Je n’avais pas encore de blog quand Jim est arrivé à la Comète, en juin 2005, je crois. La date ne devrait pas être trop facile à vérifier pour les scientifiques qui fréquentent mon blog. Il avait 23 ans et a fêté ses 24 ans quelques jours après. Il en a aujourd’hui 30. C’est son anniversaire.
Je pourrais citer quelques anecdotes truculentes mais je suis copain sur Facebook (et dans la vraie vie) avec sa copine, chez qui il vit maintenant, à Douais, depuis le début de l’année. Elle pourrait donc tomber sur ce billet.
Il avait débarqué dans le quartier quelques semaines plus tôt, sa frangine habitant à côté. Il avait fait du porte à porte pour déposer son CV, bien maigre. Il l’a déposé à la Comète puis est parti. Le téléphone a sonné, c’était le mari de la cuisinière (de mémoire, les détails ont peu d’importance) qui annonçait que son épouse était malade et ne pourrait pas travailler pendant une longue période. Je pense parfois à Brigitte que je connaissais peu, encore une que le crabe a emporté avant la retraite...
Jean, le patron, a alors immédiatement appelé le petit gars qui venait de lui déposer un CV, pour lui filer un coup de main en cuisine : la préparation des entrées, la plonge… Et Jim commençait le lendemain. Une semaine après, la mère du gros David téléphonait pour annoncer que son fils démissionnait. La Comète n’avait plus de barman. Jean, ayant constaté le bon contact de Jim avec les gens, a décidé de le former.
Sympathique, rigolo, … Il nous changeait carrément du gros David. Entre Josiane et lui (et les patrons, Martine et Jean, bien sur), la Comète était un vrai bonheur !
Josiane, Martine et Jean ont pris leur retraite fin 2007 et de nouveaux patrons sont arrivés, Patricia et Patrick. Jim était le plus ancien dans la maison, d’autant que les nouveaux patrons, même s’ils bossaient dans la restauration, n’avaient jamais tenu une brasserie.
Ca faisait une trentaine d’années que Jean était là, salarié puis patron. Il incarnait la Comète et, bizarrement, la plupart des clients ont déserté, la Comète n’était plus la Comète. J’en croisais ailleurs, dans d’autres bistros, notamment le gros Jean-Luc (le gendre de Roger, le propriétaire du fond de commerce du temps de Jean, et lui-même patron avant).
Jean-Luc m’avait expliqué qu’il ne pouvait plus rentrer à la Comète. En fait, j’ai perdu de vue un tas de gens qui formaient mon quotidien, à l’époque.
Je suis resté pour Jim. Jean m’avait confié la mission de surveiller le petit et d’éviter qu’il fasse des conneries. Assez rapidement, je suis devenu copain avec les nouveaux patrons mais le nouveau propriétaire qui les avait mis en gérance après avoir racheté l’affaire à Roger a fait une grosse connerie : il aurait du faire des gros travaux, pour que la Comète devienne autre chose que la Comète de Jean.
Il a fait d’autres petites erreurs et l’affaire est vite partie en couilles, au bout de trois ou quatre mois, Patricia et Patrick ont décidé de jeter l’éponge et sont partis fin mai.
Pendant ces cinq mois, mes relations avec Jim ont beaucoup changé. Avant, Jean était un peu son protecteur. De statut de copain du protecteur et client qu’on voit tous les jours, j’étais passé moi-même protecteur, un peu comme le grand frère de quinze ans de plus d’un orphelin… Mes relations avec la Comète ont aussi beaucoup changé. Je suis d’ailleurs peut-être le seul client à être devenu proche de Patricia et Patrick. J’étais un peu leur confident puisqu’ils ne connaissaient pas trop de monde en région Parisienne.
