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21 octobre 2020

Un projet politique pour les bistros peut-il être socialiste ?


Alors que dans le blog politique, je me lance furieusement dans des billets du même métal afin de botter le cul au Parti Socialiste en vu des prochaines élections présidentielles, je me dois de faire des propositions pour les bistros, cafés, bars, brasseries et autres restaurants pour que les patrons et les employés votent définitivement à gauche ce qui n’est pas gagné.

 

Proposition 1 – de l’heure de fermeture

Il n’y aura plus d’heure « départementale » de fermeture des bistros. Pour chaque établissement, la préfecture pourra forcer une heure de fermeture s’il y a des désagréments pour les voisins, notamment pour ce qui concerne le bruit et la sécurité. Ces désagréments devront être confirmés par la municipalité.

Lors de la mise en application de cette mesure, les heures de fermetures imposées par les autorités ne pourront pas, pendant les six mois, être anticipées par rapport aux horaires actuels.

Les autorités (municipalités, préfectures, forces de l’ordre) devront traiter rapidement les plaintes potentielles de voisins. Les forces de l’ordre pourront prendre des mesures immédiates voire durables en cas de problème de sécurité. Les tribunaux administratifs devront traiter les réclamations dans les meilleurs délais.

Le « bruit » comprend celui fait par l’établissement mais aussi celui créé par les clients dans les alentours. L’heure de tolérance pour le bruit devra correspondre aux contraintes historiques de la ville mais aussi aux volontés des municipalités, par exemple pour dynamiser les centres villes.

Justification : une mesure d’ordre publique n’a pas à être utilisée pour des raisons de morale.

 

Proposition 2 – des terrasses chauffées

Les chauffages ne seront autorisés que sur les terrasses entièrement isolées du vent. Les municipalités ne peuvent pas imposer des contraintes supplémentaires.

Justification : les terrasses chauffées ouvertes sont une hérésie mais, à partir du moment où il n’y a pas trop de vent, il ne faut pas faire chier les braves gens, non plus.

 

Proposition 3 – du tabac

Le tabac ne sera autorisé sur les terrasses que si celles-ci sont ouvertes sur au moins deux côtés et si les conditions d’aménagement sont conformes aux aménagements issus de la crise sanitaires (un mètre entre les tables…). Fumer debout en terrasse recevant de la clientèle sera interdit (sauf si les tables sont remplacées par des guéridons).

Dans les restaurants, les cendriers sur les tables seront interdits.

Des cendriers « sur pied » devront être installés de manière à pouvoir être simplement utilisés par les clients fumeurs, y compris ceux obligés de s’éloigner de quelques mètres pour se donner à leurs vices.

Justification : pour les cendriers sur les tables c’est parce que la cendre s’envole avec le vent et tombe dans les assiettes des voisins. C’est dégueulasse, bordel ! Par contre, la nécessité de cendriers pour les pieds est pour éviter d’avoir des mégots qui se dispersent. Mais l’essentiel de ces mesures est pour éviter que les types qui picolent à l’intérieur viennent casser les couilles à ceux qui se les gèlent à l’extérieur tout en payant plus cher. Et en période de crise sanitaire, c’est du bon sens.

 

Proposition 4 – des tarifs

Les tarifs au comptoir, en salle et en terrasse, devront être consultables de façon nette de tout endroit du comptoir (y compris pour les déficients visuels jusqu’à 6/10). En salle et en terrasse, des cartes devront être systématiques présentées, si possible sous formes d’affiches sur les murs, aux clients.

Justification : parce que, putain de bordel de merde, j’aime bien savoir ce que va me coûter ce que je commande.

 

Proposition 5 – des compléments

Nul complément de facturation ne pourra être exigé pour une tranche de citron ou cinq glaçons dans toute boisson. Un demi avec de la limonade ou un sirop ne pourra pas être vendu plus cher qu’un demi normal.  Les verres d’eau seront gratuits dans la limite d’un (petit) par consommation et par table. Tout quart d’heure passé au comptoir, en salle ou en terrasse passé sans commande de consommation pour être l’objet d’une facturation sur la base du prix moyen d’un verre de base (genre demi).

Justification : trop de bistros abusent. A partir du moment où ils appliquent les coefficients, ils ne vont pas nous casser les burnes pour deux centilitres de sirop d’orgeat dans le Ricard. Pour le reste, il y a trop de clients chiants.

 

Proposition 6 – des prix justes

La consommation de base (apéritif anisé, demi de bière ordinaire, kir « normal », verre de vin d’entrée de gamme) devra avoir un prix harmonisé (exemple : 2€50 au comptoir). Le tarif maximum (en terrasse, donc) ne peut pas excéder le double. Le prix des produits plus bas de gamme devra être optimisé (par exemple, celui d’un café ne peut pas être supérieur à la moitié de celui d’une consommation de base).

Justification : l’harmonisation des prix permet aux clients d’être traités à égalité au cours des tournées (si un lascar prend un demi à 3 euros et l’autre un Ricard à 2, à la fin de la semaine, ça commence à faire beaucoup, bordel !). Le reste n’est que justice (par exemple, le plafonnement des prix en terrasse est compensée par la facturation des quarts d’heure sans consommation).

 

Proposition 7 – des happy hours

Les happy hours devront être bornés dans le temps et durer au maximum deux heures et se terminer au maximum à 19h30. La baisse des tarifs sur tout ou partie des consommations devra être affichée, réelle et claire.

Justification : je connais des bistros qui font passer la pinte de 5 euros à 4,5 euros, c’est se foutre de la gueule des clients. Je parlais pour les prix. Pour les « bornes horaires », trop de grands établissements pourraient faire une concurrence déloyale aux petits bistros n’ayant pas les moyens d’avoir ces pratiques commerciales (un bar de quartier ne pourrait pas lutter contre un bar dans lequel les clients n’arrivent que vers 22 heures si ce dernier pratique des tarifs réduits trop longtemps).


Ah ben j'ai oublié de répondre à la question du titre...

19 septembre 2020

40 ans de comptoir et un mi-temps thérapeutique

Ça fait un peu plus de 40 que je fréquente les bistros notamment grâce à une saine émulation avec Gilles ! Je me rappelle encore le Pub ou l’Epoque à une lointaine époque. C’est si vieux. Nous étions à 14 ans déjà assez costauds pour que les patrons nous laissent toute liberté, pendant que nous étions majeurs. Il y a maintenant prescription d’autant que je crois bien que Monique Collet, si elle est encore des nôtres, est dans la même maison de retraite que ma mère contrairement à celle de Gilles qui a préféré s’éloigner un peu. 

De ces quarante ans, ceux qui connaissent mon âge auront compris que j’ai commencé assez peu de temps après la puberté ce qui explique très certainement nos célibats à Gilles et moi. Ce n’est pas le tout d’emballer les gonzesses mais à la fermeture des bistros, elles ont généralement perdu le patience et on n’est même plus capables de se mettre la bite sous le bras. 

