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28 février 2013

Habitué !

Depuis la fin des vacances de Noël, j'ai pris l'habitude de manger au Tourbillon, une très grande brasserie vers le milieu de la Défense. J'y croise parfois Corinne avec qui je bois souvent une tournée, le soir, à Bicêtre, quand sa mère peut sortir.

Il y a une dame qui se met toujours au bout du comptoir, Corinne se met à côté, elles se disent vaguement bonjour. Je me mets à côté de Corinne.

Corinne et moi ne disons quasiment rien, non plus, ce qui fait que notre repas se fait dans le plus parfait silence. Le bonheur.

En début de semaine, il y a eu du nouveau. La dame m'a adressé la parole deux minutes et le serveur m'a parlé plus chaleureusement qu'à l'accoutumée. Il m'a enfin repéré comme client habitué.

Ce matin, vers 11h45, je suis allé chez le coiffeur. Ça a été très rapide. Je suis allé à la brasserie de très bonne heure. 25 minutes plus tôt que d'habitude. La dame était là. Sur le comptoir, il y avait les sets de table à Corinne et moi (généralement, il met le mien après la commande, si je prends un plat du jour).

Près du mien, il y avait un verre à bière retourné.

Ma place était gardée.

Avant après


Si j'en crois mon blog, ça fait plus d'un an que je ne suis pas allé chez le coiffeur. J'ai probablement fait une erreur d'archivage. Il me semble y avoir été fin août. Toujours est-il que j'ai sévi à nouveau aujourd'hui. Ce rythme endiablé me parait correct : une fois tous les six mois.

Les cheveux longs m'évitent de passer pour un hamster.

27 février 2013

Faudrait pas vieillir

Ça fait 19 ans que j'habite mon appartement (plus ou moins une semaine, de mémoire, je suis arrivé le 22). C'est la première fois que la télévision des voisins m'empêche de dormir. C'est étrange. Comme s'ils étaient devenus sourds subitement et poussaient le son à fond. J'ai l'impression très nette que leur poste de télévision est derrière le mur qui sépare ma chambre de chez eux.

Pour la première fois en 19 ans, j'envisage de dormir dans le séjour.

Dans les entrailles du futur métro de New York

Je vais ouvrir un blog "travaux public"... Ou alors je poursuis mes billets "métro". C'est à New York que ça se passe cette fois. Ils sont en train de construire une nouvelle ligne de métro entre Long Island et Manhattan. Les travaux s'échelonnent entre 2007 et 2019.

Ils ont mis en ligne une série de photo des travaux. Certaines sont vraiment impressionnantes. A découvrir via le Nouvel Obs.

26 février 2013

Joie des transports en commun

La ligne 7 est surchargée, ce matin, suite à un incident technique. Remarque, la ligne 1 était blindée aussi suite à une panne du RER A. A Bicêtre, il a fallu que je laisse passer 3 ou 4 rames avant de pouvoir monter dans une. Généralement, quand c’est comme ça, la morosité est d’ambiance, dans la voiture. Les gens font la gueule et je les comprends.

On entend parfois des « touristes » qui s’étonnent parce que les Parisiens font la gueule dans le métro mais je voudrais bien les y voir ! 200 ou 220 matins par an et autant de soirs, à s’entasser avec des cons dont on n’a rien à cirer, à bousculer avec mères de famille avec des poussettes ! Je ne critique personne : ce n’est pas de gaité de cœur que la mère de famille se promène là… Le provincial part de chez lui à 8 heures le matin, il sera de retour à 17h30. Le Parisien part de chez lui à 8 heures, il sera de retour à 18h30. Ou alors il partira à 9 heures, en gros, parce qu’il aura fallu attendre l’ouverture de l’école et il rentrera à 19h30. Cette heure de plus de transport par jour est éprouvante. Mais je m’énerve.

Ce matin, nous étions tassés. Il me fallait attraper la barre pour m’accroche. Pour ce faire, il me fallait passer par-dessus la tête d’un lascar. Je lui ai fait un signe pour m’excuser, il a souri pour montrer qu’il comprenait… C’est bien un type qui sourit.

J’avais devant moi une petite dame (au sens propre) qui n’avait pas d’autre choix que de me poser la tête sur le ventre, plus exactement au dessus du ventre, entre les nichons, quoi…, parce qu’elle était penché à cause d’un abruti avec un sac à dos. On a commencé à plaisanter. Moi : « si j’étais moins gros, vous seriez foutue… » et ce genre de vanne. L’hilarité à commencé à nous prendre et nous fûmes rejoint par l’autre type, celui qui souriait. La rame était à peine démarrée…

Un grand quadragénaire était dans une position particulièrement inconfortable, adossé à la porte. Il regrettait d’être rentré de force. On se met à papoter. Lui : « Hé ben ! Si la porte s’ouvre brusquement, je vais m’envoler… »

Nous étions donc quatre inconnus à rigoler et à raconter des bêtises dans une espèce d’hilarité communicative.

C’est rare.

25 février 2013

L'humanité médiocre au comptoir des bistros

J'étais hier soir dans un bistro du quartier. Je ne dirai pas lequel. Même sous la torture. Sauf si vous m'offrez à boire. Son fils de 15 ans ne répondait pas au téléphone. Il était parti de chez lui dans l'après-midi et aurait du rentrer chez sa mère qui ne l'avait pas vu.

Je suis rentré à la maison et j'ai essayé de l'appeler une dernière fois (j'avais essayé de l'appeler avec mon téléphone au cas où il ne décrochait pas uniquement quand ses parents appelaient). Rien.

Je suis repassé ce soir pour prendre des nouvelles. La police a appelé le père à minuit mais il dormait. Finalement, ils ont ramené le môme chez sa mère à deux heures. Ils l'avaient arrêté vers minuit alors qu'il roulait à scooter sans casque avec un pote à lui.

Quel con...

Ce soir, j'étais le seul à prendre des nouvelles alors que les autres clients étaient présents hier soir. Indifférence à gerber. Ils se présentent comme copain mais n'en ont rien à cirer.

Le patron raconte donc l'histoire devant tout le monde, à savoir une brochette de bons clients.

Ces cons ont commencé à lui expliquer que son fils devait faire gaffe parce qu'il allait se retrouver en question et qu'il se ferait violer parce que la plupart des prisonniers sont là parce qu'ils sont homosexuels ou pédophiles (je ne sais pas s'ils font la différence). Comme s'il n'y avait pas de meilleure solution pour redonner le moral à un père.

Médiocrité de l'humanité.

Point météo

En arrivant au bureau, j'ai oublié de faire le point météo que j'avais décidé de faire ici, en sortant de chez moi. J'ai eu la surprise de découvrir une neige bien fraiche sur la place en bas de chez moi. Les tables et chaises de la terrasse de la Comète (celles qui ne sont pas sous le store) étaient également couverte d'une fiche couche.

Ca valait bien un billet.

24 février 2013

La véritable histoire sexuelle de @detoutderien

Le 24 février 1974, au terme d'une difficile grossesse, Madame Detoutderien accoucha de ce qui aurait pu être un mystère pour la science. Il faisait 1,8 kg et les organes génitaux étaient déjà parfaitement formés, avec du poil et tout ça, bien que d'une taille raisonnable. Ils furent chassés de la maternité au bout de trois jours : une sage-femme curieuse avait tenté de le sucer. Elle avait l'esprit scientifique mais sa tête était restée coincée dans la couveuse. Il avait fallu appeler un vitrier ce qui avait provoqué un scandale sans précédent.

Sa jeunesse se passa correctement. Il fut placé dans une institution catholique où il reçu une parfaite éducation. Les pères se battaient pour garder le dortoir qu'il partageait avec une dizaine de camarades qui furent très surpris, à l'âge de 13 ou 14 ans, de voir que, progressivement, ils connaissaient des mutations de leurs corps et obtenaient le même organe sexuel que Gaël qu'ils avait connu sous la douche depuis une bonne dizaine d'années et avec lequel ils avaient joué au quotidien.

Les autres étant devenus comme lui, Gaël était passé au statut "normal" et pu réintégrer le domicile familial. Soulagé que plus personne ne veuille s'amuser avec sa bite, c'est dans la plus grande sérénité qu'il pût s'intéresser aux jeunes filles de son âge. Ce qui fut son drame, c'est qu'il ne pouvait prendre son pied en sautant une copine qu'en se faisant prendre en même temps par un garçon plus âgé. Il a bien sûr mis du temps à comprendre ses problèmes d'érection avec les jeunes filles, lui qui avait passé sa jeunesse à se faire masturber sous la douche par des copains et des curés. Il savait pourtant qu'il n'était pas homosexuel. Il était attiré par les gros nichons et l'odeur de poisson.

