Ainsi s’achève ma folle semaine qui fut en fait une des plus calmes de ma vie, la prise d’antibiotique m’obligeant à restreindre coûte que coûte ma consommation d’alcool et comme j’aurais du avoir quelqu’un à la maison, je m’étais fait à l’idée de rentrer de bonne heure tous les soirs, de manger sagement, … J’ai même passé quelques temps devant la télé, c’est vous dire.
Ce fut également une des semaines les plus noires de ma vie avec deux décès. Un de mes anciens copains de Bicêtre est mort il y a une quinzaine de jours mais nous ne l’avons appris qu’en fin de semaine dernière. J’en parle dans le blog politique. L’autre mort a affecté la blogopshère. Si j’en parle à nouveau, c’est qu’elle a générée plusieurs billets à propos de l’amitié, recensés par Gildan : Le Grumeau, Nicolas (c’est moi, merci…), Isabelle…
Si j’en parle, c’est suite à un commentaire de Mike Hammer Mapatam Andropov. Je voudrais lever deux ambiguïtés. Au cours de cette semaine, je vous ai raconté deux histoires : celle de ma rage de dent et celle de la présence de mon coloc à la maison. J’ai pu en faire des billets car j’avais une matière à raconter des conneries. Tous les matins ou presque, j’avais un truc à dire. Vous pouvez vérifier l’histoire de ce blog : quand je n’ai rien à dire, je ne dis rien, ce qui n’est pas nécessairement le cas du blog politique. Ou alors je diffuse une connerie à propos de Justin Bieber ou Zac Efron. C’est ainsi depuis la création de ces blogs : dès qu’il arrive quelque chose de racontable à un de mes potes ou à moi, c’est dans le blog, c’est son but et probablement ce qui lui assure un brin de succès.
Tiens ! Parlons de chiffres puisque c’est demain qu’il me faudra faire le bilan de fréquentation des blogs. J’aime bien parler de chiffres. Le mois de janvier a été très bon pour les blogs, le troisième meilleur mois depuis 13 mois. Il n’empêche que la semaine dernière a été très moyenne pour ce blog, avec environ en moyenne 280 visites (selon Google Analytics) par jour (ces chiffres pourront paraître impressionnants à un jeune blogueur mais il est dérisoire compte tenu de l’âge du blog, surtout comparés à ceux de PMA).
Pourquoi je parle de chiffres, là, froidement ou bêtement ? Tout simplement pour rappeler que ce n’est qu’un blog. Mon coloc est un ami qui m’est très cher et je n’ai rien raconté d’intime dans mon blog. J’ai raconté, en une semaine, les aventures de Ramdane et Nicolas, deux personnages de mon blog à des lecteurs qui viennent la par hasard, par habitude, parce qu’ils aiment bien le taulier du blog politique ou parce qu’ils me connaissent.
Relisez tout : rien d’intime. Ma rage de dent ? J’espère que mes lecteurs auront pensé : « Il n’avait qu’à aller plus régulièrement chez le dentiste, ce gros con ! » Mais ce n’est qu’un détail.
Les conneries de mon coloc ? Qui connaît mon coloc ? J’ai compté, seuls cinq de mes lecteurs potentiels le connaissent et ne seront pas surpris parce que j’ai raconté, j’ai raconté du Ramdane dans le texte, tels que tout le monde le connaît. La probabilité qu’un type tombe par hasard, par exemple en cherchant « Bicêtre » dans Google, sur un des billets et reconnaisse un des protagonistes des histoires est nulle. Les gens ont un rapport bizarre avec l’anonymat dans les blogs, comme si le moindre lecteur n’en avait quelque chose à cirer des personnages de mon blog, à part peut-être une certaine tendresse avec des zigotos comme le Vieux Jacques… qui n’en reste pas moins, pour eux, un personnage de blog. Reste mon intimité à moi, je suis connu de beaucoup de mes lecteurs. Bah ! Que vont-ils en retenir ? « Il n’a pas de bol, le gros, mais il est quand même gonflé d’être rentré dans la salle de bain pendant que le coloc prenait sa douche. »
Reste ceux qui en me connaissent pas et qui par mégarde auraient pris le temps de me lire. Quoi ? Trois personnes à tout casser. Ils sont venus, ils ont lu, ils sont partis…
Yann s’étonnait, par mail, que je diffuse ma photo (le hamster), récemment. Comme si je remettais en cause mon anonymat, comme s’il y avait la moindre probabilité qu’un type qui me connaît tombe par hasard sur mon blog et comme s’il y avait le moindre risque qu’il s’y attarde.
C’était la première ambiguïté. La deuxième concerne mes sentiments vis-à-vis du coloc. Ce n’est pas parce qu’il m’a cassé les couilles, surtout par son absence, cette semaine qu’il n’en reste pas un ami assez cher, d’une dizaine d’années de moins que moi, que je croise depuis sept ou huit ans dans les bistros du quartier, un ami avec lequel je suis déjà parti en vacances, j’ai déjà passé des réveillons, un ami que j’ai déjà aidé dans la peine, à qui j’ai rendu des services et qui me l’a bien rendu. Ceci est très intime ! La description de deux potes…
Alors cette semaine, j’ai perdu un ancien ami. Ce n’était plus un ami, à cause d’une sombre histoire qui fait que les chemins se séparent, qu’on s’oublie, … Je me suis rendu compte que ce n’était plus un ami en rédigeant ce billet du blog politique, froidement, donnant vie à un individu, un vrai, avec qui j’ai été très proche, pour raconter sa mort, au bout de quelques mois de retraite, lançant je ne sais quel signal à mes lecteurs. Je n’ai fait que rédiger un billet pour mon blog politique, un de ces billets qui font le succès de ce blog, un de ces billets qui sont retwités tous azimuts. Si j’en crois mon compteur de visites, 408 personnes sont venues explicitement sur mon blog pour ce billet. Le reste a-t-il de l’importance ? 408 personnes ont appris qu’un gugusse de Bicêtre qu’ils ne connaissent pas est mort. Le gouvernement ne va pas faire passer l’âge de la retraite à 55 ans suite à cette histoire, juste pour que l’on puisse profiter plus longtemps de nos cancers…
Alors il reste les amis, ceux de la vraie vie pas si éloignée de la vie virtuelle puisque le drame qui a frappé l’un d’entre nous, le week-end dernier, s’est propagé de blogueur en blogueur.
