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30 septembre 2012

Tonnégrand-père

Le célèbre Tonnégrande vient d’être grand-père pour la deuxième fois. Un petit garçon qui porte l’horrible prénom d’Ethan au grand désespoir du vieux noir à barbe blanche. Je suppose que nous fêterons ça dignement.

Hier midi, à l’apéro, il était malheureusement pressé puisqu’il devait aller à la maternité avec son épouse et n’avait trouvé aucun prétexte pour éviter cette corvée. Il fait partie du club de ceux qui ne trouvent absolument aucun intérêt aux enfants, surtout avant l’âge de la majorité sexuelle et en plus, là, c’est un garçon.

Je lui ai proposé de laisser des sous au serveur pour qu’on puisse faire la fête sans lui mais il n’était pas capable.

Comme l’atteste cette photographie : le petit ressemble déjà à papy avec sa barbe blanche. Il est incontestablement le grand père du petit, donc de la mère, sa plus jeune fille, ce dont il n’avait jamais pu avoir vérification : toute la famille étant composée de greluches.

Cela étant, chercher une photo pour illustrer un billet en tapant « Bébé noir » sur Google me semble un tantinet raciste mais une recherche de "négrillon" qui aurait été plus politiquement correcte n'a rien donné.

29 septembre 2012

La gauche réac se construit aussi au comptoir avec des Turcs sans tête

Hier soir, j’étais invité avec deux autres chez un couple de copains blogueurs gauchistes. Vous en saurez plus à l’occasion puisque nous avons décidé de créer la gauche réac. Tu vas probablement trouver ça odieux car tu es progressiste mais tu n’as jamais réussi à m’expliquer comment on pouvait trouver le fait de rencontrer de plus en plus de femmes voilées est le progrès.

Mais ceci n’est pas mon blog politique. J’aurais du y lancer la gauche réac ce matin mais la tête dans le cul, je ne vois plus mon clavier. Ca sera pour demain. Ou pas. La gauche réac peut attendre. Et ne confondez pas la gauche réac avec la gauche populaire. On se fout de ce genre de connerie.

Toujours est-il que le copain qui nous a invités ayant picolé moins que la moyenne d’entre moi, il nous a ramené en voiture ce qui est fort sympathique. Pour lui faire gagner un peu de temps, je l’ai proposé de me déposer devant le métro de Bicêtre pour qu’il puisse profiter de notre rond point tout neuf pour faire demi-tour.

J’ignore quelle heure il était. Probablement aux alentours de minuit. Mais peu importe, j’étais encore là à 2h45… après avoir bu un nombre relativement modeste de bières ayant le ventre plein avec la charlotte aux fruits rouges dont j’ai mangé deux grosses parts alors qu’en principe je ne suis pas particulièrement fan, en plus du gâteaux à côté et des chouquettes.

Je tourne la tête vers la gauche : l’Aéro était encore ouverte. Je fais un signe à mes camarades restés dans la voiture et je m’engouffre dans ce sympathique bistro.

Le patron était saoul comme un Polonais ce qui est relativement habituel chez Karim. D’ailleurs, Tonnégrande m’avait envoyé un SMS en début de soirée pour me signaler cette ébriété.

Il y avait deux types au comptoir dont un que je connais bien, c’est un couturier du coin d’une soixantaine d’années qui passe sa vie à se biturer la gueule dans les bistros du quartier. Pénible mais gentil. Normalement, il est saoul dès 21 heures. Trois heures après, c’est impressionnant.

Il y avait un autre lascar d’une petite trentaine d’années. Quand ils sont partis, j’ai appris par hasard que c’était le père et le fils. Après avoir traversé la Nationale, le vieux s’est cassé la gueule. Karim était plié de rire et m’a dit : « viens voir, le fils aide le père à se relever ».

A propos de père, toute mon amitié à CC.

Bref, nous avons discuté. Pendant ce temps là, je tweetais, répondais aux commentaires de la soirée, … Et commençait à bâtir la trame de mon billet de lancement de la gauche réac. Je me souviens d’avoir conçu un truc très génial mais j’ai oublié totalement de quoi il s’agissait.

Nous avons discuté, disais-je, de nationalité, de sentiment d’appartenance à une nation. Je les croyais Kabyles, ils sont Turcs et j’aurais mieux fait de fermer ma gueule.

Finalement, j’ai laissé Karim un peu avant 3 heures alors qu’il insistait pour me payer une énième bière alors que je n’avais plus soif.

28 septembre 2012

Bernadette et les invités

 
Ce billet a trois illustrations : la liste des gens déjà inscrits au Kremlin des Blogs, Bernadette Chirac et la liste de ceux qui viendront peut-être. La photo de Bernadette Chirac vient d'Europe 1qui est une radio qui diffuse des photos. Je voulais l'utiliser pour illustrer un billet politique mais je n'ai strictement rien à dire. Comme je ne veux pas gâcher une belle photo, je la mets ici.
Toujours est-il que je vous déconseille d'utiliser Google+ pour organiser ce genre de cérémonie. D'une part, ça vous invite à diffuser la photo de Bernadette Chirac à Europe 1 et d'autre part, vous risquez de vous retrouver avec 50000 participants comme une adolescente un peu pouffe qui organise sa soirée d'anniversaire dans Facebook.

D'ailleurs, heureusement que Google+ ne soit pas très à la mode, ma gaffe passera presque inaperçue mais ça m'amuse beaucoup d'imaginer la tête de Christian, le serveur, si on se retrouve à 50. Il m'a assuré, hier soir, que ça ne lui faisait pas peur. J'ai quand même prévenu la patronne ce matin.

Ca ne serait pas la première fois que je file un coup de main au service...

27 septembre 2012

L'anecdote du boulot du jour

Un collègue, délégué du personnel (je suis suppléant donc complice), envoie un mail à tout le monde pour savoir si quelqu'un a une question pour la prochaine réunion des DP.

Un collègue répond qu'il souhaite savoir s'il est possible d'avoir une douche pour ceux qui font du sport.

En ma qualité de suppléant, j'ai fait "répondre à tous" : "d'accord mais à condition qu'on mette une buvette pour les ivrognes".

Évidemment, tout le monde était plié de rire mais certains sont venus me voir, affolés : "tu as fait répondre à tous !"

(A mon tour d'être plié de rire, dans mon "répondre à tous", j'avais supprimé les membres de la direction et laissé uniquement ceux que je connais bien).

26 septembre 2012

De quoi faire chier les réacs

Saint Louis dépend du prophète mais pas du bon celui de 632. C'est indiqué ici (merci à Jean).

25 septembre 2012

Festnoz

Dans son dernier billet, Gaël nous raconte un festnoz auquel il a participé il y a une dizaine d’années (un prétexte pour aller à la buvette). Je fois avouer que j’ai horreur de ça. Je trouve ça absolument horripilant : la musique est à chier. Je pourrais en rajouter « politiquement » : quand un môme qui passe ses journées à écouter de la musique moderne se met à fréquenter les festnoz, il y a un côté nationaliste qui me déplait. On se demande si des traditions idiotes ne sont pas maintenues en vie artificiellement.