Il osa en parler à l'infirmière scolaire qui, avec son accord, organisa une rencontre avec ses parents. Ils décidèrent de consulter un grand spécialiste à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre. Quand ils lui exposèrent le problème, il éclata de rire puis les rassura immédiatement. C'était une maladie très peu répandue mais bien connue. Jusqu'au mariage, le malade ne pouvait jouir dans autrui qu'en étant lui-même sodomisé. La petite amie de Gaël attendait dans la voiture. Il aurait été facile de la faire venir et de démontrer la chose à Gaël et à ses parents mais, la droite étant au pouvoir (c'était début 88), la sodomie n'était plus remboursée par la sécurité sociale.

Les parents, la petite amie et Gaël étaient bien soulagés. Les parents savaient enfin que, à partir du mariage, il aurait une vie tout à fait normale. La petite amie était un peu cochonne et rêvait déjà à la scène. Elle en mouillait sa culotte dans la voiture. Gaël, lui, était vaguement inquiet mais il sa faisait une raison. Toute sa jeunesse, d'autres avaient pu jouer avec sa bite, ils pourraient bien jouer avec son cul.

En sortant de l'hôpital, ils virent une pharmacie et se gardèrent sur la place juste à côté. Madame Detoutderien alla acheter les médicaments, notamment du gel à queue. Il y avait sur la place une vieille brasserie, La Comète. Ils décidèrent d'aller boire une bière avant de prendre la route.

J'étais au comptoir avec Djibril et Tonnégrande. Nous refaisions le monde en espérant la victoire de Pierre Juquin à la prochaine élection présidentielle. Le vieux Jacques qui souhaitait la victoire de Raymond Barre était parti en colère.

Je me rappelle très bien de ce couple qui est entré, accompagné de deux adolescents qui se tenaient tendrement la main. Un peu de fraicheur dans le bar nous faisait le plus grand bien. Comme ils se sont installés à côté de nous, au comptoir, nous avons vite sympathisé. C’est là qu’ils nous ont raconté toute l’histoire. On les sentait fébriles, comme s’ils étaient pressés de vérifier que le médecin avait dit vrai. Djibril a alors proposé ses services. Ils sont partis, tous les trois, dans l’arrière salle. Au bout ce cinq minutes, Gaël est revenu en larmes : ça n’avait pas fonctionné et il avait mal au cul. C’est alors que nous avons entendu des cris dans cette arrière salle. Le patron est intervenu en courant. C’est depuis que nous ne laissons plus Djibril tout seul avec des adolescentes nues.

Devant la peine de Gaël, j’ai dit : « Bah ! On va réessayer. Tonnégrande, vas-y, c’est moi qui ai payé la dernière tournée. » « Hein ? Après Djibril, tu connais l’engin, je ne vais rien sentir… » « Oui, ben moi, ça serait pire, tu y vas et c’est tout. » « OK ». Tous les deux ont rejoint la petite copine. Au bout de dix minutes, Tonnégrande est revenu en fermant sa braguette. L’air dépité. Ca n’avait pas fonctionné. Le père de Gaël demanda au patron s’il pouvait utiliser son téléphone (à l’époque, il n’y avait pas de portable) et appela le médecin qui éclata à nouveau de rire : il ne fallait pas que le garçon ait bu du vin avant. Avec de la bière, c'était possible.

C’est ainsi que j’ai appris à le connaître profondément. J’ai plusieurs fois raconté une version différente, une histoire de centre de vacances en 1984, mais c’est uniquement par pudeur que j’ai longtemps évité de raconter la vérité. Je me rends compte, maintenant, 25 ans après, que ce n’est pas très grave si je n’ai pas senti grand chose en étant passé après deux gros noirs.

Heureux pour leur fiston et voulant nous remercier, les parents de Gaël nous proposèrent de nous inviter à manger. Gaël ne pouvait pas s’asseoir, nous avons donc mangé au comptoir. Vous connaissez la suite : Juquin a pris une veste à l’élection et, sans grande surprise, Mitterrand a été réélu président de la République. Quant à Gaël, il s’est rendu compte assez facilement qu’il pouvait remplacer le copain par un godemiché, ce qui lui a bien facilité son adolescence, les jeunes filles de cet âge sont souvent délicates et comprenaient difficilement qu’il fallait chercher un volontaire pour que Gaël puisse les tirer. Les copains de Gaël commençaient à en avoir marre de servir de faire valoir, sauf un, mais il exigeait de se faire sodomiser à son tour ensuite ce que n'aimait pas trop Gaël. Certaines copines étaient en outre mécontentes que le godemiché soit destiné à l’usage exclusif du cul de Gaël.

De cette soirée, j’ai gardé l’habitude de manger au comptoir et, pendant 20 ans, le patron m’a rappelé tous les jours que M. Detoutderien n’a pas réglé la note de téléphone.

Bon anniversaire, Gaël !

Tout ceci est une fiction. Les parents n'étaient évidemment pas présents et complices de cette mascarade.

21 février 2013

Déjeuner de twittos

Sympathique déjeuner avec @Zep et @Hip dans un restaurant près des Halles. Pour moi, Chablis en apéritif, terrine de sanglier au foie gras, coquilles Saint Jaques, fromage, macaron aux fruits rouge.

Comme Zep ne mangeait que du poisson, il nous a fallu composer pour le vin. D'emblée, il me fallait un rouge avec l'entrée, suite au blanc à l'apéro, du blanc avec le plat et avec le fromage, et du rouge avec le dessert. Nous avons donc pris un Meursault blanc et un Meursault rouge pour faciliter la transition.

1. Oui le Meursault rouge existe. C'est très bon.

2. Oui il est rare de boire du blanc avec du fromage. Au yeux de certains, c'est une hérésie. Ce sont des cuistres. Un bon vin rouge masquera le goût du fromage alors qu'un bon vin blanc l'accompagnera à merveille. N'essayez pas avec du Muscadet ou un truc comme ça.

Vous avez d'autres objections ? Oui...

3. Je ne mange effectivement jamais de fromage autre que du gruyère et du camembert pour meubler mon sandwich au beurre. Sauf quand je suis au restaurant avec des gens qui mangent du fromage.

4. Oui j'ai pris un dessert aux fruits rouges. C'est très rare. Mais le macaron était tentant. C'était le dessert du jour donc je supposais qu'il était frais et bon. J'ai eu raison.

5. Non je ne diffuserai pas la photo de l'addition. Dans mon blog politique, j'ai fait deux billets à propos des classes populaires, aujourd'hui. Il ne faudrait pas que les gens médisent. La gauche caviar et tout ça.

Qui sont @hip et @zep ?

Je ne présente plus @hip. Je déjeune deux ou trois fois par an avec lui et @pierre. Dans le civil, @hip est une vieille institutrice dans une institution catholique pour jeunes filles vierges de 16 ans. Vierges en entrant. Les jours où il travaille, il est obligé de mettre une perruque et de se raser finement. C'est lui est chargé de la virginité des jeunes recrues. Le recteur a écrit "vous serez chargée de la virginité" au lieu de "vous serez chargée de vérifier la virginité". Il est donc inattaquable.

Je ne connaissais pas @zep sauf par des moyens de communication électronique. Il arrive à manger avec seulement trois verres de vin ce qui est surprenant pour un ancien commissaire divisionnaire des Renseignements Généraux qui occupe sa retraite, maintenant, en travaillant bénévolement au service des écoutes téléphoniques de l'Elysée pour occuper sa retraite.

Il a plein de truc passionnants à raconter.

C'était bien sympathique. Je suis arrivé au bureaul à 15h et il a fallu que je travaille pour m'occuper jusqu'au pot de 17 heures puisque j'avais fait mon billet politique dans le métro.

Si la deuxième partie est un peu confuse, c'est que je l'ai faite au retour.

20 février 2013

Choisir un restaurant pour dîner seul

Au cours de ma carrière professionnelle, j'ai fait tellement de déplacements que je ne compte plus le nombre de fois où j'ai dîné seul. Au cours de mes vacances, je l'ai également fait souvent. Je suis devenu spécialiste pour dégoter la bonne gargote. 

La question du prix

Je ne peux pas vraiment la traiter. Le prix que vous êtes prêt à mettre dans un repas ne dépend que de vous et de votre employeur si vous avez un plafond de notes de frais. Pour ma part, je ne lésine pas sur ce que je dépense mais je n’aime pas dépenser du pognon pour manger tout seul, y compris quand j’ai des notes de frais. Je calcule donc un prix raisonnable que j’ai envie de dépenser pour le repas. Il sera généralement entre 12 et 15 euros, hors boissons. Néanmoins, je n’hésite pas à me faire des petits plaisirs à l’occasion.

