Alors que l’autre jour, je traitais de la gueule de bois, il
est temps de se pencher sur un phénomène parallèle : l’abrutissement
complet qui suit certaines soirées un peu sérieuses, ces jours où l’on est
incapable de bouger, voire de rédiger le moindre billet de blog.
Tiens ! Moi-même, c’est la lecture de ce billet
qui me pousse derrière ce clavier alors que ça n’a rien à voir. Comprenne qui
peut… J’étais sur mon lit après avoir éclusé un niveau de Candy Crash sur l’iPad,
incapable de comprendre comment passer au suivant.
C’est un très bon exemple : moi. Il y avait hier un
truc qu’on appelle le réveillon. Avec Patrice, on était chez le vieux Joël avec
Dédé, Catherine et la belle mère. La soirée c’est déroulé à merveille. Ca fut
un excellent réveillon. Nous avons picolé raisonnablement. J’entends par là qu’on
aurait pu faire plus fort mais il nous fallait bien rentrer à Bicêtre et donc être
capable de prendre un bus de nuit ou un métro sans avoir l’air défoncé.
A un moment, au cours de ces soirées, on se dit « il
faut rentrer ». Hier, ce matin, devrais-je dire, ça s’est passé à cinq
heures. Je me suis dit que le meilleur de la soirée était dernière nous. Il
était plus sage de partir car, en restant, on aurait picolé un peu plus et le
drame serait arrivé : on aurait fini par s’engueuler sur le choix de la
musique ou tout autre sujet de ce type. Surtout qu’avec Jojo et Dédé, c’est
vite arrivée. Catherine avait ramené sa mère et nous n’étions plus que cinq. J’ai
dit à Patrice que je comptais y aller et je savais qu’il allait vouloir
rentrer avec moi, à peu près pour les mêmes raisons sachant, que, en plus, il
reprend le travail à 20 heures, ce soir. Il travaille de nuit, donc, pour lui,
les horaires n’étaient pas décalés, contrairement à moi.
Nous sortons donc puis errons sur la Nationale 7 à la
recherche d’un bus. Le prochain était annoncé pour 5h29. A 5h32, il n’était pas
là. Nous n’avions aucune raison de penser que les horaires affichés étaient les
bons ce qui est d’ailleurs complètement con et nous avons fini par marcher
jusqu’au métro. Il était environ 5h45 ce qui fait que nous avons probablement
pris le deuxième. Nous arrivons donc à Bicêtre à 6 heures. Dieu soit loué, les
bistros n’étaient pas encore ouverts…
C’est le premier piège à éviter : ne pas aller au
bistro à l’ouverture. En effet, vous
sortez d’une nuit. Je n’étais pas spécialement fatigué et j’étais vaguement
dégrisé après ce trajet. Il est tentant
d’aller discuter avec les patrons de bistro, de prendre un café et de lancer la
journée. Rien de tel pour se retrouver à boire de la bière à 6h30. C’est
mauvais. Cela étant, c’est l’aboutissement normal d’une cuite. Qui ne connaît pas
ça ? D’ailleurs, les bistros matinaux m’ont toujours fasciné pour ça :
croiser ceux qui se lèvent et ceux qui se couchent. Du temps de Jean, la Comète
ouvrait à 5h30 et j’y allais quand je partais en déplacement professionnel…
Me voilà donc à 6 heures à la maison. Je me couche. Et me
réveille vers midi ou une heure. Je ne sais plus trop, je suis resté glander
dans mon lit un petit peu… L’introduction de mon billet de peux entrer dans le
corps de ce billet traitant un mal que nous allons appeler :
L’abrutissement
posttraumacuite.
Après avoir lu les mails et les SMS (au fait, merci à tous
pour vos souhaits de bonne année : je ne vais pas répondre
individuellement aux commentaires de blogs : merci et bonne année), je me
décide à vaquer légèrement et je commence à lire les blogs et les informations.
A un moment, il faut faire le point sur son propre état.
Tout d’abord, j’étais fatigué, mais avec ce que l’on appelle
parfois une bonne fatigue. Elle est due au manque de sommeil mais comme je sors
de 10 jours de vacances, tout va bien. Je serai rapidement rétabli.