Jim était paniqué. Il se donnait une grande responsabilité puisqu’en temps qu’ancien, il se voyait comme meilleur que les patrons mais son métier changeait. Il n’était plus barman mais serveur. La Comète étant avant tout un resto, Jim devait apprendre à prendre des commandes, à porter des assiettes, à gérer la pression de l’heure de pointe, vers 13 heures, quand tout fuse en même temps. Il s’en était finalement sorti très bien, ayant une très bonne relation avec les clients et s’étant révélé assez doué pour faire le gros du travail.
Par contre, il n’avait pas de tête et oubliait le pain, le sel, … ce qui lui valait donc pas mal de remarques de la part des patrons et il ne les supportait pas, car il s’imaginait plus expérimenté.
Enfin, grosse nouveauté pour Jim tête en l’air, il devait gérer sa propre caisse. En fin de journée, le patron tapait sur un bouton et la machine sortait le chiffre d’affaire que faisait Jim et il devait rendre le pognon (du temps de Martine et Jean, seuls eux procédaient aux encaissements). Je me rappelle des heures qu’il a passées à compter, aux erreurs de caisses, … (ça n’est pas l’objet du billet mais ça mériterait un détour, tellement il y a aurait à dire).
Je me souviens des nombreuses soirées que j’ai passées avec les patrons ou avec lui pour essayer de calmer le jeu.
J’étais donc devenu le grand frère du serveur, le confident des patrons et le médiateur. C’était d’autant plus spécial que j’avais du remiser mes problèmes personnels au fond de mes poches pour m’occuper de ceux des autres. A l’époque, j’avais démissionné de la boite d’informatique où je bossais pour me faire embaucher par le client. Outre le fait que ça s’était mal passé avec mon ancienne boite, c’était pour moi un tournant dans ma vie puisque je mettais fin à 20 ans d’un travail de consultant et changeais de métier… J’étais passé du statut de « consultant de luxe » à celui de responsable d’un petit service informatique. Ca n’était pas rien mais je crois bien qu’aucun de mes proches ne s’est rendu compte d’un changement, sauf peut-être Tonnégrande avec qui je parle plus souvent du boulot, du fait d’importants changements pour lui aussi.
La Comète a fermé, à nouveau, le 31 mai 2008.
De très importants travaux ont été faits, la déco entièrement revue, la terrasse fermée a été ouverte (c’est au 1er janvier de cette année là que les bistros étaient devenus non fumeurs). Jim a rencontré les nouveaux patrons, dont Bruno (je ne connaissais que très peu son associé) et revenait tous les soirs vers moi, à l’Aéro, pendant cette quinzaine. Il disait qu’il n’arriverait jamais à bosser comme le voulaient les nouveaux.
Je ne l’ai su qu’après mais Bruno avait en effet décidé de relever le niveau, de faire passer la Comète du statut de brasserie de banlieue à celui de bistro parisien, ce qui nécessite (ai-je cru comprendre, je ne suis pas du métier) de faire le « service au plateau ». Avant, un client demandait un verre de pinard en salle, le serveur apportait un verre de pinard. Avec Bruno, il devait apporter un verre et la bouteille de pinard sur un plateau et servir le verre du client tout en continuant à porter le plateau, avec, dans la main qui tient le plateau, un éponge pour laver les tables et sur le plateau, un récipient avec la monnaie, sans compter la nécessité de sortir de sa poche un portefeuille pour gérer la partie « billets » de cette caisse, le tout en portant un plateau. Quand vous irez dans une grosse brasserie, regardez bien les loufiats : ils ouvrent effectivement les bouteille de soda tout en continuant à porter le plateau.
C’est un métier. Respect.
Mais mon Jim paniquait.
La nouvelle Comète a ouvert vers le 15 ou le 20 juin. Elle n’avait plus rien à voir avec l’ancienne. Cette dernière avait une grande « véranda » pour abriter la terrasse et il n’y avait pas de cloison entre la terrasse et le comptoir. Pendant les travaux, la « véranda » a été détruite pour permettra à la terrasse d’être réellement dehors et la vieille vitrine a été remise en place. Ce qui fait qu’outre la décoration du bar entièrement refaite, même les volumes ont changé.
