S’il y a un truc que j’aime bien, pour mes vacances en août,
c’est rester quelques jours, chez moi, à ne rien faire, contrairement à une
majorité de nos concitoyens qui ne pensent qu’à partir, comme si l’objectif
premier des vacances est de foncer dans les bouchons afin de ne pas perdre une
demi-journée d’une nuit de camping, si je puis me permettre. Tiens ! Si j’étais
un politicien, je proposerais d’interdire aux professionnels du tourisme d’imposer
des périodes de réservation. Pourquoi les gens seraient-ils obligés de réserver
exactement deux semaines alors qu’ils seraient bien plus contents de partir le
lundi et de revenir le vendredi, ce qui leur permettrait de souffler un peu ?
J’imagine la tête de ces professionnels !
Tous les ans, je tombe sur des types qui me demande : « ha
mais tu n’es pas en vacances ? » puis « ben tu ne pars pas ? »
avec quelques variantes. Selon les époques, ils m’énervent, me désespèrent ou m’amuse,
depuis très longtemps. Je me rappelle de ces années où j’allais une fois par
semaine à Brest, en avion, très souvent chez ma mère, faisait le tour des
blogueurs. Je me rappelle de cette année où j’avais commencé mes vacances par
une visite en Bretagne, un tour à Tours, une virée à Toulouse, probablement un
passage dans le Gard et un week-end en Belgique. Et quand je trainais à
Bicêtre, les gens me trouvaient casaniers.
Cette année, au bout d’une semaine de vacances, j’aurais
probablement fait environ 1500 km mais je traine à Bicêtre. Mon rythme, c’est
sortie vers 12h30, retour vers 16h… Je fais mon petit tour : l’Amandine,
la Comète et j’arrive vers 13h30 à la Comète. J’attends la fin du service avant
de déjeuner, souvent juste en même temps que le personnel pour ne pas trop
faire chier le personnel. Et j’observe l’activité, leur boulot, cette espèce de
routine qui s’installe après le rush du midi. Le barman, Christian, fait sa
cave (comprendre : réalimente les frigos du bar pour permettre à ceux du
soir d’avoir de la marchandise). Fred prend le relai au comptoir, il balaye
devant, Pascal range la terrasse et le patron finit les encaissements. Ceux qui
finissent à 16 heures se dépêchent mais, au fond, ont envie de décompresser.
Ceux qui sont du soir et qui partiront à 23 heures sont peinards, un peu d’angoisse :
est-ce qu’ils vont faire du chiffre dans de bonnes conditions ?
Ils se dépêchent, disais-je, mais on a l’impression qu’ils
prennent leur temps, qu’ils le perdent, presque. Les uns et les autres
déjeunent. Il n’y a rien à faire, ou presque, mais le travail n’avance pas. Ils
s’agitent lentement.
Une routine que je redécouvre à chaque mois d’août.
Djibril arrive. Depuis qu’il a des horaires décalés, je ne
le vois plus le soir (soit il travaille, soit il embauche à 5 heures le
lendemain). Il fait ses courses chez Leclerc puis nous prenons un dernier
verre, comme si nous étions nous-mêmes pressés, puis je vais faire la sieste
comme si j’étais fatigué de n’avoir rien fait.
Une gestion de planning très serrée, pas de temps pour l'improvisation
RépondreSupprimerJe partage l'esprit de ce billet...La notion de vacances se confond maintenant avec l'obligation de "partir"...
RépondreSupprimerUn peu comme la notion de la mort, en somme...
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