Je crois bien que j'ai loupé cette soirée au 1880, moi ! |
Tous ceux qui parlent du jour d’après me gavent
prodigieusement. Il y a un éditorial de Françoise Fressoz, dans Le Monde, qui
en parle. Mais personne ne sait ce dont sera fait ce jour d’après. Au bureau,
on fait comme si tout allait redevenir normal, ce que je crois, par ailleurs.
Mais je n’en sais rien.
Tout d’abord, pour moi, ça consistera surtout à aller voir
la famille et les copains, tous ceux qui me manquent. D’ailleurs, la famille et
les copains, c’est un peu pareil. Tenez, les patrons du 1880. Je passe
normalement beaucoup de temps avec eux quand je suis à Loudéac pour différentes
raisons (je viens à des heures creuses, la patronne me ramène le soir, cela
fait 35 ans que je suis clients et tout ça). Ils me manquent, tout comme les
copains de l’apéro du samedi soir, tout comme les autres clients que je connais
depuis longtemps… Et ma mère, tiens ! On s’appelle tous les jours depuis
le confinement, parfois deux fois. Je ne sais pas si elle me manque (vu,
justement, qu’on papote souvent) mais je sais qu’elle attend le jour où elle
pourra sortir, revenir à la maison quand les enfants sont là, travailler dans
son jardin,… Et quand on se reverra, je filerai ensuite au 1880, pour voire les
copains. Ma famille, celle des bistros.
C’est cela, le jour d’après. Je me fous bien de la marche du
monde ensuite. Mon jour d’après, je viens d’en parler. Le pire est que la
région parisienne sera déconfinée avant la Bretagne et que je ne pourrais pas y
aller. Le pire du pire est que, quand la Bretagne sera déconfinée, il est
probable que les maisons de retraite ne le seront pas. Le pire du pire du pire
est que les rassemblements de plus 10 personnes (au hasard) resteront
interdits et que je ne pourrais pas
aller au bistro, voir les copains.
Dans ce billet, je ne parle pas de mes copains de bistro, à
Bicêtre. Je ne les oublie pas mais je ne suis plus très proche des patrons de
bistro et les serveurs passent… Quant aux copains de la vraie vie, je ne les vois
plus beaucoup pour différentes raisons (notamment leurs retraites… voire leur
mort). Il en reste. Odette, Patrice, Jean-Michel… Alors on s’appelle… Je ne
parle pas non plus des copains blogueurs parce qu’ils sont toujours là, dans
les blogs, dans Faceboook,… Mais j’attends avec impatience le retour de nos
éclats de rire, à la terrasse de la Comète, si on est déconfinés avant le début
de l’hiver.
Voilà : on ne sait pas quand sera le jour d’après alors
ceux qui font des théories sur ce qui se passera me gonflent. Récemment, un
journal titrait sur le fait qu’on va connait la pire crise économique depuis
1945, seulement 21 ans après ma naissance, il y a bientôt – très bientôt – 54 ans.
On n’en sait rien. Aussi bien, les entreprises vont reprendre l’activité pour
rattraper le retard, embaucher en masse, que sais-je ? Rien ! Peut-être
que l’Europe va faire tourner la planche à billets et que nous connaîtrons de
nouvelles trente glorieuses ?
Alors je vois des andouilles qui disent qu’il faudra
reconstruire un monde meilleur, sans pollution et sans bouffer du pangolin. Ils
y croient probablement ou essaient de jouer aux intéressants. Je pourrais d’ailleurs
pondre des théories, ça égaiera mon blog politique…
Mais pas ce soir. Je vais fêter mon anniversaire (le 23),
tout seul. Ne m’appelez pas, ne mettez rien dans Facebook. Je ferai sans doute
un billet de blog. Commentez-le rapidement. Et je pensais à la fête des mères :
je ne pourrai pas envoyer des fleurs à la mienne.
Il faut penser aussi aux jours d’avant le jour d’après.
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