Je me rappelle du 8 juin 1984 bien que
cela fasse un plus de trente ans. Un proche m'avait dit « ah
ben tiens, dans une semaine, c'est le 15, tu passes la philo, la
première épreuve du bac ». J'avais répondu :
« ah ben je ne peux pas, je passe mon
permis de conduire, ce jour-là » avant de réfléchir.
Je suis donc allé à l'auto-école. Le moniteur m'avait répondu :
« ah ben merde, je crois que tout est
plein avant la rentrée ». Ca ne m'amusait pas du tout,
le fait de ne pas pouvoir avoir de voiture pendant les vacances et
les difficultés que cela poserait à la rentrée, si j'avais mon bac
et que je partais faire mes études « à la ville ». Il
avait réfléchi et m'avait dit : « ah
ben si, on a un créneau cette après-midi, mais il te manque deux
leçons. Cela étant, tu te débrouilles assez bien, on pourrait le
tenter. »
Je me pointe donc un peu après au
centre d'examen et me voilà parti avec un inspecteur, on roule dans
la ville, je fais quelques manœuvre,... et, en remontant la rue
Neuve, l'inspecteur pile et un type déboule devant nous sur la route
en provenant de la rue Notre Dame. Désolé pour mes lecteurs non
loudéaciens, je m'explique : la rue Notre Dame étant en sens
unique, il était impossible qu'un type déboule de là, d'autant que
c'est une rue assez étroite et que pour reprendre la rue Notre Dame,
le virage est un peu sec.
L'inspecteur était en transe :
« Mon dieu, je ne sais pas comment je
l'ai vu, comment j'ai eu le réflexe de piler, c'est un miracle, nous
aurions du être morts ». Surtout lui, d'ailleurs, vu
qu'il était du mauvais côté de la voiture. On se remet, je repars,
il n'était pas du tout à l'aise et j'ai commencé à accumulé les
conneries, notamment quand on était de retour au centre d'examen, je
n'ai pas réussi à faire le créneau pour garer la voiture. J'étais
donc sûr d'avoir loupé l'épreuve. Je sors donc de la voiture,
pitoyable, déçu, quand l'inspecteur m'appelle : « Mais
attendez un peu ! ».
Il était en train de remplir la
feuille rose. J'avais mon permis, sans avoir passé toutes les
leçons, en ayant failli avoir un accident grave et m'étant montré
incapable de faire un créneau, le tout parce que je m'étais emmêlé
les pinceaux dans les dates au moment de m'inscrire...
C'est amusant, c'est la première
anecdote du bac, qui n'a rien à voir avec le bac, à laquelle j'ai
pensé quand Romain m'a tagué, dans son
billet pour une chaîne de blog (à laquelle Sarkofrance
a répondu aussi). Je ne vais pas relancer la chaîne, c'est trop
tard...
J'en raconte une autre dans mon
blog politique. Quelques autres ?
L'albatros
C'était un an plus tôt, pour le bac
de français. Je n'étais pas bon en français à partir de la
seconde. J'avais 9 à presque toutes les dissertations. C'est un peu
comme pour ce blog, j'arrive à raconter de belles histoires mais,
dans une épreuve de français, ça manque un peu de références
culturelles. D'ailleurs, à l'écrit, au bac, j'ai eu 9.
Pour l'oral, j'avais galéré.
Franchement, je ne suis pas littéraire. J'avais beau relire des
fiches, je n'arrivais pas à comprendre ce que j'avais écrit pendant
les cours, à en comprendre la logique. Ca ne m'intéressait
strictement pas, ce qui ne m'empêchait pas de lire relativement
beaucoup, mais sans m'intéresser à la forme. Et paf ! Pour
l'épreuve, je tombe sur l'Albatros de Beaudelaire. Je ne me
rappelais pas l'avoir lu... Ce n'est que de retour à la maison, en
fouillant mes fiches, que je me suis rendu compte que je n'avais même
pas fait l'impasse dessus. Ca ne m'intéressait vraiment pas, j'avais
lu et relu ce truc, les fiches, tout, sans que ça ne me rentre dans
le crâne.
Évidemment, le type qui faisait passer
l'épreuve pensait que j'avais fait l'impasse. C'était un vieux prof
chauve, vachement impressionnant. D'ailleurs, j'en ai la même image
que de mon inspecteur pour le permis.
Au lieu de me foutre un zéro que je
pensais avoir amplement mérité, il m'a posé différentes questions
sur le texte me poussant à faire des analyses, me forçant à
réfléchir, presque mot par mot, et comme je donnais les bonnes
réponses systématiquement, il s'était probablement rendu compte
que je n'étais pas un imbécile et avait fini par me coller un 8.
C'était un miracle.
