Dans notre tour, à La Défense, nous n'avions pas de cantine. Que dis-je ? De RIE. Du coup ma boîte avait passé un contrat avec une cantine d'une autre boîte mais le cadre ne me plaisait pas. Il fallait marcher 3 ou 400 mètres. Je préférais faire la même distance pour aller au bistro.
Depuis le 1er juillet nous avons une cantine dans la tour. A 5€ entrée-plat-dessert sans les contraintes, je ne peux pas résister. Encore, il y aurait un bistro en face, je pourrais hésiter mais pour aller au bistro le plus proche, cela prend du temps.
J'essaie donc de manger à la cantine. L'intérêt est que cela me fait manger avec des collègues et que j'apprends à les connaître. Mais...
1. Je m'en fous. C'est mal, je sais.
2. Je ne comprends pas les types qui traînent à table sous prétexte qu'il faut une coupure. Je ne déconne pas. On a un boulot à faire pendant en gros huit heures plus en moyenne deux fois une heure de transport en commun. Pourquoi perdre une demi-heure le midi ?
3. Par extension, je ne comprends pas ceux qui vont prendre le café à l'extérieur ou vont se promener aux Quatre-Temps ou au CNIT (deux fois dix minutes de marche) alors qu'ils pourraient faire leurs emplettes le soir, c'est sur leur route.
4. Surtout, je me fous totalement de leur vie privée. Je veux bien parler boulot en déjeunant si cela permet d'avancer et de ne pas avoir à le faire après. Mais la colo des enfants des autres ou l'enterrement de leurs belles-mères m'emmerdent, tout comme Wimbledon et l'avis des autres sur le Tour de France.
Avec la cantine, j'ai gagné une heure de pause perdue, si je puis me permettre. Au lieu d'en faire une d'une heure quinze, je pourrais en faire une d'un quart d'heure, le temps nécessaire et suffisant pour manger dans une cantine. Il faut dire que quand je suis au bistro pour déjeuner je traine. Et donc partir une heure plus tôt le soir (ou bloguer une heure de plus, ce que je faisais de 2004 à 2008).
Sans compter le fait que les RH nous incitent à faire une vraie pause le midi (sans mesurer les conséquences que raccourcir la pause permet de diminuer l'amplitude des plages horaires consacrées au travail, avec les temps de transport, phénomène que connaissent mal les provinciaux mais, à Paris, pour bosser 8 heures, il en faut 11. Tu pars de chez toi à 8h, tu rentres à 19 si tu t'arrêtes pas à la Comète).
Et les discussions avec les collègues m'emmerdent. Non pas que je ne les aime pas, ils sont charmants, mais le côté "convenu" de la chose est exaspérant.
Ce midi, pour ma troisième expérience, j'ai poussé la discussion vers le boulot, le seul sujet qui nous unisse. Ils ont apprécié.