Pendant les deux semaines entre mes hospitalisations, avec
Odette, j’ai remis en état mon séjour et ma cuisine. Il y avait du boulot avec
tout le bordel entassé pendant le confinement et les mois précédents. Disons qu’elle
y a passé six heures et moi quatre.
Mais pendant cette première opération, mon chauffe-eau est
tombé en panne (en fait, ce n’était qu’un fusible mais comme il a presque
trente ans, je trouvais la panne normale).
Juste après, alors que je venais d’être opéré, j’ai eu un
dégât des eaux sur la chasse d’eau. La gardienne m’avait appelé mais j’avais
complètement zappé. Du coup, quand je suis arrivé chez moi, en début de
semaine, je n’avais plus d’eau. Tout m’est revenu en mémoire et je suis allé la
voir pour avoir des précisions. Elle m’a alors informé qu’un plombier allait
arriver pour faire quelques travaux chez elles et m’a promis de me l’envoyer
ensuite.
En papotant avec elle, j’ai eu l’idée de faire appel à son
époux (à la pipelette, pas au plombier, andouille), jeune retraité, pour faire
quelques travaux bien mineurs que j’avais en tête comme changer des ampoules
des plafonniers (avec mon poids, je ne peux pas monter sur un tabouret et, avec
l’opération, je ne peux pas travailler les bras en l’air !).
Il s’est donc pointé et a changé cinq ampoules (elles sont
toutes tombées en panne en environ deux semaines juste avant le premier
confinement mais comme je n’osais pas sortir, j’avais survécu avec les autres).
Je lui ai alors dit que mes deux halogènes ne fonctionnaient plus (ce qui ne me
dérangeait pas plus que ça, j’étais bien décidé à les remplacer par des machins
consommant moins). Il a démonté le premier et n’a pas réussi à le réparer… Il a
fini par constater qu’il n’était plus branché (j’ignore pourquoi, le machin est
à la même place depuis 28 ans…). Quant au deuxième, il lui a suffi de changer l’ampoule
(ce que j’avais déjà fait, pourtant…).
Voyant mon état de déliquescence, il a décidé de regarder le
reste : l’origine du dégât des eaux, se disant qu’il pouvait m’éviter
quelques centaines d’euros de frais de plombier, et le chauffe-eau car il avait
un doute sur la panne.
Pour ce dernier, il a mis un peu de temps. C’est en fait le
machin qui commande le passage « heures creuses heures pleines » qui
était hors service (il « affichait » un bon fonctionnement mais était
en fait bloqué sur « heures pleines » donc sans fonctionnement du
chauffe-eau). A ma décharge, je ne pouvais pas le deviner. J’ai cru comprendre
qu’il avait eu le même problème chez lui et que ça serait dû à l’installation
du compteur Linky, pendant la période.
Pour le dégât des eaux, il provenait du robinet d’alimentation
de la chasse d’eau. En fait, le mécanisme avait une fuite : j’avais donc
pris l’habitude de couper le robinet après chaque utilisation… A force de jouer
avec lui, il a commencé à fuir (finissant par perdre une dizaine de litres par
jour). Tant que j’étais sur place, je ne me rendais pas compte de la quantité,
je ne sais pas pourquoi mais mon absence a été dévastatrice. L’époux a donc changé
le robinet et en a profité pour réparer ou remplacer le mécanisme complet (il
en a chié).
Enfin, à l’occasion d’un de mes rapides retours à Paris
pendant les premiers mois de la crise sanitaire, c’est mon robinet de douche
qui a explosé mais comme je ne passais pas à la maison, je m’en foutais, puis…
je n’avais plus d’eau chaude. Il a remplacé le robinet.
Avant son intervention de plomberination, néanmoins, il me
fallait que je rendre praticable les toilettes et la salle de bain et le
rétablissement de l’éclairage m’a permis de voir que certains coins étaient
vraiment dégueulasses. J’ai donc passé une bonne paire d’heures à briquer tout
ça (me contentant, pour l’instant, du minimum dans la salle de bain), allant
jusqu’à asperger certains coins d’acide chloridrique (ça pue mais qu’est-ce que
c’est efficace !).
Tout cela va me coûter quelques bouteilles de whisky vu qu’il
y aura passé deux heures, au moins.
Il me reste donc la chambre et une moitié de salle de bain
et l’appartement sera comme neuf. Je verrai ça avec Odette (au moins, c’est
elle qui me doit du pognon et ça m’arrange : elle picole plus que le
concierge) lors de ma prochaine visite à Paris.
Cette après-midi, j’ai une réunion pour étudier les
évolutions de la réglementation de Visa et de Mastercard (on a de ces conneries
à faire pendant les heures de travail) puis je suis en week-end (mon premier
depuis mi-novembre, au fond) : je vais commencer par laver les carreaux du
séjour et de la cuisine.