Il y a eu un vague changement dans ma vie : j’ai changé de lieu de travail. La Défense : c’est terminé. Pour ceux qui connaissent Paris, je suis maintenant presque en face du bâtiment dont la photo illustre ce billet. Ca me fait gagner près d’une heure par jour. Les bons jours, parce que ce matin, la ligne 6 est dans le gaz. Je ne comprenais pas mes collègues qui gueulaient après cette ligne : en trois jours, j’ai pigé ! Heureusement que j’ai un trajet de secours…
A propos du métro, je suis stupéfait de la vitesse à laquelle un Parisien s’habitue à des nouveaux trajets et donc à quelle vitesse je suis moi-même devenu un « vrai Parisien » (avant d'aller à la Défense, je bossais dans la banlieue, près de chez moi, et j’allais en voiture). Je pensais qu’on réfléchissait un peu, même si on connaît le trajet par cœur. Pas du tout. Dès le troisième jour, je me suis inséré dans le flot des voyageurs qui descendent de « la 7 », à Place d’Italie, pour s’engouffrer dans « la 6 ».
Ce matin, le quai de « la 6 » était noir de monde : incident technique. Je me suis résigné. J’ai avancé un peu, poussé par les arrivants et je me suis résigné : il me faudrait attendre le passage de plusieurs rames avant de pouvoir espérer entrer dans le machin, comme une sardine dans une boite, et tenter d’y tenir pendant la dizaine de stations qui m’amènent au travail.
Et c’est là que j’ai réagi. J’ai regardé l’ensemble des braves gens, mal réveillés, qui attendaient, comme moi, mais faisant le trajet depuis des années, peut-être depuis une vie. Résignés.
Alors je suis reparti, je suis remonté dans « la 7 » et j’ai changé à Jussieu pour « la 10 ». Je n’avais perdu qu’une petite dizaine de minutes.
Je suis descendu à Ségur. Jusqu’à lundi matin, je ne savais pas qu’une station de métro s’appelait Ségur. Ségur est pourtant un marquis, grand père de la comtesse de Ségur, celle qui écrivait le Boléro de Ravel en faisant des mots croisés et qui a pris du galon dans la noblesse, par rapport à son grand père, même si je ne connais pas spécialement la hiérarchie dans la noblesse malgré ma fréquentation de gros réactionnaires.
J’ai remonté l’Avenue et je suis passé devant le bâtiment en question, le siège de l’Unesco. Il est très joli vu du ciel mais dans la vraie vie, on dirait un HLM des années 50. J’ai envie de lancer un cri terrible « Le siège de l’Unesco est très moche et ils sont bien gentils de classer notre gastronomie à leur patrimoine mondial alors qu’on est même pas fichus de passer un coup de ripolin sur leur siège » mais je ne sais pas si je serai entendu.
J’arrive à destination. Je n’avais pas préparé de billet politique, dans ma tête, alors j’ai pondu un truc au hasard, interrompu par par les collègues me racontant leurs ennuis avec la ligne 6.
Mais je m’en fous. Ils sont résignés. La seule échappatoire qu’ils ont trouvé, c’est de raconter à leurs collègues de boulot leurs problèmes de transport en oubliant que les collègues ont les mêmes.
La routine s’installe. 210 ou 220 jours de travail par an.
T'as pas essayé le bus ? Je connais des Parisiens qui prennent le bus pour éviter le métro.
RépondreSupprimerJe vais peut-être le faire mais ce n'est pas très pratique pour moi. Le bus c'est très bien quand tu as une ligne directe...
RépondreSupprimerEn consultant le site de la RATP, ça me rajoute 25 minutes...
RépondreSupprimert'as pas de bol car moi avec les RTT ma routine ne fait "que" 202 jours par an.
RépondreSupprimereh eh
Ah c'est ce qui frappe tous les "provinciaux" qui prennent le métro pour la 1ère fois.
RépondreSupprimerEt je me le demande toujours, chaque fois que je le prends, genre 3 fois l'an. "Mais à quoi pensent ces gens dont les yeux sont vides, tous les matins et tous les soirs, dans le métro?"
Téléguidés, dans le métro mais encore dans leurs lits, bureaux, vies.
Résignés, certainement.
C'est triste tout de même.
Melclalex,
RépondreSupprimerEn fait, je suis à 207, je crois.
Zette,
Je sais parfaitement à quoi je pensais ! C'est un peu comme un long trajet de voiture, routinier, on ne pense pas du tout à la route, on a l'esprit qui erre...
