payé le premier mais s’est trompé : il a déduit de sa note le prix de son quart de côtes et pas de la 1664. Marcel a accepté de payer le quart de côtes à la place de la 1664. Pour simplifier, j’ai suggéré à Jacques de filer à Marcel ce qu’il devait payer pour que Marcel puisse faire un règlement global. Jacques avait oublié qu’il devait un café et a donné 20 euros à Marcel pour payer sa côte de bœuf à 19 euros. Marcel rend donc un euro à Jacques.

Mais, en épluchant la note, nous nous sommes aperçus que le serveur avait compté les trois côtes de bœuf à 12 euros et non à 19. J’ai dit de laisser tomber. Il ne s’agissait pas d’entuber la Comète mais je dois avouer que j’avais oublié que 7 euros multiplié par trois, ça commence à faire beaucoup. Surtout, je ne voulais pas que le jeune loufiat se fasse engueuler et, comme le patron était absent, que son remplaçant galère sur la machine pour rattraper l’erreur. De nos jours, nos caisses enregistreuses sont compliquées…

Jacques n’avait pas suivi notre conversation. Il n’a strictement rien compris quand Marcel lui a rendu 7 euros supplémentaires et s’est presque fâché avant que je lui explique la situation.

Il restait donc à Marcel à payer toutes les consommations de Miranda, Jacques, lui et moi et un quart de côte à Djibril. Mais… le serveur se pointe et constate le pichet de Bordeaux et pense que sa collègue qui nous l’a filé a oublié de le taper. Me voilà à chercher la collègue pour qu’ils s’expliquent…

Pendant ce temps, Marcel fait le total de ce qu’il doit et arrive à 101€50 après de longs effort. D’un coup d’œil, je tombe, quant à moi, sur 102€20. J’explique son erreur à Marcel et il tombe d’accord avec moi… d’autant plus facilement que le loufiat qui avait réussi à tout suivre est tombé sur le même montant.

Marcel sort son carnet de chèques… et fait un chèque du montant qu’il avait noté… soit 101€50. Je ne dis rien et sort discrètement 70 centimes de ma poche. Je n’allais pas redemander à Marcel de faire un chèque… Il n’arrivait pas à détacher le chèque du carnet, s’était fait aider par son épouse qui a également échoué. Les deux commençaient à s’énerver… Il fallait un surhomme : je suis intervenu.

Tout est bien qui finit bien. Je vais illustrer ce billet avec une photo de Jacques accueillant Miranda sous l’œil attendri de Marcel.

Sauf que hier soir, j’ai gaffé. On était à la Comète pour ma dernière soirée avant la reprise du boulot. A 20 heures, Marcel se pointe. Or le comptoir de la comète ferme à 20 heures. Par pur réflexe et démagogie latente, j’engueule Marcel : « Bordel, tu sais bien que ça va fermer, par ta faute on va être obligés d’aller à l’Amandine ». Du coup, Marcel était obligé de nous suivre et a accepté la première tournée, celle du Vieux. Bis repetita comme dirait la belle fille de la concierge du chauffeur d’Yves Montand. Il allait partir quand je lui ai « Ah ! Non ! Tu ne vas pas nous la refaire ! Tu m’as invité à manger hier, tu DOIS accepter mon verre ». Et il est resté.

Maintenant, c’est sa femme qui est fâchée.

25 août 2008

A la retraite, Mémère !

Nonobstant ma fainéantise légendaire, je ne vais pas limiter mon activité bloguesque à un court billet sur le 25 août, j’ai un week-end dans la Sarthe à raconter. La Sarthe est le pays de François Fillon, mais Josiane ne l’a pas invité à la fiesta qu’elle a organisé pour fêter avec ses potes et sa famille sa retraite (qu’elle a prise en décembre dernier, mais Jojo n’est pas une flèche).

Pour ceux qui ne sont pas au courant, Jojo est l’ancienne serveuse de la Comète, juste avant le Général Leclerc au Kremlin-Bicêtre.

J’avais une mission pour cette fête : faire en sorte que mon voisin, un autre Vieux Jacques, sorte saoul comme un cochon. C’est réussi mais je n’y suis pour rien. Ce cochon (voir la photo d'en bas) avait la main lourde sur le rosé puis sur le rouge au début du repas. A la fin, il a calé. Bizarrement, il semble avoir été abattu par le trou normand.

Comme je l’ai déjà annoncé, les photos de la fête en question sont ici. N’allez pas les regarder : je ne suis pas là pour vous imposer « une soirée diapos » mais pour donner des nouvelles exhaustives de la Comète. Josiane en était un des personnages centraux ! Josiane… Nous avions un rituel ! Tous les soirs, quand elle passait le balai, je lui demandais « Alors ! Ton ménage, ça avance ? », elle me répondait systématiquement « Ta gueule, Connard » à la grande surprise des clients qui ne connaissaient pas la maison !

J’étais le seul ancien client présent ce soir là. Marcel et son épouse avaient bien invités mais uniquement parce qu’ils ont des attaches dans le secteur. Comme entre Jean et moi puis Jim et moi, une relation un peu particulière s’était nouée entre Josiane et moi. A force de fréquenter les bistros aux heures creuses, je commence à connaître très bien l’envers du décors, mieux que certains patrons de bistro, par exemple, comme le type qui avait repris la Comète après Jean, pour en confier la gestion à Patricia et Patrick.

Il n’y a pas grand-chose à raconter sur cette soirée, un moment de rêve qui passe trop vite !

Dois-je raconter la cuite de Jim ? J’avais remarqué que ce garçon ne buvait pas beaucoup. Il m’avait dit pourquoi dès l’apéro : il avait peur de boire à mon rythme. A table, nous étions séparés et n’avais donc pas de risque, mais il buvait toujours très peu. Ca n’est pas une critique, juste un constat. J’ai donc été le voir pour me moquer de lui et m’a rétorqué : « C’est pour pouvoir tenir jusqu’à la fin de la soirée ». Je lui ai répondu : « Et alors ? Tu m’as déjà vu ne pas tenir jusqu’à la fin de la soirée ? ». « Heu…non ». C’est alors que j’ai eu une idée bête : « Tu sais, dans la Sarthe, les soirées finissent dès la fin du repas or nous en sommes déjà au dessert : dans moins d’une heure on est partis ». Il a commencé à accélérer le rythme, l’andouille. « Alors, je vais boire avec toi ». Trois heures après, nous étions encore là. Hips !

Dois-je vous raconter notre rencontre avec la gendarmerie ? Je l’ai déjà fait hier.

Je laisse votre imaginaire travailler.

Encore merci à Jojo, à sa sœur (qui a plus la tête sur les épaules pour organiser des soirées), à ses nièces et à son beauf (en photo en haut avec Jojo et Jim) !