40 ans de bistro. Il faudrait faire une fête. Au bistro. 40 ans de bistro avec des patrons variés et avariés. 

Ce soir, le 1880 est fermé. Il est temps lis d’une heure. J’attends dans un coin qu’Ccil finisse le ménage avant de me ramener à la maison et le patron nous passe le Velvet ce qui ne nous rajeunit pas. 

Le patron ! Christophe ! J’ai 40 ans de bistro et c’est le premier que je vois en mi-temps thérapeutique. 

Un patron de bistro. 

Nous lui devons le respect et chanter sa gloire au son du Velvet.

14 août 2020

Mon filet de bœuf en croûte d'épices au barbecue

Mes fidèles abonnés auront repéré cette photo dans mon Facebook et ils ont bien raison de bavé car la bidoche était somptueuse ! Entendons-nous bien. Le filet de bœuf n'est pas le meilleur morceau dans cette sympathique bestiole et ne vaut évidemment pas un faux-filet et, surtout, à mon goût, une entrecôte ou une côte de bœuf.

Autant dire, même, qu'ayant très peu de gras, il est presque insipide. En revanche, il est d'une telle tendreté, tellement fondant, que c'est toujours un plaisir à manger que, s'il est bien cuit, sa dégustation est un enchantement ! Je vais vous montrer ma recette simplissime après deux apartés parce que j'aime bien bavasser dans les blogs.

Premier aparté, à propos des viandes saignantes :

Si vous n'aimez pas la viande saignante ou rouge, ou si vous avez un doute sur le goût de vos convives, évitez les bons morceaux du bœuf. Je n'ai rien contre les gens qui n'aiment pas la viande saignante même si j'ai du mal à comprendre. Tout comme ils ont souvent du mal à comprendre que je n'aime pas les tomates ou l'ananas... Ce n'est pas grave.

Par contre, évitez d'utiliser un morceau à 20€ le kilo si c'est pour trop le cuire, c'est vraiment du gaspillage, surtout avec ma recette, vous allez transformer le tour en charbon !

Deuxième aparté, à propos des barbecues :

La plupart des gens aiment le barbecue pour ce qu'il représente : les vacances, les repas au plein air avec les copains, la préparation en buvant l'apéro, la simplicité,... Mais aussi, dans "l'ancien monde" une refonte des tâches ménagères vu qu'on a l'impression que c'est monsieur qui fait à manger (le plat principal, madame n'a plus qu'à mettre la table, préparer les légumes, servir l'apéro, préparer les fromages et les desserts, recevoir les invités, faire la vaisselle, y compris la grille du barbecue,...).

Mais n'oublions deux volets importants. Le premier, s'il est électrique, est qu'il est hyper simple d'utilisation : vous vérifier le niveau d'eau et vous l'allumez... C'est encore mieux s'il est abrité et que vous n'avez pas besoin de le ranger après chaque repas sinon, c'est un peu galère, il faut le laver entièrement à chaque fois. A la maison, il est dans la véranda (donc à l'abris) : pas besoin de démonter la grille pour la nettoyer, d'enlever la cuve pour vider l'eau, de la laver, de la sécher, de remonter le tout... Il n'y a donc aucune corvée (ce nettoyage peut être fait toutes les quatre ou cinq cuissons : la graisse restant sur la grille après utilisation fond lors du préchauffage : avec le mien, il n'y a pas de niveau minimum d'eau - on peut ne pas en mettre mais la graisse va cramer dans la cuve... Du coup, je le lave quand il n'y a plus beaucoup d'eau ce qui va m'éviter d'en renverser pendant le transport ; songez-y !).

Le deuxième est qu'on le prend souvent pour un machin d'été mais c'est un vrai outil de préparation et de cuisson. J'en parlais dans mon dernier billet : d'une part, c'est la meilleur solution pour cuire des steaks hachés surgelés et, d'autre part, c'est le meilleur compromis pour faire des frites sans friteuse... C'est un peu comme le micro-onde, le barbecue est considéré comme le parent pauvre de la cuisine mais c'est une erreur ! Le barbecue permet d'éviter l'ajout de matière grasse et de mieux surveiller la cuisson. Mon rôti de bœuf en est un bon exemple, vous allez voir !

A noter que le barbecue idéal doit permettre de régler la température, ce qui est possible avec les barbecue à charbon de bois (mais pénible) et très facile avec certains électriques, dont le mien. On ne cuit pas une viande blanche comme une viande rouge... Un bon barbecue électrique devraient permettre d'avoir une température supérieure à un four de cuisine. Je n'ai pas essayé mais on doit pouvoir y faire d'excellente pizzas...

Ma recette de file de bœuf en croûte d'épices au barbecue :
 
Son intitulé est parfaitement pompeux mais il fait très joli. Tout d'abord, vous achetez la viande plusieurs jours à l'avance (vous pouvez vous en abstenir si votre boucher est de confiance mais n'oubliez pas de lui dire que la bête ne doit pas avoir été passée par les armes le matin. Et la viande rouge de super ou d'hypermarché est souvent meilleure que celle d'une boucherie). Genre trois ou quatre (voire plus, on n'est pas à quelques semaines prêts mais votre frigo risque de puer un peu).

Vous sortez la viande du frigo avant la cuisson (je dis ça au cas où vous seriez assez con pour mettre le barbecue dans le réfrigérateur). Vous la débardez (si vous boucher a mis de la barde, c'est un escroc).

Dans un plat un peu plus grand que le rôti, vous mettez une ou deux cuillerées d'huile d'olive (ou de ce que vous voudrez, je m'en fous) que vous mélangerez avec une dose de poivre moulu et d'ail concassé (en boîte, ne nous emmerdons pas à couper l'ail) plus un peu d'épices (toujours en boite). J'avais du romarin et de la ciboulette. Vous mélangez bien ça puis vous y retournez plusieurs fois le filet de bœuf pour qu'il soit bien entouré, de manière homogène, de ces ingrédients.

Tout cela est presque pour la frime. Par exemple, l'huile ne sert pas à la cuisson (contrairement à la matière grasse que vous ajoutez quand vous cuisinez au four) mais uniquement à faire coller les ingrédients dont je parlais qui, en grillant, donneront la fine croûte qui justifie le titre et ajoutera une infinie dose de plaisir en le mangeant : une viande saignante qui craque sous la dent... Les ingrédients seront à moitié brûlés et donneront très peu de goût à la bidoche.

Quand le barbecue est très chaud, vous déposez le filet sur la grille. La durée de la cuisson dépendra évidemment de l'épaisseur de la viande. A titre indicatif pour vous permettre de servir l'apéro et les entrées en toute tranquillité, comptez une petite demi-heure pour un kilo.

Donc, vous surveillez la cuisson à l’œil nu. Au bout de sept à dix minutes (pour mon 
kilo), vous constaterez que le bas (près de la grille) semble cuit que la haut est encore bien rouge. Vous le retournez. Voir la photo (la pièce de bœuf du haut - la partie presque brûlée ne concerne que les épices).



