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07 mai 2012

Ma Bastille à l'Aéro

Il était environ 22h20 quand j’ai quitté le siège de France 2. Juste avant, j’étais passé aux toilettes. En sortant, un attroupement dans le couloir m’a obligé à attendre. C’était Lionel Jospin qui se faisait interviewé. Quand ils eurent fini, Lionel Jospin s’est dirigé vers la sortie des artistes et est passé à juste devant moi. Je n’ai pas osé lui serrer la main, trop impressionné. C’était un peu le monstre sacré de la soirée.

Ensuite, j’ai envoyé un SMS à Gularu pour savoir s’il y avait moyen de boire un coup vu que je passais près de chez lui pour rentrer mais, finalement, je n’ai pas insisté (il m’a indiqué dans Twitter qu’il venait de rentrer de Bastille où je comptais aller). J’ai reçu, ensuite, cinq ou six SMS qui m’avaient été envoyés dans la soirée (mais le téléphone est coupé, dans le studio). Il y en avait un de Ramdane à qui j’avais promis de l’appeler dès que je connaitrais les résultats. Il me demandait ce que je foutais. J’ai alors pris la décision de rentrer à Bicêtre après m’être assuré qu’il restait des bistros ouverts. J’aurais pu aller à Bastille mais j’aurais eu du mal à trouver les copains.

L’ambiance était particulière, sur le plateau. Avec @Authueil, on était juste à côté de la grande table avec les invités, comme si on était des membres du décor. J’avais l’impression que la soirée se passait à une vitesse incroyable et que chaque interview était très courte. A part les interviews, les séances semblaient particulièrement nulles vu qu’on n’avait que le son… On entendait des journalistes nous parler du cheminement d’Hollande. Ah ! La porte de son bureau est toujours fermée. Sa voiture se dirige vers la place. Sa voiture se dirige vers l’aéroport. Sa voiture se dirige vers Bastille. Il ne reste plus que 100 mètres. Il ne reste plus que 150 mètres. Il ne reste plus que 300 mètres. Véridique…

Alors, arrivé à l’Aéro, j’étais calme, serein, heureux. Karim aussi. Il y avait un seul client. Une armoire à glace d’origine Polonaise qui posait un tas de questions à propos de la politique de la France à Karim qui n’avait qu’une seule réponse : « On s’en fout, on l’a viré, on a gagné ».

Ramdane est arrivé peu après et m’a pris dans ses bras. J’ai horreur de ces effusions. Pourtant, lors du discours de François Hollande, à la Bastille, j’y suis allé de ma petite larme. En 1981, j’étais trop jeune pour comprendre. Hier, c’était des années de déveine qui étaient enterrées. Le candidat que j’avais soutenu dès le départ venait de gagner l’élection présidentielle et j’en étais fier.

Karim qui n’était pas franchement à jeun m’a raconté la soirée. Il avait collé des affiches de François Hollande sur les portes du bistro et avait installé un drapeau « Le changement, c’est maintenant » qui avait été arraché, ensuite, par un abruti. Karim était en colère mais fier de sa réaction : il n’a pas bougé, laissant les cons dans leur merde.

J’étais bien content d’être avec lui, avec Ramdane et avec les deux ou trois autres types, heureux, sirotant des bières au comptoir. Les autres me manquaient, j'aurais aussi voulu être avec les copains blogueurs. On ne peut pas être partout.

A 1h20, je suis rentré, les autres sont partis à ma suite, Karim aussi.

10 commentaires:

  1. Hier la Bastille était partout où se trouvaient ceux qui nous sont chers et qui nous ont accompagné ces 5 dernières années. beau billet!

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  2. Sympa ta soirée vue de l'intérieur. C'est vrai que les journalistes n'étaient pas au mieux de leur forme. On sentait nettement qu'ils tâchaient de meubler le temps en attendant que l'idole arrive. Et le côté commentaire sportif (plus que 100m) était complètement ridicule. Enfin bon. Ça a permis de ricaner un peu....

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  3. Moi je sais pourquoi t'a pas osé lui serrer la louche à Jojo à ta sortie des cagoinsses ....:)

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  4. *** Un petit coucou de passage sur la blogosphère ! :o) Bises à toi Nico ! :o) ***

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  5. Sincères fellations, Nico ! ;)
    C'est vrai que ça fait chaud au coeur de voir partir l'autre hyène; je n'ai pas vraiment ressenti d'inquiétude à ce sujet en constatant son agressivité et sa nervosité évidentes lors du débat. J'espère que Hollande sera, lui, le président de tous les Français et je pense qu'il va démentir tous les clichés qui circulaient sur lui, depuis des années.
    (et taches de te laver les mains en sortant des chiottes, la prochaine fois ... même si nous on se fait la bise)

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