Avec le confinement, ayant du temps, j’ai essayé de relancer
ce blog bistro mais l’échec fut là. Cela n’était pas la première fois et ne
sera pas la dernière, vu que je vais retenter mais sans parler de bistro. Je
vais parler de rien sauf au cours de cette introduction pompeuse (tant pis si
ça donne envie à certaines), introduction pompeuse qui durera jusqu’à la fin du
billet, je n’ai pas que ça à foutre, non plus. En quinze ans de blog, j’ai
appris une chose : de toute manière, les andouilles ne lisent pas jusqu’à
la fin, il faut tout dire dans le début. J’ai donc décidé de faire un début
très long.
Figurez-vous que je suis en train de manger un reste de rôti
de porc avec de la mayonnaise toute faite par Monsieur Amora. Il est évident
que la mayonnaise faite maison est largement meilleure mais il faut absolument
la refuser quand il s’agit d’accompagner un plat qui se suffit en lui-même. Vous
mangez un rôti de porc froid, en principe, il est bon. Ce n’est pas la peine d’avoir
une mayonnaise exceptionnelle ! C’est un peu comme avec les fruits de mer :
les gens qui mangent des fruits de mer avec de la mayonnaise faite maison sont
des gens qui n’aiment pas les fruits de mer : ils préfèrent les masquer
avec de la bonne mayonnaise pour le plaisir de dire que c’est quand même meilleur
avec une mayonnaise maison. Réservez votre mayonnaise maison à des plats qui
sont là pour sublimer la mayonnaise comme les œufs mayonnaise, le thon
mayonnaise voire la mayonnaise à la mayonnaise.
Toujours est-il qu’un vieux con dans les commentaires de mon
avant dernier blog politique me disait que je n’étais pas un bon blogueur vu
que je refusais de traiter certains sujets (ce qui est faux mais je ne peux pas
tout traiter ! Je veux bien de parler de la guerre au proche orient si mon
billet de blog pouvait la faire cesser mais j’ai arrêté d’y croire). J’en ai
fait un autre billet sur le blog politique mais il ne l’a pas lu, vu qu’il a
commenté le précédent en disant que je ne tenais pas un blog vu que je n’y
connaissais rien.
Loin de moi de vouloir me justifier. A la limite, si j’avais
une justification à produire c’est la présence de reste de rôti de porc chez
moi alors que j’ai la réputation d’être assez viandard. C’est assez volontaire.
Hier, j’ai emprunté la voiture d’un pote et j’en ai profité pour faire des
courses. J’ai donc acheté un rôti d’un kilo trois car je n’avais aucun risque
de remplir les sacoches à vélo en me disant que j’allais faire trois repas
avec.
Le rôti était excellent. J’avais fait revenir des oignons
dans du beurre dans une grande poêle puis j’ai ajouté le rôti à dorer avec un
tas d’épices. J’ai ajouté quinze centilitres de vin blanc et j’ai laissé une
dizaine de minutes. J’ai alors tout mis dans le four et laissé une heure.
Pour continuer, ça me fait penser qu’il faut encore que je
redéfinisse pour le vieux con ce qu’est un blog : c’est un espace ou le
taulier dit ce qu’il veut et il doit se foutre totalement du nombre de
lecteurs, tant il y a d’abrutis à bavasser dans les réseaux sociaux. Ca me fait
penser à une anecdote. Hier, j’étais au bistro, en terrasse, quand j’entends un
type à côté de moi dire : ma tante fait les meilleures pommes de terre au
beurre du monde. Ah mais quel con ! Cela étant, je ne sais pas comment mes
tantes font des pommes de terre au beurre. Celles de ma mère sont parfaites
mais je le dis tout sec : les miennes sont sublimes. On notera en tout
premier lieu qu’il est impossible de manger des bonnes pommes de terre au
beurre au restaurant.
Je vais vous donner le secret pour réussir des pommes de
terre au beurre. Il repose sur le diamètre de la casserole, de la cocotte, de
la sauteuse que vous allez utiliser. Peu importe le matériau à la base du récipient :
ce n’est pas lui que vous mangez. Prenez un truc pas trop chiant à nettoyer et
qui n’attache pas trop. Le seul critère est le diamètre. C’est le secret. Et le
beurre, évidemment, mais, à la limite, il faudrait que j’essaie avec de l’huile.