Vous laissez cuire un peu moins de temps que la première face. Surtout pas trop même si le risque n'est pas dramatique : c'est surtout le tour qui va cuire.

Ensuite, vous mettez le rôti à reposer sur la planche à découper pendant une petite dizaine de minutes pendant lesquelles vous vous assurerez que les convives seront bien servis en légumes bien chauds car tout va aller très vite, ensuite...

Pendant ce repos forcé, la chaleur emmagasinée au tour va aller "vers le centre" et en parfaire la cuisson : c'est pendant cette étape qu'il gagnera en onctuosité. Elle est essentielle.

Au bout de ces minutes de ce repos, vous découpez rapidement en tranche et vous faites le service rapidement (la viande va vite refroidir, sinon, dès qu'elle ne sera plus entourée des légumes chaud ; n'hésitez pas dire aux convives de prendre directement deux parts).

C'est un régal ! Cette très fine croûte avec la viande tendre mais onctueuse donne une jouissance plus forte que non, rien...

Vous remarquerez que je n'ai pas mis de sel ou de poivre (sauf dans la "marinade"). C'est un choix personnel : laissez-donc les convives assaisonner leur bidoche comme ils veulent ! Généralement, je mange la viande rouge avec pas mal de poivre et donc j'en ajoute avant le service mais, là, je n'en avais pas envie (et m'en suis très bien passé). Pour le sel, j'évite par principe (je n'en mets qu'un peu quand je cuis des trucs à l'eau). Des andouilles vont conseiller de la fleur de sel ou des trucs comme ça mais ça me fait toujours rigoler : on est là pour savourer la viande, pas la fleur de sel...

Même remarque pour le "poivre du moulin" ! Il se vend du très bon poivre concassé qui donnera un peu de croustillant (mais là, vous avez déjà la croûte).

Que servir avec ?

Comme légume :

Vous faites comme vous voulez ! Il est d'usage de prendre des légumes verts parce que c'est frais, c'est bon pour la santé, à la mode et que sais-je ! Mais vous êtes là pour manger de la viande pas pour finasser sur la recette de la ratatouille et vous cassez les noix à les éplucher.

Mon conseil sera donc : des pommes de terre sautées et comme je faisais l'éloge de la simplicité et du micro-onde, voila une bonne recette... Vous pelez les patates et les coupez en rondelles. Vous les mettez dans un saladier allant au micro-onde, vous ajoutez un fond d'eau ; disons un grand verre ; et vous faite cuire huit minutes. Vous pouvez le faire à l'avance. 

Moi j'aime bien, par exemple, épluchez les pommes de terre pendant que je prépare le café du matin puis les mettre à cuire juste après pour les oublier dans le four jusqu'au repas...

Quand vous sortez la viande du frigo, vous mettez une grande casserole à chauffer avec un peu de matière grasse, quand c'est bien chaud (et avant que le beurre brûle, si vous en utilisez !) vous ajoutez les rondelles et vous laissez à feu doux. En principe, elles devraient être délicatement dorée au moment de les servir (juste avant de couper la viande : voir ci-dessus). Avant de mettre les rondelles (si je puis me permettre hein!, je parlais de jouissance, mais c'est pour la viande), ajoutez un peu de poivre et d'ail concassée pour faire la transition avec la viande.

Comme vin :

Ne comptez pas sur moi pour vous donner des conseils avisés sauf un à venir. En effet, je n'y connais rien sans pour autant proposer du Muscadet avec de la viande rouge et j'ai assez de bouteille - si je puis me permettre - pour me moquer de l’œnologie domestique.

Mon seul conseil : évitez les vins forts, ceux de qualité, les grands Bordeaux ou Bourgogne, bref, tout ce que pourrait vous conseiller un caviste ! Un tel vin ne peut s'apprécier qu'à température idéale celle qu'on appelle "ambiante" mais l'ambiance, à l'époque des barbecues, est surtout à la canicule. Le vin sera très chaud et presque imbuvable.

Un petit Faugères ou un Bergerac que l'on n'hésitera pas à servir à 15 degrés sera idéal. Et je n'aurais aucun complexe à servir du bœuf avec un Chablis...


Prenez-en de la graine !


02 août 2020

Mes recettes estivales

Nous arrivons demain à la fin de la vingtième semaine depuis le début du confinement, c’est-à-dire, pour moi, du télétravail à temps complet ce qui se traduit par le fait de passer deux repas par jour à la maison et donc la nécessité de cuisiner. Passé les premiers jours de rongeage de frein, pendant trois mois, je me suis fait ce que j’aime faire. Pour le midi, il y avait des plats qui nécessitent assez peu de temps de préparation (j’ai horreur de « fignoler » la bouffe et de passer du temps à surveiller des cuissons). Je me suis donc fait beaucoup de rôtis (bœuf, porc et veau), de sautés (porc, veau et volailles), de risottos ou de simples viandes grillées (steaks et escalopes de veau ou de dinde). Pour le soir, je mangeais soit des restes soit, le plus souvent, des plats tous préparés du supermarché (rayons surgelés, frais ou traiteur).

 

La plupart de mes viandes étaient accompagnées de pommes de terre, de courgettes, d’haricots verts, de champignons frais mais néanmoins de Paris. Les recettes de mes légumes étaient à peu près toutes les mêmes (en gros : dans du beurre et dans de l’huile). La lassitude a commencé à se pointer il y a une vingtaine de jours et j’ai commencé à acheter des entrées autres que ce que je trouvais chez Leclerc à Bicêtre, à ajouter à mes menus de œufs, en omelette ou en cocotte et, il y a dix jours, je me suis décidé à acheter un barbecue électrique.

 

Certains pourraient contester ce choix mais faire un barbecue au charbon de bois mais le but est aussi de ne pas consacrer de temps à préparer des repas (donc, a fortiori, à allumer un feu).

 

Dans ma grande bonté, je vais vous livrer quelques recettes toutes improvisées suite à la lecture de plusieurs sites de cuisine pour trouver ce qui m’allait le mieux…

 

Œufs cocottes aux pommes de terre et champignons

 

Ceci n’a évidemment rien d’exceptionnel mais j’ai varié. Plutôt que de mettre les œufs dans de cocottes individuelles, je les ai mis dans un petit plat. J’ai couvert le fond de pommes de terre sautées qui me restait du midi, j’ai recouvert le tout de champignon en boite (ce que je n’utilise quasiment jamais), j’ai cassé dessus mes quatre œufs (j’ai un certain appétit !), mis de la crème fraiche sur le blanc et soupoudré de fromage rappé (du gruyère, évidemment, et pas des saloperies à mode comme on fait maintenant).

 

Vous mettez ça au bain marie (le petit plat dans un grand avec de l’eau) au four à 180 jusqu’à ce que le blanc soit blanc et le jaune pas trop dur. Cette partie est très délicate ! Je n’ai jamais réussi à faire des œufs cocotte parfaits : le blanc cuit et le jaune encore coulant…

 

C’était délicieux.