Aimer manger seul

J’adore manger tout seul mais la difficulté d’un déplacement professionnel ou de congés tout seul est qu’on ne verra personne de connu avant le lendemain matin. Du coup, le dîner seul contraint peut apparaître comme une galère. Il faut donc choisir un lieu adapté à votre humeur. Un lieu au calme ou un lieu passant...

Le contexte

Si vous dinez seul au restaurant, c’est probablement parce que vous dormez à l’hôtel. Le choix de l’hôtel est bien plus important que le choix du restaurant parce que vous aimerez diner à proximité. Vos choix de restaurant dépendront donc de la position de l’hôtel. Prenez un hôtel en centre ville. Si vous n’avez pas le choix, assurez-vous d’avoir un restaurant à l’hôtel.

Evitez d’avoir à prendre votre voiture. Dans un bled que vous ne connaissez pas, ça pourrait être un désastre. Je me suis vu ne plus savoir où était le parking dans lequel je l’avais garée. Sans compter que vous ne pourriez pas aller vous enfiler une bière dans un petit bistro que vous avez repéré si vous avez bu plus de deux verres en mangeant.

Les conseils des autres

Prenez des conseils et respectez-les ! Mais détaillez bien ce que vous voulez. Par contre, ne demandez pas de conseil à l’hôtel.

Dans ce billet d’un grand sérieux, je vais raconter une anecdote. Pendant mes vacances, cet été, j’ai demandé un conseil à la fille de l’accueil du plus bel hôtel d’une chaîne de la ville où notre Président était implanté, politiquement, avant son élection mais que je ne nommerais pas. J’ai immédiatement compris qu’elle me donnait ce conseil parce qu’elle était rémunérée pour ça. On appelle ça, un pot de vin. Je me trompe peut-être mais je n’ai pas suivi son conseil.

Les restaurants d’hôtel

Quand je voyage, je vais toujours dans des hôtels d’une chaine pour différentes raisons, notamment que je suis sûr du niveau de qualité. Si vous demandez un conseil à quelqu’un du patelin, le conseil sera mauvais : il ne dort pas à l’hôtel puisqu’il habite dans le coin.

Les restaurants d’hôtel ont un avantage : c’est leur métier d’accueillir des personnes seules.

Les restaurants accolés aux hôtels de chaînes ont un avantage complémentaire : vous êtes sûr de trouver un niveau minimum de qualité et de service.

Vous pouvez avoir envie de trouver un truc sympa et bon dans la ville, je comprends… Mais jetez donc un œil à la salle de restaurant et à la carte. Les deux avantages que je viens de donner pourraient vous éviter de vous gâcher la soirée…

Observer la carte et le menu

Elle vous montrera évidemment si quelque chose vous plait. Elle donnera aussi des indications.

Si à part les spécialités de la maison et le ou les plats du jour, la carte contient plusieurs produits qui ne peuvent pas être préparés à la demande, vous pouvez être sûrs qu’ils ne sont pas faits maisons. C’est un sujet qui fait polémique périodiquement. Je m’en fous dans le cadre de ce billet.

Si vous mangez tout seul et que vous avez décidé de vous faire un petit restau sympa avec une cuisine familiale, posez-vous la question de la provenance des produits en regardant la carte… Surtout si le restau est petit.

Taille du restaurant

On a une tendance naturelle à préférer les petits restaurants. Si vous n’êtes pas dans une zone touristique, les grands restaurants (par la taille) sont là parce que beaucoup de monde y mange à midi… Pas le soir… Le personnel des restaurants « pas petits » est souvent mieux formé, habitué aux coups de bourre et détendu quand il y a peu de monde.

Comme il y a peu de monde et plein de place, vous ne serez pas entassé à côté d’abrutis braillards.

Restaurants gastronomiques

Ils sont à proscrire quoi qu’il arrive quand on est tout seul. Vous avez des frais de déplacement qui vous permettent d’aller jusqu’à 70 euros en faisant croire que vous avez invité un client important ? Refusez les restaurants gastronomiques (avec 70 euros, vous n’iriez pas loin, d’ailleurs). Ils ne sont agréables que lorsqu’on est accompagnés… Vous vous voyez faire le con sur Twitter pour vous occuper devant un maître d’hôtel habillé en pingouin qui va vous obliger à passer 2 heures à table et vous proposer un enchaînement saloperies peu nourrissantes ?

Il y a de meilleures façons de dépenser du pognon (un apéritif maison à 7 euros, une côte de bœuf à 25 euros, un dessert à 10 euros et une demi bouteille de vin – si ça vous suffit – à 28 euros, ce qui permet de bien monter en gamme, seront bien plus adaptés).

Manger ?

Ne vous forcez pas à dîner ! Un sandwich pourrait très bien faire l’affaire jusqu’au lendemain matin où vous pourrez attaquer le buffet de l’hôtel, d’autant que vous avez mangé « entrée plat dessert » à la cantine, le midi.

Ci-dessus, je préconisais la côte de bœuf, ce n’est pas nécessairement une bonne idée.

Parfois, on finit par aller manger parce qu’il le faut bien et pour s’occuper, ce qui est paradoxal et con.

Avant de choisir un restaurant, interrogez votre ventre…

La première fois... Seul au restaurant

C’est une chaîne que lance MHF et toutes les chaînes sont bonnes à prendre pour faire des billets de blog. Il s’agit de raconter à première fois où vous avez mangé seul au restaurant. C’est étrange, dès que j’ai lu son titre (sachant que je lis ses billets « la première fois » tous les mercredis), ma première fois m’est venue immédiatement en tête.

C’était fin 87 ou début 88, j’avais donc 21 ans, à l’occasion d’un déplacement professionnel à Toulouse. Le soir, j’avais cherché un restaurant où dîner. Je voulais manger un peu typique du sud-ouest sans trop savoir de quoi il retournait. J’ai choisi un machin où ils faisaient du magret de canard.

J’ai été très déçu. C’est ce que j’appelle maintenant un « restaurant à touristes » et je m’étais fait piéger. Je ne sais plus si j'avais goûté du magret auparavant (c'est un truc qu'on ne trouvait pas beaucoup en Bretagne dans ma jeunesse alors qu'il y en a partout, sous vide, maintenant). C'est un truc un peu spécial comme "magret au miel".

Il faudra que je fasse un billet pour donner des conseils pour dîner seul…

19 février 2013

10 règles pour un bistro idéal

Dans une série de billet de ce blog, je semble nostalgique d'une autre époque. Je considérais la Comète d'avant 2008 comme une sorte de bistro idéal. Qu'est-ce à dire ?

1. Il faut que le bistro soit tenu par deux patrons (le mieux étant qu'ils soient maris et femmes) pour permettre que l'un des deux soit toujours présent (à la caisse), toujours le même aux mêmes heures. 

2. Le patron ne doit pas travailler à part pour des bricoles (rendre la monnaie, faire les sandwichs,..). Ça lui permet d'avoir le temps de… discuter avec les clients. Il doit bien sûr travailler en dehors des heures de présence du personnel et assurer la gestion de la boutique. 

Je ne plaisante pas. Le patron doit souvent assurer une présence d'environ 15 heures, voire plus selon le type de bistro. S’il fallait qu’il travaille en permanence, il se tuerait au boulot et deviendrait acariâtre.

Plus précisément, pendant les heures où il est au bar, aucune tâche précise ne doit lui être affectée, ce qui lui permet de donner un coup de main à tout le monde, de superviser, de se décontracter,... S'il est le seul au comptoir, qui va aller aider au service ou en cuisine pendant le coup de bourre ? Qui va discuter avec le représentant de commerce ? Qui va discuter avec les clients ?

3. Il faut du personnel (ce qui nécessite une taille critique) sinon le patron est obligé de travailler. 

Pendant que le personnel travaille, le patron peut discuter avec les clients.

En plus, le personnel est payé à l'heure (dans les petites maisons). Quand il fait une tâche non productive, il est payé. Il pourra donc faire le ménage en ne pensant pas au chiffre d'affaire qu'il ne fait pas pendant ce temps là. Ceci n'est pas anecdotique mais le résultat d'années d'observations. Quand le patron fait le ménage, ça l’emmerde. Il ne gagne pas de pognon. Les clients l’emmerdent, il a envie de se débarrasser de tout ça au plus vite. Je l'ai souvent remarqué, surtout avec le ménage où les trucs cons, comme changer les ampoules, laver le vomi, ...