25 août

Tiens ! C'est l'anniversaire de la libération de Paris. Je n'y étais pas. Par contre, le vieux Jacques, si. Marcel le Fiacre aussi, mais pas du même côté. Jacques était du côté du Général Leclerc alors que Marcel était plutôt du côté sombre. Par contre, pour les taxis de la Marne, Marcel le Fiacre n'était pas encorné ni encore né, contrairement au Vieux Jacques qui vendait des vérandas avec beaucoup d'assurance.

24 août 2008

Jacques, Luc, Marcel, moi et Wikio

Wikio reste un mystère pour moi. Aujourd’hui je fais la Une, avec ce billet. C’est M. qui me le signale (je n’avais jamais regardé la Une de Wikio que j’utilise plutôt comme moteur de recherche et pour me tenir au courant de l’actualité des blogs… sans compter que mes classements avantageux – pour les 4 blogs – pousse bien le nombre de blogonautes qui aiment bien mes âneries).

Comme je suis un plaisantin idiot, j’ai fait en sorte que mes photos de vacances fassent la Une du 20 heures de Cozop, ça a marché. Mais j’ignorais qu’il y avait une Une de Wikio.

Comme pour les Oscars, je vais remercier Gaël : c’est sa vidéo qui est dans mon billet. Je vais aussi remercier la taulière de ce blog qui me signale ce truc.

D’un autre côté, ça me perturbe. J’avais deux billets à faire. Le premier pour annoncer ma (fausse) sortie des blogs, le deuxième pour raconter ma cuite d’hier soir. Il faut dire que Josiane nous a organisé une petite fête qui mérite un compte rendu circonstancié. Tiens ! Au retour, nous avons eu un gentil contrôle de la part des casques bleus de l’ONU dont un sympathique représentant a demandé à Jean qui conduisait la voiture s’il avait bu de l’alcool. Il a répondu, je cite et prenez des notes : « Non, enfin un petit peu en mangeant ». L’aimable agent a dit : « C’est bon, circulez, bonne soirée Messieurs Dames ». Jim et moi étions assis à l’arrière et mourrions d’envie de demander au gendarme de nous prêter son truc pour que nous fassions un concours pour déterminer objectivement lequel de nous deux était le plus saoul, mais je pense que Monsieur Jean n’aurait pas aimé. Je pense d’ailleurs que Jim aurait gagné largement. Ces jeunes andouilles ne pensent pas qu’avec leurs cinquante kilos, ils ont moins de sang que nous autre, gros.

Cela dit, souffler aurait été risqué pour Monsieur Jean, les ballons virent assez rapidement de nos jours. Il était pourtant parfaitement en état de conduire, n’ayant bu qu’une demi bouteille de champagne à l’apéro, un petit litre de Rosé avec les entrées, deux modestes bouteilles de rouge avec la viande, le fromage et le dessert. Le trou normand avait été léger. Ce n’est pas la bouteille de champagne qu’il avait bu après manger qui aurait pu le perturber ! Alors que Jim et moi, avions bu, en plus de tout ça une demi douzaine de bière car il faisait particulièrement chaud dans la grange où nous nous trouvions.

Pour ce qui concerne ma fausse sortie des blogs, elle aurait été provoquée par Luc Mandret qui en commentaire à ce billet me signifiait que je lui devais un lien. Je dois être un mauvais blogueur zinfluent : je ne suis pas sans arrêt en train de penser à faire des liens sur les copains : j’avais lu un truc sur le web (dans mon twitter, en l’occurrence) qui m’avait donné une inspiration pour un billet.

Cela dit, il est probable que les lecteurs habituels de ce blog dont j’oublie en permanence de faire la promotion (je signe toujours en mettant PMA en lien) ne comprendront rien au précédent paragraphe mais, je vous rassure, ça n’a aucun intérêt.

Le seul truc digne d’intérêt est l’anecdote bistrotesque de ce midi. Je rentre ainsi de ma fiesta dans la Sarthe vers 13h40 et je décide d’aller manger à la Comète. Marcel le Fiacre et son épouse étaient attablés avec le Vieux Jacques. Je vais les saluer puis fonce au comptoir m’enfiler un Ricard. Finalement, je décide de m’attabler avec eux ce qui fut d’ailleurs une excellente idée puisque Marcel a décidé qu’il me devait un repas et a pris l’addition à son compte.

Loué soit Marcel comme les poulets qui ont omis de faire souffler Monsieur Jean.

Ce soir, après avoir éclusé mes mails en retard suite à ce week-end dans la Sarthe, je vais m’en jeter un à la Comète. Michou, aimable lecteur du blog, me rejoint et je lui narre ce repas. Il me dit : « Hein ? Marcel et Jacques sont réconciliés ? »

Ouais… Dans mon élan, j’avais oublié qu’ils étaient irrémédiablement fâchés. Mon cerveau doit commencer à ressembler aux leurs puisque je n’avais même pas réagi au fait qu’ils mangent ensemble.

Le pire, dans cette histoire, c’est que j’ai des fidèles lecteurs, pour qui le suspens est presque insupportable et se demandent pourquoi, quand et comment Jacques et Marcel se réconcilieront. Je n’ai aucune réponse à leur apporter. Je suis confus. En un mot.


Voila enfin mes photos de vacances

Depuis 2002 ou 2003, je diffuse mes photos de vacances sur mon site web. Depuis 2006, j’annonce cette diffusion sur le blog. 2008 ne déroge pas à la règle… Mais… Il y a du nouveau !

Outre le fait que, contrairement aux autres années, je n’ai rien fait de spécial pendant les vacances, auparavant, le blog était relativement confidentiel et n’était suivi que par quelques personnes que je ne connaissais pas dans la vraie vie. En 2008, Partageons mes âneries est beaucoup plus fréquenté, par des gens qui semblent apprécier mes petites histoires de bistro. Comme quoi, il n’y a pas que le cul qui rapporte. Tiens ! Dédicace spéciale à Romain, dernière personne en date à m’avoir fait des compliments pour ce blog.

Je me doute bien que mes nouveaux lecteurs ne sont pas nécessairement intéressés par tout.

ça ! Je répète : les photos sont pour la famille et les amis. Je ne vais pas, non plus, créer un cinquième blog pour ça…

Voilà les photos de la fête de Josiane. Josiane, la dame en rose, est l’ancienne serveuse de la Comète ! Parti en retraite en décembre dernier, elle a réuni la famille, ses anciens patrons, son meilleur collègue (notre illustration, photo prise le lendemain), ses amis… et son plus sympathique client.

Voilà les photos du barbecue du samedi midi chez Martine et Jean et les photos de leur nouvelle maison.

Enfin, quelques photos de mon escapade en Normandie.

Me doutant que mes lecteurs n’ont rien à cirer des photos, je vous engage néanmoins à voter pour ce billet sur Cozop afin qu’il fasse la Une du journal de 20 heures ce soir, pour faire chier le type qui a laissé un commentaire ici, je cite : « On doit se farcir ces conneries en une de Cozop encore longtemps ? Ecrit par : Henri A - 22.08.2008 »


23 août 2008

Roonnnn

Conséquence de l'apéro ? Je ne sais pas. Impossible de poursuivre ma sieste, les trois cochons ronflent.

