Je ne sais pas comment sont faits les algorithmes de Netflix
mais la machine m’a proposé trois séries israéliennes consécutives (quatre en
fait, mais je viens seulement de commencer la dernière), toutes très bonnes,
comme Blackspace et The Girl form Oslo, la dernière, Fauda est même excellente. « La série tourne autour de l'unité de forces spéciales de
l'armée de défense d'Israël Mista'arvim dont les membres sont spécifiquement
formés à se fondre dans la population arabe » ce qui est d’ailleurs
interdit
« au regard du droit international ».
Pour la première saison, par exemple, l'unité de Mista'arvim « apprend qu'un combattant du Hamas, responsable de
plusieurs attentats, du nom de Taufiq Khammed, également connu comme Abu Ahmed
ou « La Panthère » qu'elle pensait avoir éliminé deux ans plus tôt est toujours
en vie. La série raconte la traque en Cisjordanie » par cette unité,
avec une seule consigne : le mettre hors d’état de nuire.
Les autres saisons, toutes autant originales, sont basées
sur les actions de cette équipe, spécialement formée, pour la langue, les
coutumes et même la religion, pour « infiltrer » les populations
palestiniennes. Ils sont également des combattants hors pair tels que seules quelques
pays occidentaux peuvent mettre en place et qui feraient bonne figure dans des
romans de Tom Clancy ou de Robert Ludnum (uniquement dans le sens où ils sont bien
plus forts que les autres, ont un très bel équipement, notamment au niveau
électronique, cela n’a rien à voir, sinon).
Toute la série est haletante, les scènes d’action – de guerre
– sont captivantes.
Nos héros, le principal, Doron, tout comme l’équipe, Nurit,
Steve, Sagi, Avihaï, Boaz… sont aussi une bande de potes, très proches les uns
des autres et tous dévoués à la cause, notamment au capitaine Ayoub.
Elle montre aussi les relations entre les différents
services israëliens mais aussi les unités officielles de Palestine et les
différentes factions « musulmanes » (et même étrangères, comme dans
la quatrième saison où apparait Laura Smet comme une policière Belge).
Fauda a fait l’objet de différentes controverses tant elle
apparait comme étant une série politique, visant à faire de la propagande
pro-israëlienne. Google vous en dira plus (de même que l’article que j’ai mis
en lien sous « interdit », dans le premier paragraphe, mais qui est
un « article sponsorisé » présenté par Google, ce qui relativise
quand même). Je ne vais pas entrer dans la polémique, je vais simplement
décrire ce que j’ai vu mais que je sais relativiser par le simple fait que les
réalisateurs et producteurs sont israéliens. Pour le reste, je m’en fous. Le
conflit israélo-palestinien génère plein d’engueulades, notamment au sein de la
gauche française qui a elle-même une certaine dose d’antisémitisme voire de
clientélisme lui faisant défendre les opprimés français, histoire de récolter
des électeurs. De bonne foi ou non. Je m’en
fous, disais-je ? Façon de parler. Je n’aime pas voir les braves gens se
foutre sur la gueule notamment pour des machins en rapport avec la religion, le
droit d’occuper des territoires et tout ça. Je m’en fous parce que je n’ai pas vraiment
les compétences pour avoir un avis et me lasse assez des propos de comptoir « les pauvres juifs en ont pris tellement dans la gueule qu’ils
ont bien le droit d’avoir un territoire à eux et de se développer dans la joie
et la bonne humeur mais les arabes, dans l’histoire récente, étaient là avant
eux et ils n’ont pas à être colonisés. Du coup, ils se défendent à coup de
misérables attentats mais les juifs se vengent à coup de missiles et de
massacre d’innocents, patrons, tu nous remettras une tournée, s’il te plait ? ».
J’ose espérer que tous ces peuples veulent la paix mais ils
subissent des dirigeants politiques cons comme des bites et des terroristes
cinglés agissant, soi-disant, au nom d’un dieu que l’on pourrait qualifier de rétrograde
si ce n’était pas une espèce d’euphémisme.
