Pages

13 avril 2020

La charge mentale à l'épreuve du confinement de l'homme célibataire


Pourquoi choisir un barbecue au charbon de bois ? | Truffaut ...Le confinement a du bon. Par exemple, j’ai le même pantalon depuis quatre semaines. Cela étant, je ne l’ai porté qu’une demi-douzaine d’heures en tout. Les vies sont bouleversées : en tant que célibataire, je peux vivre en caleçon et tee-shirt. Je les garde d’ailleurs plusieurs jours vu que je n’ai pas de machine à laver et que l’exercice physique ne me fait transpirer tellement. Comme j’attaque le matin sur l’ordinateur, il m’arrive de m’apercevoir, le soir, que je n’ai pas pris de douche. Tant pis…

Ainsi, dans le blog politique, au début de la période de confinement, je décrivais les changements dans mes habitudes, dans cette nouvelle vie car j’étais un peu inquiet suite à la perte de l’appétit le premier jour. Depuis, c’est très aléatoire. Il y a eu une journée, la semaine dernière, où je n’ai pas déjeuné. Par contre, hier et aujourd’hui, il ne faudrait pas qu’un nutritionniste me voit…

Dans Facebook, je lisais la publication d’une copine à elle qui parlait de ses habitudes de confinées, les règles qu’elle se fixait,… Une copine à elle que je ne connais pas lui répondait que ce n’était pas la peine et qu’on pouvait en profiter. Je ne sais pas. Je me suis fixé trois éléments fixes dans mes journées, deux pour celle où je travaille (le point d’équipe à dix heures et l’apéro à 20h, déclenché par les types qui hurlent sur le balcon, et, disons-le, surtout pas avant) et, tous les jours, j’appelle ma mère vers 18 heures. Je pense qu’une personne qui ne vit pas seule ne peut pas se rendre compte à quel point on peut avoir besoin de ces règles qui régissent la vie quotidienne. Je dirais même que c’est surtout le cas des femmes, si tant est cette histoire de charge mentale existe (à près tout, elle a été créée par des féministes qui veulent l’égalité et qui auraient mis à jour une inégalité : les hommes ne pensent pas à ce qu’il faut faire).

Je vais l’illustrer avec mon dernier repas. Je prépare mes menus à l’avance pour optimiser mes courses. Par exemple, pour deux jours, je vais faire un plat en sauce qui pourra être mangé pendant deux repas et deux trucs plus simples. Là, nous avons un week-end de trois jours. Déjà, j’ai oublié le dîner du dernier jour (mais j’ai un peu de réserves). Surtout, à midi, j’ai eu faim vers 12h30. Je me suis alors que j’avais prévu un truc qui nécessite plus d’une heure de préparation et de cuisson. J’ai complètement oublié de préparer…

En semaine, ma journée est assez millimétrée malgré ma totale liberté professionnelle (à part les réunions). Je me suis donc fixé la limite de l’apéro après 20 heures pour le repas du soir et, en journée, il faut que je calcule tout pour les réunions et les courses (pour tenter de les faire où les non confinés et les télétravailleurs sont au boulot, genre 11h ou 15h). Le soir, je m’organise pour que le repas soit prêt pour la fin de l’apéro (disons du deuxième ou troisième vu que je ne bois plus de bière).

Or période de confinement, j’ai aussi une vie rythmée par un tas de sujets (l’apéro avec les copains, quand je suis en Bretagne, les heures de visite à ma mère,…). Mais, un week-end confiné, qu’est-ce que j’en ai foutre, si je puis me permettre ?

Ce soir, j’ai fait un repas exclusivement avec des pommes de terre sautées. Je vous explique la recette : vous coupez les patates en petits morceaux et vous les mettez dans une poêle avec beaucoup de beurre salé à feu assez doux, vous remuez de temps et quand c’est cuit, vous mangez. C’est tout. Pas un ingrédient de plus. Et ce n’est pas un repas de fainéant, il a fallu éplucher. Une féministe brandissant la charge mentale ne pourrait pas imaginer cela. Pourtant. Et alors ?

Vous me répondrez que quand on est plusieurs dans le foyer, il faut des horaires et des menus qui conviennent à tout le monde et qui soient équilibrés.

Certes, mais si seule la femme y pense, qu’y puis-je ? L’égalité ne peut pas être imposée…

Les seules fois où je vis avec quelqu’un, c’est quand je suis chez ma mère. Cela arrive de moins en moins, pas seulement à cause du confinement mais parce qu’elle n’est plus chez elle depuis deux ans… Je jouais le jeu, j’arrivais aux heures des repas (et depuis qu’elle n’est pas là, j’ai les mêmes horaires). Mais tous les jours, pendant des années, elle m’a rappelé qu’il fallait que je fasse mon lit. Or, faire un lit ne serre strictement à rien. Il faut le défaire en se couchant (je dors avec un drap et je mets quelque chose dessus à trois ou quatre heures du matin si j’ai froid).

Je ne conchie néanmoins pas toutes les illustrations de la charge mentale. Si un homme arrive à penser à quelle heure il faut allumer le barbecue, il pourrait aussi penser à mettre la table, préparer les légumes, sortir la viande,… En revanche, quand on fait une lessive, on n’est pas obligés de surveiller la machine pour étendre le linge dès qu’elle est finie. On peut aussi repasser deux heures plus tard.

Néanmoins après trois jours sans travail mais confiné, je me demande si tout cela n’est pas une grosse connerie.

6 commentaires:

  1. Rien que le titre m'a fait rire ! bravo. Mais attention les féministes 2.0 vont couiner

    RépondreSupprimer
  2. Excellent billet et titre super.

    La charge mentale c'est sérieux aussi pour les hommes.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tout ce qui est sérieux doit être réservé aux hommes.

      Supprimer
  3. Il faut toujours faire son lit. On dort mieux dans un lit fait.

    RépondreSupprimer

La modération des commentaires est activée. Soyez patients !