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11 janvier 2013

Changement dans le quartier

Le réveil fut brutal. Il était 15 heures. J’ai réalisé brutalement : mon quartier a changé et les passants aussi… et la vie dans les bistros. Etant là tous les jours, j'avais bien vu les différentes étapes mais pas le résultat final.

On commence par les bistros ? On finira avec aussi…

Regardez les archives du blog, vers 2006. Je trainais alors aux Monts d’Aubrac, à l’Aéro et dans mon fidèle fief. Les Monts d’Aubrac ont fermé fin 2007. Mon fief a changé trois fois de patrons et a entièrement été refait fin 2008. L’Aéro a changé de patron en 2007 puis en 2010. Et je fréquente l’Amandine depuis 2008. Sans compter le PMU et le Jean-Bart où je vais parfois pour voir certaines personnes. Et le Petit Relai parce que j’aime bien le patron (mais je le mets à part, il est plus loin de chez moi).

Au départ, on avait une espèce de faune hybride, des cas sociaux, des abrutis, des pochetrons, des petits vieux, des RMIstes, des Kabyles et des Portugais fêtards, …

Toute cette faune a à peu près disparu après 19h30 ou 20 heures. Je me rappelle de fermetures de l’Amandine, vers 2010 : le patron avait du mal à mettre les clients dehors à 22h30. Maintenant, je me précipite pour y aller avant 20 heures pour éviter de tomber sur un os. J’y suis souvent tout seul. Je retourne dans mon fief, quelques gens dînent. Souvent, l’Aéro est fermé avant 19 heures. Le Jean-Bart ferme tous les jours à 19h30.

Parfois, quand je reviens dans mon fief, Tonnégrande est encore là, il a fini ses courses et termine son dernier verre. Le vieux Joël arrive puis parfois Ramdane. A 21 heures, seul ce fief est encore ouvert dans le quartier et peut-être le PMU. En 2007, il y avait encore cinq ou dix clients au comptoir de chaque bistro : le PMU, l’Amandine, les Monts d’Aubrac, l’Aéro et le fief. Sur cinq, il en reste un ou deux ouvert à 21h, presque déserts.

La crise économique est bien réelle.

Et le quartier s’embourgeoise.

Le quartier

Les travaux sont terminés sur l’Avenue de Fontainebleau, au Kremlin-Bicêtre, ou presque. Il reste quelques finitions à faire. A force de vivre dans le quartier, en travaux depuis « toujours », je n’avais rien vu venir. On a maintenant une belle avenue, dans un quartier sympathique.

Je suis arrivé dans le quartier en 1994 mais ce n’est qu’en 1996 que j’ai commencé à avoir une vie sociale dans le secteur, notamment en allant au bistro. De 1996 à 2000, l’Avenue d’Italie qui prolonge « mon » avenue a été rénovée, entrainant des bouchons importants vers le sud. De 2004 à 2006, c’est la Porte d’Italie qui était en travaux pour la construction du Tramway, entrainant les mêmes bouchons. Ensuite, c’est l’ancienne usine Géo qui a été démolie pour être remplacée par un vaste centre commercial, ouvert en mars 2010. Un an après, les travaux ont commencé pour refaire cette Avenue, la fameuse Nationale 7, de Bicêtre à Menton. Une route chargée d’histoire qui « commence au point zéro des routes de France, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame de Paris, et quitte la capitale par la place d'Italie puis la porte d'Italie » pour entrer au Kremlin-Bicêtre.

La Nationale 7 est devenue une voie urbaine, une rue comme une autre. Un centre commercial tout neuf et une médiathèque ont remplacé l’ancienne usine Géo et un loueur de voiture (c’était ADA, il y avait le siège social et les ateliers de mécanique).

Les souterrains ont été remplacés par un rond point avec des feux. Les piétons peuvent traverser sans mettre leur vie en danger.

Revenons aux bistros

Dans mon blog politique, je parlais de deux abrutis qui se prétendaient journalistes ont foutu la merde à la fermeture. Hier, la même scène s’est produite avec six ou sept clients.

C’est cela qui m’a fait voir les changements en discutant avec les copains, à 15 heures. Les bistros ont perdus leurs pochetrons de comptoir, ses cas sociaux que j’adorais pour retrouver des gens plus éduqués, avec plus de pognon, plus de mépris pour le petit personnel, plus d’exigence vis-à-vis des commerçants : on veut la tournée du patron !