Il faut, à la cuisson, que pas plus d’un quart de vos patates ne touche le fond
de la marmite. Vous commencez à feu relativement vif car c’est moins chiant,
vous mélangez souvent pour éviter que ça brûle et pour bien répartir les
dorures sur toutes les pommes de terre. Au bout d’une quinzaine de minutes,
vous réduisez le feu, vous couvrez et vous continuez à remuer de temps en temps
pour éviter que ça brule. Quand la température a baissé, vous pouvez aller au
bistro une bonne demi-heure voire une heure. Les pommes de terre finiront de
cuire, toute imbibées de beurre mais peu en contact avec le fond.
Je répète : le critère est la hauteur pour que toutes
les patates ne touchent pas le sol et puissent cuire dans le beurre environnant
en hauteur.
Voila un vrai billet de blog : le taulier raconte ce qu’il
veut. Il prendra soin de faire un joli titre comme « la vraie recette des
billets de blog et des pommes de terre au beurre » qu’il ne faudra d’ailleurs
pas confondre avec les pommes de terre sautées mais si la marge est réduite.
Ainsi va la vie et le blogage. Ce midi, j’avais accompagné
mon rôti de porc avec une poêlée de pommes de terres et de champignons (la
recette de la poêlée est similaires à celle des pommes de terre au beurre :
une fois que les pommes de terre sont un peu dorée, vous ajoutez les
champignons, vous réduisez le feu et vous allez au bistro).
Demain midi, je vais me cuisiner le reste de rôti de porc :
je vais faire comme une espèce de risotto aux courgettes et oignon puis ajouter
le rôti avant de commencer à mettre le bouillon.
Ca pourrait faire l’objet d’un billet dans mon blog politique.
Je ne suis pas d'accord avec votre théorie mayonnaisienne. L'alternative (bonne/mauvaise) me paraît fausse. Je dirais plutôt que les choses qui réclament une mayonnaise doivent toujours s'accompagner d'une bonne, et que celles qui peuvent se passer d'une bonne mayonnaise… devraient se passer de mayonnaise tout court !
RépondreSupprimerLe problème entre la "maison" et la "en pot" est ailleurs et il est double :
1) Dans la mesure où on ne peut pas faire une petite mayonnaise (à cause de la proportion obligatoire jaune d'œuf/huile), on est sûr d'en perdre quand on est tout seul.
2) Le facteur flemme joue son rôle : faire une mayonnaise, c'est chiant. alors qu'ouvrir un pot et la trouver toute prête à l'intérieur, c'est un vrai petit bonheur.
Rien de tout cela ne serait arrivé si, comme moi, vous mangiez le rôti froid avec de la moutarde.
On est quand même à peu près d'accord. Je dis dans le billet que ce qui réclame de la mayonnaise (comme un oeuf mayo) doit en avoir une bonne. Pour le reste, c'est une question de facilité. L'intérêt de la mayo en pot c'est qu'elle a peu de goût et ne masque pas le celui des aliments mayonnaisifiés.
SupprimerJe peux manger le rôti froid sans rien, moi !
« Je peux manger le rôti froid sans rien, moi ! »
SupprimerC'est votre côté rebelle jussqu'au-boutiste, combattant de l'Absolu…
Pas du tout ! Outre que le "sans rien" ne faisait pas référence à ce que je n'avais pas dans le verre vu que je n'y avait pas rien, je ne fais aucun effort pour manger le rôti sans rien. S'il y a de la mayonnaise ou de la moutarde, je prends de la mayonnaise ou de la moutarde.
SupprimerMais je dois avouer que "je ne suis pas moutarde", sauf comme base à une préparation. Par exemple, je préfère l'andouille sauce moutarde avec de la moutarde que sans moutarde.
Andouille !
Supprimer(Et, d'abord, c'est l'andouillette qui s'accompagne de sauce moutarde : pas l'andouille. qui, elle, en revanche, se marie fort bien avec la moutarde-moutarde.)
C'est ce que je voulais dire. Honte sur moi.
SupprimerDéfendre la mayonnaise industrielle, alors que c'est tellement facile d'en faire une maison ! Au contraire, un bon rôti soutient une bonne mayo. Franchement, Nicolas, tu déconnes. C'est vrai qu'il faut en faire une certaine quantité, mais c'est pas grave.
RépondreSupprimerEt Didier, c'est pas chiant de faire une mayo maison. C'est même d'une simplicité biblique.
Vraiment, grosse déception...
Tu te trompes : un bon produit ne doit pas avoir une bonne mayo, ça gâche le gout.
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