N’épiloguons pas. Je préfère ce genre de tradition que celle de lascar tuant des taureaux au nom de la tradition.

Toujours est-il qu’en lisant le billet de Gaël quelques anecdotes dégueulasse me sont revenues en mémoire. Le tout date de plus de 15 ans.

Je ne vais dans des festnoz que quand je suis obligé (du style : faire le service ou servir de chauffeur).

Première anecdote

Là, je vais parler de vomi. Ca tombe bien, c’est Gaël qui m’inspire le billet. C’était probablement en 1997.

Une association avait organisé un festnoz au Huelgoat, à 90 km de Loudéac par des routes sinueuses. Avec des copains, nous devions assurer le service à la buvette jusqu’à une heure du matin. Compte tenu de la route, je n’avais pas bu une goute d’alcool.

A l’époque, j’avais ma ZX Volcane 2.0. Une petite bombe et, évidemment, au retour, il n’y avait aucun risque de tomber sur un radar. Je m’étais lâché. A cette époque, j’étais un jeune con.

Un jeune membre de l’Association (17 ans) était à l’arrière. Il n’a pas supporté le voyage et a eu envie de vomir (il n’avait pas bu non plus, quand on me confie la garde de mineurs, je ne fais pas le con). « Nicolas, Arrête toi au plus vite, je vais vomir. » J’ai ralenti pour éviter les risques mais dans la nuit, je ne trouvais pas d’endroit pour me garer. Ca a donc duré plusieurs minutes. Je trouve. Je m’arrête. Je sors de la voiture, je lève le dossier du siège pour qu’il puisse sortir (c’était une trois porte). Trop tard.

Je vous passe le détail.

J’arrive à Loudéac, je dépose les gens chez eux et je rentre me coucher. C’était le samedi, un week-end de trois jours. Le lendemain, j’avais oublié l’anecdote. Je n’avais aucune raison de prendre la voiture avant le lundi, pour rentrer à Paris.

Il faisait très chaud.

Au moment de prendre la voiture, le lundi soir, je me suis rendu compte que j’avais oublié de laver. Le vomi avait séché. L’odeur était infernale mais il me fallait quand même rentrer à Paris.

J’aime bien raconter des histoires de vomi dans mon blog.

Deuxième anecdote

C’était quelques années avant, avec la même association. Nous avions un événement à fêter et nous avions laissé les plus jeunes organiser la soirée. Ils avaient décidé d’aller à un festnoz. Avec mon copain Gilles, nous avons accepté de les suivre. Arrivé sur place, nous nous sommes posés à la buvette et nous avons sympathisé avec le barman.

A la tienne, à la mienne. Le gars commençait à être fin saoul. Ce n’est qu’au bout de plusieurs heures que nous nous sommes rendus compte qu’il sortait son machin périodiquement et pissait dans l’évier prévu pour laver les verres (ce n’est pas grave, le service était fait dans des gobelets en plastique).

J’aime bien raconter des histoires de bite et de pisse dans mon blog.

Troisième anecdote

A peu près à la même époque, une jeune qui était avec nous (19 ou 20 ans) me demande les clés de ma voiture parce qu’elle avait oublié quelque chose dedans. La voiture étant un peu loin, un copain à elle l’a accompagné.

Ce n’est que quand j’ai commencé à m’inquiéter pour mes clés ne les revoyant pas revenir au bout de cinq minutes que j’ai compris ce qu’il voulait faire de ma voiture.

J’aime bien raconter des histoires de cul dans mon blog.

Je n’aime pas les festnoz.

Le POCode de la Comète

C'est Thierry qui me signale ce truc. Normalement, en QRdécodant ce truc vous tombez sur l'adresse de la Comète. Ca peut toujours servir.

24 septembre 2012

Le bouchon de Bicêtre


Le gros Didier Goux n’a pas compris mon billet politique du midi. C’est normal me direz-vous. Soit mon billet était mal branlé soit c’est le cerveau du sieur. Je vais donc le réécrire sur le blog bistro.

Voilà un joli schéma. Le machin rouge en bas à gauche représente la Comète. Le machin caca d’oie est l’Aéro. Le rond verdâtre est le nouveau rond point en cours de finalisation. Le rectangle mauve représente la Porte d’Italie avec le gros carrefour avec la sortie du périphérique et l’arrivée de l’A6b mais aussi plus loin le carrefour avec les Boulevards des Maréchaux et le tramway.

En bleu, nous avons les rues. Verticalement, c’est l’Avenue de Fontainebleau qui était encore la Nationale 7 il y a quelques années. En bas, vers la gauche, nous avons l’Avenue Eugène Thomas qui va vers l’hôpital (et l’Amandine et le Petit Relai). Vers la droite, c’est la Rue Michelet qui, comme son nom ne l’indique pas, va à Ivry-sur-Seine.

Le décor est planté. Je garde la flèche rouge pour plus tard. Il reste juste à rappeler que le pavé gris est notre magnifique centre commercial, ouvert il y a deux ans et demi.

La Nationale est en travaux depuis 18 mois. Ils vont nous faire une magnifique avenue avec des larges trottoirs, deux voies dans chaque sens et une voie de bus dans le sens de la flèche rouge qui n’a pas été utilisée si tard que ça, finalement.

Les automobilistes ont coutume de gueuler le soir et le matin quand ils vont vers Paris à cause des travaux qui les empêchent de rouler. De fait la Nationale 7 est bouchée en quasi-permanence de 7 heures à 20 heures vers le nord. Il a souvent des dommages collatéraux sur l’Avenue Eugène Thomas qui bouche aussi (la plupart des gens qui la prennent tournent à gauche pour aller vers Paris).

Ceci est un billet pédagogique.

Les gens gueulent à cause des travaux mais ont oublié que c’était bouché avant les travaux. Jusqu’en 2000, ils gueulaient à cause des travaux de l’Avenue d’Italie, dans le prolongement. Ensuite, ils ont ensuite gueulé à cause des travaux de la Porte d’Italie à l’occasion de la construction de la ligne de tramway. Ils ont ensuite gueulé après la construction du centre commercial. Ils gueulent maintenant à cause de la rénovation de la Nationale 7.

Je vais les décevoir : les bouchons à Bicêtre ne sont pas dus aux travaux mais à la Porte d’Italie et plus précisément du premier carrefour, celui où débouche la sortie de l’Autoroute A6 vers le sud de Paris, la Nationale 7 et son prolongement l’Avenue d’Italie, et la sortie « Place d’Italie » du périphérique (dans les deux sens évidemment). Il y a plus de voiture à vouloir passer que ne le permet la taille du carrefour. Parfois, il y a tellement de monde que les quatre files de voiture s’immobilisent mutuellement voir le deuxième joli schéma avec quatre flèches rouges pour le prix d'une qui me rappelle d’ailleurs que j’avais déjà évoqué le sujet ici.

