Excusez mon introduction qui n’a rien à voir avec la suite
du billet sauf pour expliquer les circonstances… Je crois que je vais virer
loche. Ma boîte nous force à prendre 5 jours de congés avant le 11 mai pour
solidarité et tout ça. J’ai donc pose 8 demi-journées pour les 12 jours ouvrés
qui restent avant fin avril. Ca veut dire que je vais « faire » des
réunions (l’organisation, la participation, suite à donner) quatre heures par
jour pendant un peu plus de deux semaines sauf quatre jours en m’assurant de ne
pas dépasser huit heures pendant huit journées avant la fin du mois. Ça fait
bizarre. Je m’explique : si j’ai
une réunion à 10h (notre point d’équipe) et une autre à seize, je vais bosser
de 10 à 12h et 16 à 18 tout en posant une des deux demi-journées… Je crois que
je vais commencer à faire des courses tous les jours…
Car s’il m’est déjà arrivé de passer des vacances au Kremlin-Bicêtre
sans Clair de lune à Maubeuge, c’était pour les passer au bistro. C’est bon,
vous avez compris l’objet de la longue introduction ? Et si vous ne voyez
pas le rapport avec Maubeuge, Google vous comblera une lacune dans votre
culture.
Pour beaucoup de Parisiens (et banlieusard), « vacances »
est synonyme de départ. Ils te demandent, au retour : « et tu es
parti où ? » ou, pire, « et tu es allé en Bretagne ? »,
comme s’il n’y avait pas d’autres destinations. Pour moi, vacances est synonyme
de ne pas travailler (et de ne pas confiner pour autant). Je les comprends
néanmoins, surtout ceux qui vivent en appartement… Mais ils se créent des
complications, du stress… Pour ma part, j’ai 10 jours de RTT par an que je
consacre globalement à prendre le TGV pour la Bretagne pour éviter d’arriver
avant l’heure de fermeture des bistros (et à ne pas arriver tard, tout
simplement, pour avoir une vraie nuit de sommeil) et 25 jours de vacances donc
cinq pour la semaine de Noël que j’aime bien passer en famille.
Il y a donc vingt jours où je fais ce que je veux
(heureusement…) et ce que je veux n’est pas nécessairement de partir. Ca peut l’être !
Par exemple, je peux avoir envie de rentrer en Bretagne mais je ne le fait
uniquement si mon bistro préféré là-bas est ouvert.
En tant que célibataire, il y a parfois des gens qui m’invitent
à vernir passez quelques jours avec eux. C’est souvent plus égoïste qu’altruiste.
Il y a une quinzaine d’année, un couple d’amis partait en vacances dans un
mobil home à Cavalaire avec leur petit fils de six ans pour quatre semaines et
m’avait invité à en passer une avec eux. Je m’étais dit : « ces cons
là ont peur de se faire chier et ne pas savoir quoi faire du petit. » L’avenir
a montré que je n’avais pas tort vu qu’il fallait que je passe deux heures par
jours à la piscine du camping avec le môme ce qui ne me dérangeait nullement,
il faisait une chaleur à crever. Dans le couple, c’est madame qui portait la
culotte. La deuxième mission qui me fut assignée était d’accompagner le copain
dans sa courte tournée des bistros de Cavalaire entre 11h et 13h. Après on
bouffait comme des cochons et on faisait la sieste. Rien que pour ça, j’aurais
signé pour l’année suivante. Surtout, le camping avait un bar fabuleux qui se
transformait progressivement en boîte de nuit vers 21h. J’y allais donc vers
17h. Les trois autres me rejoignaient vers 18h30 pour l’apéro (j’entends :
une tournée chacun) et je revenais après le repas. Je n’ai rarement apprécié
des vacances de beauf, encadrées par les heures de piscine et de bistro. Une
seule fois on est sortis, à ma suggestion, pour passer une matinée à Saint-Trop !
En une semaine à Cavalaire, je n’ai quasiment pas vu la mer (et je suppose qu’eux
non plus en quatre semaines).
J’y suis donc retournée l’année suivante mais ça s’était
assez mal passé (pour des raisons idiotes : le hasard a fait que c’était
tombé sur ma première semaine de vacances et que j’étais épuisé, supporter un
gamin de sept ans et un camping de beauf était trop pour moi).
En août 2008, je n’avais rien de prévu. Je crois me rappeler
que j’avais été voir des copains blogueurs et pas envie d’aller en Bretagne. J’avais
donc choisi de rester deux semaines à Bicêtre. La femme de Tonnégrande passait
deux mois chez ses parents en Guyane et lui ne voulait pas passer tant de temps
avec eux. Nous nous étions retrouvés comme deux andouilles à Bicêtre. La Comète
venait d’être refaite. Pendant une quinzaine de jours, nous y étions de 11h à
15h, et de 19 à 23, à refaire le monde, manger… Ca nous avait coûté beaucoup plus
cher que si nous étions partis…
Des vacances au
bistro, il n’y a rien de tel !
Mes souvenirs de bistros de vacances remontent à la nuit des
temps. En 1985, j’encadrais un centre de vacances au Portugal. Le terrain où
nous étions appartenait à l’oncle d’un copain, propriétaire d’un bistro (si je
puis dire, la notion de bistro s’applique plutôt en France). Nous y passions
nos temps libres, nos heures de réunion entre animateurs,…
En 1990 (je crois), un autre centre de vacances, dans le
Cantal, cette fois. Les chiottes ne me plaisaient pas. J’allais donc dans un
bistro du bourg voisin où j’ai passé des heures. A partir de 1997, j’ai arrêté
les centres de vacances et je partais avec des potes. En 1998, on est allés à
Florac, en Lozère, à l’invitation d’autres copains qui trouvaient, à juste
raison, le patelin génial. Il y avait un bistro (il s’appelait « chez
Proust, coiffeur pour hommes », voir la photo, le gamin est le fils des copains). On passait une partie des journées, en
terrasse et des soirées, au comptoir. On y est retournés pendant des années,
cinq ou six ans, peut-être, uniquement pour ce bistro tout à fait anodin mais
un personnel génial et un cadre sublime. Un jour on a arrêté pour une raison
idiote que j’ai oubliées, sans doute n’avions plus l’âge de faire du camping
entre célibataires. Pendant quelques années, j’y suis allé tout seul car j’allais
visiter des copains dans le Gard, dont FalconHill mais pour une journée,
seulement, une triste bière isolée vu que j’avais la route à prendre. La
dernière année, ils ne m’ont pas reconnu. Je n’étais plus un des membres du
groupe de Bretons…
Des bistros, en
vacance, c’est pas mal non plus !
Pour mes dix demi-journées de vacances confinées, c’est
raté.
« Chez Proust, coiffeur pour hommes » : voilà qui me laisse tout rêveur…
RépondreSupprimerOui, c'est pour ce nom que les copains sont entrés là la première fois.
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