 

Purée de courgettes et pommes de terre

Ca m’a pris comme une envie de pisser : il me fallait d’autres types de légumes. Je précise que je n’avais jamais préparé une purée de pommes de terre de ma vie, que ça soit fraiche ou en sachet. On en mange assez à la cantine !

 

Vous épluchez les légumes (en volumes à peu près égaux et les coupez en petits morceaux, vous mettez tout cela dans de l’eau bouillante légèrement salée. Vous laissez cuire une demi-heure. Vous égouttez et mettez le tout dans un plat qui passe au four. Vous écrasez le tout puis le mélangez avec un peu de lait, de crème fraîche et de gruyère râpé. Il faut que le mélange reste consistant. Vous soupoudrez de râpé et vous mettez au four à 180 degrés une demi-heure !

 

C’est un régal (j’avais ajouté un peu de cumin).

 

J’ai essayé de refaire la recette une semaine plus tard mais je n’avais pas assez de râpé et j’ai mis beaucoup trop de lait : moyen.

 

Steaks hachés surgelés au barbecue

 

J’ai toujours de ces machins à la maison parce que c’est bien pratique quand il n’y a rien d’autre ou que vous avez la flemme de faire autre chose mais il faut reconnaitre qu’on se retrouve, à la fin, avec des machins trop cuits ou trop grillés sur le tour mais saignant à cœur, voire pas cuits au milieu malgré les apparences. On en mange parfois en collectivité et c’est tout autant dégueulasse. Il parait que ça fait plaisir aux enfants… Les cons ! Même à la cantine, le steak haché frais est souvent mauvais : il n’y a qu’à la maison qu’on peut le réussir parfaitement.

 

Je précise que le steak haché ne devrait pouvoir se manger que saignant comme toute viande dite rouge mais les goûts et les couleurs…

 

Vous les mettez sur le barbecue bien chaud, le côté strié sur le dessous, vous laissez quelques minutes, vous les retournez et vous « baissez le feu » (mon barbecue électrique est réglable) et vous les laissez une petite dizaine de minutes. Ils se « gondolent » et deviennent fabuleux (enfin pour ce genre de saloperies surgelées).

 

C’est d’autant plus surprenant que le steak haché frais supporte mal le barbecue s’il n’est pas un peu préparé (genre mélangé avec des oignons émincés, de la sauce tomate, du fromage rapé…).

 

Les frites au barbecue

 

Ne me demandez pas comment j’ai eu l’idée de tester ça. Un instinct : j’ai utilisé Google et j’ai vu que ça se faisait (alors que pour mes steaks hachés surgelés, j’étais dans l’improvisation totale. Je savais qu’on pouvait cuire des pommes de terre de toutes les manière, y compris en papillote dans de l’alu (ou pas) sous la braise du barbecue (mais dans un machin électrique, c’est limité…). Je précise que j’avais essayé des vraies frites à deux occasions pendant mon télétravail et que le résultat n’était pas satisfaisant, sans doute à cause de la qualité des pommes de terre (en temps normal, je les réussis très bien).

 

Il y a deux méthodes : façon frites ou façon potatoes ! Faites comme vous voulez. La version potatoes est plus à la mode et impressionnera vos convives mais si vous êtes tout seul à la maison, épluchez les patates.

 

Vous les coupez en grosses frites. D’une manière générale, les gens aiment les petites frites ou les grosses, je préfère les grosses, ça permet d’avoir le tour croustillant et le cœur tendre… Les goûts et les couleurs, disais-je… Cette fois, on n’a pas le choix ! Si on les fait trop petites, elles passeront au travers de la grille. Réfléchissez-y bien à l’avance avant d’improviser une solution : il arrive un moment où il faut les retourner et le beau rangement que vous aurez imaginé pour vos petites frites tombera à l’eau.

 

Avant de les cuire, vous les imbibez d’huile mélangé à quelques épices comme du paprika, du poivre, du sel… et vous vous lancez, sur le barbecue assez chaud mais pas trop. La cuisson est un peu longue (Google est votre ami pour avoir une idée) et vous n’avez pas d’autre choix que de vérifier la cuisson avec une fourchette : une patate pas cuite est immangeable.

 

Le résultat ne vaut pas celui des vraies frites mais est bien meilleure que toutes les préparations alternatives comme les frites au four…

 

J’en ai fait deux fois (une en potatoes, une normale). Très bien (c’est beaucoup moins chiant que de faire des vraies frites si vous avez déjà prévu de faire un barbecue et sans doute beaucoup moins gras).

 

J’ai essayé une fois façon « pommes sautées », à savoir avec les pommes de terre cuites à l’eau puis découpée en rondelle, imbibée d’huile et grillées au barbecue. Pas trop mal mais pas de quoi se déplacer. J’ai essayé deux fois (non par conviction mais par esprit scientifique) de faire réchauffer les pommes de terre cuite à l’eau. Il y a également peu d’intérêt. Disons que les deux sont mangeables (dans la tradition familiale, on mange beaucoup de choses avec des pommes de terre à l’eau et l’on fait sauter les restes pour les manger en omelette, avec du lard,… mais je ne suis pas adepte des choses en question).

 

Bon appétit !

 


21 juillet 2020

Vu de ma fenêtre


J’habite un quartier vieux qui date d’une soixantaine d’années. L’impasse a cinq maisons de chaque côté ce qui fait un total de dix vu qu’il y a deux côtés. Parmi les « primo-occupants », trois sont encore en vie et ont toujours leurs maisons mais n’habitent plus là (deux placées pour dégénérescences diverses plus ma mère, par raison). Toutes les autres maisons ont été vendues, dont une a un couple avec de jeunes enfants. Parmi les six autres, deux ont des acheteurs morts depuis et ont été revendues dont une à un couple de soixantenaires qui rénove la maison pour un de leurs enfants qui n’a visiblement pas envie d’habiter là et je le comprends. Une des maisons a été entièrement rénovée et transformée en appartements (elle appartenait à un menuisier qui avait son magasin et son atelier en bas ; de fait la maison était très grande). Une est habitée par une famille avec des grands enfants, une par des gens de plus de 80 ans, deux par des couples de 70 ans…

Les deux maisons en face de la fenêtre de la pièce où je bosse ne sont plus occupées (ce sont celles des deux « dégénérées »). Le jardin de l’une, celle dont le fils est évêque (véridique, évidemment), est un peu à l’abandon. Je pense qu’une entreprise vient deux ou trois fois par an. L’autre a son jardin entretenu par le genre de propriétaire qui y tient un potager. Hier, il m’a offert trois courgettes. Celle à sa droite est occupée par un des deux couples dont je parlais, tout comme celle d’en face (à côté de celle de ma mère, donc). Les deux hommes cultivent également des potagers, vaguement aidés par leurs épouses.

