En regardant des critiques de « En place » dans
Google, on s’attend à tomber sur une série certes sympathique mais surtout
franchement woke. Et elle l’est ! Tu parles ! Un candidat à la
présidentielle noir « issu des banlieues », accédant au second tour ou
ils sera opposée à une écolo, lesbiennes, décroissante, vegan avec une équipe
de supporters des causes LBGT (et j’ai oublié la suite), ça ne peut pas louper !
Pourtant, quand vous apprenez que la candidate écolo s’appelle
Douanier, vous ne pouvez qu’y voir une plaisanterie par rapport à Sandrine
Rousseau, vous commencez à espérer trouver quelques pépites. Et comme, en plus,
le futur Président sera soit cette espèce de folle soit notre type des
banlieues, vous commencez à imaginer ce que pourrait être sa présidence.
Je ne dévoile rien de l’histoire à part la première minute,
où on voit qui accède au second tour. Et on retourne à l’époque où notre héros
se retrouve candidat, par quel hasard. Allez ! Je vous le raconte. Alors
que le candidat de centre gauche, nous rappelant un peu Hollande mais pas
spécialement honnête, se promène dans les banlieues avec les caméras de la télé,
il rencontre notre candidat et ils ont une altercation au cours de laquelle,
pour résumer, ils s’échangent des slogans. La séquence passe à la télé et un
rapide sondage montre que son nombre de voix pourrait ne pas être négligeable.
Un malfaisant s’imagine alors favoriser sa campagne pour aider le candidat de
la droite en piquant à notre Hollande en herbe des voix pour qu’il ne puisse
pas accéder au second tour, donnant la victoire au candidat de droite qui
serait alors opposé à un lascar d’extrême droite. Genre Chirac en 2002 avec un pseudo
Hollande dans le rôle de Jospin.
Les anecdotes se succèdent pour arriver au second tour avec nos
deux hurluberlus. Je vous passe la recherche d’un slogan qui doit permettre d’obtenir
les 500 signatures puis lancer la campagne…
Notre ami est bien un jeune des banlieues. Plutôt de gauche
mais pas vraiment préoccupé par tous les secteurs de la vie. Il est animateur
en MJC à Bobigny, pour tout vous dire (et à condition que je ne me trompe pas
de patelin) et pense surtout à ce qu’il faudrait pour que tous ces jeunes
favorisés sortent de la misère, de la drogue et de tous les trafics. Parmi les
anecdotes dont je parlais, il y a tout ce qu’il faut pour qu’il se sorte de
cette banlieue et aille au-devant des autres électeurs, par ailleurs tout
autant rebuté par lui que pas sa consœur.
Nous avons donc une caricature poussée à son paroxysme tant
les scénarios ne sont pas crédibles mais qui n’est pas sans rappeler la situation
en France où deux candidats populistes finissent par s’affronter pour le pouvoir.
Nos deux candidats ne sont pourtant pas populistes, au contraire, ils sont
complètement déconnectés des réalités et des électeurs, un peu comme si Rachel
Kéké était opposée à Eric Piole. Sauf qu’ils ont réussi à être élus, eux, alors
que nos deux héros n’auraient aucune chance de dépasser deux points à un
premier tour d’une présidentielle.
Au fond, cette histoire intéresse peut-être plus un blogueur
politique ne pouvant qu’assister à la disparation des partis politiques. Elle
est non crédible, aussi, car elle ne repose sur aucune implantation locale des
candidats en dehors de leurs propres fiefs, comme si les campagnes ne servaient
à rien au niveau national, comme si les meetings n’avaient aucune importance…
Par contre, les incidents locaux de Bobigny sont omniprésents… En revanche, les
magouilles politiques sont très réalistes et nos deux grands naïfs passent au
travers.
Du wokisme, disais-je ? Au fond, il s’annule de lui-même :
un jeune renoi face à une lesbienne vegan, hein ! En plus, c’est une série
Netflix française. Allez donc savoir ce que ces gens ont imaginé faire ! Ils
ont quand même réussi à caser une militante politique voilée dans l’équipe de
notre personnage. Ils sont habitués à faire des productions destinées à des
centaines de millions de téléspectateur (j’ignore tout du nombre, en fait) et ils
limitent à ce qui pourrait n’intéresser que des franchouillards, passionnés de
politique, de banlieues, de véganisme ou de gouines (qui ne pratiquent pas à l’écran
ce qui est quand même dommage). Ils se cantonnent, en fait, à la particularité de
notre démocratie, un président tout puissant issus d’un mode de scrutin d’un
autre âge.
Les acteurs sont bons. J’aime bien le héros principal (par
Jean-Pascal Zadi lauréat du César du meilleur espoir masculin en 2021 pour son
rôle dans « tout simplement noir ») mais j’ai un faible pour son
épouse (par Fadily Camara) et deux ou trois seconds rôles. A noter la présence
de Benoit Poelvoorde dans le rôle du candidat socialiste. Il est assez bon dans
le sens où il ne surjoue pas son côté poelvoodien… et redescend vite au niveau
du petit élu local ayant l’occasion de gagner des élections nationales. Le malfaisant
dont je parlais est Eric Zudor, du duo « Eric et Ramzy » ce qui rend
amusante sa présence auprès de Stéphane Blé, notre idole, jeune noir des
banlieues.
La qualité des acteurs permet de faire passer au second plan
les crétineries du scénario.
Et c’est heureux. On est quand même à la limite de sombrer
dans le champ des navets, tout de même.
Mais j’ai passé un bon moment (trois heures en tout).
Sans moi…
RépondreSupprimerJe me doute…
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