Pendant les
premières années de ma carrière professionnelle, je n'avais jamais
l'occasion de prendre les transports en commun, les aléas de mes
affectation, comme consultant, faisaient que la voiture était plus
pratique, voire obligatoire, notamment quand je bossais en Bretagne ou en lointaine banlieue ouest.
Tout à basculé
mi 1996, où j'ai commencé à bosser dans le 8ème arrondissement.
J'ai bien fait un peu de résistance en allant bosser en voiture
pendant quelques mois et j'ai vite compris que les transports en
commun était bien agréables, que ce soit le matin ou le soir, mais
aussi le vendredi soir pour rentrer à Loudéac. Sortir de Paris vers l'ouest était une galère.
J'avais trouvé
un train qui partait à 17h10 de Montparnasse et qui me permettait
d'arriver assez tôt en Bretagne pour dîner en famille puis
rejoindre les copains au bistro.
Je me suis donc
retrouvé subitement avec du temps de transport et donc beaucoup du
temps pour lire. Je suis devenu boulimique de polars américains, les
commandant par dizaines à la FNAC. Pour l'anecdote, ça m'est arrivé
plusieurs fois de commander des bouquins que j'avais déjà lus,
ayant oublié le titre... Du coup, j'avais pris mon courage à deux
mains et saisi le tout dans un fichier Excel. Quand j'ai arrêté
cette boulimie, j'en étais à 700, la moyenne dépassant les deux
par semaine.
Fin 2003, j'ai
changé de lieu de travail pour me retrouver assez près de chez moi
donc sans le temps de lire de bouquin dans le bus ou dans le métro.
Fin 2008, j'ai à nouveau changé avec une heure de transport mais
trois mois après, j'achetais un iPhone et me passionnais pour des
jeux débiles ou pour le tweetage de conneries.
Depuis huit ans,
je me retrouve sans lire de bouquin dans le métro.
Fin 2006, la SNCF
supprimait un car entre Saint-Brieuc Loudéac. Il me fallait donc
prendre un train plus tôt le vendredi si je voulais profiter de ma
soirée du vendredi à Loudéac et d'un samedi complet. J'ai donc
commencé à prendre des RTT les vendredis après-midi toutes les
trois semaines pour rentrer en Bretagne. Je me suis vite dit que
quitte à partir du boulot après déjeuner, autant partir avant et
tracer la route directe pour la Bretagne... en voiture.
Pour information
(mon blog est exhaustif), en 2008, j'ai commencé à bosser à la
Défense. Pour y aller en voiture, c'était une galère, souvent plus
de 2 heures. Comme je ne voyais pas l'intérêt d'aller bosser à
9h30 pour en repartir à midi, j'ai décidé de prendre tout la
journée de congés et de partir un peu plus tôt tout en prenant des
voitures de location plutôt que ma propre bagnole.
Ainsi, depuis
cinq ans, je ne prends quasiment plus le train donc ne lis plus dans
le train.
Il m'arrive
néanmoins de le prendre à l'occasion, comme ces week-ends prolongés
(d'une part la location est à la journée et d'autre part, le retour
vers Paris, dimanche soir, aurait été une galère).
Troisième
phénomène : les blogs. J'ai commencé à bloguer en 2004 et
ouvert le « trio » fin 2005 mais c'est vers fin 2007, je
crois, que je suis réellement tombé dedans, en faisant mon loisir
principal. Surtout, quand j'ai commencé à bosser loin de chez moi,
en 2008, j'ai perdu une heure de loisir par jour.
Je ne lis plus
chez moi. Je ne lis quasiment donc plus, sauf pendant les vacances
quand je n'ai pas accès à Internet (mais comme je passe pour partie
mes vacances chez des copains blogueurs...).
Hier, je m'y suis
remis puisque je venais en train et que la batterie de l'iPhone
n'aurait pas tenu le coup... J'aime bien de temps en temps.
Surtout les chefs
d'oeuvre.
L'Epouvantail, de
Michael Connelly.
L'intérêt de
lire moins est de ne plus lire que les plus grands.
J'avoue que lire des bons bouquins me manques, tout va trop vite, on ne prends plus le temps.
RépondreSupprimerEt bien moi, je lis en principe une heure tous les soirs avant d'éteindre la lumière, quelque soit l'heure du coucher !!!
RépondreSupprimerMême après un KDB...
El Camino,
RépondreSupprimerOuais...
Minijupe,
C'est bien ! Moi, dans le temps, c'était surtout le matin, vers 5 ou 6 heures...
Oui, enfin, Connelly… Un super-écrivain en bâtiment, guère plus, si j'en juge d'après les deux que j'ai lus dans le temps.
RépondreSupprimerDidier,
RépondreSupprimerJe parle bien de polars américain, pas de littérature !
J'ai justement ouvert un blog lectures pour parler de ce que j'avais lu en vacances loin du PC.
RépondreSupprimerEt çà me force à lire pour l'alimenter en articles ;)
Nicolas,
RépondreSupprimerle polar américain peut s'avérer de la très belle et très puissante littérature (Elroy, ou plus ancien, et pas spécifiquement polar, David Goodis).
Beau billet en forme d'hommage à ce que l'imaginaire nous donne, et à cet imaginaire que toi-même, par l'intermédiaire des blogs, tu nourris de ta réalité, afin de nourrir l'imaginaire des autres.
Toujours eu l'impression qu'un livre apportait un approfondissement formidable de l'instant, cet instant figé qui disparaît si vite sur Internet et dont on n'a, bien souvent, pas suffisamment le temps de goûter.
Xapur,
RépondreSupprimerOu ?
Mhpa,
Tu as gagné un longuissime billet de réponse.