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13 octobre 2011

Le Président qui ne paye pas sa tournée

Ayant déjà prévu un billet pour mon blog politique (une réponse à Monsieur Poireau) et rien pour mon blog bistro, c’est sur le présent blog que sera traitée l’information du jour : Nicolas Sarkozy n’a pas payé sa tournée au bistro. C’est le Cri (hé ho ! Ne chipotez pas à propos de mes références, c’est Melclalex qui m’a communiqué l’information). L’illustration vient de chez Bembelly.

L’autre jour, quand il est allé dans la Creuse, Nicolas Sarkozy est allé au bistro, ce qui me parait normal. C’est donc un Président normal. Nan, j’déconne. Toujours est-il que ça nous le rend sympathique, un peu comme Chirac avec les Guignols en 1995. Nan, j’déconne. Mais cette information avait échappé au grand public, n’étant pas reprise par la presse nationale qui se fout des bistros. Ca tombe bien, je me fous de la presse. Je m’informe par les blogs, c’est plus rigolo. Ca permet de mettre un commentaire de type « Bobiyé ! »

Il est arrivé en disant : « C’est ma tournée! » ce qui pourrait être la moindre des choses. Néanmoins, c’est moi, le spécialiste des bistros. Lui, il est spécialiste de la Présidentialisation.

Je vais lui expliquer : on ne paye jamais une tournée en rentrant d’un bistro. On dit bonjour aux gens qu’on connaît voire aux autres (ou non selon les traditions locales) et on attend que quelqu’un vous offre un verre, ce qui veut dire : « Ah tiens ! Tu es là, tu es le bienvenue parmi nous. » C’est une marque de sympathie. Ah ! Oui, Nicolas Sarkozy avait peut-être assez peu de chance que quelqu’un <s>le trouve sympathique</s> ose lui proposer de boire un verre.

Par contre, il est important de payer la tournée suivante, pour montrer qu’on est d’accord avec les coutumes des gens.

Cela dit, quand je rentre dans un bistro et que je dis « C’est ma tournée. », généralement, je la paye. En fait, je la paye toujours mais des fois je pars sans payer et je repasse le lendemain, les patrons ont confiance en moi, allez savoir pourquoi.

Mais Nicolas Sarkozy est parti sans payer.

« Il y a eu un oubli, hier à La Villetelle (Creuse), de la part de Nicolas Sarkozy. « C’est ma tournée! », avait-il annoncé selon Bruno Durand, le patron de l’établissement multiservices, première étape de son déplacement creusois, quand celui-ci a servi les cafés.

Finalement, le Président aura réglé la note (six cafés, 6 euros 60) en compliments... plutôt qu'en argent. « C’est un bel endroit, on a envie de s’y s’installer ». Symbole de la vie rurale, le bar sert aussi de marchand de journaux, de station essence, de bureau de poste…

Le Président a vanté son bilan, en particulier la baisse de la TVA à 5,5 % dans la restauration, dont il est l’artisan. Il en a profité pour tacler le PS, qui veut annuler la mesure : « Ne vous souvenez pas de ceux qui vous l’ont obtenue, mais de ceux qui veulent vous la retirer! ». »

D’ailleurs, il est à noter que je suis le seul blogueur de gauche à défendre cette mesure. Il va falloir que j’en parle sérieusement à François. J’en parlais encore avec El Camino, hier, dans les commentaires d’un de mes billets.

La TVA est un impôt sur la consommation. Vouloir l’augmenter est une mesure de droite puisque tout le monde la paye, sans tenir compte du revenu. D’ailleurs, c’est Alain Juppé qui avait augmenté la TVA en 1995 et Lionel Jospin qui l’avait diminuée en 1997.
Les blogueurs de gauche aiment bien taper sur les patrons de bistro et dénoncer l’augmentation des tarifs. En même temps, ils gueulent contre l’augmentation des prix à cause de l’Euro sans même avoir sorti une calculette. Le café était au comptoir, en moyenne, à 6 francs et est, maintenant, en moyenne, à 1€20. Ceci nous fait une augmentation de 2,5% par an et il n’y a pas de quoi en chier une pendule. Demandez donc au patron de bistro de combien a augmenté les matières premières, depuis. Sans compter qu’il est obligé d’augmenter le niveau de qualité pour lutter contre l’augmentation de la qualité dans les distributeurs automatiques dans les bureaux. Et demandez-lui aussi combien le loyer a augmenté pour la gérance et les murs.