Ce qui me fait rigoler est que dès que je vois quelque chose, je le raconte à ma mère. Par exemple, des cinq maisons dont la façade donne sur l’impasse, quatre ont reçu des poubelles neuves, quatre jours consécutifs. Elle vient de me répondre que je ferai une bonne concierge ! Elle n’a pas tort…

La fenêtre en question est celle de la pièce qui est ma chambre depuis 54 ans quand je suis à Loudéac. C’est la plus grande de la maison (on la partageait avec mon frère) et elle a toujours le bureau où je faisais (nous faisions…) nos devoirs. Elle est plein sud ou presque. Et ce bureau est à côté de la fenêtre.

Mercredi, j’ai acheté un fauteuil de bureau à roulette ! Il me suffit d’un mouvement de jambe pour regarder par la fenêtre… Et comme je passe des heures au téléphone, je passe une partie de mes journées à regarder ce qui se passe dans la ruelle.

Confidence pour confidence, ce nouveau fauteuil est en simili cuire contrairement à ceux que j’utilisais auparavant. Comme tous les télétravailleurs, j’allume mes outils de travail (ou de blogage, pour les week-ends) dès le réveil. Je prends mon petit déjeuner ensuite et je commence immédiatement à travailler. C’est dans la matinée, quand j’ai fini toutes les corvées, que je vais faire ma toilette… Et dès que j’ai fini cette dernière, je retourne à mon bureau pour regarder les mails au cas où il y aurait une urgence. Et je n’ai plus besoin de me lever avant d’aller préparer le repas.

Je passe donc une partie de mes matinées à poil à regarder par cette fenêtre.

Ne le dites pas aux voisins d’autant qu’il m’arrive assez souvent de papoter avec eux… par cette fenêtre.

20 juillet 2020

Des poubelles (et des consignes...) neuves !

Passation de pouvoir

Ah ben on a reçu les nouvelles poubelles. Une jaune, une marron. Elles sont deux fois plus petites que les précédentes et seront ramassées deux fois moins souvent. Ces andouilles n’ont pas pensé aux types non motorisés ne pouvant pas aller à la déchetterie pour virer les gros cartons et les machins comme ça. Il va falloir tasser.

Les explications sont très claires et je n’ai enfin absolument pas compris le principe du recyclage. Les trucs en verre sont à déposer dans des containers spéciaux (qu’on n’a pas ce qui, au fond, est un peu dommage). Les déchets compostables (épluchures, restes, marc de café, coquilles d’œufs et essuie tout) doivent aller dans le compost, dans le jardin. Ca va faire plaisir aux gens qui n’ont pas de jardin (où aux imbéciles comme moi qui ne compostent rien mais si je travaille dans une filiale d’une filiale de La Poste, ou, surtout, n’utilisent pas le compost vu qu’ils ne jardinent pas).

C’est après que ça se complique. Dans les poubelles jaunes où je ne mettais que les trucs en carton et les récipients et plastique, il faudra que je les accompagne des emballages métalliques, de tous les emballages en plastique, des sacs, filmes et tubes en plastiques souples de même que les couvercles des trucs en métal.

Pour la bouteille de whisky, je ne sais pas s’il faut enlever le machin en métal qui tient le bouchon qu’on visse.

Il reste la poubelle normale dite « des ordures ménagères ». Apparemment, il ne faut rien mettre dedans ou presque sauf si on ne sait pas où mettre des trucs. Ils préconisent par exemple d’y mettre le papier toilette. Pour ma part, j’ai une fâcheuse tendance à le mettre dans les chiottes. Ils disent qu’il faut y mettre aussi les essuie-tout mais qu’il faut mettre les essuie-tout dans le compost. Les consignes sont les consignes. Par exemple, les restes alimentaires se mettent dans les ordures ménagères et les restes des repas dans le compost ! Je n’intente rien.

Il va se poser un problème d’organisation dans les maisons qui ne sont pas de plain-pied, comme la nôtre (j’entends par là, les maisons où ma cuisine n’est pas juste à côté du garage où sont stockées les poubelles).

Sérieusement, pour ce qui me concerne, ce n’était pas ma maison donc je faisais un peu n’importe quoi (pas trop, hein ! Les cartons et les emballages en plastique propres, dans la jaune, les épluchures et le café dans le compost, le verre, dans un truc dédié… et tout le reste dans les ordures ménagères). Avec le télétravail qui va sans doute s’accroître dans les prochains mois, je me suis senti obligé de lire la notice (avant je m’en foutais réellement, je faisais largement moins « d’infractions » qu’un type qui est à la maison en permanence.

C’est donc la première fois que je lis la notice et avec la nouvelle organisation, les déchets à recycler deviennent plus nombreux que les déchets ménagers. Avant, la poubelle marron était à côté de la cuisine, dehors, en plein nord ce qui évite de puer quand on y met du poisson ou des épluchures de crustacés (ce qui ne semble pas préoccuper les gens des ordures en Centre-Bretagne). La poubelle jaune était dans le garage et nous y apportions les cartons en sortant ce qui était bien pratique.

Il va falloir trouver une autre organisation dans l’arrière-cuisine. Je vais convoquer le conseil de famille.

16 juillet 2020

Vive le télétravail durable !


Épinglé sur banque image production écrit cp-ce1Mon installation pour le télétravail se poursuit par petites touches. C’est plus long que je ne le pensais mais, en fin de compte, tout est normal. Dans le blog politique, je compte les jours mais c’est plus pour me foutre de la gueule des fanatiques du jour d’après que par réel intérêt : ce qui compte, pour mon télétravail, c’est mon jour d’après à moi et cela n’a d’ailleurs rien à faire sur le blog politique.

Alors, parlons de moi. Si vous être sages, je mettrai une photo de moi pour illustrer ce billet. J’ai déjà raconté que je suis en télétravail jusqu’au 21 septembre. Il était prévu que ma boîte déménage en juin mais les travaux n’ont pas pu être faits dans nos nouveaux locaux à cause de la crise sanitaire.

En fin de semaine dernière, on a reçu une invitation pour une formation d’une heure et demie sur le télétravail (en visioconférence). Je me suis donc posé une double question : pourquoi au bout de quatre mois et pourquoi en plein juillet alors qu’un bon tiers des troupes est en congés ? Je me suis donc inscrit pour avoir des réponses à ces questions mais aussi pour savoir ce qu’on pouvait bien nous dire.

La formation était peu intéressante, elle était plus orientée sur la santé et la psychologie, le droit à la  déconnexion, les techniques de concentration, l’art de ne pas répondre aux mails ou au téléphone même pendant les heures de bureau,… Ca m’a amusé vu que j’ai été confiné chez moi (de l’annonce de Macron à la réouverture des bistros) pendant une dizaine de semaines et je pense que la psychologie du confiné, notamment au début, est plus difficile à gérer que celle du télétravailleur ! Tant pis…

En début de séance, notre Directrice des Ressources Humaines a fait un rapide speech qui m’a laissé entendre que nous pourrions faire du télétravail très souvent à partir du 21 septembre… Ce qui me va très bien.

Hier, j’avais profité des soldes pour acheter un fauteuil de bureau. Il faut dire que j’avais cassé deux chaises au cours des cinq ou six semaines que j’ai passées en Bretagne : les chaises que les parents avaient achetées quand on était mômes ne supportaient mon changement de carrure… D’ailleurs, au cours des trente dernières années, on a du changer deux fois les chaises de la cuisine, celles de bureaux ne servaient plus avant le télétravail !

