Le con est partout. Dans les blogs, bien sûr, mais les cons des blogs, j’en parle au bistro. C’est dans le blog que je vais parler des cons de bistro.
Tout a été dit sur le con. Voir le lien sur le premier mot con de ce billet. Le con de bistro est un con à part qu’il convient de traiter avec tous les égards dus à son rang car il n’y a rien de pire qu’un con de bistro. Enfin, je ne sais pas, je ne connais pas les cons de salles de sport. Je suppose que ce sont des cons gratinés.
Le con de bistro se reconnaît au fait qu’il aille au bistro et qu’il soit con. Je ne suis pas un con de bistro. Sauf après 19 heures et parfois le midi à l’apéro.
Nous allons nous concentrer sur les cons de Bicêtre. Si vous lisez ce blog, vous connaissez un peu les cons de Bicêtre sinon, allez au bistro en bas de chez vous, mettez vous au comptoir, vous allez immédiatement comprendre ce que je veux dire dans la suite de ce billet. Les cons sont dans tous les bistros et à peu près interchangeables.
Le con de bistro (que nous allons appeler « con » ci-dessous) dispose d’une palette assez étendue de signes pour se faire reconnaître, mais il faut avoir l’œil partout. Le con, par exemple, ne se lave pas les mains en sortant des toilettes en oubliant qu’il va serrer un tas de paluches dans la soirée. Il faudrait analyser les mains de clients de bistro. Pas les miennes, je me les lave après avoir serré celles des autres.
Ou alors, le con se lave les mains mais monopolise le lavabo et l’essuie-mains pendant un temps suffisant pour faire attendre le client derrière lui. C'est-à-dire qu’il passe plus de temps à se laver les mains que l’autre à pisser. Le con qui se lave les mains tire deux fois sur le rouleau de torchon essuie-mains.
Le signe distinctif le plus évident du con est qu’il vous parle quand vous êtes au comptoir et que vous n’avez pas envie de parler avec lui. Il devient con quand il ne comprend pas que vous n’avez pas envie de parler avec lui. Mais il y a plus con : le con qui vous parle alors que vous êtes attablés et pas au comptoir alors qu’il sait que vous êtes un habitué du comptoir. Il y a pire, je connais des cons qui viennent me saluer quand je suis attablé au bout de la salle avec quelqu’un qu’ils ne connaissent pas.
Le con parle fort. Le con ne sait pas qu’il n’est pas le centre du monde des autres. Le con ne sait pas que les autres viennent au bistro pour se détendre après une journée de boulot ou autre.
Le con dit fort des choses sur vous. « Tiens ! Tonnégrande, tu en tenais une belle, hier, dans le bistro en face. » Comme si le patron du bistro et les autres clients avaient besoin de savoir que vous picolez ailleurs.
Le con dit fort des choses sur les autres. « Tiens ! J’ai vu le vieux Jacques à l’Amandine, en début d’après-midi, il était avec sa grosse. » Ce qui n’est pas grave mais le vieux Jacques a droit à une vie privée en dehors des blogs. Je dois reconnaître que je me situe assez bien dans cette catégorie de cons.
Le con dit fort les secrets des autres en vous faisant jurer de garder le silence. « Tiens ! Tu ne diras pas que je t’ai dit que Michel le patron de l’Amandine m’a dit que Marcel Le Fiacre était saoul comme un cochon avec son copain Dédé, hier ».
Je fais aussi partie des cons qui attendent de voir Marcel et Michel pour dire « Au fait, Michel, le Gros Loïc m’a dit que Marcel a pris une grosse cuite, hier ! Alors Marcel, ta grosse, elle a pas trop gueulé ? » J’adore : ça fout la merde. Michel est furieux après le Gros Loïc mais se rend compte que c’est lui qui a merdé en racontant l’histoire. Il n’en veut à personne puisqu’on rigole bien, entre cons, à son comptoir.