Les bouchons continueront donc après les travaux. Il n’y a pas d’autre solution à part celle de construire un méga échangeur qui permettrait de faire déboucher l’A6 sur l’Avenue d’Italie mais ça ne serait pas joli. Surtout qu’il faudrait construire un deuxième échangeur pour le carrefour plus loin, celui avec le tramway, qui n’est pas piqué des hannetons, non plus.

Revenons à la flèche rouge. Souvent, des clients des bistros me demandent pourquoi il n’y aura une voie de bus que dans le sens de la flèche rouge. Je leur explique : parce qu’il n’y a que dans ce sens là qu’il y a des bouchons.

Ils me répondent alors : ah oui, tiens. Ou autre, on s’en fout.

Cela étant, s’il n’y a un bouchon que dans ce sens là et que, dans l’autre, la circulation est à peu près fluide, c’est la preuve que ce ne sont pas les travaux qui provoquent les ralentissements.

Il fallait que ça soit dit.

21 septembre 2012

Adieu veau, vache, cochon et règle d'or

La loi organique liée à la ratification du Traité machin préparée par le Gouvernement serait rédigée de manière à ce que la règle d'or soit réduite à peau de chagrin. À lire ici.

Bien joué !

Char de location

Quand j'ai réservé ma voiture pour le week-end, j'avais choisi une 308 ou équivalent. Le site web du loueur m'a proposé une Golf pour 7 euros de plus. J'ai accepté : dans la gamme de la Golf, on tombe parfois sur des caisses sympa, comme une DS4 ou une 3008. Et si on tombe sur une Golf, on récupère la différence à la pompe.

Je choisis donc la Golf et le site web me propose une Laguna (ou équivalent) pour moins d'un euro de plus (89 centimes de mémoire).

Et je tombe sur cet espèce de Char de marque Nissan. Je n'arrive pas à me rappeler du nom du modèle ; je n'en avais jamais entendu parler. Je l'ai pris en photo.

Chez le vieux

Cette espèce de vieille outre de Yann Savidan a décidé de prendre sa retraite. Du coup, il a fermé sa boutique et ouvert un nouveau blog. C'est malin ! J'ai quatre bloguerolle à refaire, moi ! Comme si je n'avais que ça à foutre...

Cela étant, on comprend qu'il cesse l'activité démesurée qu'il a eue à une époque. Depuis quelques mois, on le sentait fatigué. Les copines comme Princesse, Marie, Isabelle,... ont confirmé qu'il ne bandait plus. Même Trublyonne qui s'y connaît pourtant en vieux a essayé de le démarrer à la manivelle. Rien à faire. 

Alors, la retraite. C'est ce qu'il y a de mieux. 

De toute manière, en quelques années de blogage politique, il a fait le job avec la bande des copains des leftblogs et tous les autres. La gauche est au pouvoir et je crois qu'il a arrosé ça 

Et il va continuer à le faire !

Y compris causer politique, je suppose. Quand on a pris le virus de faire un billet quand une information vous titille, on ne peut plus arrêter. Et c'est là que ça se corse. On n'a plus un Président excité qui fait trois annonces par jour uniquement pour inspirer les blogueurs. Sans compter qu'avec les socialos au pouvoir, on est obligés de se retenir en commentant l'actualité. Éviter de taper sur notre camp. Alors le matin, on erre, à la recherche d'un sujet pour réagir. Et on ne trouve pas. Ça lasse. 

Du coup, je vais arrêter aussi. 

Non. Je déconne. Trop bavard. 

Et j'ai des Kremlin des Blogs à organiser. On sortira le vieux de l'hospice et on le mettra dans le TGV. Il reviendra à la Comète, pour rigoler avec les copains, en souvenir du bon vieux temps !

20 septembre 2012

Vive la liberté d'expression (au comptoir)

Je suis bien dans mon blog bistro ? Vous êtes sûr ? C’est bon. Je peux me lâcher à propos des blogs politiques et des andouilles qui les fréquentent. D’ailleurs, les blogs politiques sont un peu comme les bistros, j’en parlais la semaine dernière.

Dans les blogs politiques comme dans les bistros, il nous arrive de nous engueuler plus ou moins violemment. L’engueulade ne dure généralement pas. Après on s’ignore, on se déteste et plus souvent, on devient les meilleurs copains du monde.

Se pose la question la question de savoir ce qu’on doit faire quand on est violemment agressé. C’est un peu l’objet du billet de Sarkofrance, ce matin, mais je crois qu’il a oublié un élément très important : quand on se fait agresser, il faut d’abord s’interroger à propos des motifs. C’est très important.

Par exemple, hier, je me suis fait agresser par un type, j’ai du réagir mais, à la base, l’agression était de ma faute. Je l’avais traité d’abruti et il l’a mal pris… Logique… Pourtant, il y a des gens, tel que le vieux et Gildan, que je traite souvent d’abrutis. Ils savent que je n’emploie pas ce mot méchamment mais presque affectivement. Comme imbécile ou andouille. Le lecteur de mon blog politique ne peut effectivement pas le savoir. J’ai fait une connerie, je le reconnais.

J’avais donc plusieurs réactions possibles, à cette agression, après avoir analysé froidement la cause. J’aurais pu, par exemple, formuler des excuses. J’ai choisi autre chose : accepter de discuter avec lui. J’avais un autre choix, l’envoyer chier fermement. Justifier l’utilisation du terme abruti (j’en avais les moyens, il m’avait pourri le fil de discussion d’un billet précédent).

Dans son billet, Sarkofrance cite deux billets de deux blogueurs qui se plaignent d’agression. Je suis mis en cause dans un. Il se trouve que j’étais à l’origine d’une des deux. J’ai agressé quelqu’un. Mais cette fois, je plaide non coupable. C’est pour ça que je dis aujourd’hui que Sarkofrance aurait pu, dans son billet, expliquer que l’agressé devrait réfléchir. Et comme c’est avec des mots qu’on peut fâcher quelqu’un, dans les blogs (et Twitter), se demander sérieusement si mon ire n’était pas parfaitement justifiée.

Dans celui des deux billets lié à mon cas, je suis nommément mis en cause. La personne tente de justifier ses propres agissements. Elle explique par exemple que j’ai des gros racistes dans ma blogroll et qu’ils me manipulent et je ne sais plus quoi. Elle fait d’elle une victime de moi qui serait une victime des gros racistes. Mais on s’en fout. L’important est qu’elle n’a pas analysé la situation.

Sarkofrance, dans son billet, aurait du le rappeler.

Dans les commentaires de son billet, il y a une folle, Euterpe, qui s’en prend violemment à moi. Pour une fois, c’est moi qui suis agressé. Elle ment comme elle respire pour justifier son agression. Du coup, j’analyse froidement ces faits. Pas immédiatement, je prends le temps de penser à autre chose.

La question est : pourquoi je suis agressée ?

Il y a trois raisons.

La première est qu’elle me prend depuis des années pour un gros macho, ce qui est lié au ton que j’emploie sur mon blog et je ne compte pas changer.

La deuxième est qu’elle est folle. C’est de notoriété publique, elle s’est engueulée avec tout le monde dans les blogs. Je crois bien avoir assisté à une escarmouche, avec Olympe, il y a quelques temps.

