Pendant que Lucifer Morningstar
et Chloé Decker font équipe pour trouver le meurtrier, Dieu envoie l'ange
Amenadiel sur Terre pour convaincre Lucifer de revenir régner à nouveau sur
l'Enfer. »
Pour une fois,
la présentation par Wikipedia d’une série n’est pas mauvaise (et ne voyez pas
une critique très négative dans mes propos ; je connais la difficulté de l’exercice)
mais je voudrais apporter quelques précisions afin que le lecteur ne s’imagine
que Lucifer n’est qu’un saltimbanque avec quelques pouvoirs de vision pour
résoudre des enquêtes. Lucifer est le diable, bordel, Satan en personne, quoi !
L’esprit du mal, et tout ça… Or, le nôtre est sympathique. Il ne pense qu’à
picoler et à baiser (et à sa gueule) .
Il n’est pas là pour faire le mal mais pour s’assurer que ceux qui l’ont fait
soient bien punis…
Sinon, les
épisodes ressemblent un peu à ceux des séries des années 1980 avec une grande
place à la déconne mais une trame d’enquête sans intérêt, l’originalité étant
portée par le couple d’enquêteur : Chloé et Lucifer. Au fil des épisodes,
différents personnages que nous qualifierons volontiers de biblique si j’avais
la moindre culture religieuse et, surtout, s’il apparaissaient bien aux vrais
génériques des livres de l’époque pondus dans la sueur de type qui réfléchissaient
comme la paire de Testaments. Devoir considérer les anges comme les fils de
Dieu et de son épouse de l’époque laisse perplexe le cuistre et, pourtant, au
fil des épisodes et des saisons, de nouveaux personnages apparaissent comme Eve,
Caïn, l’ex-femme de Dieu… Même Dieu apparait et j’y reviendrai…
Les enquêtes
(un épisode, souvent) comme généralement normalement, par une scène d’un crime
sans rapport avec la religion mais il y a presque toujours une pièce du puzzle
(le thème de la saison) qui est dévoilée (genre : le receleur d’autoradios
volés est le gars qui aura revendu la bague de Lucifer). Alors, c’est évidemment
chiant comme la lune. La première saison est sans doute là pour mettre en place
les personnages mais la deuxième est dans la lignée, donc de trop. Ce n’est qu’à
partir de la troisième (sur six) que le déclic se fait en nous, pauvres auditeurs
pour finir en apothéose qui est plus proche du fantastique que du policiers
avec un bouquet final autour de la succession de Dieu, lui-même, l’éternel
en personne…
Il aura
longtemps été décrit par un salopard par ses enfants, comme Lucifer, qui ne
décrivent comme un être manichéen voué à faire chier tout le monde mais, au
cours de son apparition dans la série, apparait tout en bonhomie, un être débonnaire
et emphatique. Quand il apparait, on est un peu surpris : le gars qui a
créé l’homme à son image est noir. On se demande si c’est une modernere
hollewodienne ou un truc pour faire chier les réactionnaires trumpistes mais on
s’en fout. Le personnage est parfait, incarnant le grand père gâteux !
Sans spoiler,
il se fait suer depuis une éternité donc plusieurs milliers d’années à régner
sur le paradis et il s’emmerde. Sa femme est partie depuis longtemps diriger un
autre univers et il ne pense qu’à la rejoindre. Il ne pense plus qu’à arrêter mais
il lui faut un digne remplaçant…
C’est étrange
pour un athée comme moi (un vrai athée, pas une espèce d’agnostique, mais en
plus un athée inculte, n’ayant une vue des trois religions monothéistes que parce
qu’il a entendu sans prêter attention mais les 10 commandements, c’est quand même
un beau film ! Pour peu que vous regardiez Ben Hur par la suite, votre
culture est au sommet !) de découvrir ce monde des croyants complètement
repeint ! On connait bien l’éternité même si découvrir que tout a commencé
par le bigbang n’est pas joyeux mais on ne peut pas imaginer que Dieu – celui des
autres – ne puisse pas être éternel en tant que tel même s’il est en tant que
personnage ! On ne peut croire qu’il donne les clés de son univers, le
paradis, pour aller se fondre dans une autre foule.
La plupart
des seconds rôles sont très bien, notamment dans le camp du bien (celui du
diable, par rapport à celui des malfrats terriens ou éternels). Parmi les
personnages récurrents, je pense notamment à la psi, à la « garde du corps »
de Lucifer et à celui du grand frère de Lucifer, tous trois dans des registres
différents (par exemple, la psi a pour clients des protagonistes de l’histoire
et leurs conversations permettent d’approfondir les sujets traités).
C’est bien
dommage que les deux premières saisons soient loupées, au point de réduire
chaque épisode à celui d’un de Starsky et Hutch, tout juste bon à faire
patienter entre la fin de la sieste de le début de l’apéro.