Voila une publication que j’ai faite dans Facebook, ce matin : « Hier, j’ai donc acheté un fauteuil en simili cuir et c’est très bien. Attention, cette publication est à moitié pornographique. Ce matin, je me lève, je déjeune et relève mes mails puis je vais faire ma toilette. Comme je suis sorti du bain après 9h30, il était temps que je vérifie à nouveau mais mails ce que j’ai fait en sortant du bain. J’ai commencé à travailler, j’ai été appelé par un commercial, des ouvriers de la commune sont passés (sans doute pour les poubelles) mais ils ont vu que j’étais en ligne et m’ont fait un grand signe pour dire qu’ils passeraient plus tard.
Ensuite, j’avais une réunion téléphonique avec mon N+1 et ma N+2.
Je viens de me rendre compte que je bossais entièrement à poil depuis deux heures (le tout en discutant avec des gens). Vive le simili-cuir, les chaises en toile ne le permettaient pas ! »

Quand je disais que je m’installais pour le télétravail…

Parmi les acquisitions de ces cinq ou six semaines, il y a un casque pour les audios (il est très bien mais parfois il déconne) et un « répétiteur wifi » qui me permet d’avoir une connexion dans toute la maison. J’ai également acheté une tablette avec un clavier, la moins cher du marché vu que je ne comptais pas en avoir un grand usage. C’était simplement un truc de facilité (la maison est grande, j’aurais pu la laisser dans un coin pour faire des visios, des mails ou des billets de blogs sans avoir à prendre un portable). Elle n’aura aucun usage : le clavier est en Qwerty et n’a pas les majuscules accentuées. Avant le confinement, j’avais déjà acheté un écran 29 pouces (il ne restait plus de 27 dans le commerce) pour y connecter le PC portable du bureau.

Il ne me reste plus qu’à aménager le bureau pour prendre en compte le bordel courant et les câbles qui vont avec. Ne boudons pas notre plaisir : deux PC portables, un écran 29 pouces, un casque avec un câble, des câbles pour charger deux téléphones (un pro et un perso), une tablette inutile, un clavier de tablette encore plus inutile, deux batteries se secours pour portable, celle du vélo… Tous les connecteurs étant différents, j’ai un peu de mal à me retrouver… Tiens ! Ce n’est pas le même chargeur pour la tablette que pour son clavier alors qu’ils sont vendus ensemble.

Joli programme pour ce week-end en plus du jardin…

Sinon, j’ai aussi dit dans Facebook : « Je viens de laisser Enedis changer de compteur et mettre un Linky. Je n'ai pas manifesté. Je n'ai pas fait de grève de la faim. Je n'ai pas saisi la justice. Je suis un collabo. »

08 juillet 2020

Le secret des pommes de terre au beurre et des billets de blog


Avec le confinement, ayant du temps, j’ai essayé de relancer ce blog bistro mais l’échec fut là. Cela n’était pas la première fois et ne sera pas la dernière, vu que je vais retenter mais sans parler de bistro. Je vais parler de rien sauf au cours de cette introduction pompeuse (tant pis si ça donne envie à certaines), introduction pompeuse qui durera jusqu’à la fin du billet, je n’ai pas que ça à foutre, non plus. En quinze ans de blog, j’ai appris une chose : de toute manière, les andouilles ne lisent pas jusqu’à la fin, il faut tout dire dans le début. J’ai donc décidé de faire un début très long.

Figurez-vous que je suis en train de manger un reste de rôti de porc avec de la mayonnaise toute faite par Monsieur Amora. Il est évident que la mayonnaise faite maison est largement meilleure mais il faut absolument la refuser quand il s’agit d’accompagner un plat qui se suffit en lui-même. Vous mangez un rôti de porc froid, en principe, il est bon. Ce n’est pas la peine d’avoir une mayonnaise exceptionnelle ! C’est un peu comme avec les fruits de mer : les gens qui mangent des fruits de mer avec de la mayonnaise faite maison sont des gens qui n’aiment pas les fruits de mer : ils préfèrent les masquer avec de la bonne mayonnaise pour le plaisir de dire que c’est quand même meilleur avec une mayonnaise maison. Réservez votre mayonnaise maison à des plats qui sont là pour sublimer la mayonnaise comme les œufs mayonnaise, le thon mayonnaise voire la mayonnaise à la mayonnaise.

Toujours est-il qu’un vieux con dans les commentaires de mon avant dernier blog politique me disait que je n’étais pas un bon blogueur vu que je refusais de traiter certains sujets (ce qui est faux mais je ne peux pas tout traiter ! Je veux bien de parler de la guerre au proche orient si mon billet de blog pouvait la faire cesser mais j’ai arrêté d’y croire). J’en ai fait un autre billet sur le blog politique mais il ne l’a pas lu, vu qu’il a commenté le précédent en disant que je ne tenais pas un blog vu que je n’y connaissais rien.

Loin de moi de vouloir me justifier. A la limite, si j’avais une justification à produire c’est la présence de reste de rôti de porc chez moi alors que j’ai la réputation d’être assez viandard. C’est assez volontaire. Hier, j’ai emprunté la voiture d’un pote et j’en ai profité pour faire des courses. J’ai donc acheté un rôti d’un kilo trois car je n’avais aucun risque de remplir les sacoches à vélo en me disant que j’allais faire trois repas avec.

Le rôti était excellent. J’avais fait revenir des oignons dans du beurre dans une grande poêle puis j’ai ajouté le rôti à dorer avec un tas d’épices. J’ai ajouté quinze centilitres de vin blanc et j’ai laissé une dizaine de minutes. J’ai alors tout mis dans le four et laissé une heure.

Pour continuer, ça me fait penser qu’il faut encore que je redéfinisse pour le vieux con ce qu’est un blog : c’est un espace ou le taulier dit ce qu’il veut et il doit se foutre totalement du nombre de lecteurs, tant il y a d’abrutis à bavasser dans les réseaux sociaux. Ca me fait penser à une anecdote. Hier, j’étais au bistro, en terrasse, quand j’entends un type à côté de moi dire : ma tante fait les meilleures pommes de terre au beurre du monde. Ah mais quel con ! Cela étant, je ne sais pas comment mes tantes font des pommes de terre au beurre. Celles de ma mère sont parfaites mais je le dis tout sec : les miennes sont sublimes. On notera en tout premier lieu qu’il est impossible de manger des bonnes pommes de terre au beurre au restaurant.