Je fais également partie des cons qui racontent ce genre d’anecdote sur son blog, sauf quand ça se passe à la Comète, le patron lit mon blog. Mais ceci n’est pas un billet sur les cons de blogs mais sur les cons de bistro.
Le con de bistro n’a pas d’iPhone et ne comprend pas que vous préférez raconter des histoires de cul dans Twitter plutôt que de détailler les matchs du début de saison du PSG.
La caractéristique du con de bistro est qu’il est persuadé connaître mieux le métier que le patron du bistro puisque le patron du bistro passe ses journées derrière un comptoir. Alors le con de bistro donne des conseils au patron qui a 10, 20 ou 40 ans de métier, de gestion du personnel, de gestion des prévisions de stock pour la cuisine, de paiement de charges, d’impôt, de loyer, de réparation en urgence de la machine à laver, de remplacement en urgence du loufiat qui ne peut pas venir parce qu’il a trop bu la veille.
Le con ne fait pas la barrière entre le personnel ou le patron et les copains. C’est peut-être ce qu’il y a de plus exaspérant chez le con, c’est qu’il oublie que les gens autour de lui son là pour travailler. Le con ne sait pas que le personnel est parfois là depuis plus de 10 heures et qu’il aimerait bien ne pas avoir à négocier tous les soirs avec le con pour qu’il s’écarte de cinquante centimètre pour balayer devant le comptoir, dernière tâche qu’il a à accomplir avant de rentrer chez lui.
Le con pose des questions aux gens, patron, personnel ou autres cons. Je vous passe le traditionnel « Alors, Nicolas ! Tu ne pars pas parti en week-end chez ta mère ? » « Non, connard, puisque je suis à la Comète un vendredi soir devant toi. » J’en tremble déjà. Nous sommes vendredi et dans une heure, j’entre dans la Comète. En outre ma mère est occupée : elle m’envoie des photos de Fesse Bouc pour illustrer mes billets de blog.
Le con pose des questions indiscrètes : « Alors, ça va mieux, ton foie, Tonnégrande ? »
Le con pose des questions dont il se fout de la réponse : « Alors, tu pars où, en vacances ? »
Vous noterez à ce stade que le con de bistro à les mêmes caractéristiques globales que les cons de bureau, qui souvent ne se lavent pas les mains aux toilettes et font semblant de s’intéresser aux cadeaux que tu vas faire à tes enfants à Noël.
Le con est persuadé que le patron de bistro est son copain alors que le patron de bistro ne fait qu’avoir une posture normale. Le con de bistro semble tout connaître des relations entre lui et sa femme.
Mais le con est là. Sans le con, le bistro ne serait plus le bistro. Il faut des cons. Le con est l’âme du bistro, comme le troll est l’âme du blog. Un bistro sans con ressemble à une choucroute de poisson. Un bistro sans con pour faire du bruit vous oblige à écouter la musique débinée par la radio délie que le patron a choisi.
Alors j’aime les cons. Je les cherche, tous les soirs. Des fois, par vice, je vais voir les cons de l’Aéro quand les cons de la Comète ou les cons de l’Amandine ne suffisent plus à combler mon bonheur. Quand je me retrouve tout seul, comme un con. A faire le con avec mon iPhone désespéré de ne pas avoir de con à m’engueuler parce que je ne l’écoute pas.
J’aime vraiment les cons de bistro, finalement.
Je n’aime pas les connes de bistro, par contre, je pourrais en faire des dizaines de billets…
Mais j’aime bien les connes des blogs, mais je ne pouvais quand même pas faire de liens.
On est tous le con de quelqu'un (et inversement^^).
RépondreSupprimerOuais !
RépondreSupprimerDonc un billet à haute teneur en liens testostéronnés.
RépondreSupprimerBravo, bel exo de style.
Mais avec les filles, faire des liens avec connasses serait bien plus rigolo.