J’ai déjà raconté plusieurs fois l’épisode mais j’ai passé un mauvais été. J’avais perdu mon bistro de référence et je n’étais plus maître chez moi. En outre, le comptoir fermait à partir de 19 heures. A l’époque, je bossais à côté et j’arrivais vers 18 heures 30. On débordait un peu et on finissait notre dernier verre assis mais j’ai horreur de ça. Ce qui est complètement con : je passe des heures assis en terrasse mais mon verre est toujours sur le comptoir… On ne se refait pas. C’est donc à cette époque, ça fait trois ans, que j’ai commencé à aller tous les soirs, à 20 heures, à l’Amandine.
Avec le recul, cette fermeture à 19 heures du comptoir était une erreur ce qui n’empêche pas Bruno d’avoir eu raison d’essayer. Il voulait développer la restauration le soir, il fallait donc que la Comète prenne « une tête de restaurant », les clients au comptoir donnaient une mauvaise image aux passants. D’ailleurs, dans beaucoup de restos Parisiens, il n’y a plus du tout de comptoir.
C’était ainsi la troisième erreur importante de Bruno. Pour deux raisons. Je reviendrai sur la deuxième mais la première est qu’il s’est coupé de tous les clients habitués, ce qui viennent boire un coup, le soir avant de rentrer à la maison et discuter avec le patron. Bruno ne voulait pas avoir ce genre de bistro, c’est son problème. Mais il s’est coupé des gens du quartier, ceux qui auraient pu venir progressivement prendre l’habitude de dîner une fois par semaine. Il ne s’est pas fait de copains à part quelques ringards abrutis qui venaient « se la jouer » dans ce bistro neuf. C’est con. Les plombiers ont fréquenté les autres bistros et Bruno n’avait pas de copain plombier. Un bistro doit toujours avoir des copains plombiers : c’est incroyable le nombre de gens qui massacrent les robinets et les chasses d’eau, sans compter les femmes qui n’ont toujours pas compris que leurs machins devaient se jeter dans la poubelle. Le plombier n’est qu'un exemple, mais quand tu n’as pas de copain client pour aller acheter des cigarettes ou du pain à l’heure de pointe, tu es coincé…
La deuxième erreur de Bruno est de ne pas avoir su s’imprégner du quartier. La terrasse ouverte, par exemple ! Autant elle est très agréable les soirs en été ou les après-midi, autant elle est néfaste l’hiver et les jours de marché (allez manger avec des étals à deux mètres…). Je n’ai pas la solution, mais quand la terrasse est fermée par cette bâche transparente, elle sert de repoussoir aux clients qui ne savent pas qu’il y a une grande et belle salle dans le fond. La terrasse de la Comète n’est pas au sud et n’a que très peu de soleil. Mais je me répète : je n’ai pas de solution.
La première erreur de Bruno est d’avoir professionnalisé la gestion du personnel. Il avait « Nicolas le Loufiat » qui était directeur, Karima et Seb qui étaient responsables et Jim et un autre (qui a souvent changé) qui était simple serveur. Ainsi, dans une équipe de 7 ou 8, ils se retrouvaient avec quatre niveaux hiérarchiques.
