Dans la série des conseils pour être bien au bistro, je
préparais un billet pour donner quelques trucs pour être bien avec les gens qui
travaillent dans ces établissements. On peut parfois avoir une réelle proximité
avec eux jusqu’à qu’une réelle amitié se crée. J’ai doublé le mot « réelle »
dans la dernière phrase parce que les relations dépassent le simple copinage un
peu viril de gens qui passent beaucoup de temps ensemble dans le but essentiel
de rigoler (et, pour le patron, de gagner de l’argent, ne l’oublions pas).
Par exemple, Josiane, l’ancienne serveuse de la Comète est
partie en retraite en décembre 2007. En août, elle a fait une grosse fête chez
sa sœur, dans la Sarthe, avec toute sa famille et quelques amis pour célébrer
sa nouvelle vie : départ de la région Parisienne pour habiter au Mans et
concubinage actif avec un nouveau compagnon. De toutes ses anciennes relations,
elle avait invité Martine et Jean, ses anciens patrons, Emilie et Jim, son
ancien collègue, et moi. Nous étions cinq « de Bicêtre » après 40 ans
de travail à Paris qu’elle avait tenu à inviter. J’étais le seul « non
collègue ». Le seul ancien client…
Vous voulez une autre anecdote ? En 2001, Mouloud, le patron des Monts d’Aubrac, recevait sa mère de 75 ans qui venait de Kabylie pour la première fois en France. Elle prenait pour la première fois l’avion, … Au lendemain de son arrivée, il fallait qu’elle aille à Belfort, dans la famille pour une dizaine. Mouloud était effrayé. Il devait prendre le métro puis le train avec elle. Il voulait la ménager, quoi ! Alors, spontanément, j’ai proposé de l’amener en voiture. 1000 kilomètres tout rond aller-retour…
Vous voulez une autre anecdote ? En 2001, Mouloud, le patron des Monts d’Aubrac, recevait sa mère de 75 ans qui venait de Kabylie pour la première fois en France. Elle prenait pour la première fois l’avion, … Au lendemain de son arrivée, il fallait qu’elle aille à Belfort, dans la famille pour une dizaine. Mouloud était effrayé. Il devait prendre le métro puis le train avec elle. Il voulait la ménager, quoi ! Alors, spontanément, j’ai proposé de l’amener en voiture. 1000 kilomètres tout rond aller-retour…
En préparant mon billet, des tonnes d’anecdotes me sont
revenues en mémoire. Certaines sont personnelles et ne peuvent pas être
racontées. D’autres méritent bien un billet à elles-seules.
Pas toujours lisibles par les enfants, hein ! Par
exemple, je ne vais pas raconter la fois où j’ai tenu le bar pendant qu’Abdel
essayait de retirer un caleçon de ces chiottes à la Turc que le client avait
utilisé pour s’essuyer parce qu’il n’y avait plus de papier. Ce qui nous avait
alerté, c’est que le client restait longtemps et avait tiré plusieurs la
chasse. Vous imaginez le tableau.
Josiane
Un soir, je rentrais de réunion en banlieue. Mon directeur m’avait
ramené en voiture et je lui propose de boire une bière. Nous allons au comptoir
de la Comète et commandons de demis au patron.
Josiane arrive derrière mon dos, elle me donne une grande
claque dans les fesses : « Alors, le gros,
tu bosses de moins en moins, te v’la déjà au bistro, j’vais l’dire à ton chef ! »
Pan pour ma réputation…
Josiane, encore
Ben oui, il fallait que je me venge…
Nous avions un jeu idiot. Je ne sais pas comment ça a
commencé. Quand elle commençait le ménage, à la fermeture, vers 20 ou 21 heures
selon le nombre de clients, je lui demandais pour l'encourager « Alors,
mémère, ton ménage, ça avance ? ». Elle me répondait en
prenant une voix vieille parisienne : « ta
gueule, connard ! » C’était devenu un rituel qui faisait
rigoler tous les habitués.
Un jour, fait exceptionnel, j’étais là pendant le service du
midi. Elle passait un coup de balais au pied du bar (à l’époque c’était fumeur,
le coup de balai était nécessaire toutes les heures). Je lui envoie la phrase
rituelle : « Alors, mémère, ton ménage, ça
avance ? ». Elle, par réflexe : « ta gueule, connard ! »
La tronche de ses clients habituels !
Martine
C’était la patronne de la Comète, jusqu’à fin 2007. La femme
du patron, quoi ! Ne chipotez pas. J’avais refait entièrement mon
appartement. Comme j’étais content, elle m’avait demandé à visiter. Nous
prenons rendez-vous à la Comète à 10 heures et allons chez moi, avec Josiane.
Au retour à la Comète, nous discutons un peu mais ça s’éternisait.
Pour être franc, je commençais à avoir une sérieuse envie de chier, celle du
type qui a bu trop de bière la veille au soir, le machin qui allait sortir en
éventail. Je voulais rentrer chez moi pour faire ça à tête – ou à cul ! –
reposée sans importuner les clients par d’éventuelles nauséabonderies sonores.
Bref…
Au cours de la discussion, Marine me propose d’aller visiter
son appartement à elle, au troisième étage de l’immeuble où était la Comète. J’étais
moyennement réjoui mais comment refuser, tellement elle avait l’air fier de l’aménagement !
Nous montons. Il y avait un autre copain, avec nous. Je crois bien que c’était
Patrice, dont je parlais d’hier.
Nous visitons chacune des pièces, je me tordais le ventre, l’horreur
absolue, un mal de chien, je ne pensais plus qu’à ça, ce qui fait que je n’ai
rien vu de l’appartement.