4. Le patron doit gérer lui même la caisse (d'où l'intérêt d'avoir un couple marié pour gérer la boutique). 

C'est son pognon et c'est une manière d'assumer sa position de patron. 

5. Le patron ne doit pas picoler trop. Un petit peu quand même. J'ai connu trop de patrons qui ne savaient pas se contrôler, dans un sens ou dans l'autre. 

6. Le comptoir doit être grand. 

C'est un des reproches que je fais à la Comète actuelle. Les deux bouts du comptoir étant utiles au service en salle, on est obligés de s'entasser au centre et on gêne le service. La Comète et les Monts d'Aubrac avaient la configuration idéale. L'Amandine a fait des travaux pour réduire la taille du comptoir et gagner 4 ou 6 places assises donc une dizaine de couverts le midi. Il s'en mort les doigts. 

7. Le patron doit aimer le comptoir autant que les clients. C'est un lieu de discussion. Pas un lieu où on gagne de l'oseille en travaillant. D'ailleurs, on gagne beaucoup plus d'oseille en aimant ça, qu'en travaillant. Ça permet de maintenir une ambiance et ça attire les clients. 

8. Il doit y en avoir pour tous les consommateurs. En juin 2008, Bruno a mis une politique élitiste. Plus de petits rouges. Les clients à petits rouges sont partis ailleurs. Leurs copains aussi… Maintenant, je crois qu'ils ne servent plus d'alcool le matin avant 11 heures. Et les types qui bossent de nuit ? Les mecs qui commencent à Rungis à 2 heures du matin et qui passent par là à 10 heures... ?

9. Le Loufiat est un Loufiat. Ce qui ne m'empêche pas d'y mettre une majuscule. Le client est roi et le patron est Dieu et doit protéger les loufiats. Trop de loufiats se prennent pour les patrons alors qu’ils ne sont que salariés comme les trous de cul qu’il a à servir.

10. Le patron doit avoir le sens de la conversation. 

Nostalgie des bistros ?

Suite à mon billet d'hier, Pierre notait ma nostalgie. Il n'y en avait pas, dans ce billet. Je voulais d'écrire mes sentiments en découvrant des bistros qui allaient devenir mes fiefs, ce sur je ne pouvais pas savoir et je me suis retrouvé à parler de tout autre chose. La routine du bistro entraîne la lassitude. Il arrive un moment où l’on n’a plus rien à se dire, où l’on reste à rechercher des bonnes soirées qu’on a connues. C’est à ce moment qu’on est mélancoliques. Il faut savoir tourner la page. Ainsi, dans mon billet d’hier, je voulais décrire les changements…

Je ne peux pas être nostalgique : il y a toujours eu un moment où j’ai fini par détester chacun des clients que j’ai connus longtemps même si l’affection reprend toujours le dessus. La chanson dit : « les histoires d’amour finissent mal, en général ». C’est pareil pour les histoires de bistro. J’étais tout le temps fourré avec le vieux Jacques mais nous nous engueulions très souvent. Je ne pouvais plus le supporter. Je le retrouve maintenant environ trois ou quatre fois par mois, avec beaucoup de plaisir. C’est très bien ainsi.

La nostalgie est le regret d’un temps passé. Comment pourrais-je être nostalgique d’une routine, d’un quotidien, avec des gens dont je me suis toujours demandé ce que je foutais avec et que j’ai fini par fuir plus ou moins… ? Comment pourrais-je être nostalgique de quelque chose que je continue à pratiquer ?

Hier soir, j'arrive à la Comète. Le vieux Marcel m'attendait devant. "Ah ! Je t'attends !" me dit-il. "Ben pourquoi tu n'es pas rentré boire un verre plutôt que de rester au froid ?" lui demande-je. "Ben je ne savais pas si tu allais venir." Quand on connait Marcel, la scène prend toute sa démission. Il préférait attendre devant le bistro au froid plutôt que de rentrer, d'avoir à discuter avec le serveur parce qu'il ne savait pas si j'allais venir. Il n'y a que lui à pouvoir raisonner ainsi… Je viens tous les soirs. Si j’avais prévu de ne pas venir, le serveur aurait été courant et le lui aurait dit. Et comme il n’aurait pas voulu être venu pour rien, de toute manière, il aurait pris un verre.

Il voulait me voir parce qu’on lui avait piqué son téléphone et qu’il en avait un neuf. Il fallait que je lui rentre les numéros dedans. Depuis que je le connais, c’est au moins la quatrième fois qu’il me fait le coup… J’ai donc rentré quatre numéros, les quatre mêmes à chaque fois : celui de deux potes à lui, celui du vieux Jacques et le mien. Pour les autres, notamment celui de sa femme, il préfère taper le numéro.

Comme j’avais fait mon billet de blog dans la journée, je lui ai demandé quelques précisions. En fait, je l’ai connu bien avant le vieux Jacques. Je me demandais qui avait présenté « qui à qui ». Il a rencontré le vieux Jacques à la Comète car ils y mangeaient avec leurs grosses respectives tous les dimanches. On s’est rappelé quelques souvenirs. Il n’y avait pas de nostalgie. La vie continue pour Marcel. Depuis, il a pris sa retraite. Il traine à Bicêtre dans la journée et ne va plus au bistro le soir sauf quand il a besoin de me voir. Généralement, il m’appelle avant. Là, il n’avait plus mon numéro.

Christian et Ramdane sont arrivés. Je suis parti à l’Amandine parce que je voulais voir Michel. Il y avait plein de monde au comptoir. Je ne suis donc pas resté et j’étais de retour à la Comète vers 20h15. Mes compères étaient toujours là. Marcel s’est barré. Le vieux Joël est arrivé et on a continué à raconter des bêtises jusqu’à la fermeture, comme souvent, depuis 17 ans, dans des conditions idéales : deux ou trois potes calmes…

Si je voulais voir Michel, c’était aussi dans la suite de mon billet. Il m’avait raconté une anecdote, ce week-end. Je l’ai racontée hier : « Quand la bande fréquentait l'Aéro, pas ma bande, celle de Jacky que je rejoignais le samedi soir, ils envoyaient le vieux Joël en éclaireur, pour éviter que l'Amandine n'ait plus de client et ferme tôt. » Je voulais des précisions. C’est tous les soirs qu’ils faisaient leur manège, ce qui faisait beaucoup rire Michel. Mais il avait oublié que je ne venais que le samedi.

De la nostalgie ?

Il y a une chose dont je n’ai pas parlé hier, c’est le quotidien. J’arrivais à la Comète vers 19h30. Avec les copains, on se mettait dans un coin du comptoir, près de l’entrée de la cuisine, où l’on ne peut plus se mettre à cause de la caisse enregistreuse. Souvent les copains étaient déjà là avant, depuis 17h30 ou 18h et commençaient à chauffer un peu.

On discutait alors à trois ou quatre (par exemple Tonnégrande, le vieux Jacques, Jean et moi), parfois moins, parfois plus (Djibril, Ramdane, le vieux Joël, …). Plus tard, on était rejoints par « la bande des Monts d’Aubrac » qui se mettait un peu plus loin. D’autres bandes étaient au comptoir. Celle des Indiens de Molière, notamment.

A 20h30, le patron fermait les portes à clés pour empêcher certains abrutis de rentrer. La Comète n’était pas comme aujourd’hui. A la place des terrasses couvertes, il y avait une véranda. Le loufiat (Josiane ou David puis Jim) commençait le ménage « activement ». Le patron devait alors s’occuper aussi des autres clients mais continuait à papoter avec nous. Il y avait une sorte de jonction des bandes, dans laquelle étaient entrainés les clients de passage. Le parking devant la Comète ayant été supprimé, il n’y a plus de client de passage tardif.

Le serveur partait quand il avait fini le ménage, souvent un peu avant 21h. Il n’y avait plus de client en salle. Tout le monde était au comptoir même si, souvent, nous n’étions que trois ou quatre. Le patron fermait les portes et nous restions discuter, s’il avait le temps. S’il y avait beaucoup de clients, on restait au maximum jusqu’à 22 heures, sauf à une époque où il était plus près de 22h30.

Si je suis nostalgique de quelque chose, c’est uniquement de ces moments avec le patron et d’autres copains, changeant selon les années. 1h30 ou 2h de discussion. Je n’ai pas souvent retrouvé cette ambiance.

Les ingrédients sont difficiles à trouver et j’en ferai un billet.