Et ceci n’est pas mon blog politique où, je crois bien, je n’ai
jamais abordé le sujet autrement que par des appels neuneus à la paix…
Décrire ce que j’ai vu, disais-je ? Tout d’abord un peuple
palestinien opprimé, non pas par des méchants juifs mais surtout par une
religion omniprésente, à un point presque insupportable. Dieu est cité à chaque
phrase et toutes les actions sont faites pour lui… Opprimé aussi par des
factions religieuses et terroristes. Opprimé aussi par des Israéliens qui se
battent pour assurer la paix chez eux.
Ca ressemble bien à de la propagande, disais-je. Les arabes –
musulmans palestiniens – sont des gentils mais les Israéliens aussi car ils ne
font que se défendre. Les salopards sont désignés. Ils manipulent le peuple. Et
hop et Inch Allah.
Le spectateur pourra ne pas oublier tout cela mais il pourra
se mettre au-dessus pour visionner cette passionnante saga guerrière, pleine de
suspens et d’action.
Doron est à la fois un anti-héros et un héros. C’est un
petit gros chauve mais tombeur de gonzesses (j’abuse, ce n’est pas le thème de
la série) mais aussi un des meilleurs soldats jamais vus, même que Rambo en
verdit de jalousie. Et en plus, son révolver n’est jamais déchargé au cours des
combats, tel un valeureux Lucky Luke passant au travers des balles. Doron aussi un personnage sympathique, fils, père de famille, renfrogné, semblant en proie à je ne sais quels conflits intérieurs. Ses amis ont tous des particularités de même type ou en relation avec leurs vies privées.
Ses collègues sont pas mal non plus. Les terroristes, par
contre, sont des traitres et ne survivent qu’en sacrifiant certains d’entre
eux. C’est mal.
Ca défouraille dans tous les sens, c’est bien rigolo. Même que
les gentils tuent les méchants à cent mètres d’un coup de pistolet.
Je rigole parce qu’il a fallu prendre du recul pour les
aspects politiques mais la série est réellement excellente.
Néanmoins, à force de faire des billets de blog où, généralement
je ne dis que du bien des séries, décrivant des personnages attachants, une
bonne mise en scène, des bons acteurs, des décors somptueux, des gros nichons… J’ai
décidé de dire aussi un peu de mal.
Tout d’abord, Fauda est tellement bien qu’à chaque relâchement
de l’action, on craint le sérieux coup de mou. Il y a un moment, au bout de
quelques épisodes de la quatrième saison, mais c’est pareil, au numéro de
saison près, on a d’ailleurs l’impression qu’on va s’emmerder jusqu’au bout. Il
faut résister. Le feu d’artifice va reprendre et la fin est époustouflante.
Ensuite, et j’en parlais déjà à l’occasion de la dernière
série que j’ai évoquée ici, les réalisateurs sont Israéliens, les dialogues
sont donc souvent dans la langue du coin. Si, comme moi, pour vous, c’est de l’hébreu,
vous finissez par activer la VF… Mais en fait, la plupart des conversations
sont entre les arabes ou entre les arabes et nos infiltrés et sont donc… en
Arabe ! La plupart des conversations sont donc sous-titrées et, souvent,
les sous-titres sont furtifs. Il faut donc une très bonne concentration pour
suivre les actions.
Enfin, et je l’ai déjà évoqué pour les scènes de combat,
certaines parties sont loin d’être réalistes, par exemple l’omniprésence de
drones (y compris lors de certains flash-backs) qui permettent de suivre la
trace jusque dans les urinoirs quand les systèmes de localisation des
téléphones ne le permettent pas.
Ce n’est pas une raison pour ne pas suivre. Vous vous
consolerez avec la justesse du jeu de certains acteurs, une réalisation impeccable
et des décors naturels qui, à eux seuls, forment un très bon documentaire sur
la Palestine, les territoires occupés, le cadre de vie "du peuple" et "des nantis"... Et s’il y a un fond de propagande que j’ai
peut-être trop mis en avant pour m’acheter une neutralité à toute épreuve et ne
pas être grillé parmi les gauchistes qui se croient antisionistes alors qu’ils
ne sont qu’antisémites, il y a aussi un fond de vérité qu’il n’est pas inutile
de rappeler, comme les interactions entre les groupes islamistes, les pays arabes…
Tout comme le fait que, au fond, il faut bien que les juifs se défendent.
A vos écrans ! A la grâce de Dieu…