La troisième est qu’on la laisse faire. Peut-être même au nom de la liberté d’expression, ce qui est très drôle en cette période.

Alors, froidement, je décide d’un plan d’action.

Première action : je laisse un commentaire pour répondre à la deuxième raison. Pour bien prouver aux lecteurs qu’elle est folle et menteuse. Je ne m’abonne pas aux commentaires, je ne veux pas qu’une éventuelle réponse me foute hors de mois, j’ai bistro.

Deuxième action : je viens dans mon blog bistro et je parle de bistro.

Je suis dans mon blog bistro.

Quand un patron de bistro trouve qu’un client s’engueule souvent avec les autres, intervient dans toutes les conversations, raconte n’importe quoi, parle trop fort voire crie, il le vire du bistro.

Il y a différents moyens pour cela mais un patron efficace choisira la seule possible, la violence verbale : « Je ne veux plus te voir ici. » Et s’il revient, viré direct « Je te rappelle que tu es tricard. »

On n'a qu'à dire que c'est au nom de la liberté d'expression des autres clients... Sinon, le bistro va fermer.

Pourrait-on trouver une morale à cette histoire ?

19 septembre 2012

Le rond-point et la folle au gros cul

L'ambiance est un peu à la fête, ce soir, à la Comète ! On a permission de minuit (sauf qu'il faut que je rentre, avant la fermeture, j'ai école demain...).

Tout d'abord, il y a un groupe d'une dizaine de personnes qui avait réservé pour 21h45. Hasard, un autre Groupe est arrivé vers 21h30. Des Italiens. Ce qu'il y a de plus chiant pour un bistro. Mais ne stigmatisons pas.

D'autre part, ils nous refont le rond point. Cette nuit la Nationale est fermée vers le Nord. Demain, c'est vers le Sud. Du coup, avec le vieux Joël nous sommes restés regarder les travaux pendant des heures en oubliant de boire ! Vous trouverez des photos ci-dessous. Pas du vieux et de moi oubliant de boire, des travaux.

Une espèce de grosse machine racle le sol pour enlever 5 cm de bitume. 2 fois (ça fait donc dix centimètres... mais je n'ai pas mesuré). Gros camion est devant pour ramasser le bitume raclé. Un autre machin suit pour balayer et asperger avec de la flotte. D'autres bécanes attendent pour remettre une couche de bitume neuf.

C'est passionnant. On se moque parfois des cantonniers qui n'en glandent pas une, mais quand on voit la synchronisation de ces lascars qui ont deux nuits pour refaire la route autour d'un rond point, c'est impressionnant.

On était dehors avec le vieux quand une très jolie fille mais avec un cul trop large et un chien est venue faire la manche. Je l'ai envoyée chier : j'avais des travaux à regarde. Quand on est revenu temporairement dans le bar (la soif à cause de la poussière), elle était au comptoir en train de boire une bière, de draguer le serveur pour coucher avec lui et de draguer un client pour qu'il lui paye une bière.

Le chien était charmant, la fille très mignonne mais son cul vraiment trop gros. Je ne raconte pas ce détail pour être abject, n'étant pas, moi même, maigrichon, mais c'était étrange. Sur une des photos elle est assise en terrasse.

Elle a commencé à se déplacer dans tous les coins de la salle, du groupe des Italiens qu'il ne faut pas stigmatiser mais qui ont degueulassé toute la salle au groupe des normaux. Elle voulait de faire payer des bières et des cigarettes. Guillaume, le serveur, étant nouveau dans la maison, je me préparais à intervenir mais il a parfaitement géré la situation.

Toujours est-il qu'il est 22h40 et que j'ai l'impression qu'il est 20h40.

D'ailleurs, vous m'avez déjà vu faire un billet à texte à cette heure ci ?

Le client a fini à payer une bière à la jeune cliente au gros cul, espérant sans doute une récompense que je vous laisse imaginer. Il a vu qu'elle draguait Guillaume.

Je veux bien être féministe mais les femmes manquent quand même parfois de psychologie.

Guillaume a refusé de servir un troisième verre. Elle est partie avec son cul et son chien.

Les Italiens sont partis sans laisser de pourboire.

Le groupe qui avait réservé est toujours là.

Je vais rentrer. Les travaux sur la nationale continueront bien sans moi.

18 septembre 2012

La pire soirée

Je suis arrivé à l’Amandine vers 19h20. Corinne et sa mère étaient à leurs places respectives, Mamie à la table la plus proche du comptoir près de Corinne sur son tabouret. Jenny et son mec étaient près de la caisse. Ma place habituelle, à gauche de Corinne occupée, je me suis mis de l’autre côté, dans l’angle du comptoir.

Je suis sorti pour passer un coup de fil. A mon retour, un lascar avait pris ma place. Il a fallu que je me faufile pour en trouver une autre. Le comptoir s’est vidé subitement vers 20h15. Ramdane est arrivé. Le temps de boire un verre, il a fallu que je parte, Tonnégrande devait m’attendre à la Comète.

L’Aéro était fermé. Tonnégrande était parti. Deux clientes mangeaient devant le comptoir. Deux pochetrons picolaient sur la petite terrasse à côté de la porte. Le désert.

Le serveur s’emmerdait comme un rat mort. Sa seule occupation : virer les deux ivrognes, l’un ayant cassé un verre. Les deux clientes sont parties.

J’étais seul. Etrangement. Ca arrive souvent que je sois sans ma bande mais que je sois le seul client des bistros et restos du quartier est rare. Il n’y avait personne dans les rues. Guillaume, le serveur, a commencé à ranger la terrasse, tâche particulièrement ingrate quand elle n’a pas servi. Au moins, ça me faisait un peu d’animation.

Ca fait quatre ans que la nouvelle Comète est ouverte, je n’avais jamais vu ça.

17 septembre 2012

Tu ne déjeuneras pas à l'Aéro

L’Aéro est un petit bistro, à côté de chez moi. J’en parle souvent ici. Je l’ai beaucoup fréquenté à une époque et je continue à m’y pointer trois ou quatre fois par semaine, notamment le week-end.

Sur la photo, ce sont Néné et Luigi. Je les masque vaguement (le fils de Luigi passe pas mal de temps sur Internet).

Quand je l’ai connu, il était tenu par deux frères, dont Abdel dont je parle parfois aussi. J’ai oublié le prénom de l’autre mais il était bien sympathique, aussi. Abdel faisait la cuisine le midi et l’autre le service. Pendant les heures sans cuisine, ils se relayaient au comptoir. Ils ont fini par se fâcher. Abdel est resté tout seul et, le hasard a fait que c’est à peu près à cette époque que j’ai commencé à y aller souvent.