Je vais vous donner le secret pour réussir des pommes de terre au beurre. Il repose sur le diamètre de la casserole, de la cocotte, de la sauteuse que vous allez utiliser. Peu importe le matériau à la base du récipient : ce n’est pas lui que vous mangez. Prenez un truc pas trop chiant à nettoyer et qui n’attache pas trop. Le seul critère est le diamètre. C’est le secret. Et le beurre, évidemment, mais, à la limite, il faudrait que j’essaie avec de l’huile. Il faut, à la cuisson, que pas plus d’un quart de vos patates ne touche le fond de la marmite. Vous commencez à feu relativement vif car c’est moins chiant, vous mélangez souvent pour éviter que ça brûle et pour bien répartir les dorures sur toutes les pommes de terre. Au bout d’une quinzaine de minutes, vous réduisez le feu, vous couvrez et vous continuez à remuer de temps en temps pour éviter que ça brule. Quand la température a baissé, vous pouvez aller au bistro une bonne demi-heure voire une heure. Les pommes de terre finiront de cuire, toute imbibées de beurre mais peu en contact avec le fond.

Je répète : le critère est la hauteur pour que toutes les patates ne touchent pas le sol et puissent cuire dans le beurre environnant en hauteur.

Voila un vrai billet de blog : le taulier raconte ce qu’il veut. Il prendra soin de faire un joli titre comme « la vraie recette des billets de blog et des pommes de terre au beurre » qu’il ne faudra d’ailleurs pas confondre avec les pommes de terre sautées mais si la marge est réduite.

Ainsi va la vie et le blogage. Ce midi, j’avais accompagné mon rôti de porc avec une poêlée de pommes de terres et de champignons (la recette de la poêlée est similaires à celle des pommes de terre au beurre : une fois que les pommes de terre sont un peu dorée, vous ajoutez les champignons, vous réduisez le feu et vous allez au bistro).

Demain midi, je vais me cuisiner le reste de rôti de porc : je vais faire comme une espèce de risotto aux courgettes et oignon puis ajouter le rôti avant de commencer à mettre le bouillon.

Ca pourrait faire l’objet d’un billet dans mon blog politique.

26 mai 2020

La mort des discothèques, et alors ?

Les boîtes de nuit vont crever. Arrêtons de faire croire que c'est à cause du virus. La perte de vitesse date depuis très longtemps et les boîtes ne sont plus à la mode.
Je vais donner mon avis personnel.
1. Quand il faut faire une heure de queue pour payer son entrée, ça dissuade, non pas sur place, mais sur la décision d'y aller. "Putain, je ne vais pas me faire chier".
2. La musique est de plus en plus de la merde. Dans le temps, le DJ ne se prenait pas pour un créateur de musique.
3. Les boîtes de nuit, dans les milieux ruraux, sont trop éloignés des centre villes. Comment y aller quand on a bu avant ? Les navettes sont chiantes. (Je ne préconise pas de permettre de conduire bourré mais de mettre des boîtes en zone urbaine ou proche périphérie, à moins d'un kilomètre ou deux des lieux de vie. A Loudéac, des coins comme l'ancien Leclerc seraient parfaits).
4. Ma dernière visite en boîte n'est pas récente mais les tarifs étaient prohibitifs. A l'époque, le demi dans un bistro était à 12 ou 13 francs et la pisse d'âne (Heineken) des boîtes à 35. Ca doit nous faire un demi à 8 ou 9 euros maintenant. L'essence même de la clientèle des boîtes étant des gens qui veulent finir une soirée et s'achever, une entrée payant suivie de consommations à plus de 10 euros pour les cocktails n'est pas sérieux. Les patrons de ces trucs peuvent crever la bouche ouverte. Et ils le font.
5. La loi contre le tabac dans ce type d'endroit a été une catastrophe ce qui ne m'empêche pas d'être pour. Mais quel intérêt d'aller en boîte si on ne peut pas fumer une cigarette certes illégale mais améliorée de produits divers.
Donc, pour faire la fête, autant rester à la maison !
Je me fous des boîtes de nuit mais pour conserver notre esprit de fête improvisée mais néanmoins collective, il y a d'autres solutions.

1. Je le disais : mettre des endroits festifs moins loin du centre ville.
2. Arrêter les heures de fermeture imposées par la préfecture s'il n'y a pas de gêne significatives et irraisonnée des voisins. Tiens ! La gare de Loudéac pourrait être utilement reconvertie.
3. Arrêter de faire payer des entrées quand les consommations ne sont pas à un tarif normal.Que les patrons se débrouillent ! Un entrée à 20 euros devrait permettre de boire 10 demis sans dépenser plus de 10 euros en plus.
4. Arrêter la musique de merde remixée qui va plaire à certains mais faire fuir une certaine partie de la clientèle, celle qui ne vient pas pour se défoncer sur la musique mais se bourrer la gueule et rigoler avec les copains. Comme il y a trente ans.
Bref, favorisons les bars de nuit avec un espace pour danser.

Mon poulet au curry et aux oignons et aux champignon et au riz et à la crème fraiche


J’avais voulu faire un risotto mais j’ai oublié de mettre le riz avant d’ajouter le bouillon.

Petit 1 : tu coupes les oignons en tous petits morceaux et tu les mets à dorer dans beaucoup de beurre (disons 40 grammes).

Décidément, je n’ai pas grand-chose à raconter sur mon blog bistro, alors j’y écris ce que je cuisine.

Petit 2 : tu ajoutes des morceaux de poulets et tu attends qu’ils dorent bien.

Il faut dire que les bistros sont fermés.

Petit 3 : tu mets alors dans la sauteuse les champignons lavés et coupés en gros morceaux.

S’ils faisaient mes recettes, dans les bistros, ils n’auraient pas besoin de fermer : les clients ne viendraient plus, sans doute.

Petit 4 : tu dilues une grosse cuillérée à soupe dans un verre d’eau et tu le jette dans la sauteuse et tu fais suivre par deux verres d’eau et une cuillérée de curry.

C’est à ce moment de la recette que je me suis rappelé qu’il fallait mettre le riz avant le bouillon pour qu’il précuise dans le beurre et devienne transparent.

Petit 5 : tu mets donc le riz. Tu attends que l’eau s’évapore en touillant régulièrement ce qui n’aide en rien l’évaporation mais facilite l’homogénéité du truc.

Petit 6 : tu vérifies quand même si le poulet est cuit dès le début de la cuisson du riz pour vérifier si tu as le temps de prendre l’apéritif.

Tiens ! J’avais aussi oublié l’apéro.

Petit 7 : si l’eau est évaporée et que le riz n’est pas cuit, tu remets de l’eau.

Et tu prends un deuxième apéro.

Petit 8 : tu fous un pot de crème fraîche. Disons 500g. On ne lésine pas.

Le gras, c’est la vie. A la limite, tous les ingrédients sont là pour égayer la crème fraîche.

Petit 9 : tu attends un peu et tu bouffes.

22 mai 2020

Ma recette de rôti de porc confit


En discutant avec l’Amiral, l’autre jour, j’ai eu l’envie de me faire un rôti de porc confit. Ca tombe bien, j’avais l’ingrédient principal… J’ai consulté plusieurs recette sur internet. La plupart nécessitaient de commencer la préparation la veille pour laisser macérer la bidoche 24 heures. Je n’allais pas pouvoir attendre. J’ai improvisé en mélangeant ces recettes et ce que j'avais en mémoire, quand je faisais souvent, il y a une quinzaine d'années.

