Vache ! Je ne m’étais jamais engueulé avec un patron de bistro pour raisons politiques ! C’est chose faite. Avec le patron de mon bistro fétiche, en plus. Il n’est pas professionnel : quand on n’est pas d’accord avec un client sur la politique, on ne l’engueule pas, on met fin à la conversation.
J’ai discuté des centaines de fois de politique avec Jean. Déjà, nous n’étions que rarement en désaccord total et quand le ton montait, on se mettait chacun à un bout du comptoir et boudions… jusqu’à la prochaine tournée.
Hier, on discutait avec Tonnegrande de choses et d’autres vers 19h dont la politique, la bourse, la crise, … Le patron s’est mêlé de notre conversation, ce dont il a bien le droit dans la mesure où s’est son boulot et le ton s’est envenimé comme ça arrive parfois. Comment ça a démarré, je ne sais plus…
On a tout entendu de la part du patron, les fainéants de fonctionnaires, les commerçants obligés de bosser 16 heures par jour, les gens trop assistés, … Comme il gueule très fort, c’est impossible de lui répondre. Il fait partie de ces pingouins qui pensent tout savoir et ne peuvent donc écouter les arguments des autres !
A propos de fonctionnaires, par exemple, il n’arrêtait pas de dire à Tonnegrande et à moi : « Vous autres les fonctionnaires ». Il a fallu que je me fâche et crie très fort : « Bordel de merde, Bruno, cette fois tu vas m’écouter deux minutes car tes conneries commencent à bien faire : ni Tonnegrande ni moi ne sommes fonctionnaires, nous sommes des salariés de boites privées comme tu l’as été pendant des années ». J’aurais pu finir ma tirade par une défense des fonctionnaires mais ça n’aurait servi à rien : quand un type ne veut pas écouter…
Du coup avec Tonnegrande, on s’est barrés à l’Amandine. Ce patron de bistro n’a rien compris au commerce… Qu’est-ce qu’il en a à foutre de tenter de nous convaincre de voter à droite ? Serait-il aussi con qu’un blogueur politique ? Il ferait mieux de tenter de nous convaincre de bouffer chez lui le soir…
A l’Amandine, le vieux Joël était là et commençait sa revue de presse. Tonnegrande a bu son verre et s’est barré, et je suis resté avec Jojo faire les mots croisés du France Soir.
Puis Martin P., blogueur Jospiniste Kremlinois, s’est pointé. Comme l’Amandine était déserte, nous ne pouvions pas rester faire chier Michel, le patron, qui pouvait boucler sa caisse et rentrer chez lui, nous sommes redescendus à la Comète.
Et la discussion a repris de plus de belle… L’autre s’énervait toujours et criait ! On a encore tout entendu !
Pour Bruno, tous les maux du monde viennent de la gauche. Il a même dit à un moment que 75% des Français étaient à droite et qu’il ne comprenait pas que la gauche avait été au pouvoir. Il a même prétendu qu’aux dernières élections, Ségolène Royal avait fait moins d’un tiers des voix et niait presque quand je lui ai dit qu’elle avait fait 47% au second tour…
Le problème de ces patrons de bistros bornés est qu’ils sont… bornés.
Par exemple, à un moment de la discussion, il a dit qu’il en avait marre de payer la TVA. J’ai tenté de lui rappeler que ce n’est pas lui qui la paye mais nous. Rien à y faire. En fait, si j’étais sur le blog politique, je pourrais crier à la manipulation. Il a l’esprit déformé à cause de son principal fournisseur, le brasseur. Ce dernier ne le lui impute pas la TVA sur les factures fournies à chaque livraison mais trimestriellement ! Ce qu’il fait qu’il se retrouve, tous les trois mois, à devoir 60% de sa facture mensuelle en plus !
Son brasseur étant probablement une multinationale quelconque, ça l’arrange bien de manipuler ainsi ses clients en lui faisant croire qu’il les aide : ça les maintient dans une ligne bien droitière, ils peuvent faire de la propagande auprès du personnel et des clients !
Car un patron de bistro, ça a du charisme ! Tiens ! A la fin, Jim, le serveur, m’a engueulé parce que j’avais fait fuir ses clients en gueulant… alors que c’est son patron qui a gueulé.
Je le lui ai pas rappelé que la TVA est typiquement un impôt de droite, droite qui a augmenté la TVA en 1995, TVA baissée par la gauche en 1997.
Ils sont comme ça ses commerçants… Impossible d’argumenter. A un moment, je lui dit « si tu es si fatigué, prends des vacances plutôt que de gueuler après les clients ». Il a évidemment répondu sur les charges à payer et tout ça et ne pouvait pas se permettre de prendre des vacances.
