Je le rappèlerai toujours, ce jour de février 1994, quand j'ai eu les clés de l'appartement que je venais d'acheter, celui où je vis toujours. Plutôt que de rentrer où j'habitais, en sortant de chez le notaire, je suis allé voir ce qui serait "chez moi".
J'ai eu une énorme déception : je trouvais le séjour minuscule. Pourquoi avais-je acheté cela ? Finalement, je l'ai meublé à ma convenance et depuis je m'en fous, mais je n'oublierai jamais cette sensation.
Ce matin, suite à mon dégâts des eaux de la semaine dernière, je suis passé chez mes voisins du dessous pour remplir le constat. J'ai trouvé leur séjour ridicule. J'ai observé de plus près et je me suis rendu compte que leur appartement était le même que le mien.
Ils sont locataires. Chez moi, je fais ce que je veux. J'ai viré des portes mais cela ne change rien à la taille des pièces.
Alors j'ai réfléchi, ce qui m'arrive une fois par an, en moyenne. D'une part, j'ai beaucoup plus de meubles qu'eux, donc naturellement l'impression d'une pièce plus grande. D'autre part, comme beaucoup de glandus, ils ont essayé de séparer le séjour en deux parties : un côté salon et un côté salle à manger.
Depuis plus de quinze ans, chez moi, j'ai réussi à fusionner les deux espaces. La table de la salle à manger est entre les fauteuils du salon, ce qui me permet d'y ajouter un canapé lit (au salon) utilisable en permanence (ce qu'ils font, la chambre est réservée à leur gamin) et un bureau où je peux ranger le bordel tout en conservant une table de salon et une table pour mon PC.
L'aménagement d'intérieur n'est pas une science exacte.
Je le rappelle de la fois où après une soirée à la Comète avec des blogueurs, nous avions fini chez moi à une quinzaine, tout le monde rentrait.
L'un dans l'autre.