Etape 1 : allumer le four sur 150.

Etape 2 : faire dorer le rôti dans une poêle avec du beurre à feu vif.

Etape 3 : éplucher un oignon et le couper en petits morceaux.

Etape 4 : réserver le rôti et faire fondre les oignons dans la poêle.

Etape 5 : ajouter environ deux verres de fond de veau, du poivre, quelques herbes…

Etape 6 : laisser mijoter un quart d’heure.

Etape 7 : mettre le rôti dans un plat et faire couler dessus le contenu de la poêle. Compléter avec de l’eau chaude jusqu’à presque couvrir le rôti (mais pas plus haut que la hauteur du plat, imbécile).

Etape 8 : enfourner et revenir deux heures plus tard (passer quand même réduire un peu la température au bout d'une heure si vous voulez).

Etape 9 : retourner le rôti et laisser cuire une heure (que l’on peut consacrer à cuire des pommes de terre puis à les sauter).

Etape 10 : bouffer.

10 mai 2020

Ces bistros où je n'allais pas assez souvent

Le Petit Relais à Bicêtre mais la Google Car n'est pas passée au bon moment
Belle terrasse devant...

Dans le blog politique, j’ai présenté une stratégie raisonnable pour ouvrir les bars progressivement (faire de la vente au comptoir uniquement, dans des gobelets consignés, et installer des tables sur la voie publique avec l’accord des autorités). J’ai pris pour exemple les cinq bistros que je fréquente le plus…

Par contre, je ne parle presque jamais des bistros où je ne vais qu’exceptionnellement.

A Bicêtre, il y a le Jean-Bart, le Brazza et le Petit Relais. Les deux premiers sont des bars tabac tenus par des asiatiques. Je n’y vais pas spontanément car le cadre est moche. J’ai l’impression que les « Chinois » se foutent de la clientèle (du moins de ce que de potentiels nouveaux clients aimeraient). Le Brazza a une très grande terrasse juste à côté du CHU qui mériterait un coup de ripolin et du mobilier neuf. La dernière fois où j’ai bu un verre là-bas, c’était parce que j’avais rendez-vous avec un pote pour la levée du corps du vieux Jacques au funérarium de l’hôpital.

Je vais au Jean-Bart quand je rencontre un copain sur le trottoir à côté…

J’aime beaucoup le Petit Relais, le patron est très sympa et il y a une très bonne ambiance. Je n’y vais plus depuis qu’il ferme le dimanche soir et depuis que des copains ont quitté la commune : je ne risque pas d’y croiser une tête connu. Du coup, je vois le patron dans d’autres bistros… ou dans la rue pendant le confinement (c’est la seule personne que j’ai croisée deux fois…). Une des raisons qui fait que je n’y vais plus est qu’il me faut passer devant la Comète, l’Aéro et l’Amandine. Je n’arrive jamais à finir le trajet.

Le bar de la gare, à Loudéac
A Loudéac, c’est différent car j’y ai un seul bistro attitré. Je ne vais ailleurs que quand le 1880 est fermé (hors confinement…). Depuis peu, mon bistro de remplacement est le café de la gare. Il parait absolument ringard mais il est très sympa et on y rigole bien. Je l’ai découvert il y a un ou deux ans seulement (alors qu’il existe depuis la nuit des temps et que je vais quand même souvent à la gare). C’était en rentrant de Paris un jour où le 1880 était fermé. Arrêt obligatoire pour quelques bières à la descente du car.

Quand « on » avait une voiture, j’allais parfois au Bistro ou à la Chope où j’aime bien les patrons mais j’y buvais évidemment peu. Je suis à peu près sûr d’y croiser des têtes connues. Je vais occasionnellement au Colibri parce qu’à certains moments c’est le seul ouverts mais je n’aime pas du tout s’il y a un peu de monde. Quand on est quatre ou cinq au comptoir, c’est bien. Et il y a le pub où je finissais quelques soirées dans le temps, après la fermeture des autres.

Le nombre de bistros dans mon quartier à Bicêtre est largement suffisant même si deux ou trois ont fermé dans un rayon de 300 mètres en vingt-cinq ans, souvent remplacés par des machins de cuisine exotique… A Loudéac, c’est dramatique, il n’y a plus que cinq bistros à moins d’un gros kilomètre… Et dans tout le patelin, c’est le bordel.

Je pense que le nombre a été divisé par quatre en trente ou quarante ans.




06 mai 2020

Militons maintenant pour se préparer à rouvrir rapidement les bistros !


Mon pote Denis pense que la pandémie va cesser rapidement car il fait confiance aux propos du Professeur Raoult (je résume : toute épidémie de ce type a une fin, le virus meurt de lui-même). Je souhaite qu’il est raison et je le crois pour une des miennes : avec la disponibilité de masques, si les gens jouent le jeu, le virus ne pourra plus se propager rapidement et va crever. Disons encore deux semaines. Après on continuera jusqu’à fin juin à porter des masques et tout cela n’aura été qu’un mauvais passage. Mais je ne suis pas dans mon blog politique et le moment n’est pas venu de faire des théories foireuses.

Nous sommes le 6 mai. Aussi bien les bistros pourront rouvrir le 25 mai (exactement deux semaines après le début du déconfinement). Il faut se battre dès aujourd’hui pour obtenir du gouvernement une décision rapide. Disons le 25, on ne va pas mettre le couteau sous la gorge non plus. Le temps de passer les commandes et deux ou trois jours après, on ouvre ! Si on ne se prépare pas à cette ouverture rapide, le gouvernement va tergiverser et on perdra encore un mois. Les grands groupes qui négocient se foutent, à ce stade, du mois de juin : ils veulent sauver juillet et août et toucher des aides. Les petits bistros et restaurants vivent mieux en juin que pendant l’été où les clients sont partis… En ce début d’été, les gens traînent en terrasse. Avec un peu de bol, on pourrait même sauver la fête de la musique.

Ma démonstration tient sur une hypothèse qui ne pourra pas être vérifiée avant et rien n’est gagné, mais ça serait dommage de louper le coche, non ?

On aura des indicateurs avant si le nombre d’hospitalisations chute vraiment. Deux semaines correspondent au délai d’incubation. S’il n’y a plus de nouveau cas à l’issue, cela veut dire que la stratégie de déconfinement a réussi : on se promène avec des masques, point barre et le virus disparait.

Si, à l’issue de quelques semaines, le virus reprend sa folie, on reconfine partiellement et on referme les bistros. Mais si le virus a disparu, on peut ôter le masque dans les lieux de loisir où l’usage de la bouche est nécessaire pour autre chose que parler et le garder ailleurs, tout comme les gestes barrière et le télétravail...

Il faut d’ores et déjà mettre la pression sur le gouvernement et les représentants de la profession. Ne perdons pas un mois supplémentaires.

Et je ne devrais pas parler de pression, ça me met le bourdon.