Vous ai-je déjà dit que j’aime bien les bistros ?
De fait, j’avais réussi à en trouver un, près du boulot,
répondant à certains critères : une espèce de brasserie Parisienne avec le
personnel déguisé en pingouins, un grand comptoir, une certaine luminosité, … J’avais
raconté ma quête dans un billet de blogs. C’était pendant des vacances
scolaires (à la Toussaint, peut-être) puisque mes collègues étaient absents et
que je ne voulais pas aller manger tout seul à la cantine.
Je voulais manger un sandwich au comptoir en buvant une
bière. Par la suite, j’ai pris l’habitude d’y aller de temps en temps, moins d’une
fois par semaine en moyenne.
Et j’ai bien fait d’y aller ce midi. Dès ce soir ou demain,
Le Bouquet de Grenelle est fermé pour trois mois, pour travaux. Je n’ai pas
posé de question, n’étant pas assez habitué et ne voulant pas emmerder le
personnel avec les éternelles mêmes questions auxquelles ils doivent
probablement répondre à longueur de journée.
J’ai juste compris deux choses : le bar serait plus
petit et légèrement déplacé et surtout, le personnel sera conservé, ce qui
garantit que les changements ne porteront pas trop sur l’âme de la maison mais
surtout sur le décor.
Je n’aime pas ça.
Notez que je ne conteste pas les choix du patron. Au prix où
sont les locations (murs et fonds de commerce), il n’a probablement pas d’autre
choix. Récupérer une vingtaine de place assise pour gagner une trentaine de
couverts par jour est probablement nécessaire. En plus, si je bosse, moi, c’est
pour gagner des sous et j’aime bien quand je suis augmenté. Je ne vois pas
pourquoi je contesterai ce choix à un patron, tant que ça ne nuit pas au
personnel…
Je ne suis pas dans mon blog politique. J’aurais pu broder.
Il fait des travaux pour augmenter son chiffre d’affaire. S’il ne réussit pas,
il sera ruiné. S’il réussi, le propriétaire pourra librement augmenter son
loyer et le patron ne gagnera pas beaucoup plus… D’autant qu’il aura perdu le
chiffre d’affaire pour la durée des travaux. La logique idiote du libéralisme.
Je voyais encore des andouilles qui en vantaient les bénéfices dans les
commentaires de ce billet
ironique de Didier Goux…
La spirale sans fin du libéralisme : toujours plus.
Tiens ! Cette semaine, les blogueurs ont beaucoup parlé
de la nouvelle offre Free sur les téléphones mobiles. Tiens ! Melclalex se
réjouit
de voir les prix baisser grâce à la concurrence et tout ça. Très bien pour les
consommateurs, en effet. Dès hier, les concurrents ont annoncé des baisses dans
leurs propres forfaits. Ils ont fait ça en quelques jours alors qu’ils auraient pu le faire il y a desmois.
Et maintenant ? On fait quoi ? On paye moins cher
de forfait mais il nous faudra payer plus cher les téléphones alors que les
forfaits pourraient être gratuits, surtout si les opérateurs (ou l’opérateur
qui devrait être public) avaient des bornes Wifi partout…
Vous allez dire que je m’égare ? Pas du tout. Je me
contente de déplorer une évolution de la société. Les 40 ou 50 000 salariés
(à vue de nez et de Wikipedia)
en moins chez France Télécom depuis 10 ans n’entrent pas dans les pensées de
ceux qui économisent sur les abonnements téléphoniques mais ils ne pourront pas
aller au bistro en sortant de Pole Emploi : il n’y aura plus de comptoir
et petit rouge à moins de 1€20 (le verre en salle sera sans doute facturé 4
euros au minimum).
Je n’aime pas cette évolution.
« Gilles Jacquier, journaliste, grand reporter, est
mort hier, tué à Homs en Syrie en filmant pour France Télévisions le quotidien
d’un pays en guerre. » Dans son beaubillet, Marco rend hommage au journaliste mais regrette qu’il faille un
mort pour qu’on se rappelle les particularités de cette profession et de son
évolution avec des « nouveaux chroniqueurs » qui vont chercher de l’information
dans Internet pour gagner de l’oseille avec de la publicité pendant que nous n’achetons
plus le journal pour financer « une presse ».
Je n’aime pas cette évolution.
Je suis acteur : j’ai mon iPhone
et cherche un forfait à moindre prix et je suis un taulier de blog. Mais pas
satisfait.
Un comptoir qui ferme ?
C’est un dernier lieu de rencontre spontané entre les gens
qui disparaît. Une autre page de la vie qui se tourne.
Les machines à café des bureaux ont tué la fréquentation du
comptoir le matin et en début d’après midi. Le coup des loyers ont poussé les
gens normaux vers les banlieues.
Il ne reste que les touristes et les cadres parisiens
contant de fréquenter des lieux branchés.
Mais les lieux branchés auront perdu leur âme et se
démoderont. Ils disparaitront.
Au profit de quoi ?
Dans l’attente, mes comptoirs vont disparaitre et la société
évolue bizarrement.
Ya plus qu'à se pendre :)
RépondreSupprimerIl reste la débauche : sexe ou alcool. Ou les deux.
RépondreSupprimerBel hommage aux bistrots, qui dans nos campagnes reculées ferment aussi les uns après les autres à cause de la surdose de "contrôles biniou", même sur les routes à 4 grammes !
RépondreSupprimerJ'ai la solution: j'ouvre un clandé dans ma cave!
RépondreSupprimerKalondour, (c'est bien comme pseudo, ça sonne comme Kronembourg),
RépondreSupprimerOn ne peut pas lutter contre ça. Rouler bourré n'est pas fin. Mais je suis en ville, donc la question n'est pas là...
D'autant que les bistros marchent bien mieux en province.
Lo,
Oui ! Un lupanar, aussi !
Il vous reste la solution consolatrice de chanter avec Luis Mariano : L'amou-ou-our est un bouquet de Grene-e-elle !
RépondreSupprimerDe Grenelle Nozière ?
RépondreSupprimer... et de se brancher sur Nostalgie.
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