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09 décembre 2010

Randonnée vers l'Italie

Nul ne l’avait prédit, mais ça fut le bordel, hier. D’excellents sites d’informations étant là pour vous informer des dégâts provoqués par la neige, je ne vais pas m’étendre et arriver directement au cas qui m’est le plus cher : le mien, juste le temps d’aller piquer une photo chez Nancy pour illustrer ce billet.

Le bordel a commencé vers midi et pour aller bouffer nous soufrâmes comme des damnés, traversant les intempéries au risque de nos vies fragiles. Deux fois un quart de marche dans le blizzard, ça forge le caractère et je me demande pourquoi quelques andouilles envisagent de rétablir le service militaire.

Mais ça ne fut rien par rapport au soir. J’ai l’honneur de vous annoncer que je suis le seul crétin au monde à confondre l’Avenue de Choisy avec l’Avenue d’Italie, en partant de la Porte d’Italie, quand les trottoirs sont enneigés au point de rendre chaque mètre pénible. Pour les ploucs provinciaux, sachez que l’erreur est impossible, un immense hideux supermarché marque le carrefour le long de l’Avenue d’Italie. En plus, j’ai habité dans le quartier lors de mon arrivée à Paris, en 1987 et j’habite maintenant à trois kilomètres.

Reprenons au départ. J’ai quitté le boulot légèrement plus tard que d’habitude et l’entrée dans la ligne 6 du métro fut une galère tellement j’ai ramé. Des incidents techniques en pagaille, lié à la surcharge du métro, elle-même liée à l’arrêt des autres moyens de transport suite à la neige, étaient annoncés par le brave chauffeur du bordel. Le trajet jusqu’à la Place d’Italie dura un bon quart d’heure de plus que d’habitude.

L’anecdote sans intérêt pour vous ni pour moi est survenue à la station Montparnasse : un type est entré dans le métro surchargé, juste à côté de moi. C’est le type qui m’avait « embauché » en 1987 et que je n’avais plus vu de 1998. Le hasard est incroyable : sachez, ploucs de campagne, habitants de patelins de cinquante habitants, que ça n’arrive strictement jamais ! Le plus surprenant, encore, est qu’il avait eu mes coordonnées téléphoniques au bureau, il y a une quinzaine de jours et m’avait contacté pour une raison professionnelle (un truc que j’avais fait en 1988 et qui ressortait suite à un procès intenté par un fournisseur de l’époque à son taulier)… alors que je venais de changer de bureau et donc de numéro de téléphone. Je n'avais pas diffusé le nouveau (pas par flemme : ne pas diffuser son numéro de téléphone est un excellent moyen pour ne pas être emmerdé).

On a réussi à se serrer la main. Il voulait qu’on boive un coup et j’ai refusé. Ce qui est d’ailleurs peut-être plus surprenant que l’anecdote en question.

Pendant le trajet, j’ai envoyé un SMS à Tonnégrande : « Bordel, putain de neige et de métro, je vais arriver avec une demi-heure de retard ». Il m’a répondu « Plus, probablement, la ligne 7 est en rade, je vais commencer à boire avant que tu arrives. »

Arrivée place d’Italie, emporté par la foule, je me suis retrouvé dans un escalier qui ne menait pas vers la ligne 7. Le message de Tonnégrande me trottant en tête, j’ai décidé de rentrer à pieds. Trois kilomètres sur les trottoirs enneigés ne me faisaient pas peur. A tort. A chaque carrefour, il y avait des mares d’eau de six à sept centimètres de profondeur, d’une cinquantaine de centimètre de largeur (impossible à enjamber, l’autre « rive » étant verglacée, on se serait cassé la gueule). Ces mares étaient provoquées par la neige fondue qui s’entassaient entre le trottoir et la neige non fondue, incapable de s’écouler.

Je regardais les gens d’un air amusé : ils essayaient de contourner ces mares et manquaient de se casser la gueule au milieu des voitures dont les chauffeurs avaient perdu le contrôle. La seule solution pour pouvoir rentrer vivant à la maison étant de marcher dans l’eau, je le faisais fièrement en les regardant bêtement.

Cela dit, s’ils avaient su que j’avais pris l’Avenue de Choisy à la place de celle d’Italie, ce sont eux qui se seraient foutu de ma gueule.

J’ai fini par reprendre la rue de Tolbiac. Mais je commençais à déprimer : l’idée de traverser à pied la Porte d’Italie puis l’immense carrefour au dessus du périph me dégoutait, sans compter que je n’avais pas un radis sur moi pour m’arrêter prendre une bière. Alors à Maison Blanche, je suis rentré dans le métro. Dieu veillait probablement sur moi, suite à une erreur de signalisation de la RATP (une erreur entre le bleu et le jaune, pour ceux qui connaissent), un métro vide passait par là.

C’est donc avec une heure de retard par rapport à d’habitude que je suis arrivé à la Comète.

Pour vous dire que j’avais soif.

Au fait, ce soir, il y a Kremlin des Blogs.

14 commentaires:

  1. *** Ah ! je crois que cette neige a dérangé tous les parisiens à plus ou moins haut degré ! :o( Bises et bon jeudi Nico ! :o) ***

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  2. Dantesque, mais passionnant !
    on suit pas à pas l'évolution du changement climatique amenant vers la catastrophe générale ! Un truc comme 2012, quoi (non pas l'élection (bien que...) mais le film...)
    Courage. Il parait que l'armée américaine et les alliés auraient parachuté des rations de survie en forme de fûts de bière dans certains endroits significatifs pour la résistance comme la comète...
    A rennes, rien, que dalle, que chi, nada, il gèle, il fait humide et c'est moche, comme d'habitude.
    Bon Kremlin !

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  3. La cave de la Comète devrait nous permettre de survivre quelques temps...

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  4. c'est toi qui a fait ce joli montage photo ?! un artiste est né ! :)

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  5. Mouhaha, j'adore : " marcher dans l’eau, je le faisais fièrement en les regardant bêtement"...
    Sinon le lien est mort qui pointe vers mon billet sur le SM mais pas grave...

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  6. Bah ! tant que tu n'as pas pris l'Avenue d'Italie pour l'Avenue de Choisy, ce n'est pas vraiment inquiétant.

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  7. *** UN GROS BISOU en passant chez toi Cher Nico !!! Passe un bon vendredi et un bon week-end sous le ciel breton !:o) ***

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  8. Quelle galère.... en effet...
    cela méritait plus qu'une bière....

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  9. Le Coucou,

    Oui.

    Nancy,

    Merci, bon week end à toi aussi (je suis en retard dans la lecture des blogs...).

    Jeffanne,

    Oui, hein !

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  10. Quand on pense qu'avec les charrettes à chevaux tout le monde circulerait parfaitement. Avant c'était mieux !
    :-))

    [tiens tu modères les commentaires sur celui-ci ? :-) ].

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  11. Réactionnaire ! Didier Goux !

    [oui je modère les billets de plus d'une semaine, tu devrais en faire autant, tout est indiqué ]

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