18 février 2013

16 ans de comptoir à Bicêtre

Hier midi, avec Michel, le patron de l’Amandine, nous nous sommes rappelé une époque, vers 2007, où nous faisions la fiesta chez lui. Ce matin, je me suis rappelé d’une anecdote : la première fois où j’ai déjeuné à la Comète. C’était avant que je devienne client régulier de ce bistro, fin 1996. C’est en répondant aux commentaires de Solveig et de FalconHill à mon billet d’hier que ça m’est revenu. L’anecdote n’a aucun intérêt. J’étais avec Yannick, l’actuel Président de l’association où je militais, à l’époque. Je ne sais plus ce qu’il foutait là. Je me suis alors mis à penser aux « premières fois » où je suis entré dans les bistros. Et j’ai dégénéré ! En cherchant des détails dans les archives de mon blog, j’ai trouvé des précisions indispensables…

Je l’ai déjà raconté ici. Quand je suis arrivé à la Comète, j’ai rapidement été intégré à un groupe de clients. Antoine était « au centre ». Avec lui, il y avait souvent Bruno, un mécanicien du coin. Un jour sur deux, il y avait Casquette et Janine. J’ai oublié quels étaient les autres membres de la bande et quelles étaient les autres bandes. Au bout de quelques jours, ils m’ont intégré à l’équipe. Il y avait parfois Marc et Patrice. Marc était surnommée « Tantine », je pourrais lui dédier un billet, à l’occasion.

J’ai vite pris l’habitude de rejoindre Janine et Casquette, le samedi, dans un petit bistro tenu par un couple d’asiatiques. Je crois qu’elle s’appelait Y. On appelait ce bistro « chez Y » (le vrai nom était « Les tilleuls »). C’était un bistro qui paraissait assez petit (il y avait néanmoins une grande salle dans le fond), très familial. Ils habitaient juste au dessus. Du coup, les enfants étaient souvent présents. Il y avait quelques habitués, des femmes qui travaillaient dans le secteur. C’était devenu mon bistro de secours quand la Comète était fermée, cinq semaines par an. Il y avait un vieux flipper, un truc hyper basique. On y passait des heures, avec Casquette et le patron. La patronne n’avait aucune conversation mais, de toute manière, on ne comprenait rien à ce qu’elle disait à cause de son accent Chinois.

A cette époque, les Monts d’Aubrac étaient tenus par le vieux Jean. Je n’y suis allé qu’une fois où deux. J’avais eu l’impression que le patron ne pouvait pas me blairer. Ce n’est que quand il a vendu à Mouloud et Brahim que j’ai commencé à déserter « chez Y ». Finalement, j’ai complètement arrêté d’aller chez Y, je crois que Casquette s’était fâché avec les patrons. J’y suis retourné quelques années après avec le vieux Jacques et Tonnégrande, je ne sais plus pourquoi. Les patrons nous faisaient la gueule. Ils ont fermé quelques temps plus tard et un restaurant Italien hautement s’est installé à la place.

A la Comète, en 1997, j’étais devenu très pote avec Laurent, un assureur (j’ai été son témoin de mariage). Comme moi, il était célibataire (ça n’a pas duré…) et passait tous les soirs après le boulot. Le samedi midi (il bossait le matin), il mangeait parfois avec nous, chez Y. Janine, Casquette, Bruno, Laurent, Tantine et moi. Deux semaines sur trois. En entrée, on prenait toujours des nems que la patronne faisait elle-même pendant qu’on prenait l’apéro. En suite, il y avait généralement un plat traditionnel français, genre bœuf bourguignon.

Les années suivantes, quand on a migré chez Brahim et Mouloud, Laurent avait déserté le quartier et on se retrouvait avec d’autres lascars. Parfois, on était une quinzaine à table. Le vendredi était le jour du couscous donc on en mangeait le samedi s’il en restait. Des fois, des clients venaient faire à manger. Je me rappelle d’un petit père qui venait faire du couscous exprès pour nous. Il était passionné par la cuisine et ne faisait que du couscous… Je me rappelle aussi d’un autre, un petit gros qui était vendeur au magasin But, en face. Il est mort aussi, tiens… Je me rappelle d’un soir où Mouloud était tellement saoul, qu’il avait fait le ménage du bistro pendant que je servais les clients. Djibril et Patrice étaient souvent avec nous.

Le dimanche midi, on déjeunait à la Comète. Quand elle était fermée, Janine et Casquette m’invitaient chez eux vu que nos autres points de chute, chez Y puis les Monts d’Aubrac ne faisaient pas à manger le dimanche. J’ai fini par me fâcher avec Jeanine puis avec Casquette. Pendant des années, je bouffais le dimanche midi à la Comète puis je me suis lassé, vers 2006. D’ailleurs, en 2007, ils ont arrêté le service : je n’étais pas le seul à être lassé.

Par contre, dès le début des années 2000, j’étais devenu très lié avec la grosse Régine et son époux, Michel. On partait en vacances ensemble. C’est avec eux et Alvez que j’avais rendez-vous le samedi pour l’apéro. Progressivement, j’ai commencé à déserter aussi la Comète, le dimanche, parce qu’il n’y avait personne de ma bande.

Ce rythme a duré jusqu’à la fermeture des Monts d’Aubrac, en octobre 2006. Je relis aujourd’hui le billet que j’avais fait à l’époque. Il commence par « Ca faisait neuf ans en avril que j'étais client des Monts d'Aubrac. » Je suppose que j’avais demandé aux patrons quand ils avaient ouvert : avril 1997. C’est bien d’avoir un blog, ça permet de dater les événements.

Les années passent et je ne sais plus quand j’ai pris cette habitude d’aller à l’Aéro tous les soirs, en coup de vent. Probablement en 2002 ou 2003. Je le racontais hier. Antoine était souvent ivre mort et insupportable. J’attendais à l’Aéro qu’Antoine parte de la Comète. C’est ainsi que j’ai connu le vieux Jacques. Il était toujours à l’Aéro vers 19h, avec une autre andouille, Gérard, un retraité de la SNCF. Il était tout rouge, on se foutait de sa gueule. On l’appelait « Gérard SNCF », il a disparu le jour où sa femme s’est barrée, vers 2006. Je les saluais tous les soirs. Un jour, je suis allé à la Comète ; ils sont arrivés après moi et je me foutais de leurs gueules, sur le thème : « Alors, vous me suivez, les vieux ! » Je leur ai payé une tournée et nous sommes devenus inséparables, avec Jacques, jusqu’à 2007.

C’est également à l’Aéro que j’ai rencontré Tonnégrande, à la même époque. Il discutait parfois avec Ramdane, avec qui j’étais pote (on est parti en vacances ensemble, aussi). Tonnégrande venait d’arriver de Guyane et ne connaissait personne dans son quartier. Il descendait au métro de Bicêtre pour prendre un bus pour aller à Villejuif et avait pris l’habitude de boire un coup à l’Aéro… Il a fini par m’accompagner à la Comète. Il ne régnait pas toujours une très bonne ambiance, à l’Aéro. Trop de discussions politiques, trop d’abruti.

Je ne sais plus comment j’ai connu Marcel le Fiacre. Je ne sais plus si Jacques et lui se connaissaient. Toujours est-il que c’est en ma présence qu’ils ont appris qu’ils avaient la même date d’anniversaire. Du coup, ils avaient fêté leur anniversaire à la Comète, un dimanche, et ils m’avaient invité. C’était en février 2003, je les connaissais depuis quelques mois. Il me semble que Marcel était déjà client.

Je ne sais plus où j’ai rencontré Corinne et sa mère. Et son père, d’ailleurs. Il est mort il y a quelques années. A l’été 2007, il me semble mais je me trompe peut-être. C’est étrange, c’est aussi un truc que j’avais oublié. Ils fréquentaient beaucoup les Monts d’Aubrac et mangeaient tous les dimanches à la Comète. C’est à cette époque que je suis devenu assez proches d’elles, puisqu’on a pris l’apéro tous les trois pendant des années le samedi midi à l’Aéro, ce qu’on a arrêté de faire il y a un an et demi (je le racontais récemment : depuis les travaux, Corinne ne peut plus garer sa voiture à proximité et sa mère ne peut pas marcher). Mais progressivement, ils avaient intégré notre bande, se mettant à côté de nous aux Monts d’Aubrac. Néanmoins, c’est depuis que le père a disparu (il a passé quelques mois à l’hôpital avant sa mort) que l’on se paye des tournées et ça a commencé à l’Aéro.

Vers 2000, un bistro juste en face des Monts d’Aubrac a changé de patron. Yves était très sympathique et fêtard. Du coup, les gens de la bande ont commencé à y aller plus souvent qu’aux Monts d’Aubrac. Ils ont migré, en suite, vers un autre bistro, plus bas.

