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19 février 2011

Le retour du coloc

Figurez-vous que j’ai eu un nouveau coloc, cette semaine. C’est l’illustre Monsieur Poireau (voir notre illustration), le numéro un du classement des blogs belges, lui que j’ai connu à Toulouse. Pour vous dire à quel point il est zinfluent : depuis qu’il habite la Belgique, ils n’ont plus de gouvernement. Poireau était vu au Kremlin-Bicêtre pour assister au sommet mondial des blogueurs qui boivent des bières au Kremlin-Bicêtre ! Un Belge ! Tout l’honneur était pour nous. On a mangé des frites.

Pour que vous savouriez bien cette histoire, il faut que je résume l’histoire de ma précédente colocation. Ca avait commencé il y a quatre semaines (moins un jour, c’était dimanche). Je devais héberger pendant sa semaine de vacances un copain qui habitait Bicêtre mais était parti pour six mois travailler à la Réunion, les pauvres. Ca me faisait plaisir de le revoir, d’autant que j’avais une affreuse rage de dent, un peu de soutien moral m’aurait fait du bien !

Figurez-vous que je l’ai vu 40 minutes en une semaine, peut-être vingt minutes de plus le jour de son départ, le samedi. Le premier soir, on s’était retrouvés au bistro puis il était parti dans un autre et j’avais fini par l’appeler pour qu’on rentre à la maison. J’étais parti me coucher désolé, mais l’abcès aux dents me minait (pas de douleur mais je sentais bien que quelque chose n’allait pas). Je fais court.

Le lendemain,je lundi, je vais au boulot (il dort, mais c’est normal, il est en vacances) mais dans la nuit, mon abcès avait bien gonflé et j’ai fini, le soir, par aller chez le « fils de mon dentiste » qui m’a fourgué une dose maximum d’antibiotiques et donné rendez vous pour le jeudi afin d’arracher deux dents. Nous nous retrouvons au bistro, le soir et il me propose d’aller faire des courses : j’accepte « T’as qu’à prendre à bouffer pour ce soir et du PQ, n’oublie pas le PQ, je roule sur la réserve » puis il rentre à la maison. Je rentre vers 21 heures histoire de ne pas le faire trop poireauter. « J’ai mis la bouffe dans le frigo et j’ai oublié le PQ ». Ah ! « Par contre, finalement, je n’ai pas faim. » J’ai donc été me faire à bouffer : il avait acheté des steacks… Pour un type avec des dents comme les miennes, ce n’était pas une très bonne idée. Mais je comprends… Et il « s’endort » devant la télé.

Le lendemain, le mardi, je vais au boulot, il dort. Normal. Je rentre le soir. Pas de nouvelle. Il finit par pointer son nez à la fermeture de la Comète et nous rentrons ensemble. C’est moi qui vais me coucher (inflammation, antibios, … : grosse fatigue) sans bouffer.

Le mercredi, pas de nouvelles malgré les SMS, je bouffe et vais me coucher. Il arrive deux minutes après.

Le jeudi,  j’arrive à la maison vers 18 heures pour me laver les dents avant d’allez chez le dentiste pour me faire arracher les deux dents. Il était dans la salle de bain à prendre une douche. Obligé d’attendre qu’il sorte. Comme s’il était naturel de prendre des douches chez les gens à 17h45. Je vais chez le dentiste et vers 19h30, très fatigué, je rentre à la maison pour faire une rapide sieste. Personne. Je ressort vaguement puis rentre à la maison, me couche vers 23 heures. Pas de nouvelles. Vers 3 heures du matin, je me lève crachant du sang (normal) et j’ai une crise d’angoisse : « Bordel, il n’est pas rentré ! » Je vais vérifier. Ouf ! Il était là. Impossible de bien dormir (les gencives « tirent dur »).

Le vendredi, je vais au boulot, pas très bien et rentre le soir, bistro. Retour tardif (ben oui, le vendredi…). Personne à la maison. Pas de nouvelles. Je me réveille à nouveau angoissé pendant la nuit : cette fois il n’était pas là. Je dors quand même très bien (à cause de la nuit de la veille). Le samedi matin, je me décide à lui envoyer un SMS vers 10h, pas de réponse. C’est finalement vers 12 heures que je l’ai appelé et qu’il m’a répondu qu’il était fatigué et était sur le chemin du retour. On se voit cinq minutes au bistro, il rentre se coucher. Je déjeune puis rentre faire la sieste, il était reparti. Me voila à nouveau à moitié inquiet, il devait partir le soir pour prendre l’avion.

L’appel de la sieste… Je suis réveillé une petite heure après (ben oui, j’étais encore sous antibios avec l’abcès et tout ça…) par le bruit de la douche. Je réalise alors qu’en une semaine je n’avais pas vu l’andouille, que je m’étais fait arraché deux dents, qu’on n’avait pas bouffé ensemble… et voila qu’il me réveille pendant la sieste : le pire crime imaginable.

Du coup, je monte un piège machiavélique : je rendre dans la salle de bain et commence à le mater pour lui faire croire que si je l’avais hébergé chez moi, c’était pour profiter de ses faveurs

Je me pensais débarrassé mais le lendemain, me voila pris de regrets, de remords, …  Le fait de lui avoir fait croire que je l’hébergeais pour son cul, pas par amitié… Je lui envoie un SMS, pas de réponse, …

Progressivement, j’oublie mais la dose de remord ne s’évapore pas…

Et voila mon nouveau colocataire qui se pointe, jeudi. Monsieur Poireau. Le type normal. Qui se lève le matin pour m’accueillir et prendre des nouvelles.