Merguez

Campagne = barbecue
Hop.
Remarquez Monsieur Jean qui souffle sur le barbecue à gaz pour attiser les braises alors que nous n'avions pas encore fini l'apéro.

Campagne

La terrasse ne sert pas que de terrain d'éducation (populaire ?) à Jim.

En week-end dans la Sarthe

Chez les délicieux Jean et Martine. On profite de la terrasse pour apprendre à Jim à conduire un scooter.

22 août 2008

Un nain... gras

Un joli cadeau de Gaël pour Partageons mes âneries, suite au billet de ce matin ! Merci !

VRP de l'éducation populaire


L’anecdote [NDLR : la cuite] que j’ai racontée cette nuit pour rigoler avec Didier Goux m’a remis en mémoire le contexte général de cette soirée qui, avant que nous ne commencions à picoler, avait commencé par une grande partie de rire.

Cela fait environ 15 ans. Plus près de 20, peut-être. J’étais alors trésorier du groupe local d’une grande association d’éducation populaire que je ne peux pas citer ici. Pensez donc ! Un parent benoît faisant une recherche google pour savoir si cette association serait digne d’accueillir son enfant blond aux yeux bleus pour parfaire une éducation jusque là irréprochable tomberait immanquablement sur ceci : « on s’est bourré la gueule, ce soir là ».

Le responsable de la section locale étant malade, je l’avais représenté à ce congrès régional (et non assemblée générale comme je l’annonce dans le billet) avec Marc, jeune animateur dont je parle dans le billet (en fait, dans le billet, je parle de Gildas mais, vu la date, il devait s’agir de Marc, son grand frère).

Après la première séance de travail, nous étions passés à table pour un dîner bien mérité. Probablement de la macédoine suivie d’un gratin de nouilles et d’un petit suisse. Nous étions entre 100 et 150 personnes, représentant environ 15 groupes locaux. Un des joyeux animateurs a lancé une idée : « Hé ! Et si on faisait un tour des groupes locaux, les animateurs de chacun chantant une chanson différente ». « Oh ! Ouiiii ! ». Hop ! Action. On a probablement eu le droit à « La maison bleue », « Santiano »,… Tout était bien organisé. Afin de n’oublier personne, le tour des groupes se faisait par ordre alphabétique. Arrivés à Loudéac, Marc et moi nous levons. Personne ne connaissait Marc, jeune animateur présent principalement pour que je ne sois pas tout seul… Tous les autres me connaissaient et savaient que si j’étais dans l’association, ce n’était pas pour mes talents d’animateurs (on peut être supporter de foot sans jamais avoir tapé dans un ballon) ou de chanteur.

Je dis : « Bon, heu… si on nous oubliait… ». Les autres, magnanimes, d’une seule voix : « Bon, heu… d’accord ».

Le tour de table se termine. J’ai l’air vache dans ma description un peu caricaturale mais je n’en pense rien : ça n’est ringard que vu de l’extérieur. Quand on est pris dans l’ambiance, on passe un super bon moment. Et quand tout le monde se lève pour applaudir, c’est très facile de se pencher discrètement vers les tables voisines pour récupérer des bouteilles de rouge.

Le dernier groupe ayant fini sa chanson, tout le monde se lève pour applaudir. Profitant probablement que j’ai le dos tourné pour repérer où piquer une nouvelle bouteille de rouge, un type a scandé « Loudéac ! Loudéac ! ». Ca a été repris par toute la salle. Je ne pouvais plus refuser.

A cette époque, je ne connaissais que trois chansons. J’ai éliminé d’emblée la première : « La grosse bite à Dudule » et la deuxième « Mon père était vétérinaire ». Reste la dernière que j’adopte immédiatement ! D’une part, elle est très courte (ça m’arrangeait bien), d’autre part elle est rigolote, ça aurait mis une touche de sympathie avant de commencer à éplucher le budget de l’année suivante. Enfin, comme c’était une chanson récente, « Je voudrais être un nain », des VRP, je pensais que la jeune assistance la connaissait aussi et aurait pu la reprendre en cœur. J’avais oublié que dans la salle, il n’y avait pas que des jeunes, mais aussi quelques sexagénaires qui avaient toujours cru dans l’association et continuait à y adhérer pour donner des coups de main sur l’organisation et sur la gestion.

Cette chanson des VRP est précédée par une très jolie introduction :

« Le cœur, comme une fleur fanée,
Qui meurt dans notre jardin secret,
C'est la tristesse,
De n'avoir jamais pu être... aimé. »

Voilà maintenant les paroles de la chanson :

« Je voudrais être un nain,
Pour avoir une grosse bite.
Je voudrais être un nain,
Pour avoir une belle trique.
Je voudrais être un nain,
Pour avoir une belle bite,
Mais je ne suis qu'un géant,
Et la mienne est petite ! »

Avouez que ça ne manque pas de poésie !

J’entonne comme prévu, la moitié de la salle me suit, … 95% de l’assistance était pliée de rire !

C’est alors que j’ai repéré les 5% manquant à l’appel. Ils faisaient partie des sexagénaires dont je citais (d’autres « vieux » rigolaient de bon cœur). Ils auraient visiblement préféré que je chante « J’ai un gros nez rouge, deux traits sous les yeux, un chapeau qui bouge, un air malicieux ». Pour ce qui concerne le nez, la description n’aurait été totalement erronée mais cette chanson est plus adaptée pour faire rigoler des mômes de six ans qu’une assemblée d’animateurs d’une vingtaine d’années ! Les voilà qui deviennent tout rouge et qui quittent la salle précipitamment ! C’était incroyable et d’autant plus fâcheux que nous avions tous un respect incroyable pour ces gens, qui ont consacré quarante ans de leurs vacances à faire de la cuisine de collectivité ou à laver du linge de centaines de mômes, pour leur permettre de partir en congés pas cher tout en ayant un cadre éducatif autre que les traditionnelles colonies de vacances…

C’est alors que j’ai compris que ces gens d’une gentillesse incroyable vivaient dans un autre monde et pensaient qu’entre adultes on devait se comporter comme avec les enfants dont nous avions la charge. Ils pensaient qu’à l’âge de la retraite, on devait encore faire notre BA quotidienne et tout ça ! Nous aurions du être parfaits… Ils étaient comme des dirigeants de l’Union Cycliste Internationale qui pensent réellement que le dopage est marginal dans ce sport…

Quand ils ont quitté la salle, nos rires ont redoublé d’intensité… avant qu’on se taise tous en même temps, en comprenant la situation.

Vous me connaissez ? J’ai été me confondre en excuses, mis ça sur le compte du trac à cause de mon incompétence totale à chanter, le fait d’être le seul à devoir le faire tout seul, un moment de panique qui m’a fait choisir la première chanson qui me passait par la tête, celle que j’écoutais en voiture en venant, …

Les pauvres… S’ils savaient que tout ça avait été prémédité par l’inconscient collectif !



