Une véritable pouffe était assise en face de moi. Une vraie, homologuée par la Fédération Française des Pouffes. J’ai essayer d’estimer son âge. A ce niveau de poufferie, on ne peut pas se tromper : elle devait avoir 38 ans. Peut-être venait-elle d’avoir ses 39 ?
Elle avait les cheveux longs, trop longs presque, teints en blond. Les racines noires, deux bons centimètres, nous laissaient penser qu’elle n’est pas une vraie blonde. Elle avait un rouge à lèvre très foncé me rappelant le Vieux Jacques pendant la période du Beaujolais Nouveau. Elle était légèrement trop grosse pour attirer les regards pour autre chose qu’elle n’était : une pouffe. Malgré tout, elle est descendue du bus avant moi et quand elle marchait, dans l’allée, j’ai pu observer que son jean trop serré ne masquait pas son absence de fesses.
Une ou deux stations après notre départ de Bicêtre, un bellâtre de précisément et probablement 28 ans est monté dans le bus et s’est assis juste à côté de nous, perpendiculairement à nous. A ma gauche et à sa droite, à elle, la pouffe assise en face de moi. Le bellâtre avec les cheveux légèrement gominés et son teint mat révélait des origines probablement Italienne mais je ne ferais pas de délit de faciès : je vous rappelle que je suis un blogueur gauchiste.
Ce type était tellement caricatural qu’on ne pouvait que le remarquer. Comme ma pouffe. J’ai donc fait une partie du trajet, le regard amusé passant de l’un à l’autre.
Au bout d’une dizaine de minutes, j’ai compris ce qui me choquait chez le bellâtre. Il était plongé dans un quotidien gratuit, 20 Minutes, mais ne tournait pas les pages. C’est quand il a tourné une page pour la première fois, au bout d’une dizaine de minutes, donc, que j’ai remarqué que c’était la première fois. Il est ensuite resté plus d’un quart sans tourner la page. J’avais moi-même un exemplaire de ce quotidien et j’ai donc été consulter la page en question, pour voir ce qui passionnait ce type. Rien. Le vide sidéral d’un quotidien gratuit. La page était particulièrement limpide contrairement à certains billets de blog (Smiley, mtislav !).
En fait, le type faisait semblant de lire. Je ne sais si s’était pour se donner de la contenance, parce qu’il ne voulait pas regarder ma pouffe… Enfin notre pouffe… ou parce qu’il ne savait pas lire.
Pendant ce temps, notre pouffe faisait les mots fléchés du Parisien à une vitesse remarquable. La célérité de remplissage des cases ne cadrait pas avec son statut officiel de pouffe. Quand elle a fini, elle a plié le journal pour s’attaquer au Sudoku en haut à droite. J’ai donc pu regarder le bas de la grille de mots fléchés.
En fait, je n’ai pas regardé mais un mot que j’ai vu n’était pas en Français : YAC. Surpris, je me suis demandé à quoi il pouvait correspondre et c’est alors que je me suis rendu compte qu’elle avait le journal de la veille. J’avais fait les mots fléchés au comptoir de la Comète, lundi soir. Le mot était YAK. C’est un détail, vous me direz. Mais j’ai regardé les autres mots : une faute par mot, environ, un peu comme dans un blog de gauche (Smiley, Romain !).
Mon bellâtre ne savait pas lire et ma pouffe faisait les mots fléchés phonétiquement.
Les pouffes peuvent également être beaucoup plus jeune
RépondreSupprimerY'a pas d'âge pour ça !
RépondreSupprimerhorrible médisant.tu sera privé de produits régionaux.
RépondreSupprimerComm and come,
RépondreSupprimerah non, ça c'est des cagoles !
---
Nicolas,
Réac ! Putain, mais il vous a tous contaminé le Didier Goux !
Romain,
RépondreSupprimerMais non ! (je fais allusion à Beaujolais précis).
Dorham,
Pas du tout !
Je suis "maître soutien" en français et maths cette année, je pourrais ptet venir faire des heures supp dans ton bus !
RépondreSupprimer@Dorham : je proteste, la cagole est un AOC du sud. Chez nous, la pouffe n'a pas d'âge. J'ai moi-même longtemps revendiqué mon statut de "dark pouffe" (vêtements et tignasse pouffe, mais toujours tout en noir), et ce dès l'âge de 17 ans.
Tu seras la bienvenue !