Le lancer de poids
J'étais franchement mauvais en sport
sauf en natation et en une épreuve d'athlétisme : le lancer de
poids. Le sport était la seule épreuve pour laquelle c'était notre
prof qui nous notait. Le système de notation était composé de
quatre notes sur cinq pour arriver à vingt.
La première sur une discipline :
j'avais pris la natation et avait eu la note maximum. Cinq.
La deuxième était sur une autre mais
avec uniquement deux épreuves : j'avais pris l'athlétisme avec
le 60 mètres (de mémoire) et le lancer de poids. Pour le lancer de
poids, j'étais le meilleur de la section (vu ma morphologie...),
j'avais dépassé la distance pour avoir la note principale. Pour le
60 mètres, je m'étais bien démerdé, j'aurais du avoir une bonne
note. Disons quatre.
La troisième consistait à une course
sur 3 ou 4 kilomètres à faire en un temps minimum (relativement
large, c'était une preuve conne). Je méritais cinq.
La quatrième était relative au
comportement dans l'année. Je n'étais pas bon en sport mais j'étais
assidu, volontaire,... Je méritais au moins trois.
Ce
qui fait que j'aurais du avoir 17 au
minimum et que j'ai eu 11. Quand je dis que j'aurais du avoir 17,
c'était par rapport au système de notation, pas par rapport à mes
performances sportives (encore que, j'étais très bon en natation et
je me débrouillais en athlétisme, sauf en saut en hauteur vu ma
légère surcharge pondérale déjà très légère à l'époque, je n'étais pas
mauvais en hand en ayant pratiqué en club pendant plusieurs années, il
n'y avait qu'en gymnastique où j'étais à la ramasse).
J'en ai donc conclu que le prof ne
pouvait me blairer et m'avait saqué sans que je sache vraiment
pourquoi avant de comprendre qu'il était probablement jaloux de mon
père qui était reconnu dans le monde associatif sportif...
J'ai oublié le nom de ce type. Il
faudrait que je me renseigne et foute sur la gueule des profs de
sport en général qui est vraiment le métier de ceux qui ne savent
rien faire d'autre... Des cons qui notent à la tête du client sans s'occuper du reste, de l'effort fourni, des barèmes officiels, de l'intérêt des gamins... Ce que j'ai compris le jour où j'ai reçu le
détail des notes.
Ce qui me fait rigoler, c'est que c'est avec ce point supplémentaire (un point de bonus pour une moyenne supérieure à dix) qui a fait que je n'étais pas au rattrapage, vu que j'ai eu 10,06 de moyenne...
Ce qui me fait rigoler, c'est que c'est avec ce point supplémentaire (un point de bonus pour une moyenne supérieure à dix) qui a fait que je n'étais pas au rattrapage, vu que j'ai eu 10,06 de moyenne...
Tu as davantage de mémoire que moi !
RépondreSupprimerBah. Des détails idiots.
SupprimerD'après l'illustration, c'était un bac en deux parties avec un séchage évenuel
RépondreSupprimerDéjà c'est une chance d'avoir pu aller au collège ou au lycée...
RépondreSupprimerPas le choix, j'habitais à côté.
SupprimerMerci de me faire rajeunir. Quand j'ai passé le permis PL, dans Paris, j'ai eu une mésaventure du genre de la tienne avec un mec qui m'a fait un superbe refus de priorité. Le coup de freins du siècle et un inspecteur qui s'est aplati la tronche dans le parebrise.
RépondreSupprimerMais comme toi, je l'ai eu quand même.
Le bonheur !
SupprimerJ'ai également eu du bol, le jour de l'examen du permis de conduire, que j'ai passé dans le coin de Vitry et Ivry (pas loin de chez vous, donc). Arrivé à moi, l'inspecteur en a eu marre de faire toujours le même trajet avec tous les candidats. « Tenez, prenez donc à droite, ça nous changera un peu ! », me dit-il. Résultat (pas de GPS à l'époque, évidemment) : on se paume grave. Et mon inspecteur commençait à s'énerver en tentant de se repérer, parce qu'il y avait encore trois ou quatre gugusses après moi et qu'il ne devait pas avoir envie de rentrer chez lui à neuf heures du soir. Comme j'essayais moi aussi de me repérer, j'ai commencer par griller un feu rouge que je n'avais pas vu du tout : l'inspecteur a freiné au moment où j'allais m'engager dans le carrefour.
RépondreSupprimerEnsuite, quand tout joyeux il a enfin retrouvé son chemin, il s'est tourné vers mon moniteur, à l'arrière : « Bon, je suppose qu'il sait faire les créneaux, les démarrages en côte et toutes ces conneries ? » Sur une réponse bien entendue affirmative, on est rentré directement à la base de départ. Voilà comment j'ai obtenu mon permis, en grillant un feu et en n'effectuant aucune des manœuvres habituellement requises.
C'était a l'époque où vous conduisiez à jeun ?
SupprimerTout juste, Auguste !
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