Il y a environ 6 ans (un peu moins, je crois), Abdel a vendu à Karim et Idir. Ils ont fait quelques essais de cuisine mais ça n’a pas marché. Il y a à peu près un an (un peu plus, je crois), ils se sont fâchés à leur tour. Karim a racheté les parts d’Idir. Karim tient dorénavant la boutique tout seul, tous les jours de la semaine. Je crois qu’il ferme le lundi matin pour faire les papiers. Un copain à lui l’aide à l’occasion. C’est lui, sur la deuxième photo. C’était un supporter acharné de François Hollande pour vous dire à quel point il est sympathique. Lui, je ne le camoufle pas. Il a réellement un gros nez rouge, deux traits sous les yeux, un chapeau qui bouge, un grand pantalon. Mais il n’avait pas tous ses accessoires le jour de la photo.

Des travaux sont en cours, dans le quartier, et Karim va se retrouver avec une très belle terrasse. Elle déjà pas mal, d’ailleurs, depuis que les pavés ont été posés.

Du coup, un tas de clients lui suggèrent de faire restauration et, comme je suis son copain, ils me demandent pourquoi il ne se décide pas. J’aurais du prendre cet exemple pour mon récent billet : les gens ne connaissent pas les bistros, même les plus fidèles clients.

Je vous décris le bistro : la cuisine est au sous-sol. Dans la première salle, trois marches plus bas, il y a une dizaine de places assises et une dizaine à l’arrière. Il y a une espèce de mezzanine avec une autre dizaine de places.

Faire de la cuisine nécessiterait l’embauche d’un cuisinier et d’un « demi-serveur », au minimum. Et encore, il faudrait presque une personne de plus pour assurer les week-ends. Karim ne pourrait pas faire le service lui-même, notamment du fait que la cuisine est au sous-sol, malgré le « monte-plat », car il perdrait sa clientèle de comptoir, celle qui le fait vivre depuis le début… La terrasse n’est utilisable que quelques mois par an, à moins de faire une terrasse fermée qui aurait au maximum une dizaine de place. Pour rentabiliser le personnel, il faudrait, je suppose, assurer au moins trente à quarante couverts alors qu’il n’y a qu’une trentaine de places ! Les clients seraient entassés, ça serait l’horreur, ce qui fait qu’il ne pourrait pas dépasser 20 couverts par jour…

Voilà ce que j’ai encore du expliquer trois fois, ce week-end, à des clients qui s’imaginent connaître mieux que tout le monde la profession.

Ils devraient lire mon blog : je revendique de ne rien connaître mais d’en parler quand même.

N.B. : les photos sont relativement anciennes (un an ?).

14 septembre 2012

intrigantes libations cc @Hipparkhos @pierre_danet

Comme prévu, hier, nous avons cédé aux suppliques de Pierre qui tenait absolument à nous inviter à déjeuner. Je suis arrivé en premier. Hip m’a bientôt rejoint alors que j’attendais devant l’établissement qu’on ne saurait que recommander. J’ai oublié le nom mais il se situe 3 boulevard de la Madeleine, à Paris. Pierre est arrivé.

Au rez-de-chaussée, c’est un marchand de vin, le restaurant se trouve au premier étage. Les pauvres sont acceptés, bien sûr, mais comme ils n’ont aucun savoir vivre, ils rechignent à rentrer après avoir vu la carte. De fait, il est absolument honteux soit que je raconte ça ici, soit que je continue à tenir un blog qui se prétend à gauche. Mais pas la vraie, c’est mieux.

Nous fûmes accueillis par un verre de vin blanc offert par la maison.

En entrée,  nous avons eu droit à une salade de lentilles aux copeaux de foie gras avec une bouteille de vin blanc.

En plat, nous avons eu droit à un filet de bar avec une bouteille de vin blanc.

Après, nous avons eu droit à un magnifique plateau de fromage en finissant la deuxième bouteille de blanc et en commençant la première bouteille de rouge.

Ensuite, Hip a eu une crème brulée et moi un fondant au chocolat. Pierre n’a pas pris de dessert. Nous avons fini la bouteille de rouge. C’était un rouge suisse. Un gamay. Fabuleux et surprenant, la Suisse n’étant pas réputée pour faire du vin rouge.

Café.

Enfin (ou presque), l’aimable sommelier nous a proposé une « tournante de digestifs ». Il servait un digestif différent à chacun d’entre nous et nous devions faire tourner les verres pour deviner de quoi il s’agit. Nous n’avons pas trouvé.

Pour nous consoler, le même sommelier nous a offert un autre digestif, un machin un peu spécial et nous a inviter à deviner de quoi il s’agissait. Nous n’avons pas trouvé.

Le sommelier nous a resservi pour nous consoler à nouveau.

Je suis arrivé au bureau vers 15h30.

Allez savoir pourquoi, j’éprouvais une légère fatigue.

(je laisse mes camarades indiquer en commentaires les détails, notamment le nom des vins, j'ai oublié).

13 septembre 2012

Nul ne connait les bistros

Mon confrère Sarkofrance ayant un commis un billet où il comparait les blogs et les bistros, j’ai fait un billet pour lui répondre que seuls ceux qui connaissaient les bistros pouvaient se permettre de le faire. Pourtant, il faut bien constater que ceux qui le font ne connaissent pas les bistros, voire, à la limite, que personne ne les connaît.

Pour l’anecdote, je voulais le démontrer et suis resté scotché devant ma page, rédigeant des paragraphes puis les supprimant : mon billet devait parler de blogs, pas de bistros. Ca a duré presque une heure, ce qui est exceptionnel chez moi, tant j’ai l’habitude de pondre mes âneries en quelques minutes.

Ca vaut bien le coup d’y consacrer un billet entier, non ?

Tout le monde fréquente les bistros, ne serait-ce que pour bénéficier des toilettes ou boire un demi en terrasse l’été. Beaucoup ont des habitudes, comme boire un café au comptoir le matin ou y déjeuner tous les midis parce qu’ils n’ont pas d’autre choix. Certains y vont parfois le soir avec des collègues ou y passent des soirées festives à l’occasion, plus ou moins régulièrement. Quelques irréductibles, comme moi, sont très assidus.

Du coup, les gens semblent connaître les bistros. C’est assez facile : il faut un patron, des serveurs, un comptoir, une salle, éventuellement une terrasse, … Pourtant, j’ai connu des patrons de bistro – pas beaucoup ! – qui ne connaissaient même pas leur propre boutique. 

Mon blog ne serait pas mon blog sans quelques anecdotes. Début 2008, le patron de la Comète a changé. Il y a mis un couple de « gérants appointés » avec des consignes et des contraintes. L’affaire a rapidement sombré : le patron a essayé d’imposer un mode de fonctionnement qui n’était pas adapté au quartier. On pourrait épiloguer sur les raisons. Il n’empêche que je ne l’ai jamais vu ce qui veut dire qu’il n’était jamais là pendant mes heures de présence. Je peux donc affirmer qu’il ne connaissait pas son bistro. C’est factuel.

Ce gars était un professionnel. Il avait d’autres affaires (deux, je crois) qui fonctionnaient bien. Sa première erreur a été d’imposer un système de fonctionnement dans un lieu qui n’était pas du tout adapté : on ne fait pas une cuisine relativement moderne qui nécessite une dépense de 20 euros par client au minimum (plat, dessert, café), avec un service décontracté dans une vieille brasserie, dans un quartier où on n’est pas sûr que ça pourrait marcher… Il a commis d’autres petites erreurs mais c’est celle-là qui retient mon attention : même un patron de bistro expérimenté peut prouver qu’il ne connaît rien au monde des bistros. Il est même possible que je les connaisse mieux que lui puisque je sais qu’ils ne sont pas nécessairement à l’image de ce que je m’en fais.