J’ai essayé de lui faire comprendre que quand il ferme, les seules charges restantes sont le loyer pour les murs et le remboursement du fond de commerce… Des trucs bêtement issus de la spéculation et du pire capitalisme, mais non… Pour lui, ce sont les charges sociales qui ruinent les commerces.
Et de toute manière, nanère, « vous vous aurez une retraite peinard, moi, il faut que je bosse ». Non, Bruno. Si les commerçants cotisaient comme les salariés, ils auraient une retraite correcte. Et un salarié, quand il part en retraite, il ne vend pas un fond de commerce deux fois le prix d’achat.
Quand les patrons de bistros (et de toutes entreprises) penseront un jour à faire de la marge sur du chiffre d’affaire pour gagner de l’oseille et verser des salaires et non pas pour valoriser un fond de commerce (ou une action en bourse), l’économie s’en portera un peu mieux…
Mais je ne suis pas sur le blog politique, juste sur le blog bistro. Mais ça m’énerve quand même.
J’ai discuté des centaines de fois de politique avec Jean. Déjà, nous n’étions que rarement en désaccord total et quand le ton montait, on se mettait chacun à un bout du comptoir et boudions… jusqu’à la prochaine tournée.
Hier, on discutait avec Tonnegrande de choses et d’autres vers 19h dont la politique, la bourse, la crise, … Le patron s’est mêlé de notre conversation, ce dont il a bien le droit dans la mesure où s’est son boulot et le ton s’est envenimé comme ça arrive parfois. Comment ça a démarré, je ne sais plus…
On a tout entendu de la part du patron, les fainéants de fonctionnaires, les commerçants obligés de bosser 16 heures par jour, les gens trop assistés, … Comme il gueule très fort, c’est impossible de lui répondre. Il fait partie de ces pingouins qui pensent tout savoir et ne peuvent donc écouter les arguments des autres !
A propos de fonctionnaires, par exemple, il n’arrêtait pas de dire à Tonnegrande et à moi : « Vous autres les fonctionnaires ». Il a fallu que je me fâche et crie très fort : « Bordel de merde, Bruno, cette fois tu vas m’écouter deux minutes car tes conneries commencent à bien faire : ni Tonnegrande ni moi ne sommes fonctionnaires, nous sommes des salariés de boites privées comme tu l’as été pendant des années ». J’aurais pu finir ma tirade par une défense des fonctionnaires mais ça n’aurait servi à rien : quand un type ne veut pas écouter…
Du coup avec Tonnegrande, on s’est barrés à l’Amandine. Ce patron de bistro n’a rien compris au commerce… Qu’est-ce qu’il en a à foutre de tenter de nous convaincre de voter à droite ? Serait-il aussi con qu’un blogueur politique ? Il ferait mieux de tenter de nous convaincre de bouffer chez lui le soir…
A l’Amandine, le vieux Joël était là et commençait sa revue de presse. Tonnegrande a bu son verre et s’est barré, et je suis resté avec Jojo faire les mots croisés du France Soir.
Puis Martin P., blogueur Jospiniste Kremlinois, s’est pointé. Comme l’Amandine était déserte, nous ne pouvions pas rester faire chier Michel, le patron, qui pouvait boucler sa caisse et rentrer chez lui, nous sommes redescendus à la Comète.
Et la discussion a repris de plus de belle… L’autre s’énervait toujours et criait ! On a encore tout entendu !
Pour Bruno, tous les maux du monde viennent de la gauche. Il a même dit à un moment que 75% des Français étaient à droite et qu’il ne comprenait pas que la gauche avait été au pouvoir. Il a même prétendu qu’aux dernières élections, Ségolène Royal avait fait moins d’un tiers des voix et niait presque quand je lui ai dit qu’elle avait fait 47% au second tour…
Le problème de ces patrons de bistros bornés est qu’ils sont… bornés.
Par exemple, à un moment de la discussion, il a dit qu’il en avait marre de payer la TVA. J’ai tenté de lui rappeler que ce n’est pas lui qui la paye mais nous. Rien à y faire. En fait, si j’étais sur le blog politique, je pourrais crier à la manipulation. Il a l’esprit déformé à cause de son principal fournisseur, le brasseur. Ce dernier ne le lui impute pas la TVA sur les factures fournies à chaque livraison mais trimestriellement ! Ce qu’il fait qu’il se retrouve, tous les trois mois, à devoir 60% de sa facture mensuelle en plus !
Son brasseur étant probablement une multinationale quelconque, ça l’arrange bien de manipuler ainsi ses clients en lui faisant croire qu’il les aide : ça les maintient dans une ligne bien droitière, ils peuvent faire de la propagande auprès du personnel et des clients !
Car un patron de bistro, ça a du charisme ! Tiens ! A la fin, Jim, le serveur, m’a engueulé parce que j’avais fait fuir ses clients en gueulant… alors que c’est son patron qui a gueulé.