Ainsi, quand les Monts d’Aubrac ont fermé, j’ai totalement rompu avec toute ma « bande originale », à part Patrice. J’en avais une nouvelle, avec comme piliers Tonnégrande, le vieux Jacques et Djibril, un peu Marcel, Patrice et Jim. Et Corinne et sa mère, à l’apéro du samedi midi puis tous les soirs à l’Amandine puis plus rarement à cause de la santé de la mère.

Il y a des personnes dont je n’ai pas parlé dans ce billet. Pascal et Jeff. C’était deux copains anciens marins. Comme Tonnégrande, ils sortaient du métro à Bicêtre pour prendre un bus. C’était vers 2000. Ils avaient pris l’habitude de boire un coup à la Comète. On a fini par sympathiser et fait pas mal de fiestas, ensemble. Jeff a trouvé du travail dans sa région natale. Pascal a déménagé et a arrêté de venir à la Comète quand Jean est parti, fin 2007. En fait, on n’est pas restés très longtemps potes, deux ans peut-être. Jean nous avait à la bonne, si bien qu’il n’était pas tard que nous restions rigoler jusqu’à assez tard, tous les quatre, souvent rejoints par Bruno, quand il nous rejoignait après la fermeture des Monts d’Aubrac où il allait s’arsouiller avec ses collègues.

Vers 2004 ou 2005, je papotais avec des copains au comptoir. Une armoire à glace est entrée et s’est mise à côté de nous. J’ai dit aux vieux Jacques : « Pourquoi tu dis que c’est un gros con ? » Le gars a éclaté de rire. C’était Djibril. Il est toujours là. Un autre a disparu, par contre. Hassan. Il bossait dans les boulangeries Paul et finissait son boulot très tard. Il se pointait à la Comète tous les soirs. Fatalement, le patron discutait tous les soirs avec lui et a fini par nous intégrer au groupe. Il a été muté mais sa famille est restée là. Jusqu’au départ de Jean, il est régulièrement venu nous voir.

Le dernier type important dont je n’ai pas parlé ici est le gros Loïc. Il était boulanger et faisait tous les bistros de la commune, surtout l’Aéro et la Comète, un peu l’Amandine. Il est tombé malade et a perdu le rythme. Il n’est plus dans le quartier. Je le voyais un peu partout et j’ai passé bon nombre de début de soirées avec lui (son boulot l’obligeait à se coucher de bonne heure). Il servait un peu de liant entre toutes les bandes.

2008, la rupture

Fin 2007, Jean, à la Comète, a pris sa retraite. Je le disais hier, la plupart des clients ont arrêté de venir, comme si le bistro était hanté par Jean. Seule « ma bande » est restée.

Les premiers repreneurs ont commencé à fermer tôt pour avoir une vie de famille. Les nouveaux, Patricia et Patrick, fermaient systématiquement à 21 heures. Du coup, si j’étais seul, plutôt que de rentrer sagement à la maison, j’ai commencé à aller à l’Amandine vers 20h30 histoire d’avoir des patrons conciliants, surtout le jeudi et le vendredi (les autres jours, on se repose…).

Je connaissais le vieux Joël puisqu’il faisait partie de ma bande du samedi soir, à l’Aéro puis à l’Amandine. En semaine, il venait sur le tard à l’Amandine et faisaient les mots fléchés du France Soir. J’ai commencé à les faire avec lui. J’étais même devenu assez bon. Lui aussi, d’ailleurs.

Toujours est-il que c’est depuis cette époque que je suis très lié au vieux Joël.

En juin 2008, les patrons de la Comète ont encore changé et comme je le disais hier, ils ont « tué le comptoir ». J’ai conservé cette habitude d’aller à l’Amandine tous les soirs mais un peu plus tôt. J’ai pris l’habitude de boire un coup avec Corinne et sa mère à 20 heures tous les jours. Le gros Loïc était avec nous, avant ses ennuis de santé. Mamie a eu des problèmes de santé, également. Elles ne viennent donc plus tous les jours. La semaine dernière, je ne les ai vues que le samedi midi.

A l’été 2008, nous étions assez fiers de notre nouvelle Comète qui donnait un coup de jeune au quartier. Si bien qu’en sortant de l’Amandine, en rentrant à la maison, je n’avais absolument aucune raison de ne pas m’arrêter dans cette belle terrasse. Finalement, les règles ont changé, j’ai vite réintégré le comptoir.

Le vieux Joël a pris l’habitude de me rejoindre.

Outre ce que je disais hier, les nouveaux patrons ont fait une montée en gamme de tous les produits. Cela s’est traduit par une hausse des tarifs qui a déplu à beaucoup. Par ailleurs, ils ont arrêté de servir des petits verres. Le verre de vin est passé de 7cl à 14, saoulant trop vite mes petits vieux… Enfin, ils ont arrêté de servir du café après 19 heures, ce qui permet d’éviter que les gens restent en terrasse pendant des heures, libérant ainsi de la place pour ceux qui voulaient dîner. Je crois que la restauration n’a jamais réellement fonctionné, le soir, à part quelques soirées exceptionnelles.

Ainsi, depuis cette époque, on se retrouve souvent seuls, au bar, Tonnégrande et moi.

Et le vieux Jacques a arrêté de venir souvent à la Comète. Il a préféré l’Amandine et a commencé à faire les mots fléchés du France Soir. Du coup, on ne pouvait plus les faire, avec le vieux Joël. Du coup, ce dernier a commencé à l’acheter tous les jours et à venir à la Comète. Il a complètement déserté l’Amandine. Depuis, France Soir a cessé de paraître. Le vieux Joël continue à venir tous les soirs à l’Amandine vers 20 ou 21 heures.

Un autre changement a eu lieu à la Comète : la carte aussi est montée en gamme. Avec Jean, on avait un menu « entrée plat dessert » à 10€50. Maintenant, pour un plat et un dessert, il faut compter environ 18 euros. Le vieux Jacques s’est donc mis à chercher un autre restaurant pas cher pour le dimanche midi. Il a échoué au Petit Relais où je vais parfois, notamment le dimanche soir quand l’Aéro est fermé. J’y déjeune parfois quand la Comète est fermée. Le rapport qualité prix est imbattable mais je crois que le patron veut arrêter (faire des plats pas chers impose beaucoup de contraintes mais n’est pas rentable).

Il est presque intégré à la bande, maintenant, Raffi ! Vendredi, il est passé à la Comète et nous sommes allés, vers 22 heures, à l’Aéro qui était exceptionnellement ouvert.

Et ensuite ?

Je ne suis pas Madame Soleil. Il parait qu’un Hippopotamus et une nouvelle brasserie vont ouvrir dans le centre commercial. Michel pense qu’il y aura un impact sur la vie des bistros du quartier, notamment la Comète, qui pourrait perdre des clients. Je ne crois pas… Un autre truc aura un impact. Il semble qu’un nouveau restaurant, gigantesque, va se monter dans un des bâtiments du Crédit Lyonnais (le siège est à 300 mètres de la Comète, à Villejuif, avec 3000 salariés).

Nous allons passer notre première belle saison avec la place entièrement refaite. Si l’Aéro ne fait pas le con, ils ont matière à faire quelque chose de chouette, la terrasse étant plein sud. J’imagine qu’il va faire restauration et sera obligé de prendre du personnel, ce qui lui permettra d’améliorer les horaires d’ouverture. Actuellement, il n’est pas assez régulier pour qu’on puisse s’y donner rendez-vous.

J’ai l’impression que la Comète commence à bien fonctionner le samedi. Par contre, le dimanche, c’est de plus en plus mort, d’autant que le marché ne devrait pas revenir… J’ignore s’ils vont continuer à ouvrir.

Je pense que Michel va prendre sa retraite prochainement. L’Amandine va changer de patron. Mamie va continuer à vieillir et je suppose qu’elles vont cesser de venir. Alors je vais arrêter d’aller à l’Amandine, sauf si le vieux Jacques et Patrice ne m’y poussent. Le vieux Jacques y a rendez-vous avec le vieux Roger et un autre type tous les midis pour aller manger à la cantine des vieux. Je peux même prédire qu’ils vont commencer à aller au Jean-Bart qui vient de changer de patron. C’est probablement plus pratique pour Roger qui vient en bus…

Je suis passé en coup de vent, dimanche. Le décor n’a pas changé. Je ne connais pas les clients.

J’imagine aussi que l’Aéro devrait fermer et qu’il sera repris par une chaîne genre Starbucks, le genre de truc dont j’ai horreur, ou par un Kebab, ce qui est presque pire.