Je ne sais pas si vous avez suivi : toujours est-il que si un patron de bistro peut mal connaître les bistros, il n’est pas surprenant que les gens ne les connaissent pas. Pourtant, beaucoup de gens s’imaginent les connaître, il suffit d’un détail. Prenez un type qui prend souvent le café à la même heure le matin. Il y a une forte chance pour qu’il rencontre plusieurs fois par semaine un fournisseur, pour le bar ou pour la cuisine. Le fournisseur finira pas le connaître un peu et ils s’adresseront vaguement la parole. Le type aura l’impression d’être entré dans l’intimité du restaurant et sera persuadé de le connaître alors qu’il n’aura vu ni le service du midi au restaurant ni la fermeture du soir avec les poivrots au comptoir. Le pire est qu’il va extrapoler ce qu’il aura vu à toute la profession.

L’expression  « Discussion de café du Commerce » est à l’origine de nombreuses erreurs de perception des bistros.

Tout d’abord, une page culturelle. Cette expression vient d’une rubrique du Figaro écrite dans son temps par Marcel Dassault. Il avait l’habitude de la rédiger attablé au Café du Commerce, très bel établissement de Paris que je fréquentais à l’époque où j’habitais Rue de Lourmel. Voir l’illustration piquée dans leur site web où il y a une galerie photo. Du coup, "Café du Commerce" est entré dans le nom de la rubrique (j'ai oublié le nom exact). De fil en aiguille, l’expression est entrée dans le langage et les gens s’imaginent une discussion d’abrutis au comptoir. Or, à ma connaissance, le Café du Commerce ne sert pas de consommation au comptoir et compte tenu du quartier et de la politique tarifaire de la maison, la maison n’est probablement fréquentée que par des abrutis.

Au moins, avec mon blog, vous aurez appris quelque chose.

Je peux pourtant vous garantir que les discussions tenues au comptoir sont loin d’être plus débile que celles tenues à table en famille, à la cantine, à la machine à café, en attendant les mômes à la sortie de l’école, chez le coiffeur, …

Je peux vous garantir aussi qu’il n’y a pas plus de cons au comptoir qu’ailleurs. Pas moins non plus, d’ailleurs. Mais il faut bien reconnaître que l’alcool (je ne parle pas de la cuite mais des deux premiers verres) délie les langues…

Après deux verres, on a tendance à tenir des propos qu’on ne tiendrait pas sinon. Le pochetron a d’ailleurs tendance à le nier, même à jeun, car il n’est pas très viril d’admettre qu’on ne supporte pas deux verres de bière… Ceci était un apparté.

Ainsi, les bistros ont une mauvaise réputation, celle d’être fréquentés par des bas de plafond. Je pourrais assez facilement démontrer le contraire, c'est-à-dire qu’un type qui ne va pas au bistro est un con mais ce n’est pas l’objet. Cette mauvaise réputation est renforcée par ce que peuvent observer les gens quand ils rentrent dans un bistro car ils ont un tas d’aprioris.

Par exemple, asseyez-vous en salle, à la Comète, pas loin du comptoir. Vers 19h15, vous verrez arriver un gros noir suivi de près par un gros frisé. Ou dans le désordre. Le gros noir dit au gros normal « Salut gros » qui lui répond « Salut né gros ». Vous allez immédiatement penser que je suis (oui, il s’agit de moi, l’autre c’est Tonnégrande) un gros con raciste et que l’autre un gros con de permettre que je lui dise ça. Tu as tort. Désolé de te tutoyer. Nous sommes uniquement deux imbéciles aimant le comique de répétition au bistro.

« Santé ! » « Mais pas des pieds ! » est un rituel. Une espèce d’autodérision. Mon « Salut né gros » est une plaisanterie destinée aux autres clients. Evidemment, seuls Tonnégrande et Patrice peuvent comprendre que je me moque de tous les racistes autour de nous, dont toi qui as été choqué par mes propos dans le paragraphe précédent sans même te rendre que tu as cru que j’étais raciste parce que tu as vu une différence physique entre Tonnégrande et moi. Moi, je ne la vois pas. Mais ce n’est pas grave.

Dégouté par le fait d’avoir vu des gros cons au comptoir, tu vas aller boire un coup ailleurs, par exemple à l’Amandine. Tu y trouveras quatre dames au comptoir. Il s’agit de la folle trop bavarde dont j’ai déjà parlé dans le blog, de Geneviève, également personnage clé, de Corinne et de sa mère, autres personnages importants.

Comme il y a la folle bavarde au comptoir et Geneviève qui est saoule (surtout dans les jours qui suivent le versement du RSA), tu vas te dire que les quatre sont saoules. Un mauvais fond en toi t'aura fait imaginer des conneries.

D’ailleurs, Corinne et sa mère boivent de l’eau à cette heure… Ils arrivent vers 19h30 à l’Amandine parce que Corinne est rentrée du boulot et a pu aller faire ses courses puis chercher sa mère à la maison pour l’aider à marcher jusqu’au comptoir où elle aura sa seule vie sociale qui consiste à discuter avec le patron et moi et à écouter les deux autres tarées bavasser.

En un quart d’heure de bistro, tu as donc fait deux erreurs d’analyse : Tonnégrande et moi ne sommes pas que des gros cons et Corinne et sa mère ne sont pas des pochetronnes. Néanmoins tu vas vite être conforté dans ton analyse idiote des bistros puisque je vais arriver et me mettre avec les deux dames.

Tu vas donc quitter déçu l’Amandine et tu vas arriver à l’Aéro. C’est un bistro cradingue avec trois ou quatre types au comptoir à cette heure. En arrivant, sans même regarder ce qu’ils boivent, tu vas te dire que ce sont encore des gros cons bourrés. Peu après, tu vas constater que tu ne comprends pas la moitié de ce qu’ils disent. Tu vas donc décider définitivement de classer tous les types de comptoir dans une catégorie d’ivrognes débiles. Sans même constater que si tu ne comprends rien à ce qu’ils disent uniquement parce qu’ils parlent dans un mélange de kabyle et de français.

Arg ! Mon Dieu ! On va se rendre compte définitivement que tu es raciste : tu prends un type qui parle dans une langue ressemblant à de l’arabe et tu crois qu’il est bourré.

Je pourrais continuer longtemps ma promenade dans Bicêtre… Désolé de t’avoir traité de raciste, c’était juste pour démontrer que des erreurs d’analyse peuvent avoir des conséquences idiotes.

Je vais résumer cette partie. Avec ce personnage que j’ai traité à la deuxième personne du singulier, on a vu qu’un type qui faisait brièvement trois bistros se faisait une idée totalement fausse des clients des bistros. Avec mon histoire de café du Commerce, avant, on a vu que les gens n’étaient pas plus con au comptoir qu’ailleurs. En début de billet, on a vu qu’un professionnel des bistros pouvait se planter lamentablement.

