Je suis bien inscrit dans un camp de rééducation et si vous
me demandez pourquoi, je vous répondrai de vous occupez de vos fesses. Il s’agit
de faire travailler mes poumons pour qu’ils se réhabituent à l’effort, les
cons. Trois fois par semaine, je vais à l’Hôtel Dieu, hôpital parisien dont l’entrée
donne sur le parvis de Notre-Dame et je fais une demi-heure de vélo d’appartement
dans une pièce avec une vue magnifique sur la Sainte Chapelle.
Je vous explique comment ça se passe. Il y a plusieurs phases,
chacune se traduisant par une résistance différente du vélo, donc de la force
que vous devez utiliser pour maintenir une vitesse de rotation constante, à
savoir 60 tours par minute. Ils mesurent cette résistance en watts. Les cinq
premières minutes sont consacrées à l’échauffement, à 20 watts. Les cinq dernières
sont, toujours à 20 watts, pour décompresser (je ne sais plus quel terme ils emploient,
un truc simple, pourtant, il faut faire redescendre le rythme cardiaque
progressivement). Les 20 minutes du milieu sont divisées en quatre séquences de
cinq, les quatre première étant à environ le double de puissance de l’échauffement,
et la dernière, encore au double. La puissance augmente au fil des séances.
Aujourd’hui, la huitième, je crois, sur dix-huit, j’alternait entre 45 et 80.
La prochaine, je serai entre 50 et 80. Je crois qu’à la première, j’étais entre
35 et 65. Une fois, ce n’était pas quatre fois cinq mais cinq fois quatre.
Les « coachs » cherchent à augmenter
progressivement tout en se rapprochant de ce qu’il y a de mieux pour vous. Je
peux vous garantir que cette demi-heure est longue. Déjà, vous vous emmerder à
rester comme un imbécile avec comme seul occupation de mesurer le temps qui
passe. Au bout de trois minutes, vous vous dites que vous avez fait 10%, au
bout de cinq, un sixième, et donc au bout de six, un cinquième, à sept minutes
trente vous avez fait le quart, à dix, le tiers, à quinze la moitié, à vingt,
les deux tiers, mais aussi les trois quarts des séquences de cinq minutes, à vingt-deux
trente, vous arrivez aux trois quarts et vous approchez de la dernière minute
de la quatrième séquence et donc de la phase de « décompression » (le
terme ne me vient toujours pas). Chaque séquence est elle-même très longue, du
moins la partie de quatre minutes qui précèdent celle où vous vous donnez à
fond. Vous avez envie de vous reposer alors vous arrêtez de pédaler quelques
secondes en évitant de faire tomber trop la vitesse moyenne pour que l’effort
de reprise ne soit pas trop fort (et pour tenter de ne pas être repéré par le « coach »).
Cette durée relative est augmentée par le fait que vous avez
une demi-heure (du moins, pour ce qui me concerne) de bus avant, ce qui vous
oblige à prendre presque une heure de marge puis, à devoir rentrer après, pour
la même durée alors que marcher jusqu’à l’arrêt de bus est un effort
considérable après le pédalage tout en vous pressant pour avoir le temps de
manger, de prendre un café, avant de reprendre le boulot.
Mais cela fonctionne ! Aujourd’hui, alors que la « résistance »
était au maximum depuis le début de mes séances, je n’ai pas eu le moindre « ras-le-bol »,
j’ai pédalé fièrement jusqu’à l’atterrasse. Me faisant la réflexion, je me suis
rappelé que, hier soir, mon ascenseur était en panne (140 kg à monter sur 7
étages, tout de même) et que je n’avais pas été essoufflé…
On progresse...
Pour de bon tu m’épates !
RépondreSupprimerHélène
Merci !
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