Ensuite, force est de constater que j’ai encore une légère
ébriété. C’est un calcul faux que font souvent les pochetrons : croire qu’ils
sont encore légèrement saouls alors qu’ils le sont franchement mais, n’étant
plus dans une ambiance de cuite, l’heure n’est plus à la fête, on veut nier
cette cuite. D’ailleurs, il était 13 heures quand je me suis dit : « tiens,
il faudrait que j’y aille maintenant pour ne pas louper l’apéritif avec les
copains… » Mon bilan de santé fait par moi-même m’a immédiatement fait
renoncer à toute goute d’alcool pour la journée.
Etant encore légèrement saoul, je n’avais aucune gueule de
bois. J’étais en pleine forme jusqu’au moment où je ne tenais plus : il
fallait que j’aille pisser. J’ai commencé à vomir parce qu’en plus de boire,
nous avons largement trop bouffé. Il n’y a rien de plus déprimant que de
vraiment vomir le matin. Les ivrognes savent ce que c’est que de vomir du
liquide mais ce matin, je vomissais réellement mon repas. Quand vous vomissez
du liquide, vous vous dites que ça contribue à vous refaire une santé : on
écluse le trop plein. Vomir solide, par contre, vous plonge dans un état d’hébétude
idiot : que m’arrive-t-il ?
Cela étant, c’était une bonne chose de faite. Tant qu’à me
vider, je décide de passer à l’autre côté et tout se passe bien. Il était donc
temps de prendre une douche et de sortir pour errer dans les rues de la
commune. C’est à ce moment que tout se déclenche. La deuxième introduction de
mon billet de peux entrer dans le corps de ce billet traitant un mal que nous
allons appeler :
L’abrutissement
posttraumacuite.
Je recadre le contexte, légèrement saoul, malade de la
veille mais en bonne voie de rétablissement, avec une saine fatigue qui donne
envie de bouger. Je chie. Là, les affaires sérieuses commencent. Il faut faire
des trucs obligatoires. La première est de se torcher le cul, la deuxième de
répondre aux SMS, la troisième de se foutre à poil, la quatrième de se brosser
les dents, la cinquième de prendre une douche, la sixième de s’habiller, y
compris avec des chaussettes ce qui est très fatigant.
Se torcher le cul étant obligatoire (ou presque mais n’entrons
pas dans des détails sordides), vous le faites avec plaisir et avec du papier. Répondre
aux SMS est facile. La suite est impossible. Pour sortir, j’avais mis une belle
chemise. Je me suis couché avec, la flemme de me déshabiller en rentrant, de
mettre un pyjama et tout ça.
Je n’ai pas eu le courage d’enlever les boutons pour prendre
ma douche.
J’ai donc renoncé à sortir ce midi parce que j’avais cette
flemme, cette bonne flemme, cette juste
flemme. Pour être plus précis, j’ai même envisagé de sortir sans prendre de
douche, sans me changer… Mais j’ai renoncé. Ne pas sombrer dans la facilité. Je
me suis donc mis à mon PC pour quelques parties de Candy Crush que j’ai
terminées dans mon lit avec l’iPad. A 14h30, j’ai fait le constat : il me
serait impossible de sortir avant 18 ou 19 heures.
Et il n’y a qu’à 15h30 que j’ai eu l’idée de ce billet de
blog, presque en réponse au billet que cité par celui que j’ai mis en lien ci-dessus.
Tenir un blog n’est pas faire de la littérature mais avoir un espace personnel
pour raconter des choses tout à fait intimes mais dont personne n’a rien à
cirer.
Je connais la suite : vers 17 heures, je serai en
forme. Tout l’alcool aura été éliminé. Je vais donc me décider à bouger après
avoir mangé un peu. Vers 18 heures, je vais sortir et me mettre à boire des
litres de Perrier à l’Aéro puis au PMU tout en attendant d’être suffisamment
fatigué pour être sûr de faire une nuit de sommeil normale, du genre de 23
heures à 7 heures…
L’abrutissement
posttraumacuite.
Vous l’aurez compris : c’est cet état que vous
ressentez quand vous n’avez pas assez dormi après avoir bu un peu mais pas au
point d’être véritablement saoul et que rien ne vous oblige à bouger, ce qui n’est
pas le cas, par exemple, si vous êtes en famille : le respect des autres
vous impose de déjeuner avec eux, donc à prendre une douche…
Bonne année à tous !
Bonne année à tous !
"Se torcher le cul étant obligatoire vous le faites avec plaisir et avec du papier"
RépondreSupprimerBravo pour le zeugma (et une pensée pour Pierre Desproges, inventeur du double zeugma)
Merci.
SupprimerJ'ai assisté avec consternation au débordement de tous tes orifices et te souhaite un début d'année maintenant plus paisible. :)
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