Bosch est ainsi un détective expérimenté du LAPD. Les
enquêtes s’étalent généralement sur une saison (de 10 épisodes). Les premiers
épisodes de chaque saison sont parfois un peu compliqué : les enquêtes et
les personnages se mettent en place doucement et il faut tenter de mémoriser
mais au bout de cinq ou six, tout s’emboîte et on reste scotchés. Les enquêtes
sont palpitantes, la répartition entre elles, la vie du poste et les histoires
privées sont très bien dosées.
Une des particularités de Bosch est que sa mère était une
prostituée qui a été assassinée quand il avait 12 ans ce qui lui donne une
vision particulière sur la société, la pauvreté mais aussi les institutions,
les enfants…
Les enquêtes sont globalement celles des livres mais elles
sont traitées différemment. Le Bosch est évidemment le même mais beaucoup de
différences sont à noter. Tout d’abord, la série s’échelonne de 2014 à maintenant
alors que les romans ont commencé 20 ans avant ! C’est d’ailleurs un
élément prépondérant dans la lecture : le héros vieillit. Pas dans la
série (sa fille, quant à elle, « commence » au lycée et on la
retrouve stagiaire dans des cabinets d’avocat, vers la fin).
Du fait de ce « rythme » différent, les querelles
ou changement internes au LAPD restent en arrière plan. Jerry Edgar reste le
coéquipier. Le chef de la police est Irving Irving, aussi, mais une personne honnête
(il me semble que, dans le roman, les premières années, c’est une fripouille). La
bande d’enquêteurs ne change pas trop. Bosch ne change pas de boulot (alors qu’avec
les romans, on a du mal à suivre…) et, s’il a quelques bisbilles avec la
hiérarchie, cela reste marginal.
Non seulement, Bosch ne vieillit pas, dans la série, mais il
ne ressemble pas du tout, physiquement, à ce que j’imaginais, une sorte d’inspecteur
Harry en plus râblé… C’est un type normal, aux cheveux blancs mais assez jeune
(disons vers 40 au début de la série), l’allure de maigrichon… Une espèce d’antihéros
dans un film palpitant sans trop de scènes d’action qui se devient très bon s’il
y a fusillade ou bagarre…
Comme dans le film, Harry a une très belle maison située sur
les hauteurs de LA (dans les deux cas, il a réussi à toucher des droits suite à
la reprise au cinéma d’une de ses premières enquêtes et il a tout investi dans cette
résidence vraiment particulière et « enchanteresse »). On y est bien,
donc est bien sa vie personnelle (je ne vais pas tout raconter : c’est la
même fille que dans les romans et elle finit par vivre avec son vieux pour les
mêmes raisons mais au cours d’histoires différentes. A noter que le rôle de la
mère est tenu par Sarah Clarke qui jouait aussi dans 24 heures chrono, pour le
rôle de Nyna Myers ce qui m’a perturbé au début car j’avais l’impression de la connaître).
Contrairement à la version lisible, et paradoxalement, la
musique est peu mise en avant et est souvent à chier. Disons que Bosch est une
espèce d’esthète et on aurait souhaité en avoir plus à la télé…
Enfin, les 20 ans entre le premier livre et le début de la
série ne sont pas sans importance vu que l’intrigue des bouquins se situe peu
après les émeutes de Los Angeles et au moment de l’affaire OJ Simpson. Cela
pourrait perturber le lecteurs gros et normand, mais la série Bosch est assez « multiculturelle ».
Comme cerise sur le gâteau, nous avons même la cheffesse de Bosch qui est lesbienne.
A ne pas louper. Les romans policiers de Michaël Connelly étaient déjà, de loin, mes préférés, surtout (mais pas que) la série des Bosch. Je ne suis pas trop déçu par l'adaptation à la télé. Au contraire (dans le sens où j'avais peur). Connelly est aussi un bon producteur...
A noter que c’est la première série que je présente vraiment
et qui n’est pas disponible chez Netflix. Mais à peu près tout le monde a, sans
le savoir, un abonnement Amazon Prime.