Ah un moment, Cécile me dit « Viens,
Nicolas, il y a une place à l'autre bout du bar, tu seras mieux. »
Tu parles ! Je me suis trouvé coincé entre le bout du bar,
deux pouffes inutiles et une bande d'imbéciles entassés autour
d'une table.
Notons bien que si je les appelle des
pouffes et des imbéciles, c'est affectueusement et relatif à mon
grand âge qui pourrait me faire passer pour le pépé ronchonnant.
Cécile, la serveuse, et Christophe, le
patron, me connaissent : ils savent que je ne vais pas
nécessairement au bistro pour faire la java mais aussi pour
m'installer au comptoir afin d'observer minutieusement le temps qui
passe. Il m'arrive d'ailleurs d'envoyer franchement chier les types
qui m'adressent la parole parce qu'ils ont pitié de moi qui
ne suis accompagné que de ma solitude. Du genre : « viens
t'asseoir avec nous plutôt que de rester avec ton iPhone. »
Avant-hier, j'ai répondu : « non,
je préfère la compagnie de gens intelligents. » Quand
je parlais de pépé ronchonnant.
Je précise tout de suite que ce soir,
je serai effectivement au bistro pour faire la java avec Philippe,
Gilles et probablement d'autres types d'un âge normal pour un
bistro : la cinquantaine approchante.
Hier, c'était vendredi. Il y avait
donc les jeunes clients habituels du vendredi, entre 18 et 25 ans.
Tiens ! A l'apéro (donc vers 18
heures), deux jeunes arrivent avec leurs parents. J'ai dit à
Gilles : « Ah les cons, obligés
d'amener leurs parents au bistro... » Ce à quoi, il m'a
répondu : « tu ferais mieux de la
fermer, regarde les parents, ils ont probablement plus de dix ans de
moins que nous ». Ah merde... Je ne fais pas un
complexe. Nous sommes tous égaux. A la fermeture, on est virés par
Cécile et Christophe. La seule différence, c'est qu'ils m'apportent
mon déambulateur.
Je suis arrivé relativement tard, hier
soir, vers 22 heures alors que « mon heure » est plutôt
20h30. Le retard n'était pas préjudiciable à ma cuite vu qu'il y avait un repas de famille, avant. Il y avait donc déjà la foule. C'était vendredi crois-je
avoir déjà dit mais, en plus, il y avait probablement des
bistros fermés poussant les clients vers le 1880 et des jeunes ayant quitté la commune mais passant
les vacances chez leurs parents. J'ai cru reconnaître quelques types
que je n'avais pas vus depuis plusieurs années.
Il y avait aussi une équipe de clients
du Vincennes, le nom du bistro du temps où c'était le père qui
tenait la boutique. Des joueurs et joueuses de l'équipe de hand, de
quelques années de moins que nous, disons 40-45 ans. Peut-être
moins. On dirait que les joueuses ont épousé les joueurs et vice
versa. A l'apéro, ils étaient avec leurs gamins. Après l'apéro,
ils étaient avec leur cuite, faisant la fête comme au bon vieux
temps.
Du coup, je crois bien que je n'avais
jamais vu autant de monde dans ce bistro.
J'étais coincé dans mon coin.
A un moment, j'ai failli pisser sur le
comptoir.
Bon j'ai compris, la prochaine fois je ne t'adresserai pas la parole sauf pour te demander si tu en bois une autre
RépondreSupprimerD'accord. C'est maintenant.
SupprimerUne pouffe utile picole et ne prend pas un coin de comptoir pour rien. Je me comprends.
RépondreSupprimerJe me suis longtemps demandé pourquoi le patron du bistrot avait eut l'idée saugrenue de mettre des poufs au comptoir alors que d'habitude on met des tabourets, c'est beaucoup plus pratique.
RépondreSupprimerFaudrait que je réapprenne à lire toutes les lettres des mots et tous les mots d'une phrase.
Voila, réapprendre...
SupprimerPisser SUR le comptoir ? Prétentieux, va…
RépondreSupprimerPas du tout. Je monte sur le tabouret avant.
SupprimerMerci Nico pour ce partage ! :o)
RépondreSupprimerBiz