Il faut dire que j’étais à nouveau mal en point. Egalement une infection mais pas liée aux dents. Ou alors les racines sont vraiment profondes. « Tiens, je te fais du café, Nicolas ? » « Non merci, je vais aller le prendre à la Comète, te dérange pas ! » « Mais si mais si, j'en fais pour moi »…

« Je peux te faire des courses, aujourd’hui ? » « Ben, t’as qu’à prendre à bouffer pour ce soir. » « Ah ! Non, je t’invite au resto ! »…

Le vendredi, j’arrive, il était à la Comète avec le Vieux Joël, nous papotons. « Tiens ! Au fait ! Je t’ai acheté du café, il n’en restait plus beaucoup. » « Ah ! Très bien, merci »…

La routine, quoi. Béni soit le Poireau.

Ainsi, quand il est parti, ce matin, vers 11h30, c’est tout juste si je ne trouvais pas l’appartement un peu vide, moi qui habite là depuis 17 ans…

Vers midi, contrairement à mes intentions initiales, je vais boire l’apéro avec Corinne et sa mère que j’avais négligées, cette semaine (j’étais au Vittel menthe, et j’ai tenu jusqu’au bout, même à la Comète, ensuite, avec mes compères de couleur sombre avec des légères surcharges pondérales).

Vers 12h45, j’étais déjà à la Comète, je reçois un SMS de mon premier coloc, avec son portable Réunionnais : « Tu payes un coup ». Ah ! Tiens, me dis-je, il est rentré, à perdu son portable Souchien et essaie de recoller les morceaux. Ou voulait me piéger par vengeance. Ou avait envie, finalement, d’une bonne sodomie, ce qui me faisait marrer vu mon état de santé... D'autant que le garçon n'est pas spécialement baisable, il n'a pas le nombre exact de gros nichons pour faire envie.

Je dis « Oui ». Il me répond « J’arrive ». Il m’envoie un nouveau SMS pour prendre des nouvelles de ma santé. Je comprends alors que ça première question était pour voir si j’étais fâché ou si je n’avais pas peur de le regarder droit dans les yeux. Il était toujours à la réunion.

Je lui explique et me raconte alors ses propres ennuis : fracture, plusieurs semaines d’immobilisation et plusieurs mois avant de retrouver sa mobilité... Nous papotons : « Ah, mon pauvre,… ».

J’ai oublié de lui proposer de venir passez sa convalescence à la maison.

Allez savoir pourquoi…

15 commentaires:

  1. Bah, c'est juste du savoir vivre quoi ! Tu es sympa au point de m'héberger, le reste est juste, à mes yeux, normal !
    :-))

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  2. Bé oui, normal ! Ca m'a fait du bien, après le passage de l'autre... C'est le fait qu'il me recontacte juste après (1 grosse heure après ton départ) qui est à plier de rire.

    (d'autant que moi, quand je me fais inviter, je ne fais rien, dans l'optique de ne pas troubler le ménage visité, mes années de célibat obligent !)

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  3. Tu notes que j'ai juste acheté et fait du café ! Rien d'extraordinaire en fait ! :-))

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  4. Plus l'invitation. Bref, je dis dans le billet "La routine, quoi".

    (je cite le café uniquement avec le truc du PQ : tu as vu que j'avais besoin d'un truc et tu l'acheté ; j'ai dit à l'autre que j'avais besoin d'un truc, il a oublié et a acheter à la place un truc que je ne pouvais pas bouffer simplement).

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  5. je m'aperçois qu'a chaque fois que tu as un colocataire tu es sous antibios et au Vittel menthe ...

    il y a un lien de cause à effet ?

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  6. C'est les bonnes oeuvre qui les envoient !

    Plus sérieusement, ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, en fait, à chaque fois ou presque j'ai un soucis de santé (moi qui n'ai quasiment jamais rien), j'ai du monde à la maison...

    Le hasard ! (j'ai "souvent" du monde !)

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  7. Tiens ! Pendant que tu m'y fais penser, j'ai un vague souvenir (il y a 15 ans) peut-être d'une soirée chez moi où j'avais emmerdé tout le monde pour une maladie à la con (type migraine, quand tu ne supportes pas le moindre bruit).

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  8. Le Poireau parfait ! C'est pas pour rien que j'ai mis la main dessus. Je peux te dire qu'il bosse bien à la maison... et c'est bien pour ça que je le garde !

    Des bisous plein pour un rétablissement rapide et donc un retour à la normale à ton taux d'alcoolémie ;-)

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  9. Moi je m'en fous, j'ai déjeuné avec lui à Paris, divin moment, alors depuis, le reste n'a plus réellement de saveur à mes yeux!

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  10. Mademoiselle Ciguë : et si je décidais de faire grève jusqu'à ce qu'il y est un gouvernement en Belgique ? Ah ah ah ! :-))

    Zette : Ah oui, très joli moment, j'en ai un excellent souvenir aussi. Dommage qu'il n'y ait pas eu de suite, dans tous les sens du terme !
    :-))

    [Je n'en dis pas plus, ma compagne a pensé à cocher ! :-)) ].

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  11. La suite littéraire, entendons-nous bien. Ce à quoi j'ajoute: pour le moment ;)

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  12. Ciguë,

    Merci !

    Zette,

    Littéraire, littéraire, ça va cinq minutes...

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  13. Zette,

    Cela dit, ça me revient maintenant, j'avais complètement oublié que c'est avec "ta nouvelle Filaplomb" que je t'avais connue...

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  14. yes, il est trop sympa notre ami poireau.
    Mais je lance une idée, prochain KDB des "lointains" on pourrait carrément se prendre un dortoir tous ensemble !

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