J’avais bien aimé le début d’Homeland (les trois premières
saisons) et je finissais
mon
billet ainsi : «
Il y a bientôt
trente ans, j’étais passionné de romans d’espionnage comme ceux de Tom Clancy,
notamment les premiers, avec Jack Ryan jeune analyste à la CIA, ou ceux de
Robert Ludnum et c’est dans ces univers que j’avais presque oubliés que je me
suis retrouvé dès les premiers épisodes. Brody est comme un Jason Bourne, ne
sachant pas trop qui il est, isolé par rapport à son camp… Bourne et Ryan sont
surtout connus par le grand public avec les films dont ils sont les héros mais
ils sont bien, à la base, des personnages de romans et c’est bien dans les
romans qu’on se trouve happés (les films sont plus des films d’action alors les
films qui en sont issus sont plus des films d’aventure avec des héros
cinégéniques pour faire mouiller les adolescentes et représenter les
boutonneux).
Homeland : du grand roman
d’espionnage ! En plein dans le rêve américain mais sans complaisance avec les
institutions, farouchement opposé à l’islamisme mais avec beaucoup de tendresse
pour le monde musulman, victime des barbares des deux bords. »
La deuxième partie (les quatre saisons suivantes) n’est pas
déplaisante mais n’arrive pas aux chevilles. Vous pouvez la regarder. L’intrigue
et l’aventure sont là mais, alors que la première était axée autour de
plusieurs personnages, avec outre Carrie, Brody, sa fille et leurs relations
réciproques…, la deuxième était centrée sur Carrie au point de la rendre
exaspérante même si Queen fait une belle tentative, au début, pour relever le
niveau.
Disons-le : on n’en peut plus de voir cette pouffe
geignarde ouin ouin je veux la garde de ma fille mais je ne sais pas m’en
occuper car je vole d’aventures en aventure. On n’en peut plus de cette
histoire de maladie oui oui je dois arrêter les médicaments qui soignent ma
bipolarité et je pourrai à nouveau être absolument génial mais je vais finir
par devenir tarée et imbuvable. On n’en peut plus de la sale gueule de Dar Adal
(je ne parle pas de l’acteur, très bon, mais de l’espèce de fumier qui arrive
toujours à se remettre dans le camp du bien).
Pour la huitième saison et dernière partie, les scénaristes
ont eu la bonne idée d’oublier ces démons (sauf peut-être au début). Dès le
troisième épisode, on retrouve un rythme, une aventure… et quelques clichés de
la première partie : les talibans qui ne sont pas tous des fumiers, la
constitution américaine qui permet n’importe quoi donc l’arrivée au pouvoir d’un
type trop bête pour tenir un blog politique de gauche…
Les scénaristes ont été jusqu’à imaginer un happy end
croquignolesque, passé le dénouement heureux de l’intrigue (je ne dévoile rien
mais on se doute bien qu’une série américaine de ce niveau finit bien… et le
résumé complet est dans Wikipédia), qui nous inspire une ultime réjouissance
quand on imaginait ces lascars réunis autour d’une table pour écrire les scènes
finales, se demandant qui doit mourir ou pas… Et c’est bien parce qu’on se fout
de ces dernières minutes qu’ils ont pu tourner la page à une noirceur, à un
pessimisme… qui nous rongent toute la saison.
Ainsi, tu as été comblé par les trois premières saisons mais
tu as abandonné ensuite. Tu me crois volontiers quand je te dis que la fin est
très bien mais tu as la flemme de regarder un paquet d’épisodes pour y arriver…
Avec la bonté qui me caractérise et bien qu’étant encore à jeun, je vais te
permettre d’éviter 4 saisons de 12 épisodes et 2 épisodes de la suivante (ce
qui fait 50, d’ailleurs). Et je vous entraine à un moment où tout va bien.
Saul, aidé par Carrie, a quasiment résolu à établir la paix au Moyen-Orient en
convainquant notamment un des chefs des talibans à se ranger la bite derrière
les oreilles et tous les cheffaillons des pays du coin à dire amen. La
présidente des Etats-Unis of the America va jusqu’à démissionner pour garantir
l’unité de son pays et arrêter les luttes intestines entre les Républicains et
les Démocrates.
Le fait a peu d’importance mais vous pourriez vous étonner
de retrouver Max, l’ami de Carrie as de l’informatique, des moyens de
surveillance, comme un simple troufion au sein d’un poste avancé de l’armée
américaine en Afghanistan. Saul a tout simplement eu besoin de lui pour
espionner les conversations entre Talibans.
Nous voila donc au début du troisième épisode de la huitième
saison. Le nouveau président américain décide de faire le voyage en Afghanistan
pour annoncer la fin de cette guerre de près 20 ans. Dès son atterrissage, il
doit se rendre en hélicoptère avec son homologue du cru visiter le poste avancé
en question pour saluer les troufions et leurs annoncer qu’ils rentreraient
bientôt. Lors du retour, l’hélico s’écrase dans la montagne locale. Tout le
monde est persuadé que c’est un nouvel attentat des Talibans. Le processus de
paix est arrêté et ça commence à chauffer, notamment parce que le remplaçant de
POTUS a de mauvaises influences et est con comme une bite.
Carrie finit bientôt par penser que le plantage de l’hélico
est tout simplement accidentel et lié au mauvais entretien du matériel. Elle
finit par convaincre Saul. Une course contre la monde est alors déclenchée pour
retrouver la boite noire qui est rouge de l’appareil afin de le prouver avant
qu’une nouvelle guerre n’éclate. Cette croisade se poursuit pour Carrie par la
nécessité de débusquer le contact de Saul dans les hautes sphères du
renseignement russe…
Le troisième épisode de la huitième saison, vu après la
lecture de mon résumé, te permettra d’haleter jusqu’au bout. Notons quand même
que si tu as choisi cette trajectoire de fainéasse, tu auras loupé de nombreux
rebondissements et de belles scènes d’aventure comme le retranchement des
ploucs américains dans une ferme et quelques explications sur l’utilisation des
réseaux sociaux et des fake news pour foutre le bordel.
A toi de voir !