J’ai été un peu long sur la description de ces changements pour vous aider à comprendre l’ambiance mais je n’ai pas fini. Je reviens juste à Jim pour un aparté. Lui qui avait été l’élément clé de la reprise de la Comète dans les cinq premiers mois de 2008 se retrouvait avec trois échelons hiérarchiques au dessus. De la folie de la part de Bruno…
Bruno avait très mauvais caractère et s’énervait souvent. Il engueulait souvent les clients, dont la bande (à l’époque, essentiellement Djibril, Tonnégrande et moi) mais les autres aussi, ce qui a contribué à les faire fuir. Moi, j’étais enraciné et je savais que je tiendrai plus longtemps que Bruno. De fait, au cours de soirées plus calmes, nous sommes devenus potes et j’ai découvert que Bruno était plein de bonté. Par exemple, il était exigent avec ses serveurs, les engueulait souvent, devant les clients, mais il était aussi très protecteur et n’était pas rapiat : il payait les employés en fonction de ce qu’il exigeait d’eux…
Protecteur, j’ai employé le terme « protecteur »… Mais c’était mon job auprès de Jim…
Bruno faisait l’erreur d’engueuler Jim devant nous alors que c’était notre protégé. Pendant les premiers temps, l’ambiance fut détestable, mais il faisait beau, cet été, je revenais souvent vers 21 heures, je me mettais en terrasse et j’avais sympathisé avec Seb, un des « serveurs responsables ». Puis le comptoir finissait par rouvrir…
Bruno ne pouvait pas tenir le bistro tout seul et a vite fini par être de moins en moins présent. Le soir il confiait les clés à quelqu’un (les périodes ont été très vite, il y a eu Seb, Yannick puis Nicolas, puis à nouveau Seb avec Nicolas…). J’avais sympathisé avec Seb mais j’ai mis assez peu de temps à ne plus pouvoir le blairer parce qu’il martyrisait Jim qui finissait par en avoir une peur bleue. J’ai même cru, un moment, que c’est le patron qui avait demandé à Seb d’être ainsi pour pousser Jim à la démission. J’ai vite compris que c’était faux : Bruno était protecteur avec Jim et envisageait de lui confier de nouvelles responsabilités, voyant qu’il était très sympathique et avait un très bon rapport avec les clients tout en faisant tout ce qu’on lui demandait. Seb avait juste un problème relationnel.
Jim était assez content, malgré l’ambiance, il apprenait un nouveau métier, était bien mieux payé et surtout, le patron lui avait filé les clés et dès le début, en juin 2008, c’est lui qui faisait l’ouverture le matin (ça m’a coûté une fortune en téléphone pour le réveiller quand il n’était pas à son poste, mais les autres, à part Karima, partie un an après, étaient encore pire…).
Ainsi, ce n’est plus le patron qui tenait la boutique le soir mais, le plus souvent Nicolas. De mémoire, le patron était là le samedi et, à la fin, c’est Jim faisait quelques fermetures (la dernière année, c’est lui qui fermait le dimanche soir).
Nicolas était un excellent serveur. Je l’ai rarement vu à l’œuvre aux heures de pointes : une seule fois (un jour où je n’avais pas été bossé, je ne sais plus pourquoi), il m’avait impressionné. Ce n’était pas le même Nicolas que le soir, où il était imbu de sa position de « directeur » (ce qui ne l’empêchait pas d’être sympathique).
Finalement, la bouffe le soir n’a jamais vraiment réussi à prendre, surtout l’hiver. Du coup, le « barman responsable » et le serveur n’avaient pas grand-chose à faire et s’emmerdaient prodigieusement. Je parlais de l’erreur qui avait été faite de fermer le comptoir et de « deux raisons ». Voila la deuxième : s’il y avait eu des clients au comptoir, le personnel ne se serait pas emmerdé. Et qu’est-ce que font des barmans quand ils s’emmerdent : ils picolent. Au départ, ils se fixent une limite : pas avant 21 heures. Puis ça devient 20 heures. Puis 19, puis 18… Du coup, les clients sont forcément moins bien reçus.
Même encore maintenant, plus d’un an après, je croise des gens qui me disent qu’ils ne vont plus à la Comète parce qu’ils sont mal reçus… J’ai beau leur dire que les patrons ont changé, ils ne me croient pas.
