La connerie étant le seul chemin susceptible de nous faire entrevoir une parcelle de vérité, utilisons la par des moyens de communication efficaces. Le temps qu'on remplisse nos verres.
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La Défense, les Champs, les bistros et les touristes
Contrairement à mes prévisions, il n'y a presque personne à La Défense, aujourd'hui. Dans ma tour, je ne sais pas s'il y a plus d'une trentaine de personnes à bosser... dont 17 de ma direction y compris 8 de mon service. Nous sommes une anomalie statistiques : le hasard fait que la plupart de mes collègues n’ont pas fait le pont dont, certains, parce qu’ils étaient en congés la semaine dernière.
La Défense est vide. J’étais surpris, ce matin, en sortant du métro, lui-même bien dégarni. Je n’étais pas seul mais 100 mètres après la sortie, je ne voyais que des touristes. A l’approche du bureau, je me suis trouvé dans une sorte de désert. La probabilité que je trouve un bistro ouvert ce soir est proche de zéro. Le Ballon, fermé. La cantine du 38. Fermée. Le Nouveau Monde, fermé. J’étais pourtant content de bosser dans un quartier plein d’estaminets sympathiques ce qui est rare dans ce quartier d’affaires. Je crois qu’il reste une pizzéria mais j’ignore s’il y a un comptoir. Déjà qu’hier soir, la Comète était fermée…
Les seuls gens que j’ai croisés, ce matin, sont des touristes soit des Français âgés, soit des familles étrangères, des gens que j’ai en horreur, non pas parce que je suis xénophobe ou gérontophobe mais je considère la Défense comme un lieu de travail et je trouve obscène que l’on prenne en photo des gens qui bossent. Une question de principe. Et en plus, j’avais l’impression d’être le seul à bosser et qu’ils me regardaient comme un animal de cirque. En plus, je ne vois pas l’intérêt de prendre des photos de la Défense, photos qui n’intéresseront personne, d’autant qu’il y en a des tonnes sur le net. Ces clowns devraient visiter l’intérieur des tours, là où les gens travaillent et ne pas se faire une opinion uniquement sur la base d’une architecture devinée un jour ensoleillé. Et plutôt que de venir un jour de pont, vers 10 heures le matin, ils devraient venir un jour « normal » à 9 heures, en RER.
Aujourd’hui, ils auront vu une Défense sereine ; sans les dizaines de milliers de gens qui courent pour avoir un train à l’heure, le soir… Le touriste ne sait pas que si Roger ne quitte pas son bureau à 17h23, il n’aura pas son RER à 17h31 le déposant à la Gare de Lyon à 17h45 pour avoir son train de banlieue à 17h52, le suivant étant une demi-heure plus tard.
Mais le touriste est ébahi. Ah ! Quelle belle tour.
Puis, il visitera les Quatre Temps qu’il trouvera magnifiques, sans savoir que Roger à annulé sa pause déjeuner pour aller faire des courses en courant parce qu’il n’a pas d’autres solutions. Et le touriste finira dans un bistro de chaîne.
Sans même penser que je ne peux pas boire une bière avant de prendre le métro, ce soir.
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Partant du bureau, vers 18 heures, le quartier était toujours désert. Seuls la pharmacie et les coiffeurs étaient ouverts. Alors, montant dans le métro, je me suis décidé à aller boire un coup à Paris, dans une brasserie que j'ai beaucoup fréquentée de 1996 à 2003, le bar tabac le Washington, à 200 mètres des champs. Rien n'a changé. Sauf les patrons. Un couple de jeunes Chinois, fort sympathiques.
Les Champs sont noirs de monde. Et toujours, ces touristes qui prennent des photos de leurs familles devant des commerces de renom.
Je me demande ce que dirait le vieux bougnat qui tenait l'affaire à mon époque s'il savait que ses lointains remplaçants sont asiatiques et ont mis le wifi dans le bistro.