Découvrez Les VRP!

Cognac-Orangina

Je viens de laisser le commentaire suivant à ce billet de Didier Goux. Avouez qu'il est beau (pas Didier Goux, le commentaire). Ca serait quand même dommage de ne pas en faire un billet, malgré ce que j'ai annoncé dans le commentaire ! Non ?

Didier,

J'espère que ne vais pas, non plus, intervenir dans vos rêves érotiques.

Votre histoire de Cognac-coca me rappelle une cuite mémorable de ma jeunesse qui mériterait un billet sur mon blog, mais je vais la raconter ici rien que pour vous faire chier à prouver que je peux aussi raconter n'importe quoi en cinq minutes sans même me relire.

J'étais à l'époque un vigoureux militant associatif (ben ouais, je n'ai pas toujours été un bourgeois réactionnaire) et l'association en question tenait son assemblée générale dans les environs d'Auray (pour les incultes : on s'en fout où ça se trouve). Passées les heures de réunions autant stériles qu'imbéciles, nous passâmes à la buvette.

Au bout de quelques heures, nous nous retrouvâmes comme des cons : les stocks avaient été écoulés plus rapidement que prévu. Notre secrétaire général nous alors dit d'aller nous coucher.

Mais... avec mon copain Philippe (celui-là dont je parle dans mon billet de ce matin) et mon copain Gildas, nous avions encore soif. Je me suis alors miraculeusement souvenu que mes parents disposaient d'une résidence secondaire à une dizaine de kilomètres (ouais... on peut être gauchiste et avoir des parents avec une résidence secondaire avec vue sur le golfe du Morbihan, bordel). Hop ! Dans la voiture. Par miracle, les casques bleus de l'ONU n'opéraient pas de contrôle d'alcoolémie dans les parages et nous voilà à la maison.

Je fouille tous les placards et à mon grand désespoir, toutes les réserves d'alcool étaient vides à part une modeste bouteille de rosé qui n'a pas tenu cinq minutes.

Je vais donc dans la cuisine et fouille sous l'évier ! Miracle ! Une bouteille de Cognac de cuisine. Vous savez, ces machins imbuvables qui servent à corser certains desserts.

Je goûte. Je confirme, c'est imbuvable... mais c'est alcoolisé. C'est alors que je me rappelle un pack de bouteilles d'Orangina astucieusement rangée dans l'armoire de la chambre de mes parents.

C'est ainsi qu'avec Philippe et Gildas (sans jeu de mot sur ce brave animateur télé de notre jeunesse), nous avons pris une cuite mémorable à base de Cognac-Orangina.

Alors vous n'allez pas essayer de m'impressionner avec votre histoire de cognac-coca. On boit Français, nous, Monsieur Goux.

21 août 2008

Bistro populo ou bobo

« Le peuple a changé mais c’est toujours sa rue ». Ainsi commençait le commentaire que je rédigeais chez Didier Goux à propos de ce texte que l’on pourrait qualifier de beau tout en conservant les sécurités nécessaires pour ne pas sombrer dans un conservatisme sordide (smiley ! smiley !) qui pourrait nous faire regretter notre monde moderne. Nous ne connaîtrions alors pas les Mc Do, le Coca Cola, les iPod, les Nike, les Mercédès Class A, la Techno et Zac Efron. Mais nous aurions déjà des guerres inintéressantes quoi que non télévisée : un soldat allemand émasculé à la baïonnette en direct pendant le JT de PPDA aurait de la gueule. Mais je m’égare, Montparnasse bien sûr, puisque c’était le quartier de mes débuts Parisiens.

Vous comprendrez que le commentaire que je préparais aurait été trop long : autant en faire un billet (et faire un lien dans les commentaires chez Didier de manière à lui piquer sauvagement quelques lecteurs égarés) et faire du hors-sujet…

Montparnasse ! Lieu d’accueil de tous les Bretons se rendant compte que « monter à Paris » est la seule solution pour ne pas avoir 40 ans de carrière professionnelle occupée à traire des vaches, des lapins ou tout ce qui peut se traire comme la petite serveuse du bistro d’à côté.

Ca fera vingt-et-un ans le 3 octobre que j’ai débarqué là-bas, ma valise en poche et déjà adepte des cravates hachées. J’avais réservé une semaine à l’Hôtel du Départ pour mon arrivée. Ma carrière professionnelle a alors commencé joyeusement entrecoupée d’un service militaire au Mont Valérien (pistonné par un ministre de droite, mais ne le dites à personne) et égayée de trois ans où j’ai pu bosser dans ma Bretagne natale tout en parcourant les quatre côtés de l’hexagone pour des motifs professionnels.

Jusqu’à ce jour béni de fin 1996 où, par hasard, j’ai goûté les demis au comptoir du bar tabac le Washington. Pendant 6 ans (si on enlève les trois passés en Bretagne), je considérais mon appartement comme une chambre où il faisait bon dormir, faire la fête avec les copains voire copuler, non pas avec le canari de la voisine ni avec des objets écervelés conçus pour mais avec des demoiselles, souvent aussi écervelées que les objets inanimés mais fort ludiques en question. Je considérais mon quartier uniquement comme le machin inutile mais indispensable entourant mon appartement. Le week-end, je plongeais dans le train pour retrouver la Bretagne.

Je parle de mon quartier et de mon appartement mais je devrais dire mes quartiers et mes appartements puisque j’avais pris l’habitude de déménager à chaque changement de job pour éviter les contraintes de transport, au grand dam de mes propriétaires successifs. Sans compter les quelques périodes à l’hôtel, j’ai habité successivement dans le 13ème, dans une petite rue qui faisait la jonction entre la rue Bobillot et la rue de Tolbiac, à moins de deux kilomètres de mon appartement actuel, au Mont Valérien, à Puteaux, dans le 15ème (rue de Lourmel, côté Bir Hakeim), à Poissy (un petit bled à côté, sans le moindre bistro) et, enfin, à partir de février 1994, au Kremlin-Bicêtre, qu’évoque Didier dans son billet sans mettre le moindre lien sur un de mes blogs.

Pendant 6 ans, je sortais beaucoup : des bars à bière, des concerts rock et des grandes brasseries, quelques cinés. Beaucoup de promenades à pied dans Paris, comme ce jour férié de 1989 où, avec mon copain Philippe, nous avions rendez-vous à Montparnasse à midi et devions dîner dans une brasserie dont la cuisine était mémorable, face à la Gare de l’Est. Nous avions fait tout le chemin à pied en passant par Port Royal, la Place d’Italie, … Nous avions fait le pari de faire tous les bistros de la route (sur un seul trottoir). Nous avions échoué pour des raisons qui m’échappent et ne peuvent en aucun cas être imputées à un manque d’entraînement. Contrairement à Laure Manaudou, nous étions très sérieux de ce côté-là, comme devraient l’être tous sportifs de bon niveau.

