Force est de constater que si je lis
beaucoup de publications politiques et de cochonneries pour le
travail, je ne consacre qu'un temps absolument dérisoire à ce qui
pourrait ressembler, de loin, à de la littérature. Je crois bien
que j'en fais un billet tous les mois d'août quand j'ai le loisir de
me replonger dans ce que l'on pourrait appeler bêtement des livres.
J'étais un gros lecteur jusqu'au moment où les réseaux sociaux ont
accaparé mon temps de loisir à la maison et les jeux sur iPhone mon
temps de transport en commun.
Dans ce billet annuel, je parle
généralement de Michaël Connelly et je vais donc recommencer. Cela
vous apprendra si vous ne lisez qu'un de mes billets par an. Connelly
a été rendu célèbre quand un de ses livres, Créance de sang, a
été adapté pour le cinéma mais je le connaissais avant, un
collègue et néanmoins ami me l'avait recommandé au début des
années 2000. Pire ! Il m'avait presque obligé à lire quand il
a constaté que je lisais plusieurs polars par semaine. Je m'y suis
donc mis. L'appétit vient en mangeant et, à l'époque, j'ai tout lu
et me suis mis, d'ailleurs, à d'autres auteurs chez le même
éditeur.
Les bouquins de Connelly ont un
personnage principal : Harry – Jheronimus – Bosch. Je dis
souvent que c'est le seul héros de roman policier qui vieillisse. On
lit sa vie qui se déroule...
Comme beaucoup d'auteurs de polars,
Connelly fait entrer la vie privée de son personnage dans le roman
mais il le fait remarquablement bien. En le lisant, on ne devient pas
le héros, on n'entre pas dans son petit monde même s'il y a parfois
une dose d'intimité. C'est autre chose, d'autant que ses proches
entrent dans l'aventure (dans un tome, sa propre fille est enlevée
par des triades chinoises) que cette aventure, cette action, complète
une enquête policière difficilement menée, à base d'indices, de
filatures, d'interrogatoires, de ruses,... tout ce qui fait le job,
celui que l'on lit dans les romans.
On ne devient pas Bosch, c'est Bosch
qui devient nous.
Tenez ! Créance de sang (où
Bosch n'est pas le personnage principal, je ne sais même plus s'il y
est figurant) a comme principal interprète Clint Eastwood, déjà
vieux. On est nombreux à admirer le lascar, à s'imaginer « le
bon » dans un western... A « vénérer » un héros.
Avec Bosch, c'est presque l'inverse.
Quand Bosch s'arrête pour manger un pain de viande au milieu d'une
enquête terrible, parce
qu'il faut bien manger et qu'une salade ne ferait pas l'affaire, je
me vois quitter le bureau pour aller boire une bière, parce qu'il
faut bien boire et qu'un verre d'eau ne ferait pas l'affaire.
C'est
grand.
Samedi dernier, j'errais à la gare de la Part Dieu. J'avais cinq ou six heures de voyages. Les jeux de l'iPhone n'auraient pas suffit à me divertir. J'ai décidé d'acheter un livre. Le dernier Connelly. Je n'ai pas pu le lire dans le train (trop de bordel). Finalement, je l'ai commencé lundi. Mardi, il était fini. Hier, j'en ai fini un autre, que j'avais à la maison. Je finirai le troisième, demain.
C'est ça, aussi Connelly. Ca se lit vite, intensément mais sans une passion idiote qui nous scotche dans un fauteuil pour le terminer rapidement, pour en finir avec les rebondissements, le suspens,... On y entre. On en ressort pour l'apéro (ou toute autre activité, mais plus utile, en été, je ne vois pas). On marque la page, on ferme le livre, on oublie. Et on y entre à fond, à la première occasion.
Je n'en suis qu'à Wonderland Avenue que je viens de commencer tout a l'heure.
RépondreSupprimerDans la semaine, j'ai fini l'oiseau des ténèbres, le face a face incroyable entre Bosch et McCaleb. Du grand art.
C'est fantastique Connelly, et ça se lit comme on boit une bière...
Ouais.
SupprimerSi tu aimes les polars et les histoires avec un personnage central que l'on suit au fil des romans , un type qu'on voit vieillir, vivre, manger etc., tu peux essayer les enquêtes de Kurt Wallander de Mankell. Dommage la série est terminée. À moins que....
RépondreSupprimerJ'ai lu aussi. C'est très bien mais pas pareil.
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerT'as essayé Arnaldur Indridason avec son héros Erneldur ?
RépondreSupprimerNon.
SupprimerJe l'avais oublié celui-là, Indridason est très bon aussi. Tu peux suivre les yeux fermés le conseil de Catherine.
RépondreSupprimerOui, je sais, lire les yeux fermés....
Non.
SupprimerComment ça tu veux pas suivre mes conseils ? Les conseils littéraires c'est pourtant une spécialité maison ! Et puis si monsieur Defrancoisjose te dit que c'est bien aussi !
SupprimerBon...
RépondreSupprimerEh bien, pour une fois, je n'ai aucun avis sur la question, n'ayant jamais lu une ligne des quelques auteurs cités ici.
RépondreSupprimerC'est mal.
SupprimerLe monde du polar est infini.
RépondreSupprimerIl y a même un polar déjanté et très recommandable où DSK se fait séquestrer par une postière. Ca s'appelle "Poste Mortem" et c'est signé Jean-Jacques Reboux. Je précise que c'est sorti avant "l'affaire".
Et de mon côté, j'essaierai Connelly à l'occasion, j'avoue ne pas en avoir lu une ligne à ce jour...
Tu devrais réparer ça !
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