J'aime bien les ficelles picardes. C'est comme les galettes bretonnes mais aucun connard de Parisien ne demande à un Picard s'il a mangé des ficelles picardes quand il va voir sa mère. Je suis fatigué. Cela fait près de trente ans que je vais en Bretagne toutes les trois semaines et que des abrutis me demandent si j'ai mangé des galettes. Cela n'arrive pas à un Picard.
C'est comme si je demandais à un type qui va en Alsace s'il a mangé une flamenkuche (orthographe de mémoire).
Tiens ! La prochaine fois que je vais voir ma mère, je lui demande de me faire une choucroute. En boîte. Parce que la préparation des choux pour la choucroute n'est pas une tradition chez nous. Quoique. La choucroute en boîte, c'est mauvais.
En plus, tous ses crétins s'imaginent que le plat régional est la galette saucisse. Essaie de leur fait comprendre qu'on en sert dans les parce que l'on peut cuire les saucisses à part et les mettre dans des galettes faites à l'avance (généralement industriellement) sans les réchauffer (la chaleur des saucisses suffit à le faire).
Un mythe est tombé. Attaquons nous à un autre.
La galette pour les bretons est comme la choucroute pour les Alsaciens et la pizza pour les Italiens : le plat du pauvre. Pas un truc exceptionnel pour les bobos parisiens qui aiment le pot-au-feu qui confine à l'art de faire bouffer de la viande immangeable quand il n'y a plus que cela.
Pourquoi croyez-vous que des lascars ont inventé le chili con carne s'ils n'avaient pas des haricots dégueulasses et de la macreuse dont ils ne savaient pas quoi faire ?
Alors je résume : la ménagère bretonne a des enfants et un mari alcoolique à faire manger. Elle a en stock une réserve de farine issue de la récolte du blé. Elle en fait des galettes puis colle dedans ce qui lui reste : des œufs, du fromage, du lard...
Voilà d'où vient la galette. Cela pourrait s'appliquer à la pizza. Si j'ai acheté des ficelles picardes, hier, c'est parce que c'est bon et que ça se cuit en trois minutes à la poêle (quand elles sont faites à l'avance). Je conchie donc les crétins qui font le geste d'aller manger des galettes ou des pizzas (les ficelles picardes, c'est plus rare) comme si c'était exceptionnel. Je ne vais d'ailleurs jamais au restaurant (sauf à la Comète mais j'y vais souvent) sans prendre le plat du jour amoureusement préparé par le chef.
Cela étant, je suis plein de bonté. Je vais vous dire comment faire de bonnes galettes.
D'ailleurs on peut pisser dessus les cons qui se vantent d'´avoir mangé d'excellentes galettes aux coquilles Saint-Jacques. C'est grotesque. La coquille Saint Jacqyes se suffit à elle même. Hop ! 5 minutes à la poêle avec de l'ail et du persil. Cela n'empêche pas de varier à l'occasion mais ajouter des conneries changent le goût de la noix. De là en foutre dans des galettes.
C'est comme les clowns qui prennent une galette avec trois tranches d'andouille.
Revenons à la meilleure galette. Tout d'abord, elle doit être copieuse. Si nos ancêtres ont inventé ce truc, c'est pour nous remplir le ventre.
Vous mettez du beurre dans une poêle. Si vous n'aimez pas le beurre, essayez l'huile d'olive mais je ne réponds de rien. Vous y collez une première galette et foutez dessus du bacon. Je sais. Ça fait un peu anglais mais nos ancêtres appelaient les morceaux de porc comme ils voulaient.
Vous ajoutez du poivre (beaucoup) et du gruyère rapé. Vous attendez un peu. Pas trop. Vous n'avez pas le temps de sauter la bonne, par exemple. Vous cassez un œuf dessus (comme pour un oeuf au plat) et vous couvrez par une deuxième galette.
Vous attendez que l'œuf cuise ("au plat". Vous essayez de présenter ce machin en carré. Et vous servez.
C'est le bonheur. La première galette apporte du croustillant et la deuxième du moelleux (mangez du bœuf bourguignon avec des frites, l'érection est proche).
J'insiste sur le côté "copieux". Il ne s'agit pas de satisfaire des abrutis ou de faire croire que vous êtes généreux. Voire de gaver des outres comme moi. Ni de les empêcher d'en prendre une deuxième.
La bouffe c'est fait pour nourrir.
Et si vous allez dans une crêperie, n'oubliez pas que la seule bonne galette est la complète. Jambon (mon bacon est une variante assez peu connue, tout comme le fait de mettre deux galettes, une au début, l'autre à la fin). Oeuf. Fromage.
D'un autre côté, vous pouvez des patates cuites à l'eau et Reblochon si vous êtes Savoyard et votre conjoint Breton.
Ce billet est déclenché par un copain qui a quitté le bistro à l'apéro sous prétexte que sa femme avait préparé une tartiflette.
Avec des lardons.
Tiens je connaissais pas la double galette, je vais tenter ça la prochaine fois, on est 5 à la maison et il reste toujours une 6e galette dans le paquet qu'on finit en général au beurre. Sinon, la galette-saucisse AKA le hot-dog breton c'est un peu LA spécialité rennaise qu'on retrouve les soirs de match au pied du Stade de la Route de Lorient (qui s'appelle désormais le Roazhon Park), pas franchement le summum de la gastronomie AMHA (la galette tiédasse finit en général par se déchirer et tu te retrouves avec la sauce sur les doigts). A moins que le gars fasse lui-même ses galettes avant de les servir. Suffisamment typique pour qu'on en ait fait une chanson.
RépondreSupprimerLa double complète avec un œuf miroir, c'est encore meilleur
RépondreSupprimerLa galette à l'andouille existe, j'en ai mangé chez une vieille grande tante par alliance avec un cousin non germain qui habitait Guémené et elle ne mettait pas de fromage puisqu'il n'y en a pas de fabriqué dans le coin
RépondreSupprimerLa famille de ma mère est originaire du pays de Guémené (le pays pourlet) depuis au moins 3 siècles, et je n'ai pas souvenance d'avoir vu ma grand-mère maternelle nous faire des crêpes à l'andouille...Je dis crêpe, car dans le le pays pourlet et dans la Cornouaille, les galettes sont des crêpes et les crêpes des galettes! Par contre quels souvenirs dans les années 50, de la dégustation des crêpes cuites sur le bilig dans la cheminée du penty qui servait à cuire les patates pour les cochons (patates qu'on chipait aussi, tellement on les trouvait bonnes)...Une crêpe servie uniquement avec du beurre de la ferme qui dégoulinait partout...Pas étonnant que j'ai pris quelques kilos après...
Supprimerla pauvre grande tante est aujourd'hui décédée autrement je lui aurai demandé de m'en faire afin de me selfier à côté de l'assiette et c'est vrai qu'elle disait krampouz
SupprimerC'est comme les andouilles qui prennent une galette avec trois tranches de clowns.
RépondreSupprimerCa les fait pas rire plus,