21 mars 2009

Il faut sauver Balmeyer

Balmeyer DOIT s’offrir une nouvelle vie. Ca fait trop longtemps qu’il oscille de bar en bar, à la recherche de ce que l’alcool l’a fait oublié. De son empreinte, il a marqué tous les comptoirs de la Rue Minante et de l’Avenue du Messie. Et encore ! Seule une vague nostalgie le fait passer du Rade de Brest au Bar Mitza, sinon il resterait ancré au même coin du comptoir, discutant avec la patronne ventripotente espérant voir un bout de nichon déborder du débardeur.

Elle parle tout le temps, la patronne. De la pluie, du beau temps, de ses fainéants de fonctionnaires, de ses salauds de grévistes qui prennent les clients en otage comme un vulgaire Tonnegrande qui prendrait la soubrette en levrette pour le seul plaisir de la rime. Elle l’aime son Balmeyer, la patronne. Il faut dire qu’il a un don pour écouter. Il écoute toujours. Il ne fait qu’écouter, interrompant son écoutage uniquement pour commander un nouveau verre de Chinon Cusonnet quand le précédent a abdiqué devant une soif imprononçable.


Ce ne l’empêche pas de changer de rade pour rejoindre le Bistro Pical où le Chinon Aupaquetfiscal ne manque pas de devoir de réserve devant la mignonne serveuse remplissant les verres pour se payer sa formation en Histoire de Lard et du Cochon qu’elle a promis de finir, sur son lit de mort à son père charcutier dans le 18ème au 20ème siècle. Balmeyer regarde et ne dit rien. Il pense juste qu’il est temps qu’il rejoigne le Café Dansaculotte, où Gérard, le nouveau serveur, lui servira un quatorzième verre de Chinon.


Tous les soirs, il oscille ainsi, Balmeyer, dans son ancien quartier, attendant 23 heures pour sauter dans un taxi pour rejoindre sa chambre de bonne au sixième étage sans ascenseur d’un immeuble cossu de Levallois-Perret qu’il a acheté pour ne pas rentrer bourré chez lui.


Tous les matins, il se lève la tête dans le cul et prend un shampoing pour enlever l’odeur qui pourrait être happée par les fosses nasales de ses collègues de travail, à la Fromagerie Dunrien, où il marne dès 7 heures du matin pour fournir à ses fidèles clients le camembert Wilson, spécialité de l’établissement Comillerespire de Jouy en Josianne.


Dès quinze heures, du dimanche au vendredi, il commencera à laver le carrelage avec sa fidèle serpillière qui l’accompagne depuis qu’il a obtenu son BEP en Fromage puis l’essorera en pensant à la patronne aux gros nichons mais aux fesses plates pour pouvoir tenir derrière le comptoir qui l’attend pour parler, parler, parler.


Quittant son boulot, la tête légère, il sourira en pensant aux andouilles qui n’arrivent pas à pondre un billet de blog à partir de rien, juste un tag de Dorham que je vais m’empresser de refiler à l’immensité de la blogosphère, dont Romain, Céleste, Melle Ciguë, MGP et Antoine. Une seule mission : sauver Balmeyer.

13 commentaires:

  1. Vous devriez laisser tomber les drogues dures et repasser à la bière.

    RépondreSupprimer
  2. Magnifique cuvée.

    Tu te devrais ouvrir un blog littéraire.

    RépondreSupprimer
  3. Gaël,

    Oui. Au boulot.

    Didier,

    Non. Au boulot.

    Mtislav,

    Il ne faut pas savoir écrire pour cela ?

    RépondreSupprimer
  4. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  5. ça allait venir et ... patatras les filles se sont réveillées... dans le week-end je trouve un moment

    RépondreSupprimer
  6. Mouhahaha !
    En fait, on est plein de commisération :)

    RépondreSupprimer
  7. Mtislav,

    Oui.

    Gaël,

    Au boulot,

    Dorham,

    Ouais...

    RépondreSupprimer
  8. euh moi je veux bien faire suivre la chaine mais faut faire quoi?

    RépondreSupprimer
  9. De la bière, oui, mais de la bière sans viande !

    RépondreSupprimer
  10. Ce billet est vraiment exceptionnel.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Soyez patients !