Ce faisait presque deux ans que je ne l’avais pas vu, à part une fois, en coup de vent, à la Comète. Elle, c’est Jackie, dite « la Grosse du Vieux ». Elle était en photo dans mon dernier billet. En effet ! Il ne s’agissait pas de Marie-Georges Buffet mais Jackie la pas Commode. Elle a été tellement désagréable pendant tout le repas qu’Edouard (étonnamment de bonne humeur) et moi étions pliés de rire pendant tout le repas.
Pour vous dire ! Le vieux, après avoir ramené son lot chez elle, a été obligé de revenir à la Comète présenter ses excuses.
La journée avait pourtant commencé normalement. Je m’étais levé aux aurores. Blogage. Footing. Reblogage. Téléphone Bretagne. Reblogage. Oups ! Il est 12h20, dépêchons nous. Douche. Je fonce à la Comète voir si des andouilles étaient là pour manger avec moi. C’est en chemin que je me suis rappelé que j’avais rendez-vous avec Edouard.
Je tombe sur le vieux Jacques, au comptoir, qui lisait l’Equipe car c’est un grand sportif. C’est un peu comme si je lisais
Modes et Travaux.
Marcel se pointe. Il était rentré la veille de sa croisière en Méditerranée. Tout ce qu’il a pu nous raconter est qu’il était tombé sur une bonne équipe de petits vieux et que les boissons étaient à volonté. Pour le reste, les patelins visités, nous n’avons aucune information. Remarque ! On s’en fout un peu… Les Baléares, les Canaries… Il n’empêche ! On devrait mettre dans des hôtels Parisiens tous ces vieux qui font des voyages uniquement pour le plaisir de picoler avec d’autres vieux : ça éviterait les coûts de transport et la dangereuse destruction de la planète provoquée par le kérosène de l’avion et le fuel du bateau.
Paf ! Le vieille qui se pointe. Je lui fais la bise, Jacques aussi, Marcel aussi. Dans ces eaux là, je crois bien que Tonnegrande et Edouard se sont pointés. C’était une belle journée pleine d’effusion. Nous papotons.
Elle venait d’apprendre que sa petite fille s’était mariée. Avec un type du Burkina Faso. Un Burkinabais, je lui ai dit. Ce qu’il faut savoir, c’est que ces gens sont généralement assez noirs. Le soleil sans doute. Jackie ne comprend pas : « Pourquoi elle me fait ça, elle sait bien que je suis raciste ? ».
J’ai essayé d’expliquer à Jackie que ce n’était pas elle qui se mariait, mais sa petite fille. Ensuite, elle nous a dit que sa petite fille avait été l’objet d’une enquête par les autorités Burkinabaises de peur que ça soit un mariage blanc pour qu’elle puisse obtenir la nationalité Burkinabaise. C’est dommage, nous n’avons pas pensé à faire un excellent jeu de mot avec « Burkinabaise » mais en pensant à mes camarades de blogs dissertant sur le fascisme présumé de certains collègues, je ne pouvais m’empêcher de sourire à l’idée d’une vieille raciste française évoquant sa petite fille cherchant à faire un faux mariage pour obtenir une nationalité Africaine.
Avec le Vieux Jacques, nous avons évidemment rigolé. «
Mais non ! Jackie, dans ce sens là, ça n’est pas un mariage blanc, mais un mariage noir ». «
Alors, la mariée était en noir ». Et toutes ses plaisanteries que nous pourrions qualifier de raciste si l’ignoble
Tonnegrande n’en avait pas profité pour rigoler bêtement.
Avec toutes ces émotions, je suppose que nous avons du boire une tournée d’apéros de trop : Mémère commençait à papillonner. J’ai dit : « Hop ! A table ! On n’a pas que ça à faire ! ». J’étais à moitié confus. J’avais promis à Edouard de manger avec lui mais je ne pouvais pas laisser le vieux tout seul avec Mémère. J’ai donc expliqué la situation à Edouard et c’est ainsi que nous nous sommes retrouvés quatre à table.
Servis par Karima.
Pas de chance, le Vieux a du « retourner son plat » (il avait commandé une viande saignante et a reçu une viande trop cuite : faire du cinéma n’est pas du style du vieux, il avait raison). Jackie a commencé à ronchonner à propos du steak tartare qu’elle avait commandé. Je n’ai pas trop compris ce qui la chagrinait. Elle voulait peut-être le préparer elle-même, ou alors il était trop cuit ou trop haché… Mystère…
Ensuite, elle a commencé à hurler parce qu’il n’y avait pas de nappe sur les tables… C’est justement un des charmes de la Comète : des belles tables en bois. J’ai essayé de lui expliquer. « Peut-être mais au prix qu'on paie, ils pourraient mettre des nappes » Finalement, Edouard, très compréhensif, à levé l’assiette de Jackie et j’ai pu déplier ma serviette pour en faire une nappe.
J’ai payé ma part et celle de Ramdane, et on s’est barrés…
Le soir, j’ai échangé via Facebook avec Karima.
Elle : « Merci pour la vieille folle ».
Moi : « J’y suis pour rien ! Elle n’est pas mignonne la vieille […biiiip…] ? »
Elle : « Elle est […biiiip…] , ouais ! Moi, perso, j’aurais pas pu manger au près d’elle ».
Moi : heu… non, je ne vais pas l’écrire ici.
Elle : « OK ! La prochaine fois, je lui ramènerai une nappe ».