Tiens ! Pourquoi j’écris en bleu, subitement. Ah ! Oui ! Pour rythmer.

Je fais souvent des billets à propos des bistros, ici. Récemment, je parlais du Washington. J’y allais après le boulot, vers 19 heures. Souvent, les enfants des patrons arrivaient de chez la nounou et ils se mettaient dans la salle, derrière, pour faire leurs devoirs, encouragés par leur mère. Un jour, la mère n’arrivait pas à comprendre le devoir de math de son fils, en cinquième. Un truc de géométrie. Du coup, elle m’a soumis l’exercice, je l’ai fait. J’ai refusé de donner la solution. J’ai lu le bouquin de math en diagonale (les méthodes ont probablement changé depuis ma jeunesse) et j’ai expliqué à la mère comment résoudre l’exercice et ensuite je lui ai montrer comment aider son fils à apprendre à trouver la solution, en faisant preuve de pédagogie. Les semaines suivantes, ça a continué, c’était très sympa et rigolo.

Dans mon blog, je pourrais probablement raconter plusieurs anecdotes par jour mais ça lasserait les visiteurs. Et moi : je ne vais pas au bistro pour trouver des conneries à raconter dans mes blogs.

L’objet de ce billet est de dire que les gens ne connaissent pas les bistros et en ont une image déformée. Ils ignorent que la dame derrière le comptoir est une mère de famille ou que les deux gros au comptoir sont cadres supérieurs dans leurs entreprises respectives, de gauche, avec les mêmes horaires, passant devant la Comète par nécessité, se connaissant depuis près de dix ans au point d'être devenus amis et plus simples copains de bistro et aimant bien rigoler au comptoir.

Les gens ne connaissent pas les bistros, ils ont oublié que les autres sont aussi des êtres humains. Ils se disent : « je ne suis pas comme ça ».

Ben si.

Ils sont cons, ils devraient aller plus souvent au bistro.


Oups !

Ayant un important repas d'affaire avec @hipparkhos et @pierre_danet, ma production de billets de blogs sera quasi nulle aujourd'hui (mais vous aurez un long billet sur les bistros, ce soir, promis !). Je vais donc raconter l'anecdote qui vient de m'arriver.

Mon téléphone sonne. Je décroche. C'était la commerciale d'une société de service que je ne connais pas et qui voulait me demander un rendez-vous pour qu'on se présente nos activités réciproques pour envisager une collaboration fructueuse.

Avec les collègues, ça nous amuse beaucoup : quand on reçoit ce genre de demande, on se les renvoie les uns aux autres.

Donc quand j'ai compris l'objet de l'appel de la dame, j'ai "rigolé intérieurement" et, pensant à ma plaisanterie fine, j'ai répondu : "Ah ! Heu... Il vaudrait mieux que tu appelles... Heu... pardon pour le tutoiement, je ne sais pas ce qu'il m'a pris..." Mes voisins de bureau ont immédiatement explosé de rire (je parlais assez fort pour qu'ils puissent participer à la plaisanterie). Du coup, je me suis retrouvé avec la honte du siècle, devenant tout rouge... Et j'ai commencé à m'enterrer en bredouillant une série d'excuses...

12 septembre 2012

De l'importance de la bite sur l'humour des dames

Hier soir, au bistro, on parlait du "mariage gay" (officiellement du mariage pour tous). Vers 20 heures, je suis parti pour l'Amandine. Mais comme à chaque fois que je pars, je sors l'iPhone pour profiter de la wifi de la Comète pour lire mes mails, je sors très doucement. Voire je m'arrête à la porte. Hier, j'ai donc pu continuer à suivre la conversation de mes potes.

La Ministre qui est en charge du mariage gay étant d'Outre-Mer comme mes camarades présents hier, ils ont commencé à parler du mariage gay dans les DOM. Je ne sais plus ce qu'ils disaient... mais j'ai trouvé une connerie à dire...

De la porte de la Comète, je me suis tourné vers eux et dit assez fort pour qu'ils m'entendent : "sujet intéressant mais n'oubliez pas leur particularité : ils ont des grosses bites".

C'est alors que je me suis trouvé face à face avec une cliente qui sortait du bistro.

Elle a fait preuve d'un sang froid et d'un humour pince sans rire admirable. Madame, je vous aime.

Elle a haussé les sourcils et a simplement dit "où ça, des grosses bites, ça m'intéresse ?"

Ce n'est que lorsque les copains ont commencé à rigoler que, tous les deux, nous avons explosé de rire, elle probablement à cause de son audace et moi à cause de l'ampleur de la gaffe que j'avais faite.

Bistros : et si le client n'était pas au centre du monde ?

Cette nouvelle courte série de billets à propos des bistros s’achèvent. J’ai parlé, hier, d’une série de personnages qui avait été très proches de moi, dans les bistros, à une époque. En le relisant, je me suis rendu compte que j’en avais oublié beaucoup, notamment et paradoxalement ceux d’une époque plus récente, celle de « la Comète de Bruno »… Dans un autre blog, j’ai évoqué les bistros où j’avais été très proches des patrons et des employés, mais qui ont disparu de ma vie.

Vendredi, j’ai raconté quelques anecdotes qui ont pu m’arriver parce que j’étais très bien dans ces bistros, très bien avec ces patrons et employés.

Le but du jeu est simple. Vous débarquez dans un coin pour une période assez longue et vous voulez vous trouver un comptoir de bistro où vous serez bien, pour la raison que vous voudrez ! J’ai donné quelques conseils, en commençant cette série mais il y a un volet que je n’ai pas encore traité, le plus difficile tant il est essentiel : les relations avec le personnel (ou les patrons, c’est pareil).

Je n’ai qu’un seul conseil à donner : fermez votre gueule et ouvrez vos oreilles et vos yeux.

En Français : d’une part, n’adressez jamais la parole à la personne derrière le bar sauf pour commander et, évidemment, pour faire la conversation s’il s’adresse à vous. D’autre part, soyez attentif à votre environnement.

Le client ordinaire a un certain nombre de travers qu’il faut éviter si vous souhaitez vous faire apprécier du personnel. Pourquoi se faire apprécier du personnel me demanderez-vous ? Vous pourrez imaginer 15000 raisons valables. Par exemple, à la Comète, je n’hésite pas à commander des verres après la fermeture : le type qui est là sait que je ne le ferai pas chier. Mais il y en a une seule bonne à retenir : comment voulez-vous être bien quelque part si les principaux personnages du lieu ne vous apprécient pas ?

Sans compter que c’est une règle élémentaire de savoir-vivre mais qui est toujours oubliée par les clients, notamment au bout de quelques verres !

Ne jamais oublier : le personnel du bistro n’est pas au bistro mais au travail.

C’est la liste des travers que peut avoir le client qu’il faut étudier.

