Raymond
Reddington fait partie des dix criminels les plus recherchés par le FBI. « Après vingt ans de cavale, il se rend volontairement au
quartier général de l'agence à Washington et fournit à celle-ci des
informations sur une liste de criminels qu'il désigne comme « la liste noire »
à condition de ne traiter qu'avec une jeune profileuse débutante du FBI,
Elizabeth Keen. »
Chaque épisode, en gros, représente une enquête par une cellule
spéciale mise en œuvre par le FBI où elle met tout en œuvre pour traquer un
membre de la liste. Chacune d’entre elles est menée tambour battant par l’équipe
dirigée par Harold Cooper, composée de Keen, au début, de Donald Ressler et d’Aram
Motjabai en plus d’une autre femme (trois, en tout, sur l’ensemble des saisons).
Disons-le, les modalités de chaque enquête ont peu d’intérêt : ils partent
d’informations fournies par « Red » mais on ne sait pas comment il
les a obtenues et une grande partie est menée par des miracles des technologies :
caméra de surveillance sur tout le territoire, écoutes téléphoniques, recherche
dans des bases de données du gouvernement… Ce qui compte, dans un épisode, est
l’histoire, le suspens, le dénouement et, surtout, la contribution à l’intrigue
générale.
Chacun est très plaisant mais ne faites pas comme moi :
ne les regardez pas tous à la suite, ça se répète un peu ! Pour beaucoup
de séries, on a l’impressions qu’à partir de la troisième saison les
producteurs tirent sur la corde pour améliorer la rentabilité d’un filon. Avec
Blacklist, ce n’est pas le cas : il n’y a pas de baisse de qualité. Par
contre, plus de 150 enquêtes consécutives en une quinzaine de jours, ça lasse.
A ce sujet, n’allez pas croire que je suis fou : j’ai
eu une série de nuits blanches et il faut bien les combler… Et c’est l’intrigue
générale dont je parlais qui fait l’intérêt et, peut-être, l’addiction !
Il me fallait quand même balayer rapidement un aspect négatif, le seul,
peut-être, de cette série. C’est un peu comme si nos grands-parents avaient
regardé les 170 épisodes de « Mission impossible » en deux semaines.
Le rapprochement avec cet ancêtre n’est d’ailleurs pas
totalement nul : une agence gouvernementale secrète, des moyens
technologiques délirants (à une autre époque), des informations tombant du ciel
au début de chaque épisode…
Alors je vais commencer à spoiler : les huit premières
saisons forment un tout. La neuvième n’est pas encore sortie mais on devine
aisément qu’une page aura été tournée. Par contre, j’imagine des lascars qui
ont commencé à regarder en masse la série sur Netflix avant la sortie des
dernières saisons : l’attente devait être affreuse…
Et c’est ce « tout » qui est passionnant. Il
tourne autour des relations entre Reddington et Keen. Pourquoi ce vieux
criminel tient-il à travailler avec la jeune « profileuse » ? Pourquoi
la protège-t-il ? Qu’est-ce qui les unit ? Je vais d’ailleurs spoiler
une seconde – et dernière – fois : dès un des deux premiers épisodes, Keen
découvre chez elle une caisse bien cachée appartenant à son époux. Elle
contient des armes, des faux passeports et du liquide. On devine alors qu’on a
affaire à une histoire d’espionnage qui s’avèrera remonter à l’enfance de Keen.
Chaque saison correspond peu ou prou à une histoire ou un
thème (qui est le mari de Keen ?, par exemple) et surtout à une période
des relations entre « Red » et Keen.
Nous avons ainsi cinq personnages principaux sur toutes les
saisons (je me demande si je n’ai pas encore spoilé, là…) : Reddington,
Queen, Cooper, Motjabai et Ressler. Ils sont complétés par certains plus éphémères
comme M. Queen, « Mme Monsieur » Kaplan ou encore la seconde femme de
l’équipe spéciale du FBI. Il y a aussi les membres de la bande de Red sur une
période assez longue comme l’inestimable Dembe Zuma. Tous sont assez
sympathiques et attachants (même si Kaplan est à part) contrairement « aux
méchants ».
Car l’histoire repose aussi sur l’opposition entre les
gentils et les méchants. Nous autres, par exemple, de notre côté de l’écran, on
sent bien que Red est dans les gentils (même si c’est un criminel à la gâchette
un peu facile, relativement impitoyable) même si les autres, un moment, éprouvent,
par moment, de sérieux doutes…
Elle repose également sur les relations entre ces braves
gens, comme l’amour de type « paterne » de Red pour Queen, l’amitié
puis la confiance entre notre criminel et le chef de la cellule du FBI, la
confiance, encore, inébranlable, entre Red et Dembe…
Elle repose encore sur des rivalités ou des inimités entre
Red et d’autres personnages, y compris parmi les principaux. D’ailleurs, s’il
donne des objectifs (des noms dans la « liste noire ») au FBI, ce n’est
pas spécialement pour faire le bien – même s’il a un code de l’honneur (un peu
particulier…) – mais pour son bénéfice personnel, généralement pour assurer sa
propre protection ou celle de Queen.
Elle repose enfin sur des rebondissements ou retournements assez
spectaculaires que je vais vous laisser découvrir mais dites vous bien que
quand vous voyez une vérité apparaitre à l’écran, c’est peut-être un écran de
fumée.
C’est une grande série !
En aparté (et hors sujet), j’avais déjà fait part de mon agacement
ou de mon étonnement quand je découvrais un acteur, dans une série, que j’avais
déjà vue dans une autre. Avec Blacklist, j’ai connu un autre phénomène : c’est
une voix, assez spéciale, que j’ai reconnue, celle de Tom Queen, le mari d’Elisabeth.
J’ai rapidement compris que le type qui faisait son doublage (les VO ne passeront
pas par mois…) faisait également celui d’un personnage d’une autre série. Ca a
été assez troublant pour moi et il a fallu que je fasse un sérieux tour dans
Google (j’aurais pu deviner plus facilement : ce n’est pas que le « doubleur »
qui est le même mais carrément l’acteur ; je ne l’avais pas reconnu et il
jouait dans une série vue il y a 18 mois : New Amsterdam).
A part ça, j'ai commencé à regardé la quatrième saison de The Sinner.
Vu que nous avons repris cette série et que nous arrivons tout juste au seuil de la troisième saison, j'ai cessé de lire au moment où menaçaient les terrifiants "spoilers"…
RépondreSupprimerJe ne dis pourtant rien de secret à part peut-être sur le premier épisode...
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