Je connaissais les trois quarts de Paris comme ma poche, le quart restant étant le nord-ouest à part un quartier où j’ai longuement bossé autour du haut des Champs.

C’est ainsi, dans ce quartier, que j’ai découvert le bar-tabac-brasserie le Washington, rue Washington. Je bossais alors, depuis mai 1996, rue de Berri. Mes collègues déjeunaient dans des « saladeries » ou achetaient des sandwiches dans des points chauds ou des paninis. J’en avais ma claque. Dix ans après, je n’ai d’ailleurs toujours pas compris pourquoi ces andouilles de cadres Parisiens des beaux quartiers préféraient manger des merdes à 5 euros plutôt que de dépenser 5 euros à se taper un sandwich à la baguette avec le pâté qu’un patron de bistro gourmet aura repéré chez son charcutier préféré accompagné d’une pression spongieuse.

Un jour, j’ai prétexté un boulot urgent à finir pour laisser les collègues partir déjeuner sans moi. Dès leur départ, j’ai foncé dans cette brasserie que j’avais repérée pour me taper un de ces plats du jour dont les petites brasseries Parisiennes ont le secret : choucroute, confit de canard, cassoulet, pot-au-feu, filet de bœuf, bœuf carottes, … J’ai progressivement pris l’habitude d’y déjeuner tous les jours, plus souvent d’ailleurs d’un sandwich au pâté et d’un pâté que d’une blanquette de veau à l’ancienne, budget oblige. Depuis cette époque, mais je sujet n’est pas là, j’ai toujours regardé d’un regard attendri mes collègues de bureau se demander s’ils allaient manger une quiche aux poireaux froide achetée à la boulangerie du coin ou chaude consommée à la cafétaria du Gymnase Club.

Le sujet n’est toujours pas là, mais à ce rythme, j’ai assez rapidement sympathisé avec les patrons (des vieux bougnats) et les loufiats (des chauves rigolards) du Washington ! Le client rêvé ! Celui qui quand il a des sous en poche se précipite sur la plat du jour et ne demande jamais à ce que les haricots verts soient remplacés par des brocolis, qui s’installe à la table ou au coin du bar qu’on lui a désigné, qui ne demande le journal qu’après avoir vérifié qu’un autre client ne l’avait pas en mains et qui paye en espèces, pas avec ces trucs modernes qui laissent des traces et obligent à déclarer tout le chiffre d’affaire ! J’ai déjà parlé du Washington, je ne vais pas recommencer, vous pouvez faire des recherches. J’ai encore l’émotion à l’œil en me remémorant quand j’ai découvert la vraie différence entre le café normal et le café décaféiné : le normal est servi dans une tasse blanche. Pour faire du déca, il faut transférer le contenu de la tasse blanche dans la tasse marron. Quand les patrons ont changé, 4 ou 5 ans après, la recette du déca avait changé. La cuiller du café normal était posé sur la soucoupe alors que celle du déca était posée en travers sur la tasse.

Vous comprenez pourquoi, maintenant, j’aime les comptoirs des bistros ! Mais je n’en suis qu’à la fin de l’introduction de mon billet que j’ai fait durer, emporté par des souvenirs… Je vais faire plus court pour le corps du billet mais la conclusion sera encore plus longue puisqu’il me faut bien extrapoler la vie Parisienne à celle de la Comète.

Progressivement, j’ai pris l’habitude d’aller me taper une bière ou deux après le boulot (j’ai découvert la Comète après le Washington), sans jamais abuser (sauf une fois, le retour durant 45 minutes, j’avais failli pisser dans le métro). Ca a duré six ans.

Six ans à boire des coups au comptoir dans ce bistro à 200 mètres des Champs. Au bout de quelques temps, je connaissais tous les clients : essentiellement des concierges et des « commerçants alimentaires » (les ouvriers habitent rarement dans le 8ème et les riches ne vont pas au comptoir mais en salle). Pour l’anecdote, dans la clientèle, on avait un neveu à Mitterrand, Micheline Dax (ainsi qu’une autre actrice de théâtre de la même époque dont le nom m’échappe) et Henri Leconte. Edouard Balladur passait parfois dans la rue, peut-être pour se rendre au restaurant le Taillevent qui se trouvait à une centaine de mètres.

Ainsi, neuf ans après mes débuts à Paris, j’ai découvert que les quartiers de Paris avaient des habitants, des petites vieilles qui passent tous les soir acheter un machin à gratter en promenant Médor, des abrutis qui vous piquent tous les soirs le journal alors que vous n’avez pas fini les mots croisés car il est plus urgent de vérifier les pronostics du tiercé, des concierges qui profitent de l’heure de sortie des poubelles pour avoir un prétexte à donner à leur épouse pour sortir de chez eux (et s’enfiler un demi), … Mais aussi des mères de familles qui viennent acheter des sucettes pour leurs mômes, des étudiants qui viennent prendre des chocolats chaud car dans la chambre de bonne de 7 m2 qu’ils louent, il n’y a pas la place pour mettre un réchaud, des « bonnes à tout faire » qui viennent se détendre en attendant que les patrons rentrent du boulot, …

Voilà ce que je voulais dire, en commentaire chez Didier : Paris a toujours ses habitants, mais on ne les voit plus.

Un petit peu parce qu’on ne les regarde pas. Trop jeune, on vadrouille dans Paris, trop vieux on s’installe en salle. Il faut rester au comptoir, bordel !

Beaucoup parce qu’ils sont masqués, surtout le midi, par les gens qui travaillent dans le quartier, traînent avec des collègues, …

Masqués aussi par la disparition de ses lieux de vie que sont les bistros mais aussi un tas de commerces de proximité. Rien que le coût de l’immobilier fait que vendre des cafés, des pressions et des Côtes-du-rhône ne suffit plus à assurer la pitance des tauliers.

Masqués surtout par l’évolution de la société et du Parisianisme idiot qui fait qu’on veut transformer toute la capitale en lieu branché en oubliant qu’il n’y a rien de plus sympathique qu’un petit bistro. Ce sont les bobos qui vont détruire Paris.

Voilà ! Il me faut maintenant conclure ce billet ce que je ne pouvais faire qu’en extrapolant cette dégénérescence à la Comète.

Peu après avoir découvert le Washington, j’ai découvert la Comète et me suis rendu compte que le Kremlin-Bicêtre avait aussi des habitants. La Comète a rythmé mon « 19 – 20h30 » pendant une douzaine d’année.

Sa récente transformation atteint le paroxysme de la bêtise collective. Avant de poursuivre mon explication, je tiens à préciser que ce n’est pas le patron que je critique mais l’environnement social ou économique qui l’a poussé à faire les modifications en question. Le patron est là pour gagner de l’oseille pas nécessairement pour animer les classes populaires du quartier !

Nous avions une brave brasserie des années 70… Pour en faire, un lieu branché, le patron a transformé le décor en celui d’un petit bistro populaire des années 30 ou 50, ceux qu’on voit dans les vieux films.