Je continuerai à sillonner le quartier, à la recherche de la bande…

Michel m'a rappelé une anecdote, hier.

Quand la bande fréquentait l'Aéro, pas ma bande, celle de Jacky que je rejoignais le samedi soir, ils envoyaient le vieux Joël en éclaireur, pour éviter que l'Amandine n'ait plus de client et ferme tôt.

Depuis quelques années, je fais la fermeture presque tous les soirs. Beaucoup plus tôt qu'à l'époque...

J'aurais pu parler d'un tas de copains. Tiens ! Lolox ! On a passé un tas de soirées ensemble mais les patrons n'ont pas aimé quand il a vomi dans le bar. Viré. Et Jackie "la grosse à Jacques", ivre morte à chacun de ses passages. Eglantine qui devait des sous à tout le monde. Abdel Le Roi du Maroc qui braillait partout mais qui est mort. Son copain Luigi qui parle avec les mains mais on ne comprend quand même jamais rien tellement il picole. Frank dit "le beauf", Nanard le copain à Bruno, Molière et sa bande, Manu du Medef, Anne Fleur, la femme d'Abdel de l'Aéro, Robert le Facteur, les artisans du coin, ...

Et tout le personnel de la Comète et de l'Amandine.

17 février 2013

Où sont passés mes bistros ?

Etrange soirée, hier. Je me réveille trop tard de la sieste, de mauvais poil. Je vais chez Leclerc, fais mes courses. J’arrive à la Comète vers 19 heures. Il y avait le boulanger, l’ancien patron du gros Loïc, avec ses deux gamins qui faisaient les cons. Je pose mes courses sur le vieux fauteuil en cuir. Un des gamins me dit qu’il voulait s’asseoir (personne ne s’assoit jamais là). Je refuse (ce fauteuil ne sert qu’à poser mes courses et celle de Tonnégrande). Le boulanger engueule son gamin et nous papotons cinq minutes jusqu’à ce qu’il parte.

Il n’y avait personne de la bande. Je « sms » Ramdane qui me dit qu’il sera là vers 20h30.

L’Aéro et l’Amandine étaient fermées. Je décide d’aller faire un tour au PMU. Je pensais toujours à Jim (voir mon billet d’hier), un peu nostalgique, de cette époque où on faisait la fête à l’Aéro, le samedi soir, quand c’était Abdel le patron.

Le gros Loïc aurait été là, on aurait commencé à déconner. J’aurais appelé Jim, il se serait pointé. Jacky le boucher serait arrivé plus tard, de même que le vieux Joël et peut-être le vieux Jacques.

Au PMU, il y avait un des anciens clients d’Abdel. On était en froid mais on s’est réconciliés vaguement. C’était trop idiot de rester chacun à un bout du comptoir… Mais je continue à le considérer comme un gros con.

J’avais une heure à tuer.

Depuis que je suis à Bicêtre, j’ai toujours eu une bande de potes qui a évolué au cours des années. Seul Patrice est là depuis le départ mais il bosse de nuit. Je me suis fâché avec Antoine, Casquette… Pascal, Bruno, Jeff, le Gros Loïc, Laurent, Jim … sont partis. Jacky, Jacques ont changé de bistro. Jacques (le même), Marcel,… vieillissent et ne sortent souvent plus le soir… Djibril a changé de job et ne peut plus sortir aux mêmes heures que moi. Tous les bistros ont changé de patron, sauf un qui a fermé.

Ce qu’il y a d’étrange, c’est que depuis une petite dizaine d’années, à l’époque à laquelle j’ai connu Odette, Corinne, sa mère, le vieux Joël, Ramdane, Djibril, Tonnégrande, le vieux Jacques, … la bande ne s’est pas renouvelée. Il n’y a plus de nouveaux clients dans les bistros sauf Fred et Alain (et l’amant d’Odette mais c’est un crétin) mais ils ne sortent pas le soir.

J’ai essayé d’analyser le phénomène en mettant tout sur le dos de la crise économique mais c’est une succession de petits événements depuis dix ans qui ont fait que les gens ont progressivement déserté mes bistros préférés, le soir.

Bistro par bistro…

Un petit rappel : je fréquentais la Comète tous les jours sauf le samedi puisqu’elle était fermée. Le samedi, j’allais à l’Aéro et aux Monts d’Aubrac puis à l’Aéro et à l’Amandine. J’ai commencé en 2008 à aller à l’Amandine tous les soirs suite à des événements que je vais décrire plus loin.

Les Monts d’Aubrac

J’y allais essentiellement le week-end, plus qu’à la Comète, y ayant de bons potes. Vers le début des années 2000, ils ont su qu’ils allaient être expropriés. Le bistro est parti un peu en couilles donc beaucoup de clients ont commencé à aller ailleurs. C’est alors que j’ai commencé à y aller de moins en moins souvent, préférant l’Aéro, notamment le samedi soir.

Le bistro a finalement fermé vers 2006. Les copains ont changé de crèmerie… Ne sachant plus où les rejoindre, j’ai déserté de quartier du jour au lendemain.

L’Aéro

Il y a une dizaine d’années, le patron s’est fâché avec son employé (son frère…) et a commencé à bosser tout seul. Faisant trop d’heures, il a commencé à fermer de plus en plus tôt le soir.

Je fréquentais un peu ce bistro mais sans y avoir vraiment de pote et j’ai commencé à y aller tous les jours en coup de vent (en attendant qu’un pote parte de la Comète : c’était un gars qui bossait à deux heures du matin, à 19 heures il était ivre mort tous les soirs).

Finalement, j’ai commencé à y aller tous les samedis. On faisait la fiesta avec Jacky le boucher, le vieux Joël, le gros Loïc et quelques autres, comme Ramdane. C’est là que j’ai commencé à voir le vieux Jacques et Tonnégrande. Ils ont finalement pris les mêmes habitudes que moi et ont commencé à venir à la Comète à mes horaires.

Abdel a fini par vendre sa boutique à Karim et à Idir mais ils n’ont jamais réussi à créer une ambiance ou, du moins, l’ambiance que j’aime sauf à midi, le samedi. Un petit bar de quartier avec quelques petits vieux sympathiques. C’est ainsi que j’ai réellement connu Corinne et sa mère, nous avions l’habitude de boire un verre ensemble tous les samedis.

Idir est parti et Karim a commencé à bosser tout seul. Les horaires sont devenus « n’importe quoi ».

La mère de Corinne a commencé à ne plus pouvoir vraiment marcher. Avec les travaux, Corinne ne pouvait plus garer sa voiture à côté. Du coup, l’apéro du samedi a migré à l’Amandine.

La Comète

Elle était fermée le samedi… C’est évidemment là que j’ai connu le plus de monde mais il y avait de moins en moins de monde le dimanche pour différentes raisons. Le soir, par contre, ça marchait bien.

J’ai commencé à y aller de moins en moins souvent le dimanche puisqu’il y avait moins de monde…

Jean est parti à la retraite fin 2007 et une partie des clients a eu une réaction particulière : ils ont arrêté de venir parce qu’ils ne supportaient pas la Comète sans Jean. Certains considéraient même les remplaçants comme des usurpateurs. Rien de rationnel. Moi, j’ai continué à y aller par amitié avec Jim mais aussi, progressivement, avec les nouveaux patrons. J’étais un peu leur confident étant passé « meilleur client » depuis le départ des autres.

Ils ont tenu cinq mois.

Bruno est alors arrivé et a tout refait. Le bistro a commencé à tourner très bien en restauration le midi, notamment grâce aux travaux du centre commercial : les ingénieurs mangeaient là et n’était pas regardants puisqu’ils avaient des notes de frais...

Mais son mode de fonctionnement a tué le comptoir pour différentes raisons.

  1. Ce n’est plus le patron qui tenait le comptoir dans la soirée, tuant la relation privilégiée avec les habitués.
  2. Il a installé la caisse enregistreuse à un bout du comptoir, où nous aimions bien nous entasser.
  3. Il a ouvert le restaurant le soir (du coup, les clients du comptoir gênent les serveurs).
  4. Il a acheté le local d’à côté et y a fait une salle de restauration (tuant l’autre bout du comptoir, trop étroit pour faire passer les serveurs s’il y a du monde).
  5. Il a supprimé les « vérandas » pour les remplacer par des terrasses, obligeant ainsi les serveurs à passer devant le comptoir.

De fait, alors que nous pouvions tenir à une bonne trentaine, maintenant, dès qu’on dépasse la dizaine, c’est le bordel. Donc les nouveaux potentiels clients n’aiment pas.