Ta mère t'a envoyé cette photo d'illustration par Fesse Bouc, tu nous prendrais pas pour des cons ?
RépondreSupprimerEt c'est qui le roi des cons ???
RépondreSupprimerVive jegoun 1er !
excellent billet au demeurant, vraiment très...con:)
Billet mémorable qui rentrera dans l'histoire des blogs :)
RépondreSupprimerOu l'on peut voir ou le corbeau trouve son info.
RépondreSupprimerah dur à lire ce billet. Trop de cons.
RépondreSupprimermais quel con je suis ! je suis ce con là et non pas celui-ci !
RépondreSupprimerles grosses connes et les petites connes, c'est pas mal non plus, encore que ça ne vaille pas une vieille conne ...
RépondreSupprimerBoudu con, comme disent les toulousains !
RépondreSupprimerTiens, je profite de cet excellent hommage au con (de bistro), pour évoquer un con (de boulot) qui vient travailler avec la grippe H1N1 par zèle, parce qu'il se pense indispensable au risque de contaminer 20 personnes.
RépondreSupprimerSi on est tous le con de quelqu'un, il y a parfois un moment précieux, l'épiphanie du con, où le con est objectivement, universellement, con.
billet ardu à suivre...
RépondreSupprimerEcrire autant de signes pour autant de cons, c'est grand, c'est familial, c'est généreux... mais c'est con !
RépondreSupprimerAvec ton histoire de bistrot et de comète, je me disais que peut-être dans la semaine prochaine, je ne sais quand, si j'allais dire bonjour à tous ces cons à la comète à l'image de Tonnégrande, je ne serai pas pris pour un con j'espère. On pourra parler de blogs et de cons. Je ne sais, si j'avance, vendredi prochain le 21 janvier. Il ne sera pas parti en Bretagne ce con ?
RépondreSupprimertu n'organiserais pas des dîners dans ton bistro ?
RépondreSupprimergénial !!!
RépondreSupprimerbel exercice de style ! par contre est-ce que Loloboto apprécie d'être le denrier des "cons" ?
désolée, j'étais obligée de la faire !
Excellent billet. C'est con à dire mais bon.
RépondreSupprimerZette,
RépondreSupprimerNon ! Connasse est le féminin de connard, pas de con !
David,
Mais non mais non.
Corto,
Merci !
El Camino,
Tu crois ?
La mère Castor,
Ouais...
Romain,
Je ne t'ai pas oublié !
Disp,
Lequel ?
Isabelle,
Non. Faut respecter.
Balmeyer,
Ah le con !
L'Hérétique,
Pourtant, au centre, vous avez des cons, aussi.
Philippe,
Complètement con !
Madamoiselle A.,
Billet dans quelques jours (voire ce matin, selon l'inspiration).
Dominique,
Si, je vais en Bretagne.
Lucia,
Avec Villeret ? Il est mort...
Ju,
C'est juste un hommage au créateur du Jegounotron ! (le pire est que j'avais oublié, dans la première version du billet, alors que c'était mon intention initiale de finir par lui, en beauté).
Ferocias,
Baisse le son !
La meuf à Marcel est grosse ?
RépondreSupprimerNon. "Grosse" veut dire "femme" en argot.
RépondreSupprimerMessage bien reçu pour la Bretagne, je serai bien passé en semaine mais du taf pas mal avec la PQR (voeux d'élus et autres conneries).
RépondreSupprimerT'es con, toi !
RépondreSupprimer:^)
Est-ce consternant ou doit-on se sentir concerné?
RépondreSupprimerGildan,
RépondreSupprimerOui...
Ferocias,
Mais non mais non.
J'étais passé à coté de ton article, et je découvre que j'y suis lié au dernier des cons...
RépondreSupprimerdésolé je n'ai pas pu m'en empêcher...
bel exercice.
Tu n'utilises pas assez le jegounotron !
RépondreSupprimer