Un blogueur de gauche ferait mieux de se mettre bien avec les patrons des bistros, des gens qui travaillent beaucoup pour faire l’ouverture et la fermeture et qui consacrent le jour de fermeture à faire la comptabilité et les achats.

Des gens qui discutent tous les jours avec les classes populaires qui aiment bien trainer au comptoir et prennent le patron pour une espèce de référent intellectuelle puisque le patron a toujours raison. Surtout, il faut lui faire croire qu’il a raison pour qu’il paye sa tournée.

Car un patron de bistro paye toujours sa tournée. Un blogueur de gauche aussi. Un Président de la République aussi.

Ah ? Non…

11 commentaires:

  1. D'après toi, chez qui il irait s'il venait à LOUDEAC ?

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  2. il est perturbé , il attend un bébé , partir sans payer, non ? ,faut lui enlever des responsabilités ...

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  3. Connu des patrons de bistrot qui paye leur tournée à l'instant où tu souhaites partir (d'ailleurs ils te posent déjà un verre à l'instant où tu te lèves de ton tabouret), et généralement quand tu en as bu quelques-uns qui font de toi un être un peu sensible, sachant qu'une de plus te cloue définitivement au comptoir jusqu'à la fin (claquant la thune qui te reste puisque tu es bourré).
    Même connu un qui était très doué pour extorquer d'une maligne façon le pognon de Rmistes, en les rinçant juste ce qu'il fallait le jour où leurs allocs tombaient, en conséquence de quoi, généralement, ils se finissaient complètement et pouvaient même aller jusqu'à tout claquer dans la même soirée.
    Charmante vision humaniste de la fonction.
    Pas spécialement la même vision que toi au sujet des patrons de bar, parfois (j'en ai connu quelques-uns).

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  4. Sarkozy est particulièrement significatif de ce style de patron de bistrot qui coulerait n'importe qui et sans aucun scrupule pour se faire un peu de flouze, c'est d'ailleurs un peu le sens de sa politique (chacun pour sa gueule mais tout pour moi).

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  5. Petit Louis,

    Oui, il faut le virer !

    MHPA,

    Le RMIste poivrot va au bistro en sachant qu'il va sortir bourré. C'est un jeu. Il y a des patrons de bistros qui donnent des cacahuètes trop salées, ça donne soif !

    Cela dit, je propose de mettre en prison tous les commerçants.

    Et de laisser courir les sociétés nationales qui proposent des crédits pas chers, des abonnements à des forfaits mobiles ou Internet, des pompes qui se ringardisent dans les six mois,...

    Il se trouve que le patron des petits bistros (ceux avec moins de 4 ou 5 employés) bossent 14 heures par jour au minimum, pendant 6 jours par semaine (s'il a une épouse pour tenir le comptoir pendant qu'il fait la sieste ou qu'il fait les comptes).

    Enfin, le patron de bistro, s'il ne fait pas boire le RMIste pochetron, perd de l'argent qui sera dépensé chez la concurrence.

    Je ne vois pas en quoi c'est contraire à l'humanisme de gagner plus d'argent que son concurrent... Il ne fait pas prendre une cuite à un client, il fait en sorte que le client prenne sa cuite chez lui. Ca me parait intelligent.

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  6. MHPA,

    Je réponds à ton deuxième com que je n'avais pas vu avant ma réponse précédentes.

    Mais je réponds la même chose : le patron de bistro pense juste qu'il vaut mieux que ça soit lui qui gagne de l'argent que son voisin.

    Ce n'est pas humaniste.

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  7. Si Sarkozy en vient à fréquenter les bistrots, où va-t-on ! :-)

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  8. Ne serait ce pas un recyclage de vieux billet que voilà !?!

    [La TVA à 5,5% n'est pas un pb en soi, c'est qu'il n'y ait eu aucune contrepartie derrière !]

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  9. Je suis d'accord avec Dadavidov, il y avait des promesses d'embauches, de baisses de prix (ça bof!) voire de régularisation des salariés des tauliers de restos et de bistros, et c'est quoi le bilan maintenant à part le fait qu'ils vivent beaucoup mieux?

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  10. Y'a des gens qui paye des tournées de café??? Délicate question que celle des tournées dans les bars. Les professionnels des la tournée (souvent les premiers a en lancer une) vont s'offusquer de ne pas être payés en retour quand les nouveaux entrants n'ont pas forcement envie de rincer la petite troupe déjà présente sans retour. La tournée devrait être interdite au delà de 4 personnes.

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