Dominique est un copain d'enfance. Un
vrai. On se connaît depuis septembre 1977. Avec Gilles, connu un an
plus tard, on forme une bande indéboulonnable sauf par forte tempête
faut pas déconner non plus. Il a parfois les boulons de la tête,
justement, qui ne s'alignent pas nécessairement selon les souhaits
de l'académie de médecine mais les médecins sont méritants. Je
savais par Gilles que sa grosse était partie et que la séparation
ne s'est pas déroulée dans des conditions parfaitement parfaites.
Hier après-midi, Dominique m'appelle :
"Pourrais-tu passer à la maison ? L'ordinateur ne fonctionne
plus et elle a changé de mot de passe." Nous prenons
rendez-vous pour cette après-midi. J'arrive donc à 14h15. J'allume
son PC. Il commence à incrémenter doucement un nombre au milieu de
l'écran. Je comprends rapidement qu'il s'agit d'octets et je suppose
que le PC en question (sous XP, il a a priori plus de 6 ou 7 ans)
vérifie la mémoire. Je le laisse faire. Au bout d'un quart d'heure,
le machin me pose une question en anglais. Dominique m'avoue que
c'est là qu'il n'avait pas su répondre. Moi non plus, évidemment,
mais j'ai cliqué au hasard pour montrer que j'étais un spécialiste.
Le machin a démarré normalement. J'ai cliqué sur "Internet
Explorer". Le machin m'a dit que la version était obsolète et
que les certificats branlaient un peu du manche. J'ai répondu
"basta, continuons". La page d'accueil était celle de son
opérateur (que je ne connaissais pas, honte sur moi). Je clique.
Nous accédons à sa messagerie. Tout
va bien. Son ex-grosse n'avait pas changé les mots de passe. J'ai
actionné les boulons de ma tête à moi et je les ai changés
moi-même, ce qui m'a fait rigoler en imaginant la tête qu'elle
ferait en découvrant qu'elle ne pourrait plus espionner les mails de
son lascars.
Parmi les mails non lus, il y en avait
un certain nombre de publicitaires. Je les ai effacé et j'ai regardé
avec lui les mails personnels (à la campagne, les conversations ne
sont pas franchement personnelles. D'ailleurs, les mails, on les
imprime et on les accroche aux murs pour les lire plus tard). Et il
restait un mail : la facture de son opérateur. Je clique : elle
était à son nom à elle mais avec ses adresses (mails et
"physique") à lui. Il me confirme que l'abonnement est à
son nom à elle et que c'est elle qui paye l'abonnement. Je lui dis :
"allons bon, elle s'est tirée en emportant sa peur de meubles
et continue à payer les abonnements de la maison ?" Ben oui.
Nous concluons tous les deux qu'il ne serait pas inutile qu'il
reprenne l'abonnement à son nom, ne serait-ce qu'au cas où la
séparation ne soit pas si amiable que ça. Je lui dis donc de réunir
les documents nécessaires (RIB, carte d'identité, facture EDF pour
justifier le domicile et tout ça) et de passer à l'agence Orange du
coin.
Il me dit : "non. Allons-y
maintenant." "Ah non, tu rigoles, c'est à Pontivy".
"C'est à dix minutes". Bon d'accord. Tu as bien tous les
papiers ? Carte d'identité ? La voila. RIB ? Le voila. Facture EDF ?
Le voila. Facture de l'ancien opérateur ? Ah non, je ne l'ai pas.
Andouille, je viens de l'imprimer. Et nous voila parti pour Pontivy,
avec ma voiture (ou plus exactement avec celle de ma mère, histoire
d'ajouter du sel à l'histoire). Je me rappelle alors que je n'avais
pas mes papiers. Tant pis.
A l'agence Orange, la petite dame de
l'accueil prend nos noms et mon numéro de téléphone : vous pouvez
poursuivre vos courses, je vous envoie un SMS dès qu'un commercial
est disponible. Mais on n'a pas de courses à faire, on est là pour
prendre un abonnement. Tant pis, c'est comme ça. Nous allons prendre
un café au bistro du coin puis un deuxième et le SMS tant attendu
est arrivé. Nous rentrons à la boutique et patientons encore une
dizaine de minutes avant qu'un commercial noir nous reçoive. La
couleur a peu d'importance mais, en Centre Bretagne, il est très
rare qu'un commercial dans les télécoms ne soit pas totalement issu
du coin ce qui fait que Dominique était légèrement désappointé,
surtout quand nous avons abordé le sujet de la sodomie avec le
monsieur.
On lui explique nos besoins. Pardon. Je
lui explique les besoins de Dominique sans prendre de gants : sa
grosse est partie mais l'abonnement était à son nom alors que la
maison est à lui. Le gars comprend et commence les démarches. Il
nous explique : "vous devrez commencer par résilier l'ancien
abonnement." Je lui dis : "oui, mais il n'est pas à son
nom et ne peut pas le faire et qu'est-ce qu'on en a à foutre, c'est
elle qui paye ?". Nous voilà pliés de rire. Lui : "si
vous voulez, je me connecte au serveur de l'opérateur et je prends
pour 200 euros d'options mensuelles".Ha ha ha... Notons au passage que le commercial ne connaissais pas l'opérateur en question (après recherche, c'est une entreprise qui revendait des forfaits SFR...).
Bref... Je vous passe la suite des
procédures, le choix du forfait et tout ça. Dominique me demande :
« bon, tu sauras le brancher ? » « Je m'en
fous, je rentre à Paris lundi et l'abonnement ne sera pas encore
activé. » Il demande au vendeur : « c'est facile à
brancher ? » « Oui, vous branchez les câbles, si ça
ne rentre pas, c'est que ce n'est pas le bon trou. » Moi,
évidemment : « ah oui, c'est comme la sodomie. »
Voila mon commercial noir plié de rire et Dominique se demandant de
la gueule duquel des deux je me foutais...
De fil en aiguille, je suis rentré à
19 heures à la maison alors que j'étais parti pour réparer un
ordinateur en panne à 14h15, ordinateur qui n'était pas en panne.
on veut la suite de l'histoire
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