22 octobre 2016

Des condoléances ? Ça s'arrose au bistro '

La mère de ma concierge - pardon, ma gardienne - est morte (ce qui touchera certainement mes lecteurs...). Je l'ai appris parce qu'une affiche avait été mise sur la porte de l'immeuble pour organiser une collecte pour des fleurs (c'est normal, ses proches, les membres du conseil machin, n'avaient pas d'autres moyens de procéder. Le problème est que je passe toujours par le sous-sol et pas par le hall). J'ai vu l'affiche jeudi matin (je suis passé par le hall parce que je discutais avec un voisin) mais, la tête dans le cul, je ne m'en suis rappelé ce matin (le samedi, je passe par le Hall, c'est plus simple pour aller à l'Amandine).

J'ai donc envoyé ce midi un SMS de condoléances. Ce n'est pas facile. Nous sommes dans un monde moderne. On ne peut plus glisser une carte dans une boîte à lettres. Je n'ai pas son adresse mail et je n'allais pas sonner chez elle ou attendre de la voir pour lui présenter mes condoléances. De toute manière, c'est faux cul. Présenter des condoléances alors qu'on ne connaît pas le mort de son vivant...

Cela me rappelle la mort - oups le décès - du père de ma chef. Quand elle est revenu, je lui avais glissé une parole. "Mes condoléances". Ca ne veut rien dire. C'est étrange. Enfin, si, ça veut dire quelque chose mais ceux qui présentent des condoléances essaient souvent de faire croire qu'ils partagent la douleur alors qu'ils ne veulent que montrer un geste de sympathie... Je ne sais pas. 

Ma cheffe avait été surprise. Réellement. Comme si elle ne comprenait pas mes quelques mots ou si j'avais été le seul. 

En écrivant ce SMS à ma concierge, j'étais ému. C'est pourtant un geste froid. Une obligation que l'on remplit parce qu'il le faut. Combien de fois ai-je présenté des condoléances ? Des parents de copains, par exemple. J'ai 50 ans. C'est l'âge d'avoir des copains qui perdent leurs parents. Je n'ai jamais été ému. J'ai toujours agi par réflexe. 

J'ai même organisé des collectes. Pour la mort de proches, c'est normal. Pour la mort de parents de proches, je me demande. C'est forcément mais pas dramatiquement faux-cul. 

Alors, je me suis rendu compte pourquoi j'étais ému. Ça fait 22 ans que j'habite là. 22 ans que je connais la gardienne. Insidieusement, c'est devenu une amie. Comment définir ce qu'est une amie ? Je vous laisse à la psychologie de comptoir, lieu que je ne fréquente jamais. 

Mais, en rédigeant ce billet, en discutant avec Tonnégrande en buvant l'apéro (mon côté multi-taches), je me suis rappelé d'un truc. Mi-octobre 1996, j'ai fait une espèce de dépression. Peu importent les raisons et le fait que ca soit une vraie dépression. Mon toubib m'a prescrit du Prozac et 15 jours d'arrêt. Jusqu'au 28 octobre 1996. 

Ça va faire 20 ans. J'ai repris le boulot le 29. Des dates restent marquées. Le 29, je sors du métro après ma première journée. Je me dis : "connard, si tu n'as aucune vie sociale à Paris, tu vas finir vraiment dépressif". Je suis donc entre dans le premier et seul bistro entre le métro et chez moi. 

C'était la Comète. 

10 octobre 2016

Du nouveau sur ce blog

Il a changé de nom, de forme et d'URL. Cette image ne sera néanmoins peut-être pas bon pour ma réputation.

09 octobre 2016

La pin-up du dimanche chez @elc95


Elle est à voir chez El Camino mais il est en retard. 

P.S. :
- ne vous inquiétez pas ce blog ferme dans quelques jours.
- pour avoir cette photo, j'ai cherché "grosse nue" dans Google. Je croyais les Américains pudibonds. Les résultats sont ignobles. 

06 octobre 2016

Nous avons rendez-vous à la cantine !

Tous les trois ou six mois, il y a une réunion dans la tour avec les entreprises qui ont un contrat avec le RIE. Les salariés de ma boite sont consultés pour les sujets à aborder. Un collègue a répondu hier et, en prenant le métro le soir, je me suis rappelé de son mail. J'ai alors décidé d'en ajouter une couche (mais j'ai choisi de m'envoyer un mail à mon adresse perso pour pouvoir me relire à tête reposée). Au bout de quelques mots, je suis rentré en "mode Jégoun" (ce matin, j'ai donc décidé de ne pas envoyer ma réponse pour différentes raisons dont le fait que je ne voulais pas donner l'impression de dénigrer une personne en particulier - Grosse Lyonnaise de surcoit ; le sujet n'étant pas là). 

Je vous la livre en masquant les prénoms (mais je précise qu'il m'arrive de faire preuve de moins de retenue et d'envoyer ce genre de mails au bureau) :

Bonjour,

Tout à fait d'accord avec C. notamment sur la température dans la salle mais pas sur le prix. 