Et ça marche ! Les clients affluent, des types que nous n’avions jamais vus dans le quartier ! Ils viennent dans une imitation de bistro populaire pour boire des bières coûtant près du double (en terrasse) de ce qu’ils paieraient en face (au comptoir), à l’Aéro, où, pendant ce temps de fermeture de l’Amandine et du Jean-Bart, le vrai peuple du quartier s’entasse.

Le peuple évite l’imitation du bistro populaire faite pour les bobos… Le peuple a changé de trottoir car des bobos voulaient un bistro qui fasse peuple.

Avec Tonnegrande et le vieux Jacques, nous sommes les seuls clients du soir à continuer à venir quotidiennement à la Comète. Tonnegrande et moi pourrions aisément passer pour des bobos mais pas le Vieux ! Il y a plusieurs raisons au maintien de notre présence, la principale étant que rien ne justifierai notre absence : la Comète est de loin le bistro le plus agréable du quartier (à notre propre goût) !

En fait, les autres anciens clients ont déserté la Comète car ils ne retrouveraient plus leur environnement et car les prix avaient augmenté. Il faut dire que le peuple est parfois con. D’une part, la Comète a toujours été « la grande brasserie » rythmant les augmentations de tarifs du quartier. Je vais bien rigoler, lundi, quand l’Amandine va rouvrir après les congés et que Michel aura nettoyé son tableau des tarifs… D’autre part, les prix ont réellement beaucoup augmenté à la Comète. Par exemple, la Côte-du-rhône, au comptoir, est passée de 1€20 à 2€50. Pendant ce temps là, le verre est passé de 7cl à 14 et le pinard est passé en catégorie supérieure ! Autre exemple : le Ricard est passé de 2€ à 2€50 soit une augmentation de 25% ! Mais les bouteilles n’ont plus de doseurs… Hop ! 1 ou 2 cl en plus.

En aparté, je dois avouer une autre raison qui nous pousse, au moins Tonnegrande et moi, mais probablement aussi au Vieux, à rester à la Comète. Le « peuple » l’ayant déserté… il s’entasse dans les autres bistros du coin ce qui fait qu’on y trouve maintenant, dans ces autres bistros, une densité de cons bruyants absolument intenable. La présence de cons bruyants (populos ou bobos) est un défaut des bistros. Depuis début juin, ils sont concentrés…

La nouvelle Comète a deux mois. Il est trop tôt pour juger, il faut attendre le retour de vacances… et du mauvais temps.

J’espère simplement que je pourrais retrouver mon coin de comptoir, haut lieu d’observation des habitants du quartier, qu’ils soient bobos ou populos. Si dans le même temps, les cons bruyants, qu’ils soient bobos ou populos, peuvent disparaître, le paradis serait trouvé.

Mais si le concierge du coin ne vient plus boire son demi après avoir sorti les poubelles parce que son coin de comptoir est occupé par un bobo se tapant un Bloody Mary, je risque fort de me mettre à chercher du boulot en Bretagne, de repartir par Montparnasse vers des contrées envahies uniquement par quelques Anglais ravis de trouver des prix sympathiques et des bistros fermant tard, pas par des nouveaux branchés qui, avec 10% de la population, arrivent à masquer les 90% de types qui souhaitent vivre peinard.

Et préfèrent une Kronembourg pression à une Morito et une entrecôte frites à des sushis.

Putain ! Je suis réactionnaire. Et je fais des billets trop longs.

20 août 2008

J'avais mieux à faire

Notamment aller me coucher, mais en tant que blogueur zinfluent, je me dois de signaler que Tonnegrande a fait son premier billet depuis bientôt trois mois. Vous pouvez immédiatement aller lui faire part de votre désapprobation : il n'est pas passé au bistro ce soir.

Pourquoi ai-je été convoqué à la mairie ?

Tous mes lecteurs, sauf Dieu le Père qui sait tout d’avance, et ceux qui sont en retard de lecture, se demandent maintenant pourquoi j’ai été convoqué par le Maire, ce midi. « Convoqué » est un bien grand mot, « Invité » aurait été plus juste comme me la fait remarqué Didier Goux, mais quand on est un citoyen lambda comme moi et que l’édile vous invite à passer dans l’après midi, ça ressemble trop à une convocation.

Nous avions donc rendez-vous à 17 heures et j’ai poireauté une demi-heure dans l’antichambre de l’Elu ce qui a commencé par m’énerver. Dans je ne sais plus quel blog, j’ai parlé des gens qui étaient systématiquement en retard, je ne vais pas recommencer mais ces gens qui jouissent d’une certaine autorité et qui se permettent de faire attendre le bas peuple m’énervent. A la limite, si je n’avais pas été en vacances je n’aurais rien eu de mieux à faire mais en vacances, j’ai mieux à faire à faire : rien.

Cela dit, je suis d’une méchanceté incroyable avec mon Maire à un point que je mérite des claques. Il m’a invité par pure gentillesse ! Juste pour discuter le bout de gras parce que nous n’avions pas eu l’occasion de nous voir après la campagne électorale.

Convoqué par le Maire, j’étais fort intrigué, d’autant que je ne pouvais être invité qu’en tant que blogueur, pas comme citoyen lambda ou meilleur client des bistros de la commune. Je m’attendais donc à peu près à tout mais pas à la vérité : de la pure sympathie. Passant ses vacances en Bretagne, il est tombé sur une boutique qui vendait en particulier du miel fabriqué à Loudéac. Son sang n’a fait qu’un tour : « Bon Dieu ! Le gugusse du blog qui m’a défendu pendant l’élection municipale est de Loudéac ». Il a donc pensé à moi et acheté une boite de miel pour me l'offrir ! Il n’a pas pensé à m’offrir une bouteille de rhum pour que je puisse consommer intelligent ce miel, mais quand on exerce ce niveau de responsabilité, on ne peut pas penser à tout.

Bonne fête !

Mon aimable (heu…) lectorat est informé que la suite des aventures de la Comète est racontée, aujourd’hui (seulement) sur le blog politique.

A noter que je devais partir en voyage lundi mais que j’ai été retenu au poste toute la matinée. Ensuite, je devais partir hier matin, puis j’ai oublié. J’avais donc décidé de partir ce matin mais un événement à décalé mon départ à l’après-midi, lui-même décalé suite à une autre truc : tout ça est raconter dans l'autre blog.

Avec toutes ces histoires, je me retrouve comme un con : j’avais l’habitude d’envoyer une carte postale pendant mes tribulations estivales à ma sœur pour lui souhaiter une bonne fête mais j’ai la tribulation en roue libre, cette année.

19 août 2008

Une anisette puis une nuisette

Cette période estivale a un défaut : les copains sont en vacances ailleurs alors que moi, je suis en vacances ici. Tous les matins, je me dis : bon, aujourd’hui je bouge. Mais je passe la matinée à glander devant l’ordinateur et ma collection de bandes dessinées ! Au moment où j’envisage de bouger : je n’ai plus envie.