Je le lui ai pas rappelé que la TVA est typiquement un impôt de droite, droite qui a augmenté la TVA en 1995, TVA baissée par la gauche en 1997.
Ils sont comme ça ses commerçants… Impossible d’argumenter. A un moment, je lui dit « si tu es si fatigué, prends des vacances plutôt que de gueuler après les clients ». Il a évidemment répondu sur les charges à payer et tout ça et ne pouvait pas se permettre de prendre des vacances.
J’ai essayé de lui faire comprendre que quand il ferme, les seules charges restantes sont le loyer pour les murs et le remboursement du fond de commerce… Des trucs bêtement issus de la spéculation et du pire capitalisme, mais non… Pour lui, ce sont les charges sociales qui ruinent les commerces.
Et de toute manière, nanère, « vous vous aurez une retraite peinard, moi, il faut que je bosse ». Non, Bruno. Si les commerçants cotisaient comme les salariés, ils auraient une retraite correcte. Et un salarié, quand il part en retraite, il ne vend pas un fond de commerce deux fois le prix d’achat.
Quand les patrons de bistros (et de toutes entreprises) penseront un jour à faire de la marge sur du chiffre d’affaire pour gagner de l’oseille et verser des salaires et non pas pour valoriser un fond de commerce (ou une action en bourse), l’économie s’en portera un peu mieux…
Mais je ne suis pas sur le blog politique, juste sur le blog bistro. Mais ça m’énerve quand même.
Ah cette analyse simpliste, diffusée par beaucoup de Médias simplistes : tout est à cause des pauvres et des fonctionnaires qui génèrent trop de charges et empêchent le petit commerçant de bosser moins en gagnant plus !
RépondreSupprimer:-))
Oui, la case...
RépondreSupprimerTiens, à propos, l'autre jour, à Levallois, je prends l'ascenseur avec un connard au sourire niais et toujours chaussé de baskets (c'est vous dire si je suis bien disposé à son égard...). Il parlait dans son portable (moi, de mieux en mieux disposé...). Et il se met à parler de "ces mongoliens de la Poste". J'ai failli lui retourner une mandale, avant de lui expliquer gentiment que ma mère avait passé plus de trente ans de sa vie aux PTT et que j'acceptais mal de l'entendre traiter de mongolienne par un connard en baskets (ni même en Weston, du reste).
RépondreSupprimerPoireau,
RépondreSupprimerOuais... Mais le problème est qu'il ne mènent pas un combat politique pour avoir des baisses de charge (je comprends qu'on en puisse pas être d'accord avec la "solidarité nationale") mais pensent réellement ce qu'ils disent... La patron de la Comète doit trouver normal de payer entre 5 et 10000 euros par mois entre la location des murs et le remboursement du fond... mais ce sont les 3 ou 5000 euros de charges patronales qui sont sensés peser...
Didier,
Vous virez gauchiste ? Déjà avec votre com sur PMA ce matin...
Faudra que je raconte aussi une session de formation, où j'étais "formatrice", de conseillers prud'hommaux du syndicat UPA (des petits patrons). L'échange a été plus que vif, notamment sur le stress au travail ... des patrons.
RépondreSupprimerOn s'est quasi engueulé, mais pour finir, le Medef m'a appelée pour que je vienne faire la même chose chez eux ...
J'ai accepté, c'est hyper instructif (mais fatiguant pour les nerfs).
Il y a un joli amalgame chez plein de gens entre charges et charges sociales. On commence par raler sur les charges (ben oui, faut les payer les factures), et on dérive doucement vers la TVA qu'on s'est fait un plaisir d'encaisser avant de reverser, et on passe aux charges sociales de ces faignasses d'employés...
RépondreSupprimerAudine,
RépondreSupprimerSuppôt du grand capital !
;-)
Franssoit,
Oui, mais ce qui me surprend c'est qu'un type qui a bien réussi à monter son affaire (la Comète est presque devenue une industrie !) se plante aussi bêtement.
Jean, le prédecesseur, n'était que gérant mais ne confondais pas trésorerie et bénéfice !
J'ai beaucoup appris à discuter avec les deux. Bruno m'a fait changer d'avis sur des trucs que Jean m'avait "enseigné" mais, de plus en plus, j'émets de gros doutes sur des détails...
Défendre l'honneur de sa mère, c'est gauchiste maintenant ?
RépondreSupprimerOn peut plus rigoler...
RépondreSupprimerEn plus, avec leur marchandise qui fait vomir...
RépondreSupprimerPas toujours !
RépondreSupprimerOn va quand même à la Comète samedi ?
RépondreSupprimerCatherine,
RépondreSupprimerOui, pourquoi ! C'est toujours amusant à observer un patron de bistro péteux le lendemain de ses conneries.
Généralement, ce sont plutôt les clients qui reviennent "heu... j'ai pas fait le con, hier ?".