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28 mars 2014

Les copains d'enfance

Joêlle est morte le week-end dernier. Je l'ai su lundi mais compte tenu de l'actualité politique, ce blog a été à la ramasse. C'était la mère de mon copain "Frédé", par ailleurs amie de ma mère. C'était mon "meilleur ami" de mes quelques ans à mes 17 ou 18. Je crois qu'on a tous un copain d'enfance, un qui vous marque... Et les chemins finissent par se séparer. Nous avons eu le bac la même année, en 1984. On a fait nos vie. Il est parti étudier à Rennes, moi à Vannes. Depuis, je l'ai vu une seule fois, vers 1990.

J'avais des nouvelles par ma mère. Je suppose qu'il avait des miennes par la sienne.

Elles sont étranges, ces relations qu'on avait avec ses copains d'enfance. J'en avais un autre, avec des relations moins fortes. Thierry. C'est encore avec une mort, celle de son oncle, Sylvestre, qui avait été instit dans l'école où nous allions tous les trois, l'école de Saint-Bugan, que des connards de Modernoeuds ont décidé de renommer en Jules Verne, Jacques Prévert ayant eu l'honneur de renommer "Les Blainfaux". Tout cela est d'un ridicule. Et je vous passe le lycée qui est devenu le Lycée Fulgence Bienvenue parce que l'inventeur du métro parisien était issu d'une commune voisine. Thierry est chirurgien du côté de Caen. Je n'ai pas vu Frédé depuis 25 ans. Thierry, ca fait un peu moins. Disons 23 ou 24. Je l'avais vu en faisant la queue à une boulangerie, celle qu'il y avait à côté de la mairie. La dernière fois que j'ai vu Frédé, c'était sur le parking du PMU, l'actuel 1880 que je fréquente toujours. Il était en voiture et j'étais à pieds. Pourquoi ? J'avais été désagréable. Je lui avais demandé ce qu'il faisait, il m'avait répondu "je suis chercheur, et toi ?" J'avais répondu "Je travaille".

Des années d'amitié qui s'étaient terminées par une phrase laconique, de ma part, montrant que j'avais tourné la page. Odieux.

Le 23 mars. C'était la journée de l'élection. C'était aussi l'anniversaire de Tanguy, un jeune qui tient un blog et fréquente aussi le 1880. Je connais la date parce qu'on est potes dans Facebook. Dimanche, il a eu 21 ans. Depuis qu'il est né, je n'ai pas vu Frédé.

Et le 23 mars, je me demandais à quoi cette date me faisait penser. C'était le jour de l'anniversaire de Frédé. Il a eu 48 ans le 23 mars. Le jour de la mort de sa mère, à 77 ans. Une jeunette par rapport à la mienne, en pleine forme (mais je ne dirai pas plus de conneries, elle lit mon blog). Quand elle m'a annoncé la mort de Joëlle, par mail, bien sûr, ça ne m'a rien fait. C'est ensuite que les souvenirs me sont revenus. Des souvenirs idiots, évidemment. Je me rappelle qu'on s'était fait engueuler comme des poissons pourris parce qu'on avait fait des crêpes dans leur cuisine sans tout nettoyer, quand on était encore en primaire, dans l'école à côté de chez eux. Ce genre de choses... Ou alors les parties de ping pong dans la cave, chez mes parents, avec Thierry.

J'aurai 48 ans le 23 avril. Il avait un mois de plus que moi. J'ai dit qu'on était copain depuis mes quelques ans. Je suppose qu'il était avec sa mère quand elle est venue voir la mienne à la maternité.

Putain de crabe. Comme dirait La Palice, s'il buvait de la bière, avant de tomber malade, Joëlle était en pleine forme, faisait le tour du monde,...

Je ne sais plus si Frédé était à l'enterrement de mon père. Je n'étais pas à celui de sa mère.

J'aurais dû mais ça n'aurait pas changé grand chose. Nos routes se sont séparées.

8 commentaires:

  1. Triste nouvelle :o(

    Que Joëlle repose en paix.

    Cette foutue maladie ne s'arrête pas et c'est désespérant.

    Je pense à toi, à ton copain d'enfance et aussi à sa maman qui maintenant veille sur lui de là-haut.

    Bises !!!!

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  2. Il y a beaucoup de Joël-le autour de toi, semble-t-il.
    RIP à celle-ci.

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