Le seul copain de bistro du soir qui reste est le vieux Joël mais comme il a un taux de gammas GT à faire descendre, il ne boit pas. Du coup, moi non plus. Je viens de passer une heure en terrasse à la Comète devant un Ricard. Le patron va me haïr. Il ne sait pas que je réfléchissais. Moi non plus.

Toujours est-il que je rentre à 22h20 dans mon appartement. Il est en face du local vide ordure. Ah ! Un détail croustillant commence à aiguiser l’appétit de lecture de toi. Tu as raison. Je sors de l’ascenseur, bifurque à droite puis à droite pour regagner la porte du 48,10m2 qui me fait l’honneur de m’héberger quotidiennement. La voisine – une quinquagénaire ossue – sortait du local vide ordure simplement vêtue d’une nuisette recouverte d’un honorable tablier de ménagère en plastique. Son postérieur moins ossu que charnu en sortait avec une aisance plaisante.

Amusant ! Elle était plus gênée que moi. J’espère qu’elle ne lit pas le blog.

Le vieux Jacques et Marcel le fiacre sont fâchés

Encanaillé par mes souvenirs de vacances, j’ai oublié de narrer le fait marquant du week-end du 15 août au Kremlin-Bicêtre : le vieux Jacques et Marcel le fiacre sont fâchés alors que Tonnegrande est réconcilié avec le dit vieux. Ah ah ! Vous vous foutiez de ma gueule parce que je me fâche avec tout le monde. Cette fois-ci, ce n’est pas moi. Nananère.

Je vous l’avais annoncé : Abdel, le roi du Maroc devait sortir de l’hôpital le 15 août. Les deux complices, le vieux Marcel et Jacques le fiacre devaient aller le chercher. C’est comme ça ! Marcel, en tant qu’ancien taxi écope de toutes les corvées. Il conduit mal mais ne sait faire que ça : conduire. En plus, avec moi, c’est à peu près le seul de la bande à avoir le permis ET une voiture. Mais, pour ma part, je ne conduis que quand Marcel n’est pas disponible ou quand il faut conduire Marcel. Je suis le chauffeur adjoint de la bande.

L’automobile occupe un rôle central de ce blog. Je vais me faire sponsoriser par Total.

Abdel a donc appelé Marcel la veille, le 14, pour confirmer sa sortie. Marcel a demandé à Jacques, son vieux complice (ah ! tu verrais ma bite !) de l’accompagner. Rendez-vous était donc pris pour vendredi midi.

Je ne suis pas seulement le chauffeur adjoint de la bande, je suis également le seul possesseur d’un neurone en était de marche. Je suis donc intervenu : « Heu ! Les gars, j’ai un doute… Abdel est à l’hôpital depuis deux mois, ça m’étonnerait qu’ils planifient à l’avance sa sortie pour un jour férié. Ils ne sont pas à trois jours près ».

En fait, mon neurone devait être parti en vacances sans moi : mon raisonnement était excellent mais l’avenir passé nous aura dit qu’Abdel est vraiment sorti le 15 août. Toujours est-il que ma question a ébranlé le vieux Jacques. Même Marcel a dit : « Ah oui, tu dois avoir raison, bon Jacques, je te rappelle demain à midi pour confirmer, on se retrouvera à la comète ».

En fait, c’est le vieux Jacques qui m’a dit que Marcel avait dit ça. Ce n’est pas anodin. Par exemple, si nous devions instruire un procès (ça s’instruit un procès ?), ce propos probable de Marcel serait au cœur du débat pour savoir sur qui repose la fâcherie entre les deux croûtons.

Jacques se pointe donc à la Comète, vendredi 15 août à midi. Vous noterez que ceci est un billet à suspens. A 13 heures, Marcel ne l’a pas appelé et ne s’est pas pointé. Jacques se dit que la sortie d’Abdel n’était pas pour ce jour. Le scénario de ce billet se construit minute par minute. Comme Corinne et sa mère passaient à table et lui ont proposé de ce joindre à eux, il passe à table et commande à 13h05 un plat du jour.

Je vais faire un aparté mais cette amitié soudaine de Corinne et de sa mère pour le vieux me parait suspecte. Hier encore, ils ont été manger ensemble à la Criée à L’Hay les roses. Ils mènent une vie trépidante. A mon avis, Corinne et sa mère sont gérontophiles, il faut que je prévienne Jackie, la grosse de Jacques, qui n’est sortie de chez elle qu’une fois depuis le début de l’année. Depuis qu’elle a découvert que l’Arabe du coin peut livrer des bouteilles de rosée chez elle, elle n’a plus besoin de sortir. Donc Jacques se retrouve seul à l’apéro du midi. Corinne et sa mère lui ont mis le grappin dessus. Outre le fait qu’Abdel soit à l’origine de la brouille entre Jacques et Marcel, vous noterez que c’est encore un Arabe qui a foutu le bordel.

A 13h07, Marcel appelle Jacques : « Bon, j’arrive, on boit un coup et on fonce chercher Abdel ». Jacques : « Ecoute, tu fais chier, tu devais appeler à midi, je viens de commander mon plat ». Marcel : « Aooah ! Tu fais chier aussi, on ne peut pas compter sur toi… ». Il raccroche furieusement.

Ce dialogue est à peu près authentique : il m’a été rapporté par les deux individus qui ont tous les deux la même version de l’histoire sauf que Marcel nie avoir dit à Jacques qu’il l’appellerait à midi. Je ne suis ni avocat ni procureur mais… Je connais un peu Marcel, il est capable d’une mauvaise foi à toute épreuve et surtout, je ne vois pas pourquoi Jacques aurait invité cette histoire d’appel à midi. Il lui aurait suffit de dire : « Ah ! Excuse moi, mais comme tu n’étais pas là à midi, je pensais que c’était annulé, excuse moi encore, mais tu peux aller le chercher tout seul ? Je ne peux pas annuler ma commande et je mange avec Corinne et sa mère ».

Comme je n’étais pas là le 15 août au soir, Jacques a appelé Marcel vers 18 heures pour qu’ils boivent un coup ensemble. Jacques avait déjà oublié l’histoire. Marcel l’a à nouveau engueulé et raccroché au nez.

Le dimanche midi, Jacques rappelle Marcel mais tombe sur le répondeur et laisse un message du type : « Bon, on ne va pas se faire la gueule pour une telle bêtise, allez ! Viens ! Je t’offre un verre ». Un quart d’heure après Marcel rappelle Jacques qui n’a pas le temps de placer un mot pendant l’engueulade de Marcel.

On en est là…

Le dimanche, je rentre de vacances et vais boire un coup à l’Aéro. Marcel buvait un coup avec Luigi. Marcel n’est pas fou : il sait que Jacques ne vas jamais au bistro le samedi soir et le dimanche soir (le samedi midi et le dimanche midi, il mange au resto alors le soir : burp). Marcel me raconte sa version de l’histoire. Je lui réponds : « Allez, va, il est comme ça le vieux, il aura oublié qu’il avait rendez-vous ! » Lui : « Tu te rends compte, il n’est pas fiable, on ne peut pas compter sur lui ». J’avais envie de rappeler à Marcel qu’on était dans une crise économique majeure et qu’une guerre se préparait à nos portes mais j’étais au bistro, pas dans un blog politique.