C'est parce que je savais à quoi je pensais que j'ai fait le billet. J'observais les gens, justement, en me disant "putain c'est dingue le nombre de gens résignés qui font ça tous les jours". Ca n'est qu'une fois assis (dans le billet je dis que j'ai réagi) que je me suis rendu compte que je faisais partie du lot...
*** Alors pour toi c'est terminé le quartier de la Défense ! nouvelles habitudes, nouveaux trajets, une petite mise en route ... Courage Nico ! tu deviens petit à petit un vrai parisien ! LOL ;o)))) GROS BISOUS ! :o) ***
RépondreSupprimerau fait c'est dans le 7ème ça. Beau quartier chic. Bein dis donc
RépondreSupprimerC'est bien, tu as ton temps de trajet qui diminue, c'est plutôt rare de nos jours. Moi dans les TC je dors grave :)
RépondreSupprimerNancy,
RépondreSupprimerOui ! Et dans un quartier chic ! Au fait, ton homme, ce n'est pas Ecole Militaire, qu'il est ?
Melclalex,
Le quartier n'est pas beau en cette saison (les contre allées sont pleines de boue) et il est chiant : pas de commerces à moins de 3 ou 400m et pas de commerces normaux à moins de 5 ou 600m.
El Camino,
Quand je suis fatigué, il m'arrive de m'endormir mais je me réveille à chaque arrêt. Quand j'étais à la Défense, j'avais 24 stations et je faisais parfois plus de 10 ou 15 siestes d'une minutes !
Encore un merveilleux billet ne cachant même plus une merveilleuse écriture.
RépondreSupprimerBravo au survivant.
N'en jetons plus !
RépondreSupprimerJamais de transports en commun pour moi, vous le savez. Et je m'en félicite environ 125 ou 130 jours par an (eh oui : je suis un privilégié de merde...).
RépondreSupprimerSinon, félicitations (même si vous n'y êtes pour rien) pour ce déménagements qui doit être le bienvenu.
Merci ! Oui, il est bienvenu, mais le quartier n'est pas au top côté "animation" (en Français, il n'y a pas de comptoir, de coiffeur, de marchand de journaux, tous ces trucs que j'aime bien fréquenter en allant ou en partant du boulot).
RépondreSupprimer*** Coucou Nico ! Mon homme est bien militaire mais pour trois ans il est lui aussi dans un quartier très chic et exceptionnellement pendant 3 ans il ne portera jamais son uniforme, il est en costume cravate (en civil) comme toi je suppose... Bon jeudi à toi Nico et BISOUS ! ***
RépondreSupprimerBonne journée aussi !
RépondreSupprimerDans le temps, pour prendre patience, plus au nord, on disait:
RépondreSupprimerAbbesses ton froc, Jules Joffrin verre !
Toutes ces mutations devrait amener une mutinerie et non de la résignation ! Avec leurs bêtises, tu vas finir par bosser au Kremlin Bicêtre ! :-))
RépondreSupprimerLe Coucou,
RépondreSupprimerAh ! On disait ça ?
Poireau,
Oui, il faudrait que les gens se rebiffent... Notamment au moment des élections régionales (pour ce qui concerne notre brave métro). Mais je ne peux pas appeler à ne pas voter à gauche, d'autant que les projets des autres sont équivalents.
C'est plutôt une bonne nouvelle.
RépondreSupprimerCatherine,
RépondreSupprimerOui ! Ca m'éloigne de Levallois...
"Je n’avais pas préparé de billet politique, dans ma tête, alors j’ai pondu un truc au hasard, interrompu par les collègues me racontant leurs ennuis avec la ligne 6."
RépondreSupprimerVous écrivez pendant vos heures de travail ? Vous êtes fonctionnaire ?
Occupes toi de ton cul, je n'ai pas que ça à foutre de m'occuper de crétins qui pensent avoir de l'humour.
RépondreSupprimerAvec un scooter vous éliminez tous les problèmes de transports en commun. Vous prévoyez votre temps de parcours à qq minutes près.Vous arrivez au boulot bien réveillé et pas démoralisé par les faces de sardines en waggon. Vous apprenez aussi Paris et sa banlieue.Moi celà m'aidé à rester jeune à bientôt 70 ans dont 55 de 2 roue motorisés divers.
RépondreSupprimerJe discute souvent de ça avec des collègues en deux roues, aussi. En fait, ce n'est pas mon truc.
RépondreSupprimerOh j'avais loupé ce billet !
RépondreSupprimerMalheureux !
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