Surtout, il a fermé le comptoir aux heures de service, donc à 19 heures. C’est ainsi que j’ai pris l’habitude d’aller à l’Amandine et d’y boire un verre tous les soirs vers 20 heures avec Corinne et sa mère. J’y reviendrai.

Enfin, il a eu parmi ses serveurs deux beaux cons qui ruinaient l’ambiance et c’est parti en couilles…

J’ai continué à y aller par amitié pour Jim mais aussi parce que c’était ouvert tout le temps ! J’ai donc conservé mes habitudes… Progressivement, la fermeture du comptoir à 19 heures a arrêté parce qu’ils ont constaté que le restaurant ne fonctionnait toujours pas le soir.

En juin 2010, de nouveaux patrons et de nouveaux serveurs sont arrivés, recréant ainsi une bonne ambiance.

Je suis resté client malgré le départ de Jim, n’ayant aucune raison de changer mes habitudes…

Le dimanche matin, il y avait un marché depuis toujours. Du coup, il y avait beaucoup de monde mais la clientèle du marché à progressivement déserté le bistro. La baisse est constante depuis très longtemps, avant mon arrivée dans le quartier.

L’Amandine

Avec les copains de l’Aéro, on y allait vers 20h30 ou 21h le samedi, quand Abdel fermait. Eux, c’était tous les jours. Le bistro étant fermé le dimanche, le patron était d’humeur joyeuse.

Le vieux Joël a alors arrêté de boire et le gros Loïc a eu des soucis de santé. Du jour au lendemain, Jacky le boucher a déserté le quartier pour le Petit Relais. La Comète a commencé à ouvrir le samedi.

Progressivement, le patron de l’Amandine a commencé à fermer de plus en plus tôt. Il avait des problèmes avec son personnel et était obligé de travailler comme un fou. Du coup, il ferme à 21 heures mais, dès 20 heures, il n’y a plus un chat. Le patron a fait le ménage et a viré tous les ivrognes pour avoir la paix.

Le marché ayant été déplacé pendant les travaux de la Nationale, il a été obligé d’ouvrir le dimanche et a décidé de fermer à 15 heures le samedi.

J’ai ainsi progressivement pris l’habitude d’y aller tous les jours, vers 20 heures, parce que le comptoir de la Comète était fermé, pour boire un verre avec Corinne et sa mère, ce que je fais également le samedi midi.

Bilan

Monts d’Aubrac : fermé.
Amandine et Aéro : plus de clients à mes heures et fermetures plus tôt.
Comète : plus de clients au comptoir.

Enfin, à cause des blogs, je traine de plus en plus le dimanche et le samedi et ne sort qu’après midi. Je loupe donc les apéros qui permettraient de rencontrer du monde…

Hier, la soirée s'est terminée normalement, avec Ramdane et le vieux Joël...

16 février 2013

Mélancolie du samedi soir

Jim est arrivé à la Comète comme serveur en juin 2003 et est parti en juin 2010. Il a quitté la région Parisienne en avril 2011 si ma mémoire est bonne.

Il avait 23 ans quand il est arrivé (et moi 37 mais peu importe). Il est rapidement devenu la coqueluche des clients. Nous étions très liés, tous les deux. Vacances ensemble et tout ça. Mais la vie est ce qu'elle est ...

Paule, une cliente, l'appelait "la crevette", vu qu'il était assez petit et tout mince et bougeait dans tous les sens. Du coup, je me suis mis à l'appeler "la Branlette" et ça lui est resté.

Ce soir, à la Comète, le boulanger était là avec ses deux gamins de six ou huit ans. Un des deux fait une connerie. Le père l'engueule gentiment en l'appelant "la Branlette".

Je me mets à penser à Jim que je n'ai pas vu depuis 15 mois. Je discute souvent avec Emilie, sa copine, dans Facebook mais rarement avec lui. Que vont se dire deux mâles virils, hein ?

Me voilà mélancolique.

Du coup, je décide de lui envoyer un SMS affectif, ce qui est absolument exceptionnel chez moi.

"Le boulanger (ancien patron du gros Loïc) appelle son fils "la Branlette". Tu me manques andouille. "

Vous savez ce qu'il me répond, ce connard ?

"Oui je c".

Me voilà mélancolique (bis), me disant que cette andouille aurait pu répondre un truc sympa, comme "toi aussi, connard" ou m'appeler.

Mélancolique à un point que Christian, le serveur de la Comète, me dit : "Ben Nicolas, tu es absent".

15 février 2013

11 questions pour une patate

« La marche à suivre est simple. La plupart du temps, une ou plusieurs questions nous sont posées. Le blogueur doit y répondre et envoyer son article à d’autres blogueurs. Ils y répondent et envoient eux aussi l’article à d’autres blogueurs, etc .Il faut Poster les règles sur le blogs Répondre aux 11 questions Inventer 11 nouvelles questions Partager le tag avec 11 personnes en mettant un lien vers leurs blogs et leur annoncer la nouvelle ! » Et paf ! C’est Romain qui me tague avec une série de questions.

Je vais donc y répondre. Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas eu une chaîne de blogs…

1) Pourquoi le ciel est-il bleu ?

La lumière du soleil est en faite un mélange de toutes les couleurs dites de l’arc-en-ciel ce qui fait qu’elle apparaît comme blanche. La lumière voyage sous la forme de couleurs qui ont différentes longueurs d’onde. Toujours est-il que quand cette lumière entre dans l’atmosphère, les longueurs d’ondes plus longues n’arrive pas à traverser tous les trucs qu’elle rencontre, molécules diverses et goutes d’eau. Seules les ondes courtes arrivent jusqu’à nous ce qui fait ce joli bleu…

2) Quel est le motif de rupture que tu as le plus souvent donné ?

Pourquoi trouver un motif autre que « ça me fait chier » ?

3) Dans la vie idéale, quel serait ton métier ?

Blogueur…

4) Si tu avais le choix entre stopper les guerres dans le monde ou devenir très riche, de quelle couleur serait ta limousine ?

Carrée.

5) Aurais-tu aimé vivre dans les seventies?

J’ai vécu dans les seventies, jeune con !

6) Qu’est-ce qui t’intéresse dans la politique ?

A peu près tout… Je suis fasciné par l’absence de sens politique (au sens électoraliste du terme) de certains…

7) Pourquoi les otaries sont-elles insupportables ?

Parce qu’elles sucent des esquimaux.

8) Que penses-tu de Gérard Collomb, le Maire de Lyon ?

Je vais être franc : j’en penserais le plus grand mal si je n’étais pas très proche de quelques personnes qui l’aiment bien.

9) Quel est ta musique/ton groupe/chanteur/chanteuse préférée?

REM.

10) Peux-tu nous expliquer en détail la situation géopolitique au Nigéria?

C’est le pays le plus peuplé du continent. On y produit du pétrole mais les gens sont pauvres. Ce pays commence à connaître une vraie démocratie mais les chrétiens et les musulmans continuent à se foutre sur la gueule.

11) Crois-tu en Dieu?

Non.

J’ai bon, là ?

Il me faut poser onze questions.

1) Pourquoi réponds-tu à cette chaine ?

2)  Pie XII était-il communiste ?
3) Quelle heure est-il ?
4) Que penses-tu de ceux qui mettent des cornichons dans les sandwichs et qui mangent le pot-au-feu avec de la moutarde ?
5) La réunification de l’Allemagne a-t-elle eu un impact sur la production cinématographique Africaine ?
6) Si tu as le choix entre écouter une reprise de Barbara par Céline Dion et passer une soirée au bistro avec les copains, que choisis-tu ?
7)  Un blogueur qui se prétend de gauche a-t-il le droit de parler avec des gros blogueurs réactionnaires qui n’ont pas de poil dans les oreilles ?
8) Cette question est-elle bonne ou conne ?
9)  Pourquoi dans la liste officielle des mots qui riment avec Hercule n’y a-t-il pas le premier qui vient à l’esprit de toute personne normale : « Encule » ?
10) Wikipedia : « Au nom de la défense de l'intérêt des ouvriers et des habitants des quartiers populaires, le Parti communiste mène une campagne sur l'immigration qui suscite de vives polémiques. Elle commence le 5 novembre 1980, lorsque le bureau politique du PCF réclame l'arrêt de l'immigration. » Trouver ce genre de truc dans Wikipedia et le balancer aux gens de la gauche de la gauche actuelle est-il de la provocation ?
11)  Pourquoi ai-je mis une photo de choucroute dans mon billet politique de ce midi ?

Et je vais taguer 11 personnes : Suzanne, Yann, FalconHill, Gaël, Elooooody, Melclalex, RosaElle, Sarkofrance, MHPA, Apo et Solveig.