RépondreSupprimerMarie-Georges,
RépondreSupprimervivre à Paris t'ôte le droit de revendiquer quelque "sudisterie" que ce soit !
Absolument,la cagole est un AOC du sud, la cousine est la pachole, qui est moins une cagole et moins de Marseille
RépondreSupprimerCroisée dans un bus, il s'agit d'une busasse, attention la triple busasse est redoutable.
Fidel,
RépondreSupprimerPeut-être mais on est bien en région Parisienne : il s'agissait d'une pouffe. Je sais de quoi je parle.
oups j'ai oublié les smileys.
RépondreSupprimerJe les avais ajouté tout seul !
RépondreSupprimerExcellent billet. Les bellâtres italiens, en effet savent rarement lire, quoi qu'ils en disent.
RépondreSupprimerZut, on ne peut pas faire de lien en commentaire. (mon lien c'était : http://extra-ball.blogspot.com/ )
RépondreSupprimerSi on peut faire des liens mais il faut être progressiste.
RépondreSupprimerMais dis donc, si c'est de l'animal dont il s'agit, ce n'est pas plutôt Yack ?
RépondreSupprimerc'est quoi yak ?
Non. Enfin si, mais Yak est toléré (c'est le principal intérêt de l'iPhone : quand on fait les mots croisés et qu'on croit savoir un truc, on peut vérifier qu'on ne raconte pas de connerie en mettant un mot).
RépondreSupprimerSi l'homme était à sa droite tout en étant à ta gauche, c'est que ta pouffe était une dangereuse révolutionnaire, ou que tu n'es pas de gauche... Ou que le bellâtre était bayrouiste, ce qui revient au même !
RépondreSupprimer"le bellâtre était bayrouiste"
RépondreSupprimerCa ferait un beau titre de bouquin policier.
Sauf que pour un roman policier, ça ferait de toi le premier suspect... Reste plus qu'à trouver le crime.
RépondreSupprimerHeu... Le viol du Bellatre par la pouffe au moment où je rédigeais un billet sur le Modem à partir de l'iPhone ?
RépondreSupprimer@Dorham,
RépondreSupprimerJe ne revendique rien du tout ! Je suis même pas du sud.
C'était pour approuver l'usage du mot pouffe à n'importe quel âge. Ah mais. Admets que tu es hors-sujet avec ta cagole et puis c'est tout !
Signé une ancienne pouffe (ou une pouffe ancienne, je ne sais plus bien)
Moi, j'ai toujours eu une grande tendresse pour les pouffes. D'ailleurs, je devrais bien écrire un "Eloge de la pouffe", un de ces jours.
RépondreSupprimerOn a les mêmes à Bruxelles. Pouffes et bellâtres, un régal pour nos esprits malfaisants ! Parfois, avec Monsieur Poireau, on s'assied à une terrasse, face à la " plèbe " et on médit ! Que c'est bon !
RépondreSupprimerA peine le temps de lire un tweet en ce moment, on m'a embauché pour un étude sociologique de grande ampleur, c'est passionnant. Merci pour la lettre de recommandation et les conseils, sans quoi le boulot me passait sous le nez.
RépondreSupprimerJ'ai quand même pris le temps de lire ce billet. MdR !
au moins le bellatre n'a pas eu de conversation fictive avec un faux téléphone en plastic pour se donner un genre... Il y a donc du progrès chez les bellâtres italiens. Quelque part, c'est rassurant...
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerVous aviez déjà fait un billet sur les pouffes, ce n'était pas cet "ode" ?
Ciguë,
Vive les bancs publics !
Blonde,
Oui, mais tout le monde a le téléphone maintenant (ou presque) : ce qui fait "in" c'est de ne pas l'utiliser...
mtislav,
Merci. De rien.
Je m'élève contre cet article profondément machiste.
RépondreSupprimerJe réclame pour la femme la droit à la pouffitude..
Non mais alors..
Je me joins à Emmanuelle pour réclamer le droit à la pouffitude.
RépondreSupprimer(Pas pour moi, hein : pour mes sœurs de combat...)
Mais je n'ai rien contre la pouffitude, bordel ! Je préfère de loin une blondasse maquillée avec des grosses fesses dans une mini-jupe que... Heu... non. Rien.
RépondreSupprimerC'était pas aujourd'hui la Fête de La Pouffe ?
RépondreSupprimerC'est tous les jours.
RépondreSupprimerQuel billet... je pouffe ... de rire
RépondreSupprimer