On redescend, tous les trois et elle essaie de me faire dire
à Jean que l’appartement était très bien… je n’ai pas eu le temps de répondre, je
suis descendu aux toilettes… Si vous ajoutez à cela le bruit et l'odeur…
Quand je suis remonté, elle faisait la tête.
Josiane, la grande gaffeuse
Jean avait l’habitude de dire aux clients qu’ils
connaissaient bien, « bonjour à ta grosse »,
quand ils partaient. Cela n’est que de l’argot et veut dire « tu feras la
bise à ton épouse de ma part ». Et puis, merde, on est au bistro, on peut
redevenir un gros con machiste.
Un client, Jean-Michel, était toujours amusé par cette
expression. Du coup, j’avais pris l’habitude (que j’ai toujours, d’ailleurs),
de lui dire « bonjour à ta grosse ! »
Un jour, il sort, Josiane passait par là et croyait que j’avais
oublié de le dire. Du coup, elle se met à crier : « Hé ! Bonjour à ta grosse ! »
Une très grosse femme était assise à la porte. D’où mon
silence…
Karim, le patron de l’Aéro
Il avait installé un miroir sur le mur des toilettes pour
cacher des trous après voir changé la chasse d’eau. Du coup, on se voyait la
bite en pissant. Je vous le déconseille, ce n’est pas spécialement beau. C’était
devenu un sujet de rigolade. On ne disait plus qu’on allait pisser mais qu’on
allait se regarder la bite.
Un jour, Karim est pris d’une urgence et comme il avait des
clients inconnus, pour leur montrer que le bar était bien gardé dit assez fort :
« Hé, Nicolas, tu peux surveiller, je m’absente
deux minutes ! »
Moi, sur le même ton : « Ah !
Tu vas te regarder la bite ! »
La tronche des clients…
Clémence
Avec les nouveaux patrons, La Comète arrête de faire des
cafés après 19 heures. C’est pour éviter que des gens s’attardent et
monopolisent la terrasse en faisant fuir les gens qui voudraient consommer
autre chose (ben oui, un type qui arrive après 19 heures ne consommera que pour
2€20 de café jusqu’à son départ).
Un jour, un client insistait vraiment. Clémence me montre du
doigt : « Hé ben, vous n’avez qu’à voir ça
avec mon patron. »
A moi de me démerder…
(c’était avant que je me fâche vaguement avec elle, on avait
bien rigolé).
Jim
« Hé ! Gros, tu peux
débarrasser la table ! »
Ca va, ouais !
Josiane
Moi : « Tiens ! Tu
peux me remettre un demi, s’il te plait ! »
Elle : « Ah ! Tu
fais chier, t’as qu’à te servir toi-même. »
OK…
Mouloud
« Burp, Hips, Nicolas, tu
peux nous resservir une tournée, j’suis trop saoul »
D’accord.
(Mouloud a eu une salle période, dépression et s’était mis à
picoler vraiment très dur. Son frangin et associé avait du prendre une semaine
de vacances et je passais tous les soirs à la fermeture voir si tout était OK ;
ce soir là, il avait fallu que je fasse le service jusqu’au départ des clients
et, avec un autre habitué, nous avons fait le ménage ensuite…).
Mouloud
Le « vieux René » était mort après une opération
du cœur. J’avais organisé une collecte et on avait mis une petite affiche pour
inviter les gens à cotiser. Après l’enterrement où nous étions avec le gros Loïc,
on est passé aux Monts d’Aubrac. Des andouilles avaient donné des sous pendant
la cérémonie et Mouloud me les donne quand je rentre dans le bistro.
Moi : « Ah merde !
Mais ils sont cons… Qu’est-ce que je vais faire du pognon ? »
Mouloud : « T’as qu’à
payer une tournée. »
D’accord.
Martine
Il y avait une grande rousse mince d’une quarantaine d’années
qui trainait là tous les soirs. Elle s’asseyait en salle et buvait
tranquillement sa bière. Evidemment nous la reluquions et elle nous faisait un
peu de gringue. On rigolait, quoi… Personne ne voulait y toucher parce qu’on se
demandait si ce n’était pas un travelo.
On a fini par sympathiser et par se parler de plus en plus.
Elle en salle, les hommes au comptoir, Jean à sa caisse. On "jouait" à se faire du gringue...
Un soir (je crois), Jean n’était pas là et c’est Martine qui
le remplaçait. Notre rousse arrive et j’étais le seul de la bande (donc ce n’était
pas un soir). On discute. Quand elle part, Martine me demande « qui c’est celle là ? » avec la jalousie
féminine qui transpirait…
Moi : « Ah ben une
cliente qui vient tous les soirs. On rigole bien »
Elle : « Ah ben !
Je comprends pourquoi Jean rentre de plus en plus tard. »
Me voila en train de bredouiller des explications.
Martine a fait la gueule à Jean quelques semaines.
Jean
« Bon, les gars, vous me
faites chier, je ferme ! »
OK patron ! A demain !
Trop drôle!
RépondreSupprimerEt sinon, vous jouiez à chat-bite aussi ?
Non !
Supprimerrrrôôô tu as tort!
SupprimerNon.
Supprimerrabat-joie!
SupprimerJ'adore! ce genre d'anecdote, je suis fan!
RépondreSupprimerTu peux lire l'historique du blog !
SupprimerJe l'ai mis dans ma blogroll, ainsi que les autres principaux, oui, je m'y suis déjà promenée, avec un grand plaisir d'ailleurs...ou la, je fais groupie rare, moi...
Supprimeraie...suis jegounolâtre...
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