Des bons points pour les desserts (on peut faire critique mais compte tenu du faible nombre de clients, soyons gentils). Les entrées préparées (présentoir de gauche) pourraient être plus variées. 

Cela étant, n'oublions pas la remarque que tout le monde a à la bouche mais n'ose pas formuler à cause d'une retenue à l'honneur de tout le monde. Disons que l'accueil à la caisse pourrait être plus aimable et efficace. 

Je veux bien qu'on ne me dise pas bonjour et bon appétit quand il n'y a pas de jeune stagiaire en formation. Je veux bien qu'on ne me donne plus de serviette en me tendant le ticket. Je veux bien être obligé de porter mon plateau dans la file parce que les machines à café sont juste devant la caisse puis le poser en urgence, sortir mon badge, le passer sans qu'on ne me dise quand le faire en me faisant engueuler quand je le passe trop tôt tout en récupérant ma serviette, mon ticket, en rangeant mon badge et en portant mon plateau. Je veux bien me faire engueuler quand je recharge mon badge à la caisse alors que j'aurais dû le faire à la borne alors qu'il ne passait pas (il me semble pourtant être un peu spécialiste de l'acceptation des cartes y compris sans contact avec la norme 14443 ou 5 que je cite de mémoire ce qui est l'intérêt d'être expert généraliste : se vanter de n'importe quoi). Je veux bien me faire aussi engueuler quand je signale une erreur de saisie parce que je nuis à la fluidité du service, tout en n'ayant jamais la preuve que ma réclamation est prise en compte (cela étant, je ne réclame jamais quand elle compte moins, soyons honnête). Je passe le piment vendu à la caisse, les entrées chaudes qui ne sont jamais disponibles à l'ouverture près de cette même caisse quand on mange de bonne heure (ce qui permet d'éviter les problèmes de machine à café, reconnaissons-le). 

Cela étant, je me demande s'il n'y a pas un léger motif de mécontentement. 

Et je ne supporte pas les problèmes de rendu de monnaie avec les visiteurs qui viennent nous voir (pléonasme) qui se font enguirlander parce qu'il n'ont pas l'appoint, qu'elle n'a pas de monnaie,... Parce que c'est moi qui leur ai suggéré de déjeuner là. 

À part ça, la dame quitte souvent ses fonctions pendant que je fais une pause devant la tour, vers 15 heures. Là, elle est charmante. 

P., bon courage !

Cordialement,
Nicolas. 

Envoyé de mon smartphone



04 octobre 2016

Les bistros et la prestance des nouveaux cons

Il A la Comète, on a un nouveau con parmi les clients. Ça nous change de Geneviève qui n'est pas une nouvelle conne. Ça nous change de Didier Goux aussi, mais il n'est pas, non plus, un nouveau con. Que vient faire Geneviève dans ce billet ? Rien. Le nouveau con parle autant qu'elle. Que vient faire Didier Goux, alors ? Rien non plus mais le type est aussi mal fringué que lui et est aussi grand. 

Tout d'abord, il est barbu avec une barbe entretenue. J'ai horreur de ça. Soit on se rase soit on ne se rase pas, comme moi, mais une barbe courte ne s'entretient pas. C'est grotesque. 

Il n'arrête pas de parler et adresse la parole à tout le monde. Il fait toutes les plaisanteries usuelles de comptoir et est plus que compétent que tous les sujets que tout le monde. 

Les mecs à qui il cause sont contents. Il leur offre des verres. Et comme ils sont encore plus cons que lui, ils remettent une tournée. Ils sont cons. Ils deviennent assez rapidement copains d'enfance pour deux ou trois semaines. C'est beau l'amitié. 

Comme il a cette prestance, il croit avoir du charisme. Il croit réellement qu'il intéresse les gens parce qu'ils finissent à ses pieds. Ils l'écoutent pour se faire payer des verres. Et en payent. Moi-même, j'ai eu des hordes de cons qui étaient avec moi pour se faire offrir des verres, mais, au moins, ils n'ont pas à m'écouter. Je ne parle pas. Mon côté altruiste silencieux. 

Il est grand, à dix ans de moins que moi, je ne peux pas l'insulter. Mais un de ces jours, il aura droit à une de ces réflexions sont j'ai le secret. Il comprendra que je ne l'aime pas. Il ne sera pas triste. Il changera de bistro. Je lui laisse six semaines. On ne le verra plus. 

Il n'y a que deux personnes que je n'ai pas réussi à virer. Geneviève. Mais elle est trop conne. Didier Goux mais je ne l'ai pas viré, il est parti tout seul. Une sombre histoire de cuite pourtant bien naturelle. 

Édit :
1. Et en plus il m'appelle Nico. Ça mérite des baffes. 
2. Je n'ai pas de chance. Le con du jour avec qui il parlait avait une guitare. Ils l'ont sortie.