Marché, le dimanche matin, place de la Comète. Ou pas. |
C’est le quatrième dimanche de suite que je ne vais pas à
l’apéro du midi au bistro alors que j’y vais systématique en principe (sauf
parfois quand je vais en Bretagne mais ça n’est pas pareil vu que je fréquente
un PMU, là-bas). Il faut savoir qu’à Bicêtre, c’est un jour de marché qui se
passe, en particulier, sur le place de la Comète.
C’est la cohue le matin m’a-t-on dit ! Les passants ou
les commerçants viennent prendre un café. Certains laissent leurs achats dans
le bistro. Je ne suis jamais là le matin mais on m’a raconté des scènes
épiques. J’arrive parfois à midi (pour déposer mon linge) et je constate le
bordel. Voilà pourquoi je n’arrive jamais avant une heure, ce que je disais
l’autre jour, le bazar dure encore une demi-heure ou une heure et, après, les
commerçants viennent prendre un café ou une bière pendant qu’il y a moins de
monde et reviennent après quand ils ont fini de « plier ».
A une époque (que j’ai connue), il fallait trois personnes
derrière le comptoir pour tenir le bar et deux serveurs en salle. Aujourd’hui,
ils sont deux de moins derrière le comptoir alors que le bistro a été agrandi.
La chute est régulière depuis très longtemps (j’ai des témoins qui m’ont
raconté la vie après la reconstruction du bar, en 1974). On est passé de 4 rangées
de client au comptoir à 2… La revente de la Comète, en juin 2008 (l’arrivée des
quatrièmes gérants depuis 1974), a beaucoup nui à l’apéro du comptoir vu qu’il
a perdu quatre mètres utiles (le coin de la caisse, le coin de la desserte, le
fond du comptoir pour aller dans la nouvelle salle mais c’est difficile de
juger : 2008 est aussi l’année de l’interdiction de fumer dans les
bistros. De fait, les deux grandes terrasses fumeurs sont toujours pleine…
D’ailleurs, les deux serveurs de salle sont beaucoup plus
occupés par le service des boissons que des repas. C'est au début des années
2000 que les gens ont perdu l’habitude d’aller au restaurant, surtout pour une
formule peu chère (genre 10 euros le menu entrée, plat, dessert…). La clientèle
a bien changé et il ne reste quelques vieux à avoir gardé cette habitue.
Maintenant, les clients en bouffe, le midi, sont plus des bobos qui cherchent
le cadre, l’ambiance et la bonne bouffe (ce qui est à relativiser, il n’y a pas
de plat du jour le week-end, ce qui explique par ailleurs mes andouillettes…).
D’ailleurs, vers 2006, ils ont arrêté de faire restaurant le
dimanche (ils continuaient à faire à manger aux habitués s’ils avaient le
temps). En juin 2008, la restauration a reprise mais, s’il n’y avait pas de plat
du jour, la carte était plus « bobo », vue la clientèle de l’époque.
Mais manger du hachis Parmentier de canard ou des burgers au bleu d’auvergne a
des limites. Aujourd’hui, je ne sais pas évaluer si l’activité
« restauration » est rentable. Enfin, avant 2008, il y avait des
pâtisseries tous les jours y compris le dimanche, de la vraie, faite par le
pâtissier du coin (les invendus de la veille qui avait déjà été décongelés une
fois. Oui, messieurs dames, les pâtissiers congèlent et ça ne se voit pas). Les
desserts de la Comète sont très bons mais assez peu variés.
Mais revenons sur la clientèle du midi. Ce ne sont pas
les mêmes personnes qu’il y a 12 ans. Le
bistro avait fait plus de trente ans dans « sa configuration »
(grandes vérandas en alu, formica,… et un patron – deux successifs – dans la
lignée des brasseries auvergnates, sa femme à la caisse, donnant un coup de
main pour les sandwichs,…). Une grosse partie des clients sont allés vers les
autres bistros, avec cette même
décoration (mais moins grands que la Comète). Ils ne supportaient pas le
changement. Certains me l’ont dit : « non, on ne peut plus y aller » dès 2008. Certains ont
commencé à revenir vers 2015 mais ont fini par être virés par le patron. Ce qu’il
y a de rigolo, c’est que les autres bistros sont tenus par des kabyles mais les
kabyles viennent à la Comète pour les grandes terrasses.
Il arrive une heure, vers 14h, où il n’y a plus personne au
comptoir mais toujours du monde en salle ou en terrasse, notamment les
commerçants du marché. Disons qu’on est trois ou quatre, des inconnus ou des
copains. A 14h20, je commande mon plat qui arrive à 14h30 (la cuisine ferme…)
et on me l’apporte au comptoir. Et là, je suis vraiment seul. Jusqu’en 2006 ou
2007, ça n’aurait pas été possible.
Un vrai bonheur.
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