Ayant déjà prévu un billet pour mon blog politique (une
réponse à
Monsieur
Poireau) et rien pour mon blog bistro, c’est sur le présent blog que sera
traitée l’information du jour :
Nicolas Sarkozy n’a pas payé sa tournée
au bistro. C’est
le
Cri (hé ho ! Ne chipotez pas à propos de mes références, c’est
Melclalex
qui m’a communiqué
l’information).
L’illustration vient de chez
Bembelly.
L’autre jour, quand il est allé dans la Creuse, Nicolas Sarkozy
est allé au bistro, ce qui me parait normal. C’est donc un
Président
normal. Nan, j’déconne. Toujours est-il que ça nous le rend sympathique, un
peu comme Chirac avec les Guignols en 1995. Nan, j’déconne. Mais cette
information avait échappé au grand public, n’étant pas reprise par la presse
nationale qui se fout des bistros. Ca tombe bien, je me fous de la presse. Je m’informe
par les blogs, c’est plus rigolo. Ca permet de mettre un commentaire de type «
Bobiyé ! »
Il est arrivé en disant : « C’est ma tournée !
» ce qui pourrait être la moindre des choses. Néanmoins, c’est moi, le
spécialiste des bistros. Lui, il est spécialiste de la Présidentialisation.
Je vais lui expliquer : on ne paye jamais une tournée
en rentrant d’un bistro. On dit bonjour aux gens qu’on connaît voire aux autres
(ou non selon les traditions locales) et on attend que quelqu’un vous offre un
verre, ce qui veut dire : « Ah tiens !
Tu es là, tu es le bienvenue parmi nous. » C’est une marque de
sympathie. Ah ! Oui, Nicolas Sarkozy avait peut-être assez peu de chance
que quelqu’un <s>le trouve sympathique</s> ose lui proposer de
boire un verre.
Par contre, il est important de payer la tournée suivante,
pour montrer qu’on est d’accord avec les coutumes des gens.
Cela dit, quand je rentre dans un bistro et que je dis « C’est ma tournée. », généralement, je la paye.
En fait, je la paye toujours mais des fois je pars sans payer et je repasse le
lendemain, les patrons ont confiance en moi, allez savoir pourquoi.
Mais Nicolas Sarkozy est parti sans payer.
« Il y a eu un oubli, hier à
La Villetelle (Creuse), de la part de Nicolas Sarkozy. « C’est ma tournée ! », avait-il annoncé selon Bruno Durand, le patron de l’établissement
multiservices, première étape de son déplacement creusois, quand celui-ci a
servi les cafés.
Finalement, le Président aura réglé
la note (six cafés, 6 euros 60) en compliments... plutôt qu'en argent. « C’est
un bel endroit, on a envie de s’y s’installer ». Symbole de la vie rurale, le
bar sert aussi de marchand de journaux, de station essence, de bureau de poste…
Le Président a vanté son bilan,
en particulier la baisse de la TVA à 5,5 % dans la restauration, dont il est l’artisan.
Il en a profité pour tacler le PS, qui veut annuler la mesure : « Ne vous
souvenez pas de ceux qui vous l’ont obtenue, mais de ceux qui veulent vous la
retirer ! ». »
D’ailleurs, il est à noter que je suis le seul blogueur de
gauche à défendre cette mesure. Il va falloir que j’en parle sérieusement à
François. J’en parlais encore avec
El
Camino, hier, dans les commentaires
d’un de mes
billets.
La TVA est un impôt sur la consommation. Vouloir l’augmenter
est une mesure de droite puisque tout le monde la paye, sans tenir compte du
revenu. D’ailleurs, c’est Alain Juppé qui avait augmenté la TVA en 1995 et
Lionel Jospin qui l’avait diminuée en 1997.
Les blogueurs de gauche aiment bien taper sur les patrons de
bistro et dénoncer l’augmentation des tarifs. En même temps, ils gueulent
contre l’augmentation des prix à cause de l’Euro sans même avoir sorti une
calculette. Le café était au comptoir, en moyenne, à 6 francs et est,
maintenant, en moyenne, à 1€20. Ceci nous fait une augmentation de 2,5% par an
et il n’y a pas de quoi en chier une pendule. Demandez donc au patron de bistro
de combien a augmenté les matières premières, depuis. Sans compter qu’il est
obligé d’augmenter le niveau de qualité pour lutter contre l’augmentation de la
qualité dans les distributeurs automatiques dans les bureaux. Et demandez-lui
aussi combien le loyer a augmenté pour la gérance et les murs.
Un blogueur de gauche ferait mieux de se mettre bien avec
les patrons des bistros, des gens qui travaillent beaucoup pour faire l’ouverture
et la fermeture et qui consacrent le jour de fermeture à faire la comptabilité
et les achats.
Des gens qui discutent tous les jours avec les classes
populaires qui aiment bien trainer au comptoir et prennent le patron pour une
espèce de référent intellectuelle puisque le patron a toujours raison. Surtout,
il faut lui faire croire qu’il a raison pour qu’il paye sa tournée.
Car un patron de bistro paye toujours sa tournée. Un
blogueur de gauche aussi. Un Président de la République aussi.
Ah ? Non…