Je vais raconter celle d’hier soir. Les clients, en terrasse, ne voulaient pas partir à la fermeture. Ils avaient acheté une pizza sur la place (vous allez avec votre femme au bordel, vous ? Non ! Ben alors vous n’amenez pas votre bouffe au restau…). Ils exigeaient du Sopalin pour s’essuyer les mains, le serveur a dit la vérité : qu’il n’en a pas. Ils ont commencé à exiger la tournée du patron, au prétexte qu’ils avaient laissé 200 euros de consommation.

Des cons qui ne pensent qu’à leur pognon et méprisent les autres.

Je préférais mes pochetrons. Ils foutaient la merde parce qu’ils étaient bourrés et ne savaient plus où aller boire. Pas parce qu’ils ont du pognon.

Ces « nouveaux clients » ne venaient pas, avant. 17 ans de comptoir et deux bordels en une semaine, juste après la fin des travaux. Les petits faussement fêtards des soirs de semaine allaient à Paris pour jouer aux alcooliques mondains. Ils ont maintenant une belle place, sur une belle avenue, avec un beau bistro, débarrassé de la plèbe.

Des cons.

Mon quartier est plus beau, plus propre. Mais je ne sais pas si j’ai gagné au changement.

Ce soit, il y aura des gens bien : les blogueurs du KdB.

13 commentaires:

  1. Votre quartier s'embourgeoise ? Ben merde alors ! On ne doit pas avoir la même notion de ce que recouvre le mot “bourgeoisie”…

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  2. J'aime beaucoup ton billet, il dit la vérité des êtres et des situations. Moi aussi j'ai fait partie de cette "plèbe" (me suis largement calmé depuis, parce que pas possible autrement).

    le patron nous engueulait parce qu'à partir d'un moment c'était le bordel, mais s'il y avait beaucoup de n'importe quoi, il y avait surtout de la chaleur humaine, et certainement pas ces exigences à la con de "clientèle" parce que "moi monsieur j'ai payé".
    Je hais ces cons. Ca me donne envie de coller des pains, se comporteraient avec le patron ou le serveur comme avec leurs sous-fiffres, leur chiens, voir parfois pour certains, leur compagne.
    Bon, faut être honnête, pas une "catégorie" qu'on peut complètement définir ainsi, même si elle peut donner lieu à ce genre de comportement collectif vaseux, mais déjà des individualités, au milieu de tout ça, qui l'alcool aidant, se lâchent et montrent ainsi ce qu'ils sont.

    Les RMistes et les cas soc se soignent toujours, mais je suppose avec du vin devant la TV, car ne lésinant pas sur la cuite et sachant que même sans bouger de chez eux ils ne peuvent déjà plus s'en sortir, t'imagines un peu s'ils continuaient, c'est un coup à finir direct à la rue...
    En plus, si le quartier s'embourgeoise, ça veut dire que proportionnellement, si t'es pauvre, tu deviens encore plus pauvre puisque tout augmente autour de toi.

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    1. Ton commentaire l'inciterait presque àv faire un autre billet. Merci !

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    2. Normal. Désormais j'innove. Le billet dans les commentaires d'un billet (et sur kle même sujet, hein)

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    3. Rhhhha Vade Retro Blogger !!!!
      (j'exagère, le pire c'est quand même chez Seb Musset, où tu ne peux commenter avec rien d'autre que Blogger, justement/enfin qui reconnait exclusivement ce truc-là si il te reste encore des miettes de traces d'activité dans la plateforme...

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  3. ✿ ❊ ✿ ❊ ✿ ❊ ✿
    Un petit bonjour rapide sur ton blog
    J'aime beaucoup lire tes billets Nico
    BISOUS d'Asie et bonne journée !!! :o)
    ✿ ❊ ✿ ❊ ✿ ❊ ✿

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  4. Par ton intermédiaire, on assiste à la vie du quartier, des quartiers.
    Et c'est vrai qu'elle se métamorphose.
    Dans mon village, Le Café était le dernier commerce en vie avec la boulangerie ... petit à petit, il se désertifie, le patron pense que c'est la crise mais c'est simplement lui qui est désagréable. Les "fidèles" font plusieurs km pour se réunir un peu plus loin. Ici, la clientèle ne s'est pas embourgeoisée.
    Faut savoir aussi créer l'ambiance.

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    1. Oui, beaucoup de patrons de bistro se plante. Ce fut le cas en janvier 98 puis en juin de la même année dans mon fief...

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  5. ✿ ❊ ✿ ❊ ✿ ❊ ✿
    Un petit bonjour en ce dimanche matin Cher Nico
    BISOUS de Thaïlande et bonne continuation !!! :o)
    ✿ ❊ ✿ ❊ ✿ ❊ ✿

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