Moi, je m’en foutais. J’étais copain avec les serveurs, Seb était parti, la règle de la fermeture du comptoir était devenue moins stricte, on rigolait bien. Les serveurs avaient tendance à rester tard le soir pour faire la java. J’étais content et mon Jim était là, il avait trouvé ses marques et était devenu un vrai professionnel, sachant gérer une caisse, prendre des commandes de mémoire et gérer les rotations de client. Mais il oubliait toujours le pain et le sel (c’est un exemple).
A la fin, en mai 2010, quand Bruno m’a annoncé qu’il se barrait, on a longuement débattu sur les raisons de l’échec de son bistro le soir (il marchait très bien le midi jusqu’en mars 2010, mais l’ouverture du Centre Commercial et la crise économique ont été dévastateur en avril et mai) et comme il était très protecteur avec le personnel, il n’a jamais admis que c’était à cause de ses braves salariés et de la mauvaise ambiance que pouvaient ressentir les clients occasionnels.
Au cours de ces deux ans, j’ai perdu beaucoup de l’ascendant que j’avais sur Jim. Il avait un nouveau « grand frère protecteur », le patron et était tombé dans les paluches d’une connasse du quartier qui lui donnait un tas de mauvais conseil. Déjà, du temps de Patricia et Patrick, elle avait réussi à foutre la merde entre Jim et eux. Elle disait du mal de Jim aux patrons mais arrivait à remonter Jim contre eux… Une connasse. Patricia et Patrick l’avaient vite compris et, peut-être par gentillesse avec moi, avaient laissé tomber les conneries de Jim qui étaient de la faute de cette connasse.
Quand la Comète a changé de patron, en juin 2010, Jim s’est retrouvé à nouveau, pour la troisième fois, le seul serveur à avoir déjà bossé dans la boutique. J’ai vite compris que c’était la fois de trop. Jim m’avait pourtant promis de tenir au moins jusqu’à la fin du mois d’août (pour des raisons précises, entre lui et moi, donc je croyais à sa promesse et lui aussi, je pense).
Jim a eu un petit accident du travail. Je ne sais plus quoi. Un gros truc (un gros plat de cuisson ?) lui était tombé sur le pied et avait du aller aux urgences, dès les premiers jours. Le toubib lui a fait un arrêt de travail qui a été renouvelé mais je sentais bien que ce n’était pas vraiment justifié mais il me disait qu’il n’avait pas osé refuser. Je ne sais ce qu’il s’est passé, il n’est jamais retourné bosser et a fini par démissionner. Je suppose que c’est la connasse qui l’a encore manipulé et pousser à faire des conneries pour qu’il puisse travailler avec elle (elle fait des travaux chez des gens) et j’ai commencé à le voir de moins en moins souvent. Il faut dire que les actuels patrons de la Comète ont eu beaucoup de problème de personnel au début et Jim n’était pas spécialement bienvenu dans l’établissement que je fréquentais le plus souvent.
Quelques temps après, j’ai réussi à lui faire avouer qu’il bossait pour Bruno, dans le nouveau bistro que celui-ci avait pris, mais sous les ordres du propriétaire, mais il y a un trou de deux mois : je ne sais pas ce que Jim a fait à l’été 2010 (et je m’en tamponne…).
Il n’a pas tenu très longtemps, dans son nouveau boulot : le patron de Bruno était probablement con et a viré Jim manu militari pour une connerie alors que la culpabilité était largement partagée (Jim aurait du faire une ouverture, un matin, mais le propriétaire a oublié de lui filer les clés… Certes, Jim aurait pu demander, mais enfin…).
Jim a fini par retourner dans à Douais, quand Emilie, sa copine, a trouvé un appartement.
Il a trente ans aujourd’hui.
Bon anniversaire, donc !
N.B. : Les deux dernières photos n'ont pas été prises à la Comète. Les deux premières sont avec les anciens patrons. Les deux autres ne sont pas spécialement réussies mais elles permettent de bien voir ce qu'était la Comète "avant".