Le lendemain, je vois Jacques qui me raconte sa version. Je lui réponds : « Allez, va, il est comme ça le fiacre, il aura oublié qu’il devait t’appeler ! » Lui : « Tu te rends compte, il est vraiment soupe au lait, me faire la gueule pour cette connerie ».

Marcel ne m’avait pas offert de verre. Jacques si. Le procès est terminé : la responsabilité de la brouille sera mise sur le compte de Marcel.

Je ne vous ai pas encore raconté la réconciliation de Tonnegrande avec le vieux Jacques. J’ai d’ailleurs oublié pourquoi ils étaient fâchés : il va falloir que je relise mon blog. Toujours est-il que comme je n’étais pas dans la quartier et comme le fiacre ne mettait plus les pieds au bistro pour ne pas rencontrer le vieux. Ils n’allaient quand même pas picoler tous seuls, chacun d’un côté du comptoir ! Vive les bistros et les engueulades.

N.B. : Ce long billet est agrémenté d’un concours auquel Fiso et Tonnegrande sont interdits de participation. Qui sont les personnages sur la photo ?

18 août 2008

Suite de l'histoire

Ce blog est sensé recevoir un compte rendu exact de mes congés.

La fin de l’histoire de Jim, d’abord, vous l’avez bien mérité. Il est en arrêt pour la semaine et ce week-end, il est congés : son patron avait pris les dispositions nécessaires puisque Jim avait demandé ses deux jours pour aller avec moi, faire une virée dans la Sarthe. Bilan de l’accident : 8 jours sans salaire, l’hosto à payer, la réparation de la voiture à payer, l’amende à payer.

Ce midi, repas avec Jim et Tonnegrande chez Mouloud et Brahim au Saint-Louis à Choisy-le-Roi. Comme j’étais en voiture, je buvais du diabolo menthe à l’apéro. Pas Tonnegrande. Je vous laisse deviner la suite.

Convoqué au Poste !

En attendant de foncer au poste de police pour aller chercher Jim, j’ai le temps de raconter l’histoire, partiellement entamée dans mon billet d’hier.

8h40, ce matin : SMS de Jim : « Tu dort ». Dans le langage SMS, tout est permis. D’ailleurs ce n’est pas marqué « Jim » dans mon téléphone mais « La branl », abréviation de « La branlette ». C’est à cause de la Petite Paule. Vous ne la connaissez pas, celle-là. C’est pourtant un haut personnage des bistros de Bicêtre. Lorsqu’il avait été embauché à la Comète, comme il est tout mince, elle avait voulu le surnommer « La crevette ». A cause de moi, ça a dérivé en « La branlette ». Ca fait classe dans le comptoir ! « Hé ! La branlette, tu peux nous remettre une tournée ? ».

Bref…

Plutôt que de lui répondre : « Non ! Abruti, je ne dors pas, un con m’a réveillé avec SMS », je l’appelle ! Il avait rendez vous à 9 heures au commissariat du Kremlin-Bicêtre (c’est assez loin de notre quartier) et me demandait de l’amener en voiture.

C’est la première fois que j’allais au commissariat pas lavé, puant de la gueule consécutivement à la discussion que j’ai eue avec le patron de la Comète hier, sans avoir pris de café, … J’avais presque honte ou alors je deviens un vieux con…

L’histoire avait commencé samedi vers 17 heures. Jim finissait son service. Un des collègues lui demande d’aller acheter des cigarettes et lui prête son scooter. Jim va acheter les clopes en question. Au moment de repartir, la visière de son casque se ferme toute seule, le temps de la remonter, Jim enlève les mains du guidon, la voiture devant lui pile. Boom. Feu arrière cassé et Jim qui traverse la Nationale 7 sur le flanc. On rigole maintenant mais si une voiture était arrivée en sens inverse, notre serveur national occuperait ses loisirs à manger des chrysanthèmes par le bout de la tige.

La conductrice, très sympa, prend soin de Jim qui avait été ramassé par nos braves policiers municipaux, ceux qui n’ont pas compris qu’il m’était largement désagréable quand ils mettent une prune à ma voiture.

Jim n’ayant pas les papiers du scooter propose à la dame de le rejoindre à la Comète. La dame accepte volontiers et profite du chemin pour appeler son mari. Tout le monde est donc réuni place de la Comète : la dame, le mari cocu (je n’en sais rien, c’est pour agrémenter… j’espère qu’il n’aura pas l’idée de chercher « accident de scooter à Bicêtre » sur google), le propriétaire du scooter et Jim.

Catastrophe ! Le scooter n’est pas assuré. Le cocu (ca y est ! le voila avec un surnom) appelle donc la Police Nationale. Je ne lui jette pas la pierre, j’aurais fait pareil (c’est sa femme qui avait pilé devant témoins et il ne savait pas si Jim était blessé).

Voilà la police qui se pointe ! Elle écoute l’histoire, recueille ce qu’il est d’usage de recueillir dans ces situations… Elle passe les bracelets à Jim et l’envoie au poste. On pourra objecter que passer les bracelets dans la situation est abusif, mais c’est la procédure. Moi qui suis au mieux avec la police, maintenant, je sais que ça peut coûter la vie d’oublier les bracelets.

Il en est sorti à 21h15 après avoir passé trois heures assis, toujours avec ses menottes. Ensuite, il a appelé son copain Renaud pour le ramener à la maison. Au passage, ils se sont arrêtés à l’Aéro boire une bière.

Ceci n’est pas anecdotique : l’Aéro étant en face de la Comète, le patron de Jim est persuadé qu’il a passé la nuit à faire la fête… Il va falloir que je rétablisse la vérité : Bruno, le patron, pense maintenant que l’arrêt de travail de Jim est abusif !

Le dimanche matin, Jim devait travailler. Il se lève et avait très mal à la jambe et au bras. Il ne peut pas aller bosser. Sa sœur l’amène à l’hosto à 9 heures… d’où il est sorti à 14 heures. Il n’a rien, juste de sérieux hématomes. En sortant, l’hôpital lui dit : « ne vous occupez de rien, vous êtes en arrêt de travail jusqu’à vendredi, on a envoyé les papiers à la sécu et à votre employeur ! ». Il est bien l’hôpital public ! Donner de force 6 jours d’arrêt pour un type qui était en pleine forme le lendemain matin (ce matin, donc). Ils ne savent pas que des gens sont plus ou moins obligés de travailler ? Il va falloir que je passe mon mardi à la sécu pour récupérer l’arrêt…

De son vendredi soir au poste de police, Jim est sorti (3 heures après) avec une convocation pour ce matin 9 heures. Il est 10h50 et attend toujours… Tant pis ! Je publie. Vous aurez la suite après.