Apéro ordinaire avec Tonnégrande. La musique de la Comète était à chier et la conversation a dévié sur les groupes de rock français que j'ai aimé quand j'étais jeune, je ne sais pas pourquoi. C'est un sujet que j'évite généralement. Les goûts et couleurs en matière de musique sont souvent grotesques et n'ont aucun intérêt.
Pour vous dire, j'ai joué du violon pendant des années, tout en écoutant essentiellement du rock et j'aimais ça. Le violon quand j'en jouais et le rock quand j'en écoutais. Je n'écoutais jamais de violon... La musique classique m'insupporte. Cela étant, ça me fait toujours rigoler de parler musique avec des andouilles qui prétendent s'y connaître en rock ou en classique alors que je suis probablement le seul à pouvoir lire une partition et à savoir accorder un violon (très mal, j'ai de mauvaises oreille).
Cette parenthèse me rappelle la une du Parisien de ce matin.
Cette andouille réussissait à gagner du pognon en vendant des faux grands crus. La plupart des amateurs de pinards sont des andouilles qui n'y connaissent rien. Du pur snobisme. Des bobos abrutis. Des connards qui oublient qu'après la première gorgée, surtout en mangeant, on ne sent plus le goût et on est incapable de faire la différence entre un Sauvignon de comptoir et un un Bordeaux renommé.
Pour la musique, c'est pareil. Les gens, ces fameux gens, n'y connaissent rien, qu'ils soient adorateurs de classique comme de rock, ce qui me permet d'afficher mon manque de culture sans la moindre honte.
Ah ! Je me rappelle ! La musique de la Comète était vraiment à chier jusqu'à ce que la radio qu'ils diffusent envoie London Calling, des Clash, si ma mémoire est bonne. J'ai noté le changement à Tonnégrande et la conversation a dévié sur ce que j'écoutais au siècle dernier. Il n'écoutait pas du tout la même chose. Il a dix ans de plus que moi et vient de Guyane. J'ai donc essayé de trouver des trucs que j'aimais et qu'il aurait pu connaître, tout en me limitant aux productions françaises. Dire que j'aime bien Lou Reed, pour évoquer un mort récent, les Beattles et les Doors n'a aucun intérêt.
Nous avons donc embrayé sur Téléphone, mais il ne connaissais que l'excellent "j'ai révé d'un autre monde". Du coup, je lui ai fait écouter des trucs plus vieux, de leur premier album (j'avais 13 ans ?).
Ensuite, il m'a parlé de Bob Morane. Je dois avouer que je n'ai jamais aimé Indochine. Mais à ce stade de la conversation, ni lui ni moi n'étions capable de citer le groupe qui a sorti ça. Indochine m'est revenu en mémoire mais il m'a fallu utiliser Google pour avoir une certitude.
Ensuite, nous avons longuement parlé de la Mano Négra. Pour moi, c'est "le groupe". Je les ai vu en 1989 ou 1990 à l'Olympia. Un concert mythique qui a duré 2h30. Il connaissait très peu. J'ai pris l'iPhone et je lui ai fait écouter Mala Vida. La première version.
On a ainsi parlé de quelques groupes français des années 80 et 90, Marquis de Sade ayant une place spéciale dans mon cœur, mais étant sans intérêt, à la réflexion. Aucun tube. Juste la fierté d'avoir un groupe Breton.
À un moment de la conversation (nous n'avons pas évoqué plus de 6 ou 7 groupes et c'est lui qui m'a rappelé Rita Mitsouko dont je n'ai jamais acheté le moindre album, vu qu'on les entendait partout, mais dont j'étais fan), je me suis rappelé de Louise Attaque. J'ai passé le morceau le plus connu (viens, je t'emmène...). Il m'a dit qu'il connaissait.
À la réflexion, il est étrange que nous n'ayons pas évoqué les Berruriers Noirs et surtout le groupe de Bertrand Cantat dont le nom m'échappe mais qui devrait me revenir dans les prochaines minutes (Noir Désir). Je n'ai jamais été fan à part ponctuellement.
Toujours est-il qu'en parlant de Louise Attaque, je mes suis rappelé de deux groupes français de l'époque. Les souris déglinguées et ... les sales majestés. J'ai complètement oublié les souris machins. Seul le nom me reste en tête.
Par contre, je n'ai pas peur de déclarer solennellement, ici, que les sales majestés furent le meilleur groupe de rock français de tous les temps.
Leur morceau "fier de ne rien faire" devrait être passé tous les matins à la radio. J'imagine que ces andouilles, 30 ans après, sont maintenant banquiers ou informaticiens. Mais à l'époque, c'était quelque chose.
Vous pouvez chercher dans Deezer ou YouTube mais attention ! Ils ont été repris par un tas d'ahuris dont les Wanpas, groupe préféré de mon Tourangeaud preféré.
Je les ai vus deux fois en concert. Dans deux bistros de Loudéac, l'Atelier et la Grenouille, c'est vous dire leur reconnaissance internationale.
C'était des copains de mon frère ainé, le divin enfant. D'ailleurs je n'ai qu'un seul frère. Je me rappelle de ces deux soirées finies dans l'arrière cuisine des bistros en question et je me demande si à l'époque on ne picolait pas un peu plus que la moyenne.
Le chanteur sautait sur le comptoir avec sa guitare électrique et continuait : "je suis fier, fier de ne rien faire" et on dansait comme des abrutis jusqu'à quatre heures du matin. Quand je vois les jeunes d'aujourd'hui au 1880 saouls avec cinq ou six cocktails, ça me prouve que les jeunes sont encore plus cons maintenant que de mon temps et ne tiennent plus la marée.
C'était mieux avant. Surtout la musique.
Plutôt que de demander des rapports sur l'immigration, le gouvernement devrait commander des rapports sur le rock français et l'influence du rapport des jeunes avec l'alcool.
Je rêvais d'un autre monde. C'était un très beau morceau mais malheureusement réducteur.