Premier exemple : vous aimez le foot et vous êtes un supporter du PSG. Vous aimez donc bien commenter les matchs de votre équipe. Dites-vous bien que 200 autres clients sont passés avant vous pour raconter les matchs de leurs équipes ! Que peut bien en avoir à foutre le loufiat ? D’ailleurs qu’est-ce que vous en avez à foutre, vous, des commentaires des autres à propos de leurs équipes de foot ? Comment pouvez-vous imaginer que le loufiat puisse être intéressé par votre avis sur le match de votre équipe de foot plus que par les 200 avis des 200 autres clients passés avant ?

Deuxième exemple : votre serveur préféré passe un coup de balai toutes les heures devant le comptoir à cause des emballages de sucre (dans le temps, quand c’était fumeur, c’était encore pire). S’il y a en moyenne dix clients au comptoir, ça lui fait demander pardon 10 fois. Vous pouvez vérifier : 48 heures par semaine, 47 semaines par an pendant 40 ans. Ca fait près d’un million de fois. Vous ne croyez pas que ça serait plus simple de vous écarter par réflexe avant qu’il ne vous demande de le faire en ayant l’impression de vous importuner ? Si le loufiat passe avec un balai près de vous, ce n’est pas pour aller remplir les pots de moutarde !

Le client est le centre du monde, il oublie que les autres bossent, il veut imposer son sujet de conversation dont personne n’a rien à cirer, il parle de plus en plus fort parce que le taux d’alcool monte, il commence à raconter des histoires qu’il croit drôle et il oublie que si le type derrière le comptoir lui répond ou sourit c’est aussi parce que c’est son métier.

Oui, toi aussi…

10 septembre 2012

Chers disparus

Une vie de bistro est émaillée de personnages qui vont, qui viennent, qui disparaissent, … Ils rentrent dans votre vie, vous les voyez plusieurs fois par semaine pendant quelques semaines, quelques mois ou quelques années. Un jour, en repensant à des bons moments, vous vous apercevez que vous n’avez plus de nouvelles.

Par ordre alphabétique…

Abdel : c’est l’ancien patron de l’Aéro. Il est parti il y a environ cinq ans pour vivre dans le sud de la France. Au début, il revenait souvent voir sa famille en région Parisienne puis l’ancienne bande que nous formions, dans son bistro, s’est disloquée, éparpillée dans les bars du quartier. Du coup, il a espacé ses visites. Ca fait bien deux ans que je ne l’ai pas vu.

Bruno : c’était un des types que je voyais le plus souvent, à peu près le seul de mon âge, d’ailleurs. Il était mécanicien dans le quartier et passait tous les soirs, relativement tard, à la Comète. C’est sûrement le type que j’ai connu le plus longtemps parmi ceux que je ne vois plus. Sa boite a fermé et il est reparti chez ses parents, dans la Vienne. Aucune nouvelle.

Gérard SNCF : c’était un copain inséparable du vieux Jacques au moment où je les ai connus. C’est d’ailleurs « pour ça » que je les ai connus : le duo faisait les mêmes bistros que moi, on a fini par sympathisé. Un jour Gérard a divorcé (pas de Jacques, de son épouse…). Plus aucune nouvelle du jour au lendemain. Mort, probablement.

Hassan, dit « Paul », parce qu’il bossait chez Paul, la chaîne de boulangerie : pendant plusieurs années, il passait à la Comète tous les soirs après le boulot, assez tard, pendant des années. Un jour, il a été nommé à Lille (une promotion qu’il ne voulait pas refuser). Sa famille étant restée dans le coin, on a commencé à le voir à d’autres horaires, le week-end. Puis, plus rien.

Idir : c’était l’associé de Karim quand ils ont repris l’Aéro après Abdel. Ils ne s’entendaient pas. Karim a racheté ses parts. Idir a ouvert une autre affaire, ailleurs. Pas de nouvelle.

Jeanine : c’est la femme de « Casquette » qui avait eu son heure de gloire sur mon blog à l’occasion de sa mort. Lorsque sa mère est morte, ils avaient hérités de sa maison à Objat et étaient partis vivre là-bas. Aux dernières nouvelles, le fils de Casquette avait récupéré la maison après la mort de son père. Je ne sais pas ce qu’est devenue Jeanine.

Laurent l’Assureur : à la fin du siècle passé, nous étions inséparables, comme avec Pascal et Jeff, un peu après. Il bossait et habitait à deux pas de la Comète. J’ai été son témoin à son mariage. De fait, il trainait de moins en moins au bistro. Tous les deux ont quitté la Région Parisienne. Je n’ai aucune nouvelle.

Le Gros David : c’était le serveur de la Comète, celui qu’a remplacé Jim. Le premier type du quartier avec qui j’ai été pote, dès ma deux ou troisième visite dans ce lieu. Comme il faisait trois fermetures par semaines et un dimanche sur deux, on se voyait très souvent pendant environ 7 ans. Un jour, sa mère a téléphoné pour annoncer qu’il ne voulait plus travailler à la Comète. Aucune nouvelle.

Le Gros Jeff : avec Pascal (je suis resté vaguement en contact avec ce dernier), on était inséparables il y a une dizaine d’années. Nous passions toutes nos soirées ensemble, à la Comète. Jeff avait ensuite été muté à Bordeaux et j’étais passé chez lui, en vacances. Comme des vieux bourrus, on se contentait de s’envoyer des SMS de temps en temps. Un jour, de passage à Bordeaux, j’ai essayé de le contacter. Impossible. Aucune nouvelle depuis.

Le Prof : c’était une espèce de clochard qui vivait de cours d’anglais qu’il donnait au noir. Il passait tous les mardis quand il donnait des cours dans le quartier. Je ne pouvais pas trop le sentir mais il m’aimait bien. Il a arrêté de venir à la Comète mais on le croisait parfois. Puis, plus rien. Mort, sans doute…

Le Vieux René : c’était un des plus fidèles clients d’une série de bistros que je fréquentais. Vers 75 ou 80 ans, il a eu des problèmes de santé et a été hospitalisé longtemps. A sa sortie, il ne pouvait plus sortir de chez lui sans aide. Michel l’a vu une ou deux fois à l’Amandine puis plus rien…

Simon Le Clochard : c’était notre clochard préféré, un immonde mais très drôle à ses heures. Héro de ce blog. Pendant un moment sa mort avait été annoncée mais il parait, en fait, qu’il est hébergé dans un machin spécialisé.

Je pourrais ajouter à cette liste quelques lascars avec qui j’ai été très proche mais qui habitent toujours le quartier mais que je ne vois plus jamais. J’ai des nouvelles par le bouche à oreille. Je pourrais citer un paquet de patrons ou de serveurs de la Comète dont je n’ai aucune nouvelle alors qu’on s’est supportés des dizaines d’heures.

J’en ai probablement oublié parmi ces personnages entrés pour un temps dans mon intimité et auxquels je pense parfois, sans nostalgie, la vie est ainsi…

Je pourrais ajouter tous ceux que je ne vois pas assez souvent mais dont j'ai parfois des nouvelles : Emilie, Josiane, Martine, Brahim, Jean, Jim, Mouloud, ...