Mon coloc est pour moi, un vrai ami, mais pour vous, lecteurs, uniquement un personnage du blog. C’est ce paradoxe qu’il faut assimiler.
Mais à force de nous croiser, de blogs en blogs, nous ne sommes plus nous-mêmes que l’ombre de nos personnages de blogs. Nous devenons des amis. Nous nous imaginons entrer dans l’intimité les uns des autres pourtant, nous en sommes loin.
Et pourtant si proches…
Ca s'arrose, non ?
Ca s'arrose, non ?
Vraiment le genre de message qui me touche, et que j'aime beaucoup...
RépondreSupprimerRien à rajouter (si je continuais, je risquerais de me la jouer spam qui font des prédictions dans les étoiles...)
Bonne semaine
Beau billet, une fois encore. Tu vois, en ce moment, je n'ai plus la "gnaque". Je trouve que ce que j'écris ne vaut pas la peine d'être publié. Marre de l'hiver, marre des cons, sans parler de la perspective de la période 2012-2017 sous présidence sarkozyste...
RépondreSupprimerSinon, j'aime beaucoup la photo de ce billet, même si je préfère en général, celles proposées par El Camino !
Bô Billet M'sieu !
RépondreSupprimer:)
J'avais pigé, Nicolas.
RépondreSupprimerEt même si nos ombres (bavardes) ne se croisent que dans les commentaires de blogs, à l'amitié, alors !
MHPA,
RépondreSupprimerJe sais que tu avais pigé ! Ca m'a juste inspiré un billet.
Gildan,
Merci !
FalconHill,
Merci ! Je sais que tu aimes bien ça...
Philippe,
Bah ! Il ne faut pas se forcer...
J'avoue que je m'inspire da ma vie, de la vie autour de moi pour faire des billets. Mais ils sont très souvent romancés, amplifiés, exagérés pour rendre l'histoire agréable au lecteur. Je me fiche que l'on se dise que je raconte ma vie, je laisse le doute planer. Parfois c'est ma vie, parfois non, je ne suis que la narratrice de ce qui se passe sur mon blog, même si j'emploie le "je", c'est comme un jeu. Je ne pense pas tromper mes lecteurs, je fais des chroniques, pas un 3615toutemavieendirectlive.
RépondreSupprimerMerci pour ce billet qui pose les choses correctement.
Sandra,
RépondreSupprimerMerci. De rien. Enfin, je ne sais plus...
Moi aussi, je romance mais les lecteurs oublient parfois... Notamment s'ils sont eux mêmes blogueur (ce qui est le cas de la majeure partie de mes blogs). Ils sont tellement tétanisés sur leur intimité et leur anonymat qu'ils sont persuadés que je dévoile beaucoup de chose alors qu'on mène tous, au fond, un vie bien pépère avec rien à cacher.
Le bon billet du lundi matin, qui me redonne le moral, merci!
RépondreSupprimer*** Coucou Nico !!! beau billet !!!! moi j'aime ton humour et j'aime bien venir sur ton blog même quand tu n'as rien de spécial à nous raconter :o)
RépondreSupprimerJe pense que pour apprécier il faut avoir le recul nécessaire et laisser les blogs à leur juste valeur. C'est un moyen d'échanger et rien de plus.
Après si on se fait des films et bien tant pis ! ;o))))
BISES à toi Nico !!! :o) :o) :o) ***
"l n’avait qu’à aller plus régulièrement chez le dentiste, ce gros con " on est obligé de rajouter "ce gros con" ? ;)
RépondreSupprimerSinon je te trouve quand même un peu dur parfois de la dent
El Camino,
RépondreSupprimerSi tu as le moral, c'est parfait !
Nancy,
Oui. Avec ton blog, tu arrives très bien à nous faire plonger dans ton univers mais pas dans l'intimité de la famille.
Dominique,
Je suis dur avec des gens que tu ne connais pas...
on met toujours un peu de soi dans nos billets, mais en même temps on ne donne à voir que ce qu'on décide de montrer, par exemple, tu nous as épargné la photo de ton coloc' sous la douche, et ça, Nicolas, n'est-ce pas une preuve d'amitié ? moi tu me fais marrer, et le rire est tellement précieux par les temps qui courent !
RépondreSupprimerMais y'a que des bons billets en ce moment. Tu devrais arrêter l'alcool plus souvent !
RépondreSupprimer:-))
[au passage, je souligne que j'admire depuis longtemps et toujours ton point de vue sur les blogs et toussa. C'est très très souvent juste, comme ici ! :-) ].
Isabelle,
RépondreSupprimerOui, on ne met que ce qu'on veut ! Et j'essaie de faire rire les gens...